Zeitschrift für Krankenpflege. Herausgegeben von Dr med. P. Jacobson (mensuel). — Berlin, gr. in-80.

Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance qu'après une longue correspondance et diverses modifications introduites à notre demande, la Société de la Croix-Rouge chilienne, fondée déjà le 18 décembre 1903, et munie de la personnalité juridique, par décret du 13 mai 1905, nous a adressé un exemplaire définitif de ses statuts modifiés et approuvés, dans leur forme nouvelle, par rescrit gouvernemental du mois de juin 1908.

M. G. Moynier, qui préside le Comité international depuis sa fondation, a eu l'heureuse idée de grouper dans son cabinet de travail tous les souvenirs, les distinctions, les témoignages de sympathie ou de gratitude que sa longue activité, à la tête de la Croix-Rouge universelle, lui a valus de tous les côtés.

A l'occasion des fêtes jubilaires qui se sont célébrées à Genève, an commencement de juillet, et notamment du jubilé de l'Université, célébrant le 350e anniversaire de sa fondation, le Conseil de l'Université de Tomsk a décerné à l'unanimité à M. G. Moynier le titre de membre honoraire de cette Université. C'est la plus grande distinction qui puisse être conférée dans le monde académique en Russie. Le délégué officiel de Tomsk aux fêtes jubilaires, M. le prof. Bogaïewski, est venu en apporter lui-même l'heureuse nouvelle.

A l'assemblée générale de la Croix-Rouge bulgare, tenue, le 1er mai dernier, à Sofia, sous la présidence de M. E. Guéchoff, président, le rapport annuel de l'exercice 1908–1909 fut présenté par le secrétaire, M. le Dr D. Kolaroff.

De même que l'assemblée générale s'était réunie pour la dernière fois le 26 Janvier 1909, de même le Comité directeur a tenu sa dernière séance le 5 juin 1909, de même enfin leno 21 bis, juin 1909, du Bulletin de l'Association congolaise est assurément le dernier qui ait paru.

L'on sait qu'aux termes de l'article 32 de la nouvelle Convention de Genève, les Puissances représentées à la Conférence de 1906 et celles qui l'avaient été à la Conférence de 1864 étaient admises à signer la Convention nouvelle avant le 31 décembre 1906 ou à y adhérer dans la suite.

M. Jules de Lecea y Havas demande à la Croix-Rouge espagnole l'insertion, dans son bulletin, de l'explication ci-après:

« Je viens de lire la communication qui, sous ce titre, figure dans le Bulletin de la Croix-Rouge espagnole de décembre 1908 et qui contient les déclarations suivantes:

« 10 La Société marocaine de la Croix-Rouge et de sauvetage des naufragés au Maroc n'est pas une Société espagnole.

On sait que M. William Howard Taft, le président actuel des Etats-Unis, a été dès 1905, soit dès la réorganisation de la Croix-Rouge américaine, président de cette dernière. Il eut, en cette qualité, à s'occuper de la guerre des Philippines, du désastre de San Francisco et de bien d'autres devoirs.

Il est rare qu'il se passe une année sans que quelque grande catastrophe ne vienne désoler un territoire du grand continent américain, et il semble que l'action de la Croix-Rouge en temps de paix, avec la promptitude et l'ampleur des secours qu'elle peut apporter, y est plus indispensable encore qu'ailleurs.

Le Bulletin d'avril 1909, qui paraît sous la forme nouvelle d'un « Magazine » illustré, contient beaucoup de détails sur la part prise par la Croix-Rouge américaine à l'œuvre en faveur des victimes du tremblement de terre du sud de l'Italie.

La Croix-Rouge américaine a publié l'année dernière un petit manuel de 250 pages, illustré de nombreuses figures, destiné à servir de guide pratique à ses infirmiers et au personnel de ses colonnes sanitaires. La rédaction en a été confiée au major Charles Lynch, rédacteur en chef du Military Surgeon, dont le nom n'est pas inconnu aux lecteurs du Bulletin. Un meilleur choix ne pouvait être fait par la Croix-Rouge américaine et le volume que nous avons sous les yeux justifie pleinement ce qu'on était en droit d'attendre de l'éminent chirurgien d'armée. « Ce petit manuel, dit en substance le chirurgien général R. M. O'Reilly, dans la préface qu'il y a consacrée, représente, au milieu des ouvrages de cette catégorie, un travail de grande valeur. Sans rien diminuer au mérite de plusieurs guides semblables, aucun auteur, que nous sachions, n'a développé aussi complètement les questions de prophylaxie, ceci non seulement au point de vue individuel, mais aussi en tant que mesures générales, par le moyen des colonnes de secours, à l'occasion des malheurs publics tels que vastes incendies, accidents de chemins de fer ou autres désastres, où la Croix-Rouge trouve de plus en plus à exercer sa mission bienfaisante. »

L'Association des Dames françaises, dont nous avons dans notre précédent fascicule mentionné l'intervention secourable dans les hôpitaux de Naples, vient de publier une relation détaillée de cette action charitable. Nous y revenons donc en quelques mots.

Au mois de janvier dernier la Société française de sauvetage a demandé à être affiliée à la Société française de secours aux blessés. Cette Société de sauvetage qui existe depuis plus de trente ans a été reconnue d'utilité publique. Elle a pour but de porter assistance aux victimes d'accidents, de calamités publiques et d'épidémie. Elle se compose d'une société mère, à Paris, et de sections qui tendent à se multiplier sur tout le territoire. Elle forme des infirmiers-brancardiers dans des écoles préparatoires au service militaire. L'affiliation demandée a été accordée pour le temps de guerre, à charge par la Société française de sauvetage de mettre à la disposition de la Croix-Rouge, à l'ouverture des hostilités, ceux de ses brancardiers qui se trouveront libérés de leurs obligations militaires.

Par circulaire du 15 janvier 1909, le ministre de la Marine a fait connaître aux préfets maritimes que les dames des Sociétés de secours aux blessés, pourront être admises à parfaire leur instruction professionnelle, par un stage de trois mois dans les hôpitaux maritimes. Cette faveur n'est accordée, à raison de deux dames par salle de malades, qu'aux dames de nationalité française' pourvues au moins du certificat d'études théoriques et pratiques, qui est délivré aux élèves infirmières ayant subi avec succès les examens de premier degré.

M. le professeur Guyon a présenté au Comité central un rapport sur le fonctionnement des dispensaires-écoles en 1908.

Cette organisation disciplinée a fait une fois de plus ses preuves. L'expédition du Maroc et le désastre italien ont fait constater la rapidité de mobilisation des infirmieères françaises, et mis en lumière leur valeur professionnelle, leur dévouement et leur habitude de subordination.

Les manœuvres du service de santé dans le XIVme corps de l'armée française ont permis, cette année, d'expérimenter le fonctionnement du service d'après les données du nouveau règlement. A cette occasion le Dr Coindreau, médecin-major de première classe, signale une lacune qu'il sera aisé sans doute de combler, celle de l'eau stérilisée pour les pansements. Dans l'état actuel des choses il faut prendre l'eau au tonneau transporté par la voiture médicale et, pour la chauffer, on ne dispose que d'une minuscule lampe à alcool.

Le règlement français du service de santé en campagne de 1892 n'a guère en vue que le relèvement des blessés, il est très laconique en ce qui concerne la recherche. Les travaux sur ce point sont épars dans la littérature médico-militaire, aussi l'idée de M. le Dr Motais d'en faire l'objet de sa thèse de doctorat est-elle fort heureuse. Les exigences de tactique de la guerre moderne augmentent le nombre des blessés ainsi que les difficultés de la recherche qui doit, le plus souvent, se faire de nuit sur des champs de bataille très étendus et dans des conditions particulièrement difficiles. M. Motais estime que l'on devra désormais compter, dans une guerre, sur « un tiers de disparus pour deux tiers de morts. Les disparus sont les morts non retrouvés, les fugitifs, les prisonniers non identifiés, mais surtout les blessés introuvés. »

Nous venons de parler de la lampe Gossart-Berthier pour la recherche des blessés, lampe recommandée spécialement par le Dr Motais comme répondant le mieux à la nécessité de rendre invisible à distance le foyer lumineux. Cette exigence résulte de la tactique nouvelle sur les champs de bataille. On sait que les Japonais ont fait de fâcheuses expériences pendant la guerre de Mandchourie, avec la simple et modeste lanterne, lorsqu'ils relevaient leurs blessés, ces lanternes étant devenues le plus souvent le point de mire du tir de l'artillerie russe; ils durent y renoncer et se contenter de rechercher leurs blessés, « en se guidant de la boussole et en prenant des repères sur les étoiles pour la direction à suivre.»

A l'instar de ce qui se passe en France où l'on voit les autorités militaires non seulement ouvrir les hôpitaux officiels aux infirmières de la Croix-Rouge, mais autoriser expressément les officiers à s'inscrire comme membres de la Croix-Rouge française, le War Office anglais a adressé récemment une circulaire aux officiers du Territorial Medical Corps, visant ceux qui se retirent de ce corps et leur recommandant l'entrée dans le St-Andrew's Ambulance Corps en vue d'utiliser et d'entretenir les compétences acquises.