Le 13 mai dernier, le Comité international a appelé un nouveau membre à siéger dans son sein.

Son nom ne doit pas être inconnu de nos lecteurs, car M. le Dr Frédéric Ferrière, médecin distingué, zélé partisan de la Croix-Rouge, a fait déjà ses preuves dans notre champ de travail, comme l'un des délégués du Comité international au Montenegro en 1876.

Nous avons aujourd'hui à compléter, sur quelques points, nos précédentes circulaires relatives à la prochaine Conférence internationale de la Croix-Rouge.

Personnel. — Si nous revenons sur la composition de l'assemblée de septembre, ce n'est pas qu'à cet égard nous ayons rien à changer à nos informations antérieures, mais seulement parce que nous désirons préciser certains détails, au sujet desquels nous craignons de ne pas nous être expliqués assez clairement.

Il y a dans l'histoire de la Croix-Rouge une page peu connue, qu'il nous parait opportun de rappeler, à la veille de la réunion à Genève d'une Conférence internationale des Sociétés de secours, puisqu'il s'agit d'un fait analogue qui s'est passé en 1864. La Conférence que nous venons tirer de l'oubli où elle était ensevelie n'a pas eu, à la vérité, une grande importance, néanmoins, à l'époque où elle s'est tenue, elle a pu et dû avoir une certaine influence sur le développement de la Croix-Rouge. Ses protocoles, conservés dans les archives du Comité international, n'ont jamais été publiés, et nous pensons qu'une analyse de ce document inédit serait intéressante, non seulement au point de vue historique mais encore à celui de l'actualité, puisque, comme nous venons de le dire, il a trait à une réunion de même nature que celle à laquelle nous assisterons bientôt.

Fünfter General-Bericht der österreichischen Gesellschaft vom Rothen Kreuze. Wien, 1884, in-80, 111 p.

J. Bougard. Sa vie et ses œuvres, par le Dr Jules Félix. — Bruxelles, 1884 (Impr. Brogniez et van de Weghe), in-80, 16 p.

La Caridad en la guerra. Boletin oficial de la Asamblea espagnola de la Cruz roja (mensuel). Nos 170 à 172, 1884. Madrid, in-40.

Le Comité central allemand s'occupe activement des mesures à prendre pour sa representation à la Conférence internationale de Genève. Les rapports que le Comité international lui a demandés ont pour sujels les questions 3, 4 et 9 du programme:

« 3. Quelles mesures doit-on prendre, en temps de paix, pour être assuré, en temps de guerre, d'un personnel instruit et suffisant d'infirmiers des deux sexes, pour les lazarets de campagne et de réserve, les trains d'évacuation et les trains sanitaires, les points dechargement des chemins de fer, et, éventuellement, les étapes?

Le rapport général de la Direction de la Croix-Rouge autrichienne pour l'année 1883–1884 ne signale, dans l'organisation de cette Société, aucun changement important.

Trente-quatre nouvelles Sociétés filiales des Sociétés régionales et quatorze Sociétés filiales des Sociétés de dames se sont formées.

Le nombre des membres, dans la Société patriotique autrichienne, s'est augmenté de 68; il a au contraire diminué de 633 dans les Sociétés régionales et de 520 dans les Sociétés de dames; mais comme cette diminution s'est produite par le passage de beaucoup de membres des Sociétés mères dans les Sociétés filiales, ces dernières comptent cette année 36,094 membres ordinaires, ce qui fait une augmentation de 3670 sur l'année dernière.

La Société belge de secours aux militaires blessés a fait une grande perte, par la mort survenue inopinément, le 19 mars dernier, de son vice-président, M. le Dr Bougard. Doué d'une constitution robuste, le défunt avait encore, à soixante-neuf aus, toute la santé, la force et l'énergie de la jeunesse. Une courte notice biographique, publiée par M. le Dr Jules Félix, nous permet de rappeler quelques traits de son utile carrière, et de comprendre les regrets de ses collègues.

Vu la déclaration, datée de Sofia le 1er mars 1884, par laquelle Son Excellence Monsieur le ministre des affaires étrangères de la principauté de Bulgarie, faisant usage de la faculté réservée à l'art. 9 de la convention internationale conclue à Genève le 22 août 1864, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, déclare que le gouvernement de Bulgarie accède à cette convention, déclaration dont la teneur suit:

« Le gouvernement de Son Altesse le Prince de Bulgarie, désirant prendre rang dans la Société internationale de la Croix-Rouge et ayant pris connaissance de la convention conclue à Genève le 22 août 1864,. entre la Confédération suisse et plusieurs antres Etats, pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, convention dont la teneur suit:

(Inseratur).

« Et le Conseil fédéral suisse ayant invité le gouvernement princier de Bulgarie, à la suite du désir exprimé, à donner son adhésion à la susdite convention;

« Le soussigné, ministre des affaires étrangères et des cultes de Son Altesse le Prince, dûment autorisé à cet effet, par son Auguste Souverain, déclare par les présentes que le gouvernement princier de Bulgarie accède complètement à la susdite convention.

Dans notre dernier Bulletin, nous exprimions le regret de voir la Société de la Croix-Rouge si peu connue encore aux Etats-Unis et si peu représentée par des Associations locales. Une calamité publique vient de mettre en évidence les bienfaits de cette organisation, indépendante de toute direction gouvernementale, et de lui gagner des adhérents.

Nous résumons les faits principaux signalés dans le compte rendu des opérations de la Société française pendant l'année 1883, présenté au nom du Conseil, le 20 mai dernier, par Mgr le duc de Nemours, président.

Citons d'abord ce qui a été fait pour l'assistance des victimes de la guerre de 1870–71.

Dans notre précédent Bulletin nous avons parlé d'une publication de M. le Dr Gruby, dont la seconde partie ne devait pas tarder à suivre la première, seule parue à ce moment-là. Or, l'auteur a tenu parole, et nous sommes aujourd'hui en possession de l'ouvrage complet.

Nous ne nous étendrons pas sur le dernier fascicule, car ce n'est qu'une deuxième édition, revue il est vrai et augmentée, d'un travail dont nous avons rendu compte en 1880, et nous ne pourrions que répéter aujourd'hui les éloges que nous donnions alors à cette précieuse étude.

Parmi les travaux auxquels la Convention de Genève a donné lieu en France, il en est peu que nous puissions recommander à nos lecteurs autant que celui dont nous venons leur parler aujourd'hui. Il est dû à M. Jules Guelle, qui joint à la qualité de capitaine celle de docteur en droit, et remplit les fonctions de professeur de législation et d'administration à l'école de St-Cyr.

Depuis longtemps les Sociétés de la Croix-Rouge se préoccupent des moyens de reconnaître les individus trouvés morts sur les champs de bataille, et de diminuer, par conséquent, le nombre toujours trop grand des inhumations de cadavres anonymes. Nous n'avons pas besoin de rappeler ici les motifs de cette sollicitude; la question, d'ailleurs, figure au programme de la prochaine conférence de Genève, et le rapporteur qui en sera chargé ne manquera pas de faire ressortir les grands intérêts qui s'y rattachent. Ce que nous voulons faire connaître aujourd'hui, c'est la manière dont elle a été résolue en France depuis peu de temps. Un livre récent contient sur ce sujet une note, dont nous croyons utile de reproduire la majeure partie.

Lors du terrible tremblement de terre qui se fit sentir dans l'île d'Ischia le 28 juillet 1883, le Comité napolitain de la Croix-Rouge pensa qu'il ne devait pas demeurer inactif en présence de ce désastre, et que, si la lettre de ses statuts l'obligeait à ne s'occuper que des blessés et des malades en temps de guerre, l'esprit de son institution lui permettait d'agir. Il considéra la catastrophe d'alors comme une grande bataille livrée à sa porte, et se dit qu'il ne serait pas infidèle à sa mission en se rendant là où se portait l'armée elle-même, et où le service de santé militaire établissait ses ambulances. Il fut approuvé d'ailleurs par le Comité central de Rome, qui contribua à son œuvre en fournissant quatre superbes tentes, affectées à l'habitation temporaire d'autant de familles du bourg de Forio.

L'impulsion donnée par la Croix-Rouge aux progrès de la chirurgie militaire se traduit, non seulement par l'invention de procédés nouveaux et de méthodes perfectionnées, plus sûres ou plus expéditives, mais aussi par la publicalion d'ouvrages techniques propres à vulgariser les découvertes de la science. Celles-ci en effet ne doivent plus demeurer l'apanage exclusif des médecins militaires, instruits dans des écoles spéciales; il faut en faire bénéficier la grande armée des secoureurs civils, et pour cela mettre à leur portée, dans des livres d'une lecture facile et d'une étendue res treinte, les notions les plus utiles à l'exercice de leurs charitables fonctions.

La place nous manque pour noter tout ce que nous trouvons d'intéressant dans les 16 derniers numéros du « Messager de la Société Russe de la Croix-Rouge. » Nous nous bornons aux faits qui nous paraissent les plus importants.

Au mois d'avril, les sociétaires ont reçu le Rapport de l'Administration principale (Comité central) de la Société pour l'an 1881.

Le 15 janvier, à l'assemblée des membres de la Société de la Croix-Rouge de la section d'Odessa, un rapport pour les années 1877–1882 a été présenté par l'Administration au Comité local de cette ville. La séance a été ouverte par M. le président du Comité d'Odessa, dont le discours peut être envisagé comme un court résumé du dit rapport. Le Comité d'Odessa existait avant 1817, y est-il dit, mais son action était très modeste. La Société se bornait à préparer deux ou trois sœurs de charité par an; à acheter de temps en temps quelques objets d'hôpital, et surtout à augmenter ses moyens pécuniaires pour le cas de guerre. Mais, vers les années 1875–1876, cette action avait beaucoup grandi, grâce aux événements politiques dans la presqu'île des Balkans. Le Comité d'Odessa organisa alors une collecte au profit des Slaves des Balkans, et envoya sur les champs de bataille un détachement de médecins et de sœurs de charité.

Dans l'Assemblée générale de la Société serbe, tenue le 1er juin dernier, le Comité a été complété par l'élection de six nouveaux membres, puis il a constitué son bureau comme suit:

MM. Wladislaw Waijowitch, conseiller d'Etat, président.

Dr Acsim Medowitsch, professeur à la Faculté, vice-président.

Milan-St. Markowitsch, avocat, secrétaire.

Const. Lekitch, caissier principal au Ministère de la guerre, trésorier.

Démêtre-K. Peschica, auditeur de la Cour des comptes, directeur des magasins.

Le Comité central a secouru cette année encore les blessés qui lui ont adressé des demandes de subsides, soit pour vivre, soit pour se rendre aux eaux. Il a dépensé pour cela 212 francs en espèces, et donné une certaine quantité d'objets pris dans les dépôts de la Société.

Au commencement de l'année, lorsqu'on fit l'inventaire du dépôt central, la Commission du contrôle a proposé que tous les objets pouvant être employés utilement dans les divers hôpitaux du pays, et pour lesquels on ne pourrait obtenir, en cas de vente, qu'un prix dérisoire, fussent donnés aux dits hôpitaux. Une grande quantité d'objets ont été envoyés aux Sous-Comités de Kinagevatz, Zaïtchar, Krouschévatz, Tchoupria, et Alexinatz, pour être offerts aux hôpitaux de ces localités.

En venant rendre compte des travaux de la Société, ainsi que de l'emploi et de l'administration du fonds de réserve et des contributions annuelles depuis la dernière assemblée générale (29 novembre 1882), le Comité exécutif croit devoir exprimer, par rapport au but commun de la Société suédoise et de toutes les autres Sociétés de la Croix-Rouge, sa vive satisfaction de la circonstance que la paix et le calme ont régné entre tous les Etats de l'Europe, lors même que quelques-uns de ces Etats sont allés porter la guerre dans des pays lointains.