La troisième Conférence internationale des Sociétés de la Croix-Rouge, à Genève, a pris la résolution, dans la séance du 6 septembre 1884, que la prochaine Conférence internationale se réunirait à Carlsruhe dans le courant de trois années.

S. M. l'impératrice Augusta a daigné répondre en ces termes, à l'adresse de félicitations que lui avait remise le Comité central, à l'occasion de l'anniversaire de sa naissance:

« Le Comité central m'a procuré un grand plaisir, par les félicitations pénétrées de sentiment qu'il m'a adressées. Je reconnais franchement que la tâche la plus importante qui s'impose à moi, dans une nouvelle période de ma vie, est de favoriser le développement de la Croix-Rouge. J'espère voir de véritables amis de cette œuvre, dont l'importance va toujours croissant, dans les nouveaux membres du Comité, appelés à combler mainte perte douloureuse; j'espère aussi pouvoir m'associer, comme par le passé, à la prévoyante activité du Comité en temps de paix, activité dont je sens toute la nécessité.»

Le Comité central bavarois nous communique la lettre suivante, adressée à son premier président, par laquelle S. A. R. le prince régent de Bavière, a daigné consentir à devenir le protecteur de la Société bavaroise de secours aux militaires blessés et malades.

Désireux de ne laisser ignorer à nos lecteurs aucune des publications qui touchent à la Croix-Rouge, nous leur signalerons aujourd'hui un article qui vient de paraître dans la Revue de droit international et de législation comparée. Son auteur, M. Gustave Moynier, y a retracé les actes les plus récents relatifs à la Convention de Genève, c'est-à-dire d'une part l'adhésion du Japon, et d'autre part les expériences de la guerre serbo-bulgare. En y jetant les yeux, les lecteurs de notre Bulletin se convaincront sans peine que ce n'est pas pour eux que cet exposé a été écrit, car il ne contient aucune donnée historique qu'ils n'aient pu lire antérieurement dans ce recueil; mais ils approuveront sans doute la pensée qui l'a dicté, et qui a été de répandre la connaissance des faits dont il s'agit dans un cercle de lecteurs différent, capable d'en apprécier la haute valeur juridique.

L'un des délégués du gouvernement américain et du Comité central de l'Association nationale américaine de la Croix-Rouge à la dernière conférence de Genève, M. Joseph Sheldon, a récemment publié dans la New Englander and Yale Review paraissant à New-Haven (Connecticut), un intéressant article sur la Croix-Rouge en général et spécialement sur la Conférence internationale de 1884. II n'y a pas lieu de reproduire ici ce travail, qui est destiné à présenter au public américain des réflexions et des faits dès longtemps familiers à nos lecteurs; nous tenons cependant à le signaler, comme un indice de l'intérêt que suscitent aux Etats-Unis toutes les questions se rattachant à la Croix-Rouge.

J'ai l'honneur de vous informer que, dans sa séance du 26 novembre 1886, le Conseil de la Société française de secours aux blessés militaires a nommé d'acclamation, comme président de l'œuvre, en remplacement du président d'honneur, Mgr le duc de Nemours, démissionnaire de la présidence effective, M. le maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta.

Le Bulletin de la Société française nous apprend que le Conseil s'est occupé de la question des infirmeries à créer dans les gares de chemins de fer. Voici les renseignements qu'il donne à ce sujet dans son numéro d'octobre:

« Le règlement du 25 août 1884 a autorisé la Société de secours aux blessés militaires à assurer, en cas de mobilisation, le fonctionnement des infirmeries de gares.

Le Conseil de la Société française de secours aux blessés militaires a reçu de M. le général Jamont, commandant la division du Tonkin et de l'Annam, la lettre suivante, relative aux derniers envois que l'œuvre lui a fait parvenir pour les malades du corps expéditionnaire

Les travaux des diverses commissions de l'Association des dames françaises ont fait l'objet de plusieurs rapports présentés à l'Assemblée générale, tenue à Paris le 19 novembre 1886.

L'Italia militare, organe officiel de la Croix-Rouge italienne, a publié, dans son numéro du 13 novembre 1886, deux décrets royaux en date du 23 octobre, par lesquels S. M. le roi Humbert accepte, d'une part, la démission de M. le commandeur comte Raffaello Cadorna, lieutenant-général de réserve, des fonctions de président de la Société italienne de la Croix-Rouge, et nomme, d'autre part, à sa place, M. le comte Gian Luca della Somaglia, jusqu'à présent vice-président de la même Société.

La direction de la Société provinciale hanovrienne a, vers la fin de l'année 1885, envoyé au Comité central allemand une somme de 500 mk., destinée à venir en aide aux blessés de la guerre serbobulgare, en même temps qu'elle engageait les Sociétés filiales à joindre leurs efforts aux siens. Les Sociétés de Nordheim et de Celle ont répondu avec empressement à cet appel.

Au 1er janvier 1885, le nombre des membres de ce comité était de 126 et la somme dont il pouvait disposer atteignait le chiffre de 23,371 r. 12 k. A la fin de l'année 1885, le capital du comité était de 24,387 r. 77 k., — sans compter une réserve de 2,671 r. 19 k., destinée à être employée en cas de guerre.

L'année 1885 a été relativement favorable au point de vue économique. On s'attendait d'abord à un déficit de 7,675 r.; mais différents dons, versés dans le courant de l'année, ont permis finalement de balancer exactement les recettes et les dépenses. Le budget pour 1886 prévoit une dépense de 58,475 roubles, c'est-à-dire inférieure de 2,600 r. à celle de l'année 1885. Au nombre des recettes figure un subside de 15,600 r. de la municipalité de Saint-Pétersbourg. Grâce à ce subside, la communauté a pu, pour la première fois, utiliser tous ses locaux et ouvrir, pour la réception des malades, ceux d'entre eux qui jusqu'à présent avaient dû rester inoccupés.

Le Comité de la Société Albert, dans son rapport sur l'année 1885, peut se rendre le témoignage de ne rien avoir épargné pour atteindre les buts divers que se propose la Société, et d'avoir, dans son champ d'action, fourni des secours toutes les fois que cela était possible, Une administration sage et économe a présidé à la distribution des secours, en sorte que, grâce au soin qu'elle a mis à éviter des dépenses inutiles, et grâce aussi au zèle des différents organes de la Société, il a été possible, non seulement de faire face à toutes les dépenses ordinaires, mais encore de mettre en réserve une somme qui permettra de donner plus d'extension aux bâtiments hospitaliers de la Société. La construction à Dresde d'un second bâtiment, destiné à isoler certaines maladies, a été décidée, et la ville de Dresde a accordé dans ce but un subside de 60,000 marks.

Si nous jetons un coup d'œil en arrière sur la courte carrière de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge, nous devons malheureusement constater qu'elle n'a pas, dans son développement, suivi une marche aussi ascensionnelle, et n'a pas obtenu tous les résultats que faisaient espérer l'entrain juvénile dont elle était animée lors de sa fondation et les principes élevés proclamés par ses statuts. Il est vrai que ce ne sont pas, du moins dans beaucoup de localités, les démonstrations et les avis encourageants, ni les adhésions empressées, qui lui ont fait défaut, mais divers obstacles se sont opposés à ce qu'elle prît une extension vigoureuse. A notre époque, si fertile en associations, tellement qu'on commence à en être las, toute nouvelle association mise sur le tapis, quelles que soient l'opportunité de son existence et la noblesse de ses efforts, a d'abord à lutter péniblement contre des sœurs et des demi-sœurs plus anciennes, pour assurer son droit à l'existence et arriver à se faire reconnaître. D'autre part, l'organisation primitive et la répartition des tàches de la Société furent reconnues défectueuses; les buts divers qu'elle se proposait d'atteindre n'étaient peut être pas assez bien définis; les uns étaient conçus d'une manière trop générale, les autres manquaient de précision, en sorte que la Direction, dans ses différentes séances et délibérations, eut à se préoccuper avant tout, outre la question de propagande, d'établir une délimitation plus fixe, plus précise et plus pratique de ses devoirs.

La Société centrale suisse de la Croix-Rouge a pour but d'organiser et, autant que possible, d'utiliser l'assistance volontaire fournie en temps de guerre au service sanitaire de l'armée.

Il est une branche de nos institutions militaires à laquelle la Société suisse des officiers s'est beaucoup intéressée ces dernières années; c'est celle des secours pour les militaires blessés et pour les familles de ceux qui perdent leur vie au service de la patrie.