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Une tradition urbaine: les villes dans la Chine antique et médiévale

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Aussi loin que nous puissions remonter dans l'histoire de la civilisation chinoise, la ville est présente. Contemporaine de la révolution du bronze, elle apparaît au cours de la première moitié du second millénaire avant notre ère, assez subitement semble-t-il, à l'époque précise où s'organise la royauté quasi-théocratique des Shang. Les plus anciens sites attribuables à cette dynastie reconnnus ou fouillés par les archéologues chinois présentent, en effet, un caractère incontestablement urbain. Cependant, en dépit d'une aussi vénérable antiquité, la ville chinoise classique n'a pas connu l'évolution qui conduit à la cité grecque ou à la communauté urbaine occidentale. Les intuitions de Max Weber sur l'absence d'une polarisation ville/campagne dans la civilisation extrême-orientale n'ont pas été véritablement remises en cause par la recherche des dernières décennies

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Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1970

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References

page 832 note 1. Étienne Balazs, « Les villes chinoises », Recueils de la Société Jean Bodin, VI, reproduit dans La bureaucratie céleste. Recherches sur l'économie et la société de la Chine traditionnelle. Paris, Gallimard, 1968, 346 p.

page 832 note 1. Les incidences politiques et économiques de l'apparition de cette nouvelle classe urbaine « pré-bourgeoise » font l'objet en particulier d'une série d'études regroupées dans un petit volume publié en Chine en 1957 : Fu I-Ling, Ming-tai Chiang-nan shih-min ching-chi shih-t'an (Essais sur l'économie « citadine » au Kiangnan pendant la dynastie des Ming). Shanghaï, Éditions du peuple, 1957, 131 p.

page 832 note 2. Cette théorie, qui trouve encore des adeptes à Formose, met l'accent sur des aspects tels que la propriété clanique ou le caractère démocratique des examens.

page 832 note 3. Voir en particulier Ferenk Tôkei, Sur le mode de production asiatique, Budapest, Akademiai Kiado, 1966, 88 p., et, plus récemment, l'ouvrage collectif publié par le Centre d'études et de recherches marxistes sous le titre de Sur le « mode de production asiatique », Paris, Éditions sociales, 1969, 347 p.

page 832 note 4. Jean Chesneaux, « Le mode de production asiatique, quelques perspectives de recherche », Sur le mode de production asiatique, p. 31.

page 834 note 1. On retrouve l'élément graphique i, résidence seigneuriale, dans les caractères d'écriture servant à écrire plus de quatre-vingts toponymes anciens ou modernes dont la distribution géographique est particulièrement suggestive : Honan, partie occidentale du Shantung, sud du Hopei, Shansi, Shensi et Hupei. Dans un certain nombre de cas, le toponyme est resté attaché à une souspréfecture moderne.

page 834 note 2. Pour une vue synthétique de la question, se reporter à l'excellent ouvrage de Chang Kwangchih, The archaeology of Ancient China, New Haven, Yale U. P., 1968, édition révisée, 483 p.

page 835 note 1. Chang Kwang-Chih, ouvrage cité, p. 205.

page 835 note 2. La nature des liens véritables qui unissent les « gens du peuple » à l'aristocratie est loin d'être élucidée. Beaucoup d'auteurs chinois marxistes y voient une forme d'esclavage. Voir en particulier, Hou Wai-Lu, Chung-kuo ku-tai she-hui shih lun (Théorie historique de la Société chinoise antique), Pékin, Éditions du peuple, 1955.

page 835 note 3. Voir Granet, Marcel, La civilisation chinoise, Paris, La Renaissance du Livre, 1929, 503 Google Scholar p., et plus spécialement le Livre 3.

page 836 note 1. D'après l'édition Ming du Chin-hua fu chih (Monographie de la préfecture de Chin-hua), seule la préfecture disposerait d'une muraille d'environ 5 à 6 km de longueur. Les remparts des sous-préfectures varient entre 800 m et 2 km.

page 837 note 1. Telle est la thèse générale soutenue, par exemple, par Wolfgang Eberhard dans Conquerors and rulers : Social forces in médiéval China, Leiden, Brill, 1965, édition révisée, 191 p., qui n'hésite pas à projeter cette situation dans le passé. Au Moyen Age, on donne le nom de ch'eng-jen (hommes des bourgs murés) aux miliciens, en grande partie des barbares Hsien-pi, chargés de garder les villes. Voir à ce sujet l'article de Koga Akimine, « Hoku Gi jôjin shutsuji ko » (Étude des hommes des bourgs murés sous la dynastie des Wei Septentrionaux), Tôyô shigaku 25, pp. 57-84 ; compte rendu dans la Revue Bibliographique de Sinologie, Volume 8 (année 1962), n° 112.

page 837 note 2. On doit remarquer, cependant, que des impératifs rituels n'en continuent pas moins à fixer les dispositions générales du plan. Sur la pérennité des considérations de caractère géomantiques, on pourra se reporter à l'intéressante étude de P'Eng Tso-chih, « Chinesischer Stâdtebau unter besonderer Beriicksichtigung der Stadt Peking », Nachrichten der Gesellschaft fur Natur- und Vôlkerkunde Ostasiens, 89/90, pp. 5-80.

page 837 note 3. La description des fortifications de la capitale des Sung du nord est donnée dans de nombreux ouvrages de l'époque. La facilité avec laquelle les Djurtchets ont réussi à s'emparer de K'aifeng a été pour les contemporains un objet de scandale dont on trouve, par exemple, un écho dans le Shou ch'eng lu (Mémoire sur la défense des villes) de Ch'en Kuei.

page 838 note 1. L'aristocratie ancienne vit dans une ignorance complète des réalités économiques. On ne possède donc que très peu de descriptions littéraires de marchés, antérieures à l'époque des T'ang. Sur l'une des rares scènes de marché subsistant dans la poésie T'ang, voir l'article d'IsHiDA Mikinosuke, « Ryû Ushaku no Kanshi ni tsuite Tôdai no keizaishi no ichi shiryo to shite » (A propos du poème « Kuan shih » de Liu Yu-hsi comme document d'histoire économique des T'ang), Festschrift en l'honneur de Wada Sei, 1961, pp. 61-71 ; compte rendu dans la Revue Bibliographique de Sinologie, Volume 7 (année 1961), n° 145.

page 839 note 1. Voir en particulier Jacques Gernet, La vie quotidienne en Chine à la veille de l'invasion mongole, Paris, Hachette, 1969, p. 288 et E. Balazs, «Marco Polo in the capital of China», Chinese civilization and bureaucracy, Variarions on a thème, New Haven and London, Yale U P, 1964, pp. 79- 100. Une vue d'ensemble de l'évolution des grandes villes de la période impériale est donnée par Loewe, Michael, Impérial China, The historical background to the modem âge, London, Allen and Unwin Ltd, 1966; 325 p.Google Scholar dans le chapitre intitulé « The growth of cities » (pp. 221-247).

page 840 note 1. Voir à ce propos l'intéressant article de Katayama Seijirô, « Gekkô Nijushi shô no hanran » (La rébellion des « Vingt-quatre généraux » de Yiieh-kang), Festschrift en l'honneur de Shimizu Taiji, 1962 ; compte rendu dans la Revue Bibliographique de Sinologie, Volume 8 (année 1962), n° 209.

page 840 note 2. Voir en particulier Edward H. Schafer, « The last years of Ch'ang-an », Oriens Extremus, 10, pp. 133-179, et Ho Ping-Ti, « Lo-yang, A.D. 495-534, a study of physical and socio-economic planning of a metropolitan area », Harvard Journal of Asiatic Studies, 26, (1966), pp. 52-101.

page 841 note 1. Le problème des relations économiques entre la capitale et la région métropolitaine a été étudié en particulier dans une série d'études courtes par Shih Nien-hai ﹛Ho-shan chi. ([Recueil sur les fleuves et les montagnes]), Pékin, San-lien, 1963, 302 p. ; compte rendu dans la Revue Bibliographique de Sinologie, Volume 9 (année 1963), n° 49) qui montre que dans le cas de Lo-yang et Ch'angan le poids de la capitale est trop lourd pour la région qui l'entoure. La capitale est alors tributaire de transports de céréales sur de longues distances, parfois au prix de dépenses disproportionnées.

page 841 note 2. Les solidarités régionales sont bien étudiées dans un article de Ho Ping-Ti (” The géographie distribution of hui-kuan [Landsmannschaften] in Central and Upper Yangtze provinces », Tsinghua Journal of Chinese Studies, 5, 2, pp. 120-153) qui est un résumé d'un livre écrit en chinois.

page 841 note 3. Une intéressante recherche dirigée par W. Eberhard laisse penser qu'il existe une sensibilité religieuse caractéristique des villes. Contrairement à la campagne qui demeure Adèle à un bouddhisme traditionnel, les citadins élèveraient plutôt des temples à des divinités taoïstes ; voir W. Eberhard, « Temple-building activities in médiéval and modem China, an expérimental study », Monumenta Serica, 23, pp. 264-318.