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Tabula picta: L’écriture, la peinture et leur support dans le droit médiéval

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Marta Madero*
Affiliation:
Universidad de Buenos Aires, Universidad Nacional de General Sarmiento

Résumé

Le propos s’inscrit dans la problématique de l’histoire sociale des écritures, immense champ de recherches visant à comprendre comment les formes matérielles des objets qui portent l’écrit participent de la construction de leur sens. Pour définir les conceptions que les glossateurs et commentateurs du droit romain ont eues de la matérialité des objets écrits ou peints, l’on doit recourir aux catégories juridiques, qui redéfinissent constamment la caractérisation des objets à partir d’oppositions variables et croisées, ainsi entre le sec et l’humide, la partie et le tout, l’identique et le différent, le divisible et l’inséparable. La pluralité de ces logiques montre que la matérialité n’est pas un donné, mais une construction du discours dont la fécondité heuristique nous oblige à réfléchir sur les conceptions diverses qui ont lié les productions esthétiques ou intellectuelles et leurs supports.

Abstract

Abstract

This article falls within the domain of the social history of writing — a vast field of research the purpose of which is to understand how the material forms of the objects bearing the written word partake in the creation of meaning. To define the conceptions that the glossers and commentators of Roman law had of the materiality of written or painted objects, we must use legal categories which constantly redefine the characterization of objects in terms of variable and crossed oppositions, such as the dry and the humid, the part and the whole, the identical and the different, the divisible and the inseparable. The plurality of these logics shows that materiality is not given, but is rather a speech construction whose heuristic fecondity forces us to reflect on the various concepts which have linked aesthetic or intellectual works and their supports.

Type
Du Texte: Statut, Valeur, Caractères
Copyright
Copyright © Les Áditions de l’EHESS 2001

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References

Je remercie Anita Guerreau-Jalabert, Alain Guerreau et Yan Thomas, ainsi que Elsa Rodríguez Cidre, pour leur aide précieuse.

1. Mckenzie, Donald F., Bibliography and the Sociology of Texts, The Panizzi Lectures, 1985, Londres, The British Library, 1986, p. 4 Google Scholar (trad. fr. La bibliographie et la sociologie des textes, Paris, Éditions du Cercle de la Librairie, 1991).

2. «Mais ce qui est écrit sur mon papyrus ou peint sur ma planche devient mien immédiatement, quoique certains soient d’un avis contraire à l’égard de la peinture, en raison de son prix, mais il est nécessaire que la chose l’accroisse à ce sans quoi elle ne peut subsister» (D. 6.1.23.3); toutes les citations du corpus justinien viennent de l’édition de Lyon, 1627. Le verbe cedere, en latin juridique, se traduit par «accroître à» et il signifie qu’un élément ou une valeur vient s’ajouter à une chose dont il devient l’accessoire. Dans le contexte de cet article, cedere indique que la valeur ajoutée par le travail de l’artiste ou du scribe s’incorpore à la tabula ou à la charta, ou, au contraire, incorpore son support.

3. «Les lettres, fussent-elles d’or, accroissent aux papyrus ou aux parchemins de la même façon que les choses qui sont édifiées ou plantées accroissent habituellement au sol. Et pour cette raison, si j’écris sur ton papyrus ou ton parchemin un poème, une histoire ou un discours, tu sauras que ce n’est pas moi qui suis le propriétaire de ce corps, mais toi [...].» «Mais il n’est pas vrai que les peintures accroissent habituellement aux planches de la même façon que les lettres accroissent aux papyrus ou aux parchemins: au contraire, il est convenu que les planches accroissent à la peinture» (D. 41.1.9.1-2).

4. «Les lettres, fussent-elles d’or, accroissent aux papyrus ou aux parchemins de la même façon que les choses qui sont édifiées ou ensemencées accroissent habituellement au sol. Et pour cette raison, si Titius a écrit sur tes papyrus ou tes parchemins, qui t’appartiennent, un poème, une histoire ou un discours, tu comprendras que ce n’est pas Titius le propriétaire de ce corps, mais toi [...].» «Si quelqu’un a peint sur la planche d’autrui, certains pensent que la planche accroît à la peinture, d’autres pensent que la peinture, quelle qu’elle soit, accroît à la planche: mais il nous semble plutôt que la planche accroît à la peinture. Il est ridicule en effet qu’une peinture d’Apelle ou de Parrhasios accroisse in accessionem à une planche d’un prix infime» (I. 2.1.33-34).

5. Je ne tiens pas compte ici des problèmes de procédure, extrêmement compliqués, qui concernent la tabula picta. Pour la période romaine et jusqu’à Justinien, voir Lucrezi, Francesco, La tabula picta tra creatore e fruitore, Naples, Jovene Editore, 1984 Google Scholar, et, sur un point précis du débat, la différence entre accedere et cedere, Maddalena, Paolo, «Accedere e cedere nelle fonti classiche», Labeo, 17, 1971, pp. 169186.Google Scholar Pour les glossateurs, se reporter à Maffei, Paola, Tabula picta. Pittura e scrittura nel pensiero dei glossatori, Milan, A. Giuffrè, 1988 Google Scholar, travail d’édition qui ne contient que les fragments strictement en rapport avec les paragraphes sur la peinture et l’écriture.

6. Branca, Giuseppe, «Accessione», in Enciclopedia del diritto, Milan, A. Giuffrè, 1958, t. 1, p. 261.Google Scholar

7. Impallomeni, Gianbattista, «Specificazione», in Enciclopedia del diritto, Milan, A. Giuffrè, 1990, t. 43, p. 267 Google Scholar.

8. Les Proculiens appartiennent à l’école du jurisconsulte Cassius, mort sous Néron, et les Sabiniens à celle de Sabinus, mort sous Vespasien.

9. Voir le texte (D. 41.1.7.7-8) du juriste Paul où apparaît l’opinion, défendue par les Sabi-niens, dominée par l’idée d’une naturalis ratio, et celle, soutenue par les Proculiens, défenseurs de la nova species. Opinion des Sabiniens: «Sine materia nulla species effici potest» (sans matière, aucune species ne peut être produite); opinion des Proculiens, défenseurs de la nova species: «Quod factum est, antea nullius fuerat» (la chose fabriquée n’appartenait à personne auparavant), ainsi que la media sententia reprise par Justinien dans Institutes, 2.1.25: «[...] Si ea species ad materiam reduci possit, eum videri dominum esse, qui materiae dominus fuerat, si non possit reduci, eum potius intellegi dominum qui fecerit [...].» (Si cette species peut être réduite à sa matière, il semble que le propriétaire est celui qui avait été propriétaire de la matière, si elle ne peut être réduite, on considère plutôt que le propriétaire est celui qui l’a faite [...].) Voir le texte en annexe, p. 847.

10. F. Lucrezi, La tabula picta..., op. cit., pp. 34-51.

11. D. 34.2.12: «Si l’héritier a effacé l’image léguée, et s’il a donné la tabula, on peut dire que l’action qui donne le testament dure, parce que le legs était de l’image et non de la tabula.» D. 50.16.14: «Labeon et Sabinus pensent que si l’on rend un habit coupé, ou une chose après qu’elle a été corrompue, par exemple une coupe brisée, ou une tabula, après en avoir enlevé la peinture, alors la chose est considérée comme manquante, puisque le prix de ces choses n’est pas dans la substance, mais dans l’art.» Ces deux textes sont cités par F. Lucrezi, La tabula picta..., op. cit., p. 48, n. 69.

12. Le débat est repris par F. Lucrezi, La tabula picta..., op. cit., chap. 1. Il prend lui-même position pour l’existence de la specificatio dans la peinture.

13. Placentinus, Summa Institutionum, Lyon, 1536. Cf. P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., p. 39: «Scripta, licet sint aurea, cedunt chartae [...]. Si quis in aliena tabula pinxerit, quidam dicunt picturam tabulae cedere, sicut litera chartae (quia nec litera sine charta, nec pictura sine tabula esse potest) alii putaverunt semper picturae tabulam cedere, propter dignitatem pictu-rae [...]. In summa notandum est: cum sit pictura non fieri speciem; ergo licet possit abrasa redire in tabulam, non tamen icona domini tabulae sed pictoris fiet: maxime cum id sine laesione fieri non possit: vel si concedatur factam esse speciem, dicatur in pictura speciale: meo iudicio, pictura hic intelligitur, si quis depinxerit hominem non ursum vel leonem. Item meo iudicio ita intelligatur, si pictura non de calce vel encausto conficiatur sed de coloribus variis confectis depingatur.» (Les écritures, même d’or, accroissent au papyrus [...]. Si quelqu’un a peint sur la planche d’autrui, certains dirent que la peinture accroît à la planche, de la même façon que les lettres accroissent au papyrus (car les lettres ne peuvent subsister sans le papyrus, pas plus que la peinture sans la planche), d’autres pensèrent que la planche devait toujours accroître à la peinture en raison de la dignité de la peinture [...]. Au total il faut noter ceci: bien qu’il s’agisse d’une peinture, il n’y a pas de nouvelle species; donc, bien que la planche abrasée puisse redevenir une planche, l’icône doit être au peintre et non pas au propriétaire de la planche, étant donné surtout que cela ne peut se faire sans dommage; mais si l’on dit qu’une species a été produite, que cela soit dit à propos d’une peinture particulière, et d’après moi, on entend par peinture le fait que l’on a peint un homme, non pas un ours ou un lion. Aussi, je pense qu’on l’entend ainsi, si la peinture n’est pas réalisée avec de la chaux ou de la cire, mais quand elle est au contraire peinte avec diverses couleurs fabriquées.»)

14. P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., p. 52 et note ci-dessus.

15. Il pourrait s’agir de Raynerus da Forli ou da Forlivio. L’usage de la specificatio qu’aurait proposé Ray. était centré sur le problème de la fameuse media sententia.

16. Il m’est impossible de traiter ici l’ensemble de la question de la specificatio chez les glossateurs et les commentateurs. Je me suis limitée à l’opinion de Placentin en raison de sa date et de sa singularité, à celle de Jean Bassian, dans la mesure où il réduit un ensemble complexe de modes d’acquisition du dominium au problème de l’indissolubilité, et à celle, indirecte, de Bartole, parlant de Ray., car elle reprend la fameuse media sententia.

17. Voir annexe.

18. «Si quelqu’un a ajouté la chose d’un autre à la sienne, de façon à ce qu’elle en fasse partie, par exemple s’il ajoutait à sa statue un bras ou un pied appartenant à quelqu’un d’autre, ou bien une anse ou un fond à sa coupe, ou une figurine à son chandelier, ou un pied à sa table, il devient le propriétaire de toute la chose; et plusieurs affirment qu’il a le droit de dire que la statue ou la coupe lui appartiennent» (D. 6.1.23.2). «Mais ce qui est écrit sur mon papier ou peint sur ma planche devient mien immédiatement, quoique certains soient d’un avis contraire à l’égard de la peinture, en raison de son prix, mais il est nécessaire que la chose accroisse à ce sans quoi elle ne peut subsister» (D. 6.1.23.3). «De ce fait, dans tous les cas où ma chose attire à elle celle d’un autre, elle (en tant qu’elle prévaut) rend cette chose mienne; si je veux revendiquer cette chose, je serai forcé de donner le prix de la chose de ce qui a été ajouté en raison de l’exception de la mauvaise foi» (D. 6.1.23.4).

19. D. 6.1.23.4, In omnibus: «[...] vel dic ut statue et charta secundum Azo».

20. Bartolo Da Sassoferrato, In primam Digesti Novi Partem... Commentaria, Augustae Taurinorum, 1574, D. 41.1.9.

21. Bartolo Da Sassoferrato, In primam Digesti Veteri Partem... Commentaria, Augustae Taurinorum, 1574, D. 6.1.23.3-4.

22. «La partie accroît au tout et ce qui est liquide accroît à ce qui est sec, s’il s’y unit [...]. En effet, ce qui est plus précieux n’attire pas à soi: au contraire, le papyrus, qui est sec, attire à soi le liquide. D’où le fait que la pretiositas n’est pas l’argument valide mais celui qu’établit le jurisconsulte, à savoir qu’elle ne peut subsister sans ce à quoi elle accroît. J’ai dit la différence entre la lettre et la peinture dans d. §. literae [D. 41.1.9.1]. En effet, l’écriture n’occupe pas le tout, comme la peinture occupe toute la planche [...]» (B. Da Sassoferrato, In primam Digesti Veteri..., op. cit., D. 6.1.23.3-4).

23. Albericus De Rosate (t 1360) explique ainsi la différence entre choses factae et inféctete, dans Prímam Digesti Veteris Partem Commentarla, Venise, 1585, «Si quis rei suae» (D. 6.1.23.2): «[...] et dicitur materia facta, quae habet formam siue sit perfecta, siue inchoacta tantum, et non perfecta, ut pote statuam, scyphus, pes et manus. Materia autem infecta dicitur, quae non habet formam, sed est in rudi materia, sicut massa ferri, vel argenti, vel quae iam fuit facta sed modo est destructa, et reducta ad rudem materiam, sicut cum aliquod uas argenti, vel auri conflatur, et reducitur ad massam, ut hic probatur. Infra de auro et argento lega. l. et si non sunt. §. argento facto et §. infecti. [D. 34.2.19.6 et 11] et l. quintus. §. cui aurum et §. si factum et §. argentum factum. [D. 34.2.27.3, 4 et 6].» ([...] et on appelle materia facta celle qui a une forme, qu’elle soit parfaite ou seulement commencée et inachevée, par exemple une statue, une coupe, un pied et une main; on appelle materia infecta celle qui n’a pas de forme, mais qui est à l’état de matière brute, ainsi une masse de fer ou d’argent, ou bien celle qui fut faite, mais qui est désormais détruite et réduite à sa matière brute, comme quand on fait fondre un vase d’argent ou d’or et qu’on le réduit à sa masse.)

24. Glose à D. 6.1.23.4.

25. Glose à D. 6.1.23.5.

26. D. 6.1.23.5: «[Cassius] dicit enim, si statuae suae ferruminatione iunctum bracchium sit, unitate maioris partis consumi: & quod semel alienum factum sit, etiamsi inde abruptum sit, redire ad priorem dominum non posse. Non idem in eo, quod applumbatum sit: quia ferruminatio per eandem materiam facit confusionem, plumbatura non idem efficit [...].» ([Cassius] dit en effet que, si un bras était joint à sa statue par ferruminatio, en raison de l’unité, il est absorbé par la plus grande partie, et, une fois dans la propriété d’autrui, quand bien même il viendrait à être arraché [le bras], il ne pourrait pas revenir au propriétaire précédent. Il n’en est pas de même de ce qui fut applumbatum: car la ferruminatio, par la même matière, produit une fusion, alors que cela ne se produit pas par le biais de la plumbatura. )

27. Glose à D. 6.1.23.5, In omnibus.

28. Il y a par exemple confusio dans l’union de deux morceaux d’or fondus, mais pas de nouvelle species si le résultat est une masse informe dont seule la quantité a varié.

29. Placentin, dans P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., p. 39.

30. P. Maffei prend soin d’éditer trois manuscrits différents, dont l’un montre une corruption de la tradition qui avait déjà été signalée par Cortese, Ennio, La norma giuridica, Milan, Giuffrè, 1962, II, p. 411 Google Scholar, n. 1 et p. 414, n. 1. Il s’agit, pour ce premier manuscrit, de D’Ablaing 3, f. 6v (Leyde, Bibliotheek der Rijksuniversiteit); l’auteur reprend également le manuscrit de New Haven (Yale University, Law Library, J. C. 817 n° 1, fol. 151v), et finalement, celui de Leipzig (Universitätsbibliothek 921, fol. 158), qui possède une longue glose que P. Maffei attribue à Bassian. C’est ce dernier texte auquel je fais référence ici (P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., pp. 50-53).

31. Albericus De Rosate, In primam Digesti Veteris..., op. cit., D. 6.1.23.5, Item quae-cumque.

32. D. 6.1.23.3-4.

33. Ibid.

34. Cf. note 4 (I. 2.1.33-34).

35. Besta, Enrico, L’opéra d’Irnerio (Contributo alla Storia del diritto italiano), II, Glosse inedite al Digestum Vetus, Turin, 1896, p. 82 Google Scholar. P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., p. 19.

36. Hanel, Gustav, Dissensiones dominorum sive controversiae veterum iuris romani interpretum qui glossatores vocatur, Leipzig, 1834, pp. 3536 Google Scholar, § 50, cité par P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., p. 2.

37. Azon, Summa Institutionum, Venise, 1581.

38. Cf. Odofredus, cité par P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., pp. 79-82, d’après l’édition de Lyon, 1519, pour le Digestum Vetus, et de Lyon, 1552, pour le Novum D. 6.1.23.3 (P. Maffei, Tabula picta..., op. cit., p. 80).

39. L’exemple laisse de côté le fait que, de toute façon, le mur en tant qu’immeuble ne pouvait pas accroître à la peinture.

40. Odofredus, ad D. 6.1.23.3: «[...] Quod tabula cedit picture intelligo verum esse si pingitur homo non si bos vel ursus, si pingitur de egregio colore non autem de calce, unde [...] si in tabula pingitur homo vel imago beate marie virginis et de bono colore de auro vel azurio tabula cedit picture [...] sed si pingeretur de vili materia ut faciunt ultramontani, pingunt lima-cem in vituperium italicorum vel scorpiones in vituperium ultramontanorum in pariete de carbone: inconveniens esset quod paries cederet picture.» (Je pense que la planche accroît à la peinture à cette condition: si l’on a peint un homme, et non pas un bœuf ou un ours, si l’on a peint avec une excellente couleur et non avec de la chaux, d’où [...] si l’on peint sur la planche un homme ou une image de la bienheureuse Vierge Marie, et cela avec des bonnes couleurs d’or ou d’azur, alors la planche accroît à la peinture [...]; mais si l’on peignait avec une matière sans valeur, comme font les Français qui peignent une limace pour se moquer des Italiens, ou ceux-ci des scorpions pour se moquer de ceux-là, sur un mur, avec du charbon: il ne serait pas convenable que le mur accroisse à la peinture.) D. 41.1.9.2-3: «[...] Unde si pinxit figuram domini nostri Iesu Christi, vel figuram Sancte Marie vel apostolorum, et facit optimis coloribus, tunc tabula cedit picture: secus si pingeret de carbone, vel de incausto, vel de aliquo alio vilissimo colore ursum vel limacem ut faciunt Gallici quando volunt deridere Italicos. Idem si quis Italicus pingeret aliquem, quis saporem pistaret, vel qui faceret salsam viridem [...].» (D’où, s’il a peint la figura de Notre Seigneur Jésus-Christ, ou la figura de la Vierge Marie ou des apôtres, et s’il le fait avec les meilleures couleurs, alors la planche accroît à la peinture; mais non pas s’il peignait un ours ou une limace avec du charbon ou de la cire, ou avec n’importe quelle autre couleur sans valeur comme font les Français quand ils veulent se moquer des Italiens. De même si un Italien venait à peindre quelqu’un qui pile des épices ou qui fait de la sauce verte.)

41. Albericus De Rosate, In primam Digesti Veteris..., op. cit., à D. 6.1.23.3, Sed & id.

42. Dans la glose ordinaire, au livre III, titre 40, De consecratione ecclesiae vel altaris, à X. 3.40.1, «altare»: «Sacrum trahit ad se non sacrum» (ce qui est sacré attire ce qui n’est pas sacré). Dans la glose à X. 3.40.3, «consecrato»: «Et ita sacrum tanquam dignius trahit ad se non sacrum» (et ainsi ce qui est sacré, en tant que plus digne, attire à soi ce qui n’est pas sacré).

43. Odofredus, Praelectiones in postremum Pandectarum Iustiniani Tomum, vulgo Digestum novum, Lyon, 1552, D. 41.1.9.1: «Seminantur, vel plantatur chartis» (les papyrus sont ensemencés ou plantés).

44. Odofredus, Interpretatio in undecim primos pandectarum libros, Lyon, 1550, D. 6.1.23.5, «Item quaecumque: [...] si autem inungo meam materiam infectam tue facte. Puta scribo in carta tua tunc dicemus que scriptura cedit carte [...]».