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Pouvoirs d’État et dénombrements de la population dans le monde indien (fin XVIIIe-début XIXe siècle)

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Roland Lardinois*
Affiliation:
CNRS, Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud

Résumés

Les techniques censitaires, comprises comme instruments de gestion de l’espace et des hommes par les bureaucraties d’État, sont inséparables des modes d’exercice de la souveraineté et des formes d’inscription du pouvoir d’État dans un territoire. À partir de cette hypothèse, on appréhende la genèse des premiers dénombrements de la population indienne, autour des années 1800, en dégageant à la fois les contraintes structurelles qui expliquent la faiblesse des traditions censitaires dans l’Inde précoloniale et le caractère en partie novateur des outils bureaucratiques mis en place par les Britanniques. On montre ainsi que les premières opérations coloniales de totalisation du nombre des hommes contribuent à faire surgir une nouvelle représentation géopolitique du monde indien en transformant en rapport de sens le rapport de force qui est au principe de ce travail collectif d’appropriation de l’espace et des hommes par l’ordre colonial.

Summary

Summary

Census, understood as cognitive and technical tools of managing space and men by state bureaucracies, cannot be separated from the definition of the sovereignty and the exercise of state power over its territory. Within this frame, we analyse the genesis of the census conducted by the British in colonial India around 1800. Reviewing first the structural impediments which might explain the weakness of census tradition in pre-colonial India, we then study the technical innovations introduced by the British in numbering the population. We show that these census bring out a new geographical and political vision of the Indian world, transforming into a system of symbolism and meaning the relation of force which is at the basis of this representation.

Type
Politique coloniale des recensements Pérou-Inde
Copyright
Copyright © Les Áditions de l’EHESS 2002

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References

1 - Edmund Burke, célèbre pour ses Réflexions sur la Révolution de France, fut, parmi les parlementaires britanniques, l’un des plus farouchement opposés à la politique d’expansion territoriale de l’East India Company, qu’il jugeait contraire aux intérêts marchands de celle-ci. Après plusieurs années de luttes, il parvint à engager une longue et retentissante procédure d’impeachment à l’encontre du premier gouverneur général de l’Inde, Warren Hastings. Voir Whelan, Frederik G., Edmund Burke and India. Political Morality and Empire, Pittsburg, University of Pittsburg, 1996 Google Scholar.

2 - «Edmund Burke’s speech on Fox’s East India Bill» [1er décembre 1783], in Marshall, p. J. (éd.), The Writings and Speeches of Edmund Burke, vol. V, India: Madras and Bengal , Oxford, Clarendon Press, 1981, p. 389 Google Scholar.

3 - Edmund Burke se réfère exclusivement à l’Inde et sa critique porte de manière très précise sur les effets de la conquête coloniale britannique. Son argumentation évoque cependant les thèses des économistes français du XVIIIe siècle, qui font de la mauvaise gestion du royaume de France la cause de sa dépopulation; sur cette question, voir Dupâquier, Jacques et DupâQuier, Michel, Histoire de la démographie, Paris, Librairie Académique Perrin, 1985, pp. 172198 Google Scholar.

4 - «William Copper to the Reverend William Unwin» [3 janvier 1784], cité par Peter J. Marshall, Problems of Empire. Britain and India 1757-1813, Londres, George Allen & Unwin, 1968, p. 151.

5 - William Jones (1746-1794), fondateur, en 1784 à Calcutta, et président de l’Asiatic Society of Bengal, est le premier sanskritiste européen ayant acquis de son vivant une reconnaissance internationale des milieux savants. Henry Thomas Colebrooke lui succéda dans ses fonctions et sa renommée.

6 - Colebrooke, Henry Thomas, Remarks on the Husbandry and Internal Commerce of Bengal, Londres, Blacks and Parry, 1806, pp. 1415 Google Scholar; une première édition à caractère privé, écrite conjointement avec Anthony Lambert, circula dans les milieux de l’East India Company dès 1795; voir «Notice of the Life of Henry Thomas Colebrooke by his Son», Journal of the Royal Asiatic Society, vol. V, 1839, p. 15.

7 - Grant, Charles, Observations on the State of Society among the Asiatic Subjects of Great Britain, Particularly with Respects to Morals; and of the Means of Improving it, Londres, Parliamentary Papers 1812-1813, X, Paper 282, p. 57 Google Scholar.

8 - Ce terme désigne la femme qui s’immole sur le bûcher funéraire de son époux et, par extension, le rite même de la crémation des veuves; les Britanniques ont interdit cette coutume en 1829, sans parvenir à l’abolir complètement. Voir Weinberger-Thomas, Catherine, Cendres d’immortalité. La crémation des veuves en Inde, Paris, Le Seuil, 1996 Google Scholar.

9 - C. Grant, Observations..., op. cit., p. 57.

10 - Ward, William, Account of the Writings, Religion and Manners of the Hindoos, Including Translations from their Principal Works, Serampore, Printed at the Mission Press, 1811, vol. III, p. LIV Google Scholar.

11 - Grant, Robert, The Expediency Maintained of Continuing the System by which the Trade and Government of India are now Regulated, Londres, 1813, citéGoogle Scholar par p. J. Marshall, Problems of Empire..., op. cit., p. 184.

12 - Ward, William, A View of the History, Literature and Mythology of the Hindoos: Including a Minute Description of their Manners and Customs, and Translation of their Principal Works, Londres, Kingsbury, Parbury and Allen, [1815] 1822, vol. 1, p. XVII Google Scholar.

13 - H. T. Colebrooke, Remarks on the Husbandry..., op. cit., p. 14. Un siècle et demi plus tard, Nilakanta Sastri semble lui faire écho, lorsqu’il écrit à propos des Cholas de l’Indedu Sud (Xe-XIIIe siècle):«Nous manquons des moyens pour parvenirà une conclusion fiable sur cette question importante du nombre de la population. Il n’y a pas le moindre indice sur ce sujet dans nos sources, qu’elles soient indiennes ou étrangères. Il semble qu’il ne soit jamais venu à l’idée d’un gouvernement, si méticuleux pourtant au regard de l’enregistrement des droits sur le sol à des fins fiscales, d’ordonner le recensement périodique de la population sous son contrôle », Sastri, Nilakanta, The Cholas, Madras, University of Madras, [1935-1937] 1955, p. 547 Google Scholar.

14 - Cf. Will, Pierre-Étienne, «Science et sublimation de l’État en Chine pendant la période impériale tardive», Actes de la recherche en sciences sociales, 133, 2000, pp. 1325 CrossRefGoogle Scholar.

15 - Le Ramayana de Valmiki, édition publiée sous la direction de Madeleine Biardeau et de Marie-Claude Porcher, Paris, Gallimard, 1999, chant II, chap. LXVII, pp. 297-298

16 - Voir, par exemple, Kosambi, Damodar D., Culture et civilisation de l’Inde ancienne, Paris François Maspero, [1965] 1970 Google Scholar, et Renou, Louis, La civilisation de l’Inde ancienne d’aprè les textes sanskrits, Paris, Flammarion, [1950] 1981 Google Scholar.

17 - Kangle, R. P. (éd.), The Kautiliya Arthaśāstra, 2e partie, An English Translation with Critical Explanatory Notes , Bombay, University of Bombay,1963, livre 2, chap. 35, pp. 210211 Google Scholar et p. 213, trad. fr. L’Arthasastra. Le traité politique de l’Inde ancienne, extraits choisis et publiés avec une introduction par Marinette Dambuyant, Paris, Éd. Marcel Rivière, 1971, pp. 108-109 et p. 115. Damodar Kosambi précise pour sa part que la couche inférieure de la bureaucratie villageoise comprenait des employés (gopa) chargés d’enregistrer les faits d’état civil, les naissances et les décès, ainsi que les déplacements de la population (Culture et civilisation de l’Inde ancienne, op. cit., p. 184).

18 - La congruence entre les modes hindou et musulman de prélèvements fiscaux du monde rural a été relevée par William H. Moreland. Même en Inde du Sud, où la domination musulmane, partielle et tardive, se heurta à la résistance de l’empire hindou de Vijayanagar, les emprunts entre les deux univers culturels furent la règle ( The Agrarian System of Moslem India. A Historical Essay with Appendices, Delhi, Delhi Oriental Book Reprint Corporation, [1929] 1968, en particulier p. 12 Google Scholar). Pour une mise en perspective de cette question dans l’historiographie de l’Inde moghole, voir Alam, Muzaffar et Subrahmanyam, Sanjay (éds), The Mughal State 1526-1750, Delhi, Oxford University Press, 1998, en particulier pp. 171 Google Scholar.

19 - Allsen, Thomas T., «Mongal Census Taking in Rus, 1245-1275», Harvard Ukrainian Studies, vol. I, 1981, pp. 3253 Google Scholar.

20 - Pelliot, Paul, « Les kökë däbter et le hou-k’eou ts’ing-ts’eu», Touang Pao, 27, 1930, pp. 194198 Google Scholar.

21 - Pour la Perse, voir Lambton, Ann K., Continuity and Change in Medieval Persia. Aspects of Administrative, Economic and Social History, 11th-14th Century, New York, Columbia Lectures on Iranian Studies, n° 2, Bibliotheca Persica, 1988, pp. 185220 Google Scholar. Pour l’Inde moghole, voir Habib, Irfan, The Agrarian System of Mughal India 1556-1707, Bombay, Asia Publishing House, 1963 Google Scholar.

22 - Voir A. K. Lambron, Continuity and Change..., op. cit., pp. 199-202.

23 - Wilson, Horace H., Glossary of Judicial and Revenue Terms, Delhi, Munshiram Manoharlal, [1855] 1968, p. 276 Google Scholar. Pour une présentation de ces documents, voir Bhattacharya, Durgaprasad et Roy, Rama Deb, Khanashumari records and the Statistical System of India, 45th Session of the Historical Record Commission, Mysore, 1977, pp. 2939 Google Scholar.

24 - Bhadani, B. L., «Population of Marwar in the Middle of Seventeenth Century», The Indian Economic and Social History Review, XVI-4, 1979, pp. 415427 CrossRefGoogle Scholar.

25 - Voir M. Alam et S. Subrahmanyam (éds), The Mughal State..., op. cit., pp. 1-71.

26 - On trouvera une étude détaillée de la bureaucratique moghole chargée de la production des statistiques agraires et fiscales dans l’ouvrage de Siddiqi, Noman Ahmad, Land Revenue Administration under the Mughals, 1700-1750, Bombay, Asia Publishing House, 1970, en particulier pp. 60101 Google Scholar.

27 - Voir Moosvi, Shireen, The Economy of the Mughal Empire c. 1595. A Statistical Study, Delhi, Oxford University Press, 1987 Google Scholar. Malgré les réserves méthodologiques que l’on peut formuler sur l’analyse quantitative des sources mogholes, on ne dispose pas de calcul alternatif sérieux à l’estimation de la population de l’Inde au début du XVIIe siècle proposée par Moosvi, Shireen, «Une estimation de la population de l’Inde en 1601», Population, 1, 1984, pp. 925 CrossRefGoogle Scholar.

28 - Voir Desrosieres, Alain, La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique, Paris, La Découverte, 1993 Google Scholar, et Brian, Éric, La mesure de l’État. Administrateurs et géomètres au XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 1994 Google Scholar.

29 - Benveniste, Émile, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, vol. 2, Paris, Éditions de Minuit, 1969, p. 19 Google Scholar.

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31 - Lingat, Robert, Les sources du droit dans le système traditionnel de l’Inde, Paris-La Haye, Mouton, 1967, pp. 235236 Google Scholar.

32 - R. P. Kangle (éd.), The Kautiliya Arthaśāstra, op. cit., livre 7, chap. 14 (trad. fr. L’Arthasastra..., op. cit., p. 227). Le terme population s’entend ici non pas dans le sens démographique stricto sensu mais dans celui de j a¯napada, c’est-à-dire selon la traduction de Louis Dumont, de «terre pourvue d’hommes»; voir Louis Dumont, «La conception de la royauté dans l’Inde ancienne », in ID., Homo hierarchicus. Le système des castes et ses implications, Paris, Gallimard, 1966, p. 367.

33 - Voir Malamoud, Charles, «Cosmologie prescriptive. Observations sur le monde et le non-monde dans l’Inde ancienne», Le temps de la réflexion, X, 1989, pp. 323325 Google Scholar.

34 - Pour une vue d’ensemble, voir Lambton, Ann K., « Islamic Mirror for Princes », in La Persia nel medioevo, Rome, Academia nazionale dei Lincei, « Quaderno-160 », 1971, pp. 419442 Google Scholar. Pour la tradition turco-islamique, voir Dankoff, Robert, Yūsuf Khaśss Hśjib, Wisdom of Royal Glory (Kutadgu Bilig), A Turko-Islamic Mirror for Princes, Chicago-Londres, The University of Chicago Press, 1983 Google Scholar.

35 - Voir Grube, Ernst J. (éd.), A Mirror for Princes from India. Illustrated versions of the Kalilah wa Dimnah, Anvar-i Suhayli, Iyar-i Danish, and Humayun Nameh, Bombay, Marg, 1991 Google Scholar.

36 - Sur le monde indien, voir l’édition et la traduction du persan par Alvi, Sajita Sultana, Advice on the Art of Governance. Mau’izah-i Jahaśngírí¯, of Muhammad Baśir Najm-i Sśní. An Indo-Islamic Mirror for Princes, Albany, State University of New York Press, 1989, en particulier l’introduction, pp. 134 Google Scholar.

37 - Dès les années 1780, Francis Gladwin donne une première traduction du A’in-i Akbari de Abu’l Fazl. Comme le note Saajita Sultana Alvi (Advice on the Art of Governance, op. cit., p. 10), l’ouvrage monumental de Abu’l Fazl, Akbar Namah (dont l’A’in-i Akbari ne constitue qu’une partie), n’appartient pas pleinement au genre du « Miroir des princes », mais il s’y apparente.

38 - The Political and Statistical History of Gujarat, Translated from the Persian of Ali Mohammed Khan, Londres, Bentley, R., 1835 Google Scholar. Le titre évoque les compilations héritées de la Staatenkunde et dont l’une des plus célèbres en Angleterre, à la fin du XVIIIe siècle, est le Statistical Account of Scotland en vingt et un volumes, publié par l’Écossais John Sinclair.

39 - Voir le compte rendu que Ali Mohammed Khan donne du survey de la sūbah du Goujerat conduit sous Akbar, The Political and Statistical History of Gujarat..., op. cit., p. 133.

40 - Richards, John F., «The Formulation of Imperial Authority under Akbar and Jahangir», in ID. (éd.), Kingship and Authority in South Asia, Madison, University of Wisconsin Press, 1978, pp. 252285 Google Scholar.

41 - Voir Blake, Stephen P., «The Patrimonial Bureaucratic Empire of the Mughals», Journal of Asian Studies, XXXIX-1, 1979, pp. 7794 CrossRefGoogle Scholar. Pour une discussion historio-graphique, se reporter à Subrahmanyam, Sanjay, « The Mughal State. Structure or Process? Reflections on Recent Western Historiography», The Indian Economic and Social History Review, 29-3, 1992, pp. 291321 CrossRefGoogle Scholar.

42 - Comme le note Ann K. Lambton, la pratique du recensement (shu¯mara), introduite par les Mongols dans la Perse médiévale, a été progressivement intégrée au système de taxation local, et elle n’a jamais été développée comme technique de gestion spécifique des ressources en hommes et en biens des territoires conquis (Continuity and Change..., op. cit., p. 202).

43 - En cartographiant des données conçues dans un autre système de références intellectuelles ( Habib, Irfan, An Atlas of the Mughal Empire: Political and Economics Maps with Detailed Notes, Bibliography and Index, Delhi, Oxford University Press, 1982 Google Scholar), les historiens de l’Inde moghole ont toutes les chances de produire un artefact, représentation suggestive mais anachronique de la structure administrative de cet empire qui n’avait probablement pas la cohérence spatiale qu’on voudrait lui imputer.

44 - Voir «The Mysore Revenue Regulations to be observed by the present and future Aumils and Sheristadars of the second district of Waumloor, dependent of the Cutcherry of Awulpatam», in Guha, Nikhiles, Pre-British State System in South India. Mysore 1761-1799, Calcutta, Ratna Prakhasan, 1985, pp. 174216 Google Scholar, particulièrement art. 29, p. 182. Pour les innovations bureaucratiques liées à l’émergence de nouvelles formes de pouvoir d’État en Inde occidentale, voir Perlin, Frank, The Invisible City. Monetary, Administrative and Popular Infrastructures in Asia and Europe 1500-1900, Aldershot, Variorum Reprints, 1993, en particulier pp. 3658 Google Scholar (dans la panoplie des innovations qu’il étudie, l’auteur ne mentionne cependant aucun enregistrement particulier des faits de population).

45 - Voir Stein, Burton, Thomas Munro. The Origins of the Colonial State and his Vision of Empire, Delhi, Oxford University Press, 1989 Google Scholar.

46 - Pour une présentation de cette enquête, voir Murton, Brian, «Key People in the Countryside: Decision-Makers in Interior Tamilnadu in the Late Eighteenth Century», The Indian Economic and Social History Review, X-2, 1973, pp. 157180 CrossRefGoogle Scholar.

47 - Il s’agit soit du « village géographique » (quatre maisons et plus) soit du « village fiscal » – principal ou secondaire –, ces deux conceptions engageant des rapports distincts de la population au territoire. Tamil Nadu State Archives [TNSA], Board of Revenue Miscellaneous Records [BRMR], Field Registers, Section IX: The Baramahal Records (manuscrit).

48 - Voir Lardinois, Roland, « Rumeurs, résistances, rébellions: la mise en place des recensements dans l’Inde coloniale (XVIIIe-XXe siècles)», Cahiers québécois de démographie, 25, 1996, pp. 3968 CrossRefGoogle Scholar.

49 - Oriental and India Office Collection, Londres [OIOC], Board’s [of Control] Collection, F/4/1560/63884A, pp. 4-5: Correspondance du Board of Revenue de la présidence de Madras avec le Judicial Department du gouvernement de l’Inde.

50 - Hecht, Jacqueline, « L’idée de dénombrement jusqu’à la révolution », in Pour une histoire de la statistique, Paris, INSEE, 1977, pp. 2181 Google Scholar.

51 - TNSA/BRMR, vol. 45: Lionel Place, Report on the Jaghir, 6th June 1799.

52 - H. T. Colebrooke, Remarks on the Husbandry..., op. cit., p. 25.

53 - Voir Bagchi, Amiya Kumar, «Political Economy: A Discourse of Mastery or an Apparatus of Dissent?», The India Historical Review, XX-1/2, 1993-1994, pp. 78113 Google Scholar.

54 - « Letter from Adam Ferguson to John Macpherson, 9 April 1775 », citée par Dharampal, , The Beautiful Tree. Indigenous Indian Education in the Eighteenth Century, New Delhi, Biblia Impex Private Ltd., 1983, p. 9 Google Scholar.

55 - Voir Cannon, Garland, The Life and Mind of Oriental Jones. Sir William Jones, the Father of Modern Linguistics, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, en particulier pp. 203208 Google Scholar.

56 - Macintosh, James, « Discourse at the Opening of the Society», Transactions of the Literary Society of Bombay, 1, 1819, p. XXI Google Scholar.

57 - Voir « Queries to which the Answers will be Contributions towards a Statistical Account of Bombay», Transactions of the Literary Society of Bombay, 1, 1819, pp. 346-350.

58 - Voir Vicziany, Marika, « Imperialism, Botany and Statistics in Early Nineteenth-Century India: The Surveys of Francis Buchanan (1762-1829)», Modern Asian Studies, 20-4, pp. 625660 CrossRefGoogle Scholar. L’enquête coûta 30 000 £ au gouvernement britannique, et les résultats ne furent partiellement publiés qu’en 1838, près de dix ans après la mort de son auteur.

59 - Les comptages ont été faits à partir des sommaires rassemblés dans le volume: Centenary Review of the Asiatic Society of Bengal from 1784 to 1883, Calcutta, 1885.

60 - TNSA, Proceedings of the Board of Revenue [PBR], vol. 323/52, pp. 8781-8790: Charles Harris [collecteur du district de Tanjore] au Board of Revenue, 12 août 1802.

61 - OIOC, Board’s [of Control] Collection, F/4/750/20507, p. 16: Le superintendant de la police au collecteur de Madras, 2 mars 1822.

62 - OIOC, Board’s [of Control] Collection, F/4/750/20507, pp. 43-46: Memorandum pour le recensement de la ville de Madras adressé par le superintendant de la police au Board of Revenue (Madras, 18 mars 1822).

63 - OIOC, Board’s [of Control] Collection, F/4/750/20507, p. 65. Autre raison de mettre en doute la qualité du recensement de la ville de Madras, le nombre d’habitants par maison y serait de près de seize personnes, contre quatre à cinq en moyenne dans les autres districts, selon les estimations fournies par les collecteurs.

64 - OIOC, Board’s [of Control] Collection, F/4/1365/54339, p. 21: Delhi, Commissioner Office, 22 juillet 1831.

65 - Pour un autre exemple concernant l’Inde du Sud, voir Peter Robb, «Completing “Our Stock of Geography”, or an Object “Still More Sublime”: Mackenzie, Colin’s Survey of Mysore, 1799-1810», Journal of the Royal Asiatic Society, 8, part 2, July 1998, pp. 181206 Google Scholar.

66 - Pour une vue d’ensemble, voir Kopf, David, British Orientalism and the Bengal Renaisance. The Dynamics of Indian Modernization, 1773-1835, Calcutta, Firma K. L. Mukhopadhyay, 1969 Google Scholar.

67 - Avant l’Imperial Gazetter of India mis en chantier en 1869 sous la direction de William W. Hunter, on recense une dizaine de gazetteers publiés entre 1815 et 1862, toutes éditions confondues.

68 - Hamilton, Walter, A Geographical, Statistical and Historical Description of Hindostan and the Adjacent Countries, Londres, John Murray, 2 vols, 1820 Google Scholar.

69 - Ibid., p. XXXVII.

70 - Voir U. Kalpagam, « Cartography in Colonial India», Economic and Political Weekly, 29 July 1985, pp. 87-98.

71 - W. Hamilton, A Geographical, Statistical and Historical Description..., op. cit., vol. 1, p. V.

72 - Ibid., p. XI.