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Pitié pour elle et pour eux

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Elle, l'« économie historique » à base statistique. Eux, les jeunes. Que sont-ils devenus, eux et elle, dans cette Simple mise au point de Jean Meuvret? De quoi s'agissait-il? Non pas d'une querelle byzantine à propos du prix des différents draps milanais, comme pourrait le croire un lecteur non averti. Encore moins d'une attaque contre un homme : j'aurais préféré, de beaucoup, que l'article incriminé portât une étoile en guise de signature. Mais d'un problème de méthode, à résoudre dans l'intérêt de la recherche et de ses artisans. Il continuerait à se poser, même si toutes mes interprétations étaient fausses.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1955

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References

page 55 note 1. Que penser des longues considérations au sujet de la manipulation monétaire de 1665 (note 1) ? Jean Meuvret me reproche de «travestir» sa pensée. J'aurais laissé entendre qu'il s'était lancé dans « une apologie pour une forme simpliste de théorie quantitative de la monnaie en vertu de laquelle les prix hausseraient ou baisseraient dans les mêmes proportions que la monnaie métallique ». Qu'on se reporte à mon texte. Celui qui y trouvera l'intention qui m'est prêtée aura une imagination particulière. Ce que j'écrivais se résume ainsi : à la fin de 1665, une « diminution » est annoncée ; or, dans les mois qui suivent, tels prix tombent à Paris, montent en Provence ; par suite on ne peut conclure. Je raisonnais donc sur le sens des mouvements et non sur leur amplitude. Rien sur les « mêmes proportions ». Où est le « procédé de discussion commode » destiné à « laisser l'impression désirable » ? Comment apprécier plutôt le rapprochement de deux courts passages tirés de deux de mes articles et accouplés comme si le second découlait du premier ? Que l'expérience tentée par Jean Meuvret soit parfaite ne change rien à l'affaire. Au contraire.

page 56 note 1. Union géographique internationale. Commission pour Vétude des terrasses pliocènes et pléistocènes. Sixième rapport, 1948. Paris, A. Colin, in-8°, 108 pages (p. 3). J'ai l'impression que les Commissions de géographes n'étaient pas les seules à se contenter « (d’)une réaffirmation des positions connues, (d’)un rappel des difficultés inhérentes au sujet et, en conclusion, (de) l'expression courtoise d'un scepticisme réciproque » (p. 4).

page 56 note 2. Guitton, H., Les Fluctuations économiques, Paris, Sirey, 1951 Google Scholar, gr. in-8°, 648, p. 305 (Traité d'économie politique de G. Pirou, 9e vol.). Opposition entre économie « réelle » et économie monétaire, idée chère à F. Divisia, autre « spécialiste », et non des moindres.

page 57 note 1. Tous ceux qui s'intéressent aux problèmes monétaires, auront grand intérêt à se reporter à l'excellent article, combien suggestif, de Robert Richard paru dans la Revue d'Histoire des Colonies, 1954, p. 22-46 (A propos de Saint-Dominique. La monnaie dans l'économie coloniale, 1674-1803.)

page 57 note 2. H. Guitton, ouvr. cité, p.44 : «Nous sommes amenés à analyser trois types de mouvements, les trois composantes du mouvement économique total : les fluctuations saisonnières ; les fluctuations qui s'effectuent autour de la dizaine d'années (la décade), celles qu'il est admis de dénommer les fluctuations cycliques ou conjoncturelles ; les mouvements séculaires de l'économie, ou mouvements intérieurs au siècle. » Ou, p. 137, au début du long chapitre consacré aux « Mouvements séculaires » : « Comme ils se reproduisent à travers plusieurs décades, on pourrait avec Simiand les dénommer inter-décennaux. » Et, page 165, à propos des « cycles de longue durée » : « Ce n'est pas forcer, ni déformer les séries temporelles relatives aux prix que de constater l'existence de trois grandes ondes de 1780 à 1940 : soit trois cycles en 160 ans. Ce sont ces ondes que Schumpeter a baptisées cycles Kondratieff. » Rappelons que Georges Lefebvre attira l'attention des historiens sur ces questions, il y a près de vingt ans, en analysant l'oeuvre de F. Simiand et l'Esquisse d'Ernest Labrousse (Le Mouvement des prix et les origines de la Révolution française, dans Annales d'Histoire Économique et Sociale, 1937, ou Annales Historiques de la Révolution Française, 1937, article reproduit dans Études sur la Révol. française, 1954, p. 138 à 169). Se reporter également à Sirol, J., Le Rôle de l'agriculture dans les fluctuations économiques, Paris, Sirey, 1942 Google Scholar, in-8°, 547 pages (p. 12 : « Fluctuations d'une durée totale de 50 à 60 ans, fluctuations de longue durée, appelées aussi fluctuations séculaires»), ou à Marchai, A.., Économie politique et technique statistique, Paris, 2° édition, 1945, p. 159.Google Scholar

page 58 note 1. D'après J.-M. Jeanneney, l'économiste demande à l'historien de n fournir des matériaux à l'analyse économique » (cité par P. Leuilliot, Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, 1954, p. 133, n. 4, à propos d'un colloque organisé par la VIe Section de l'École pratique des Hautes Études en 1953).

page 59 note 1. C.-E. Labrousse, La Crise de l'économie française à la fin de l'Ancien Régime et au début de la Révolution, 1944 (p. 625, diagr. XLV). Faire remarquer que cette dépression des prix du vin n'autoriserait pas à nier la hausse globale du XVIIIe siècle, me paraît un mauvais argument, car les prix du vin pourraient ne pas avoir participé au mouvement général. Leur mouvement long durant le siècle est mal connu. E. Labrousse ne le cache pas. Ces prix sont étudiés dans l'Esquisse avec « les autres produits alimentaires végétaux » pour lesquels n'ont été consultées que des « séries incomplètes ou discontinues » (p. 248) ; par la suite les conclusions sont rangées « dans la catégorie intermédiaire entre simple et peu certain » (p. 267) ; il apparaît néanmoins que la «solidarité » avec les mouvements de longue durée des autres produits agricoles « s'affirme avec moins de force et d'assez longues défaillances » (p. 269).

page 60 note 1. Labrousse, C.-E., Esquisse du mouvement des prix et des revenus en France au XVIIIe siècle, Paris, Dalloz Google Scholar, 2 vol. in-8°, 695 pages, numérotation continue (p. 176 et suiv.). Résultats résumés ainsi par G. Lefebvre : «Les céréales augmentent d'autant plus qu'elles sont plus pauvres” (Études, ouvr. cité, p. 160).

page 61 note 1. Braudel, F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Paris, A. Colin, 1949 Google Scholar ; in-8”, 1160 pages (p. 230 à 235, particulièrement p. 232, le renvoi à Emmanuel De Martonne, à propos de la « périodicité d'environ trente ans »).

page 61 note 2. « Aux prix eux-mêmes ont été substitués des pourcentages. Ils ont été établis pour chaque année d'après une base mobile. Pour calculer cette base, on a, chaque fois, groupé les prix des neuf années antérieures et celui de l'année considérée. Puis, au lieu d'une moyenne arithmétique simple, on a eu recours à une moyenne géométrique tronquée…. » C'est nous qui soulignons le mot « puis » ( Meuvret, J., Annales, 1953, n° 2, p. 218 Google Scholar). Se reporter au commentaire de mon diagramme I de la planche II (Annales, 1954, p. 219) ; avant d'énumérer les huit opérations contestées, j'avais renvoyé par une parenthèse à ce texte.

page 62 note 1. « 1° Il faut d'abord, grâce à une table de logarithmes, remplacer les termes par leur logarithmes. 2° il faut ensuite faire le total de tous ces logarithmes ; 3° la somme obtenue doit être divisée par le nombre de termes ; 4° il faut enfin déterminer le nombre dont le logarithme est égal au chiffre obtenu. Ce nombre donne la moyenne géométrique » (A. Marchal, ouvr. cité, p. 109).

page 62 note 2. Jean Meuvret laisse planer une équivoque ; je critique sa moyenne géométrique tronquée, obtenue en passant par les logarithmes, et j'utilise moi-même l'échelle logarithmique ; est-il besoin de rappeler que l'usage de cette échelle n'exige aucun calcul ? De même, je manquerais de logique en calculant moi-même des médianes ; elles sont là pour montrer qu'on pouvait s'en passer ; si j'en ai le temps je démontrerai un jour qu'elles sont parfois trompeuses. Dans sa note 2, J. Meuvret se défend d'avoir « rien publié où on trouve trace de la méthode des moindres carrés » ; je n'ai jamais prétendu le contraire. Puis vient le coefficient de corrélation et le recours à Ernest Labrousse. En quoi serait-ce gênant ? E. Labrousse est à imiter sur tant de points ! Il ne s'accroche pas, j'en suis sûr, à ce qu'il a écrit et pense certainement comme Georges Lefebvre : « Le vrai succès d'un maître est de former ses disciples à l'indépendance de la recherche et du jugement » (Études, ouvr. cité, p. 11).