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« Paulus Aemilius Gallis condidit historias? »
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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D'après un lieu commun assez répandu, l'histoire aurait été introduite en France par Paul Émile, que Louis XII chargea d'écrire ses De rebusgestis Francorum libri X. Le « Père du Peuple », soucieux de civiliser ses « fils » et de glorifier ses aïeux, recourant à la doctrine d'un humaniste italien, cela rappelle trop un sujet d'imagerie d'Épinal sur la Renaissance ! En effet, jamais si médiocre instituteur n'eut des disciples tellement nombreux et supérieurs à leur maître : s'il est vrai que l'historien véronais servit d'exemple à Le Feron, à Paradin et à bien d'autres qui, par l'imitation des modèles anciens, cherchèrent à revêtir leurs annales d'une certaine dignité stylistique, il faut remarquer, en outre, deux éléments qui jettent une lumière particulière sur toute la production historique française de la seconde moitié du XVIe siècle : a) la masse imposante d'ouvrages, tous relevant de l'histoire, publiés ou réédités entre 1550 et 1610 ; b) les caractères originaux d'une partie importante de ces ouvrages par rapport à l'historiographie humaniste traditionnelle.
- Type
- Histoire de L'Histoire
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964
References
page 1119 note 1. Quelques exemples serviront à montrer la nature et l'intérêt de ces travaux : V.-De La Loupe, Commentarii… de Magistralibus et Praefccturis Francorum (1551) ; Oger Widius, de similitudine Romanorum Magistratuum cum Gallorum judicibus praesidialibus quos baillivos et seneschallos vocant (1552) ; J. Tabouet, de Republica et lingua francica ac gothica deque diversis ordinibus Gallorum vetustis et odiernis, necnon de prima Senatus origine (1559) ; L. Leroy (Regius), de Vorigine, antiquité, progrès, excellence et utilité de l'art politique, ensemble des législateurs plus renommez qui l'ont prattiquée et des autheurs illustres qui en ont escrit (1567) ; J. Duhet, L'harmonie et conférence de magistrats romains avec les officiers français,… où succintement est traicti de l'origine, progrez et jurisdiction d'un chacun (1574) ; J. Combes, Traité des tailles… et des Offices et Estats touchant le maniement des finances (1576) ; F. Gbimaudet, des Monnoyes, augment et diminution du pris des finances (1576) ; C. De Figon, Discours des Estais et Offices tant du gouvernement que de la justice et des finances de France (1579) ; P. De Miraulmont, Mémoires… sur l'origine et institution des cours souveraines (1584) ; D. DU Rivault, Les Estats, esquels il est discouru du Prince, des nobles et du tiers estât (1596), etc. Ce n'est pas le cas de rappeler ici les Recherches de Pasquieb, le Franco-Gallia d'Hotman et les autres œs de ce niveau.
page 1119 note 2. Cf. Giorgio Spini, « I trattatisti dell'arte storica nella Controriforma italiana », in Contributi alla storia del Concilio di Trento e délia Controriforma, Quaderni di t Belfagor », Florence, 1948, pp. 109 ss. Cf. par ailleurs Garin, Eugenio, « La storia nel pensiero del Rinascimento », in Medioevo e Rinaseimento, Bari, 1954, pp. 192 Google Scholar et ss.
page 1120 note 1. Braudel, F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à Vépoque de Philippe II, Paris, 1949 Google Scholar ; trad. it., Einaudi, Turin, 1953, pp. 903-9, « La guerra délie frontière ».
page 1120 note 2. Contre les neuf éditions que Froissart connut entre 1495 et 1550, il n'en eut ensuite que deux, et deux traductions latines ; quatre éditions de Monstrelet.
page 1121 note 1. Rivista Storica Italiana, LXXIV (1962), pp. 1-25, «Aile origini dell'idea di civiltà : le scoperte geograf iche e gli scritti di Henri de la Popelinière ».
page 1122 note 1. Tenenti, A., « La storiografia in Europa dal Quattro al Seioento », in Nuove questioni di sloria moderna, Marzorati, éd., Milan 1963, p. 5 Google Scholar du tirage à part.
page 1122 note 2. Cf. le travail de P. Polmann (Gembloux, 1932).
page 1123 note 1. Pour une vision d'ensemble de cette tendance, renouvelant au xvn” siècle la culture historique européenne, cf. encore la vigoureuse synthèse offerte par A. Tenenti, et. cit., pp. 37 ss. On peut seulement regretter que dans ses pages il ne souligne pas assez le rapport existant entre l'érudition du xvu8 siècle et les recherches et les réflexions historiques les plus originales du xvie : celles de Pasquier, justement, de La Ramée, de Fauchet ou de La Popelinière, mais aussi celles des « mineurs », dont quelques-uns ont été déjà rappelés.
page 1124 note 1. Dans sa belle préface aux Sources de l'Histoire de France, Paris, 1912.
page 1124 note 2. De Fresne, Ph. Canaye, Lettres et ambassades, Paris, 1645, vol. III , p. 238 Google Scholar.