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Niveaux de vie Paysans Autour de Meaux en 1700 et 1750

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Dans la France ancienne et spécialement en milieu rural, on ne saurait séparer production et consommation ; la consommation alimentaire en particulier est en grande partie autoconsommation. Quoique les gros laboureurs — exploitant 100 hectares ou davantage — aient tenu dans l'ensemble des journaux de leurs recettes et dépenses (récoltes, livraisons de grains aux propriétaires, ventes diverses, acompte sur les gages), on n'a souvent conservé que la mention de leur existence. Au-dessous de ce seuil de 100 hectares, le besoin de tenir un livre ou un journal ne semble guère avoir été ressenti par les fermiers. Quant aux paysans de moindre importance, beaucoup étaient illettrés ou tout juste capables de dessiner les quelques lettres de leur nom.

Type
Dossier: Histoire de la Consommation
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1975

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References

Notes

1. Les dossiers de succession peuvent comporter d'autres documents que les inventaires après décès : acte de tutelle des mineurs, avis de parents sur le sort qui leur sera fait, procès-verbaux d'opposition ou de levée des scellés, de vente aux enchères… Parfois l'inventaire manque et l'on n'a que le procès-verbal de la vente ou de l'apposition des scellés. Quelquefois au contraire, l'inventaire est seul.

2. Arch. dép. Seine-et-Marne, B 375 à B 426, B 68 et 69, B 100 et 101.

3. Crégy, Barcy, Marcilly, Étrépilly, Puisieux, Varreddes, Germigny-l'Évêque, Trilport, Boutigny, Dainville, Fublaines, Villenoy et Lesches.

4. Arch. dép. Seine-et-Marne, B413, pièces 18 à 27.

5. Arch. dép. Seine-et-Marne, B 411, pièce 97. On rencontre aussi çà et là des cages à poulets, des égrugeoirs, un pot de giroflées et une multitude de vieux paniers et de vieux tonneaux.

6. Il existait des sabotiers dans la région (notamment à Varreddes et à Trocy près d'Étrépilly). Les sabots sont parfois mentionnés dans les procès-verbaux d'apposition de scellés.

7. L'inventaire de Jeanne Leredde, femme de Noël Villeré en 1695 mentionnait une robe, un tablier, une cotte pour un enfant de 10 ans ; la famille ne comportait qu'un petit garçon de 6 ans. (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 387, pièce 18).

8. Il arrivait même qu'on décidât de ne pas priser les vêtements de la femme et de “les réserver à l'usage d'une fille (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 411, pièce 57).

9. Mais ses chemises, ou au moins une partie d'entre elles, le sont. (Arch. dép. Seine-et- Marne, B412, pièce 5).

10. Arch. dép. Seine-et-Marne, B411, pièce 100.

11. Arch. dép. Seine-et-Marne, B413, pièce 37.

12. Arch. dép. Seine-et-Marne, B 411, pièce 75. On laissait de même à la veuve de Cl. Et. Martin laboureur à Boutigny un habit complet de crépon et en outre un juste et une jupe noire pour le deuil (Arch. dép. B 413, pièces 18 à 27). Jacques Picou conservait un manteau et deux habits (ibidem, B 69, pièce 15). A noter également que l'usage laissait aux laboureurs « pour leur équipage » leur « cheval porteur ».

13. Comme Marie Despots, femme de Jean Le Long manouvrier à Fublaines, Claude Copeau, laboureur à Prévillers, la femme de Jean le Coq, maçon à Germigny, ou Henri Liégeois charretier à Boutigny et bien d'autres pour lesquels aucun vêtement n'est mentionné. (Arch. dép. Seine-et-Marne, B411, pièce 41, B412, pièce 41, B413, pièces 3 à 6 et 33).

14. Dans l'inventaire de Jean Philippe on dit expressément que 4 dizeaux de fourrage « n'ont été prisés et laissés à l'usage des chevaux ». (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 387, pièce 92).

15. Exemples : successions de Robert Grosnon en 1646 (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 100, pièce 14), de Claude Dun en 1651 (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 380, pièces 50 à 58), de Madeleine Brunet en 1697 (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 387, pièces 73 à 77) et de Germain Chiboust en 1703 (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 389, pièce 24).

16. Dans un cas unique, la prisée des « meubles et effets » fut faite par les femmes de la famille (succession Buisson. Arch. dép. Seine-et-Marne, B 69, pièce 14).

17. Parfois même quand il s'agissait de petits laboureurs comme Haret en 1749 ou Copeau en 1754 (Arch. dép. B 411, pièce 34 et B 412, pièce 41).

18. Dans le cas de petites gens, on attendait les lendemains de la récolte pour enregistrer les résultats, mais bien souvent on oubliait de le faire.

19. Certains comptes de succession faisaient état du croît.

20. La forte proportion de vignerons (15 dans le premier échantillon, 9 dans le second) correspond bien à une réalité régionale.

21. Dans certains cas les catégories les plus représentatives du niveau de vie des ménages (mobilier, linge, vêtements…) risquent d'être écrasées par les autres. Nous avons donc calculé une seconde série de tableaux destinés à mieux mettre en valeur le niveau de vie de nos paysans. Faute de place, il n'est pas possible d'en faire état ici.

22. Les réserves ne comptent que pour 7 % en 1699 dans la succession Masson-Maillard (1698 : année de gelée), que pour 10 % en 1695 dans la succession Gaudin-Musnier encore lourdement endettée par les achats de blé de 1694 (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 388, pièce 34 et B 100, pièce 38).

23. Par exemple succession de Jacques Bourjat (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 100, pièce 55).

24. Jacques Picou et Charles Bernier étaient de gros laboureurs, à Puisieux, Anne Courtier était veuve de Robert du Flocq, laboureur à Crégy.

25. Un record : les dettes d'Etienne Ventel, manouvrier à Dainville s'élevaient à 1 009 1., pour un actif de 106,35 1. (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 411, pièce 48).

26. Estimé de 5 à 11 s. la livre entre 1695 et 1710 (valeur modale : 8 s.), de 12 à 16 s. entre 1749 et 1755 (le plus souvent 14 ou 15 s.).

27. Dans certains inventaires, cet habit noir est appelé l'habit de mariage (Arch. dép. Seine-et-Marne, B 69, pièce 3).