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L'Historien, la Crise et L'État

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Alain Guery*
Affiliation:
CRH-CNRS

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S'il existe un objet privilégié d'histoire, en ce temps de crise, c'est bien l'Etat ! Au moment précis où il est partout mis en cause, où il est déclaré comme ayant perdu l'essentiel de ses justifications, bref au moment où, selon les journalistes spécialisés et les analystes de toutes sortes, l'idée d'État entre en coma que certains, pas toujours idéologiquement désintéressés, voudraient coma dépassé, il est devenu la grande affaire historiographique. La crise, comprise par les mêmes auteurs comme crise économique, est aussi crise de l'État. Si celle-ci a plus tardé que celle-là à être déclarée, sans doute l'habituel recours à l'État pour résoudre la crise économique en est la cause. Un tel recours, en fait, n'est habituel qu'au 20e siècle, sur un temps relativement court au regard des rapports entre État et vie économique. Vingt ans après le début de la crise, le regard porté sur ce recours a changé : au mieux il est considéré comme un échec ; au pire comme une des causes de la prolongation de la crise que l'augmentation continue du chômage mesure bien.

Summary

Summary

For the first time in modern history, less State is considered to be the solution to crisis. At the same time, it became the main question in French history. This interest for the State seems to be the death certificate of the early modem and modem form of central power, in a country where the history of State was associated with the formation of the Nation. But is the State actually an outdated form of power?

Type
La Construction de L'État, 14e-18e Siécles
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1997

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References

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9. Dans les années 1980, les institutions de recherche comme le CNRS incitent les chercheurs historiens, entre autres, à prendre en compte cette « demande sociale », manière de faire des questions nées de la crise les questions des spécialistes des sciences sociales. La crise du milieu historien s'est-elle affirmée alors, entre les enseignants-chercheurs et des chercheurs sans obligation d'enseignement, devant répondre à des demandes sociales différentes, celle des étudiants nombreux d'une part, envahissant totalement les premiers, celle des questions d'actualité d'autre part, mais posées hors du milieu de ceux qui devraient y répondre ?

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