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Les mondes mêlés de la Monarchie catholique et autres «connected histories»

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Serge Gruzinski*
Affiliation:
CNRS/EHESS

Résumé

Comment échapper aux héritages des historiographies nationales et aux reproches d’européocentrisme? L’exploration des mondes de la Monarqu´ıa católica — l’ensemble des royaumes placés sous le sceptre des Habsbourg d’Espagne de 1580 à 1640 — peut éclairer les interactions qui s’amorcent alors entre les différentes « parties du globe ». Une série de paramètres semble définir cette aire au sein de laquelle « local » et « global » s’articulent de multiples façons. Les sociétés de la Monarchie catholique ont également en commun d’être des mondes mêlés, souvent fortement métissés et soumis à une même domination politique. Tels sont les premiers jalons d’une enquête qui envisage d’approfondir les rapports du métissage et du politique dans un cadre transcontinental où s’ébauche une première globalisation.

Abstract

Abstract

How to evade the restraints of national historiographies and the limitations of eurocentrism? The study of the societies that constituted the Monarquía católica — a union of kingdoms under the rule of the Spanish Habsburg from 1580 to 1640 — sheds light on the interactions that began to develop between the different “parts of the world”. A limited series of parameters seem to rule exchanges and circulations within this empire in which “local” and “global” combined in many ways. Nomadism, adaptation to changing milieux and pasts were other features in common. Most of the societies that belonged to the Monarquía católica were mixed and hybrid. As they were submitted to the same domination, they provide a rich material to analyse the relationship between politics and metissage in the embryonic context of what appeared to be a first globalization.

Type
Temps Croisés, Mondes Mêlés
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2001 

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References

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28. La révolte du Portugal sonne le glas de l’empire et marque l’apparition et le triomphe d’autres organisations politiques centrées autour de l’État-nation. On la rapprochera de l’émergence au sein même des possessions américaines de l’Espagne de fortes identités protonationales, comme celles par exemple que révèle la diffusion au Mexique du culte de la Vierge de Guadalupe ou au Pérou de la dévotion à sainte Rose de Lima.

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32. La critique post-moderne n’a pas forcément l’œil plus sévère; Toulmin, Stephen, Cosmopolis. The Hidden Agenda of Modernity, Chicago, The University of Chicago Press, 1990 Google Scholar, met en cause les approches canoniques de la modernité sans toutefois jamais questionner la définition et les limites géographiques qu’il est convenu de lui assigner.

33. Le choix délibéré de privilégier l’étude de la Monarchie catholique à partir de 1580 ne nous fait pas oublier ce qu’elle doit aux étapes qui l’ont précédée, qu’il s’agisse de l’empire de Charles Quint ou de l’expansion portugaise.

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43. Nicolás BAUTISTA MONARDES (1493-1588) publie en 1545 à Séville Dos libros, el uno que trata de todas las cosas que traen de nuestras Indias Occidentales, que sirven al uso de la medicina, y el otro que trata de la Piedra Bezaar y de la Yerva Escuencora. L’ouvrage est réédité en 1565 et 1569. En 1571 paraît une deuxième partie, bientôt enrichie d’une troisième en 1574. Les remises à jour (1565, 1569, 1571, 1574) enrichissent les informations, les corrigent et parfois les éliminent. Des traductions en italien, latin, anglais, français assurent à cette œuvre une diffusion européenne dans la seconde moitié du xvie siècle et une partie du xviie siècle. Nous utilisons ici une version moderne intitulée Herbolaria de Indias, établie par Ernesto Denot et Nora Satanowsky, avec une présentation et des commentaires de Xavier Lozoya (Mexico, Instituto Mexicano del Seguro Social, 1992).

44. N. B. Monardes réunit des informations sur l’origine géographique, les circonstances et la date de la découverte. La plante provient de Colima, une région située au nord-ouest du Mexique central. «La michoacán est une racine qui fut découverte il y a trente ans dans la province de Nueva España» (N. B. Monardes, Herbolaria…, op. cit., p. 96). La racine serait parvenue entre les mains du médecin de Séville vers 1540 et par l’entremise d’un Génois, Pascual Cataño (= Cataneo).

45. «J’ai abhorré l’usage de ces nouveaux remèdes sur lesquels nous n’avions aucune information écrite et aucune connaissance» (ibid., p. 99).

46. «J’ai mis beaucoup de soin à prendre des informations auprès de ceux qui les ont ramenées de ces contrées et j’ai en fait l’expérimentation sur beaucoup de gens avec toute la diligence et la circonspection du monde» (ibid., p. 3).

47. Ibid., p. 100.

48. Ibid., p. 3.

49. Ibid., p. 101.

50. En 1573, outre les quantités vendues par ses soins à Séville, un droguero de la ville en aurait écoulé plus de dix quintaux dans le reste du pays (ibid., p. 100).

51. Voir la «Relación y derrotero del viaje y estrecho de la Madre de Dios, antes llamado de Magallanes» (17 août 1580), publiée par María Justina Sarabia Viejo dans de Gamboa, Pedro Sarmiento, Viajes al estrecho de Magallanes, Madrid, Alianza Editorial, 1988 Google Scholar.

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61. J. González de Mendoza, Historia…, op. cit., leur consacre deux chapitres: «De como muchos años antes de que en la Europa se usó en este reino la invención de la artillería» (p. 125) et «De cuanto mas antigua es la costumbre de estampar los libros en este reino que en nuestra Europa» (p. 127).

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73. C’est dans ce cadre que se diffusent les recherches mexicaines du protomèdico de Philippe II, Francisco Hernández. Ses écrits arrivent en Espagne où ils circulent sous forme manuscrite mais la publication se fera en Italie puis au Mexique dans la version qu’en établit Ximénez, Fray Francisco, Quatro libros de la naturaleza y virtudes de las plantas y animales […] con lo que el doctor Francisco Hernández escrivió en lengua latina, Mexico, Viuda de Diego López Davalos, 1615 Google Scholar.

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98. Thème qu’il reprendra dans son Discorso delle ragioni che ha il re cattolico sopra il nuovo emisfero (écrit en italien en 1607, traduit en latin et imprimé) comme le dernier chapitre de la Monarchia messiae (1633). Ce texte est publié par Germana ERNST, dans Ghibaudi, S. Rota et Barcia, F. (éds), Studi politici in onore di Luigi Firpo, Milan, vol. II, 1990, pp. 22-31 Google Scholar.

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100. Par exemple, A. Musi, L’Italia…, op. cit., pp. 121-125.

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102. Et qui peuvent être contradictoires. Ainsi le jésuite José de Acosta — à qui l’on doit une Historia natural y moral de las Indias, Seville, Juan de León, 1590, maintes fois rééditée et traduite — s’oppose à l’expansionnisme espagnol et au projet d’une conquête de la Chine.

103. Une des gravures qui ornent cet ouvrage et que l’on doit à la main de l’auteur représente l’image idéale de la communauté franciscano-indienne ( Valadés, Diego, Rhetorica Christiana, Palomera, Esteban (éd.), Mexico, Fondo de Cultura Econòmica, p. 471)Google Scholar.

104. Dans ses Flores de España. Excelencias de Portugal (Lisbonne, Jorge Rodríguez, 1631) Antonio de Sous A de Macedo situe «la ciudad de Lisboa la mas grandiosa del mundo» par rapport à la «Monarchia de Portugal [dont] el quan dilatado imperio […] comprehende todas las quatro partes del mundo» (pp. 25-25 v°).

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113. F. Carletti, Ragionamenti…, op. cit.

114. B. de Escalante, Discurso…, op. cit., pp. 6-6 v.

115. Fróis, Luís, Tratado em que se contem muito susinta e abreviadamente algumas contradições e diferenças de custumes entre a gente de Europa e esta província de Japão, Schütte, Joseph Franz (éd.), Tokyo, Sophia University, [1585] 1995 Google Scholar (trad. fr.: Sur les contradictions de mœurs entre Européens et Japonais, Paris, Chandeigne, 1993).

116. de Carranza, Baltasar Dorantes, Sumaria relación de la Nueva España, Mexico, Jesús Medina, [1604] 1970, p. 59 Google Scholar.

117. Antonio de Saavedra y Guzmán n’est pas en reste dans son Peregrino Indiano, Galván, José Rubén Romero (éd.), Mexico, Consejo Nacional para las Artes, [Madrid, Pedro Madrigal, 1599] 1989 Google Scholar.

118. B. DOrantes de Carranza, Sumaria relación…, op. cit., p. 59.

119. Gil, Juan, Mitos y utopías del descubrimiento, 1, Colón y su tiempo , Madrid, Alianza Universidad, 1989, p. 185 Google Scholar.

120. B. Dorantes de Carranza, Sumaria relación…, op. cit., p. 61.

121. Avec pour argument suprême la couleur et le nombre des perroquets, puisque ces volatiles sont verts et fort répandus en ces deux régions du globe; dans B. Dorantes de Carranza, Sumaria relación…, op cit., p. 60. En revanche, les habitants du Nouveau Monde sont d’une meilleure couleur que les Indiens de l’Inde, ni trop noirs, ni trop blancs: «Se sigue ser la color […] mediada, en unas partes mas cercana a lo blanco y en otras mas a lo negro». Et tout cela parce que «todas estas Indias y regiones por latitud 1.800 leguas son temperatísimas y felicísimas algo mas y algo menos» (ibid., p. 63).

122. La démarche du médecin Juan de Cárdenas se rapproche de celle de Dorantes de Carranza. Après s’être établi à Mexico dans les années 1570, Cárdenas s’est pris de passion pour sa nouvelle patrie. Il a beau être né en Espagne, son goût pour les nouvelles Indes — «les grandeurs de cette terre fertile, magnifique et opulente» — le conduit également à s’interroger sur ce qui distingue cette partie du monde. Il consacre même l’un de ses chapitres à examiner «la raison pour laquelle tous les Espagnols nés dans les Indes ont pour la plupart un esprit vif, pénétrant et délicat» (J. de Cárdenas, Problemas…, op. cit., p. 208).

123. A. de Saavedra y Guzmán, El peregrino indiano…, op. cit.

124. B. Dorantes de Carranza, Sumaria relación…, op. cit., p. 4.

125. Ibid., p. 3.

126. Ibid., p. 7.

127. Ainsi López de Gómara ou La Historia pontificial y católica de Gonzalo de Illescas.

128. Chmalpáhin, Domingo, Las ocho relaciones y el Memoria de Colhuacan, Tena, Rafael (éd.), Mexico, Conaculta, 1998, pp. 274-275Google Scholar.

129. D. Chimalpáhin, Las ocho relaciones…, op. cit., pp. 274-275 et 276-277.

130. Ibid., p. 213. La jonction physique des deux mondes ne s’accomplira que quelques pages plus loin, en 1518, avec l’invasion espagnole du Mexique.

131. Ibid., p. 191. On rapprochera cette interprétation de la façon dont un auteur créole, A. de Saavedra y Guzmán, relie les concepts de nuevo mundo et de mexicano imperio. Le Nouveau Monde devient un «nouveau monde» qui récupère et absorbe une entité historique ancienne et prestigieuse: l’empire mexicain (El peregrino indiano…, op. cit., pp. 71-72).

132. De missione legatorum japonensium ad romanan curiam…, Macau, Compagnie de Jésus, 1590. Édition portugaise par Duarte de Sande, sous le titre de Diálogo sobre a missão dos embaixadores japoneses à cùria romana, da Costa Ramalho, Américo (éd.), Macao, Fundacão Oriente, 1997 Google Scholar.

133. Avec de nombreux autres chercheurs, nous avons mené une réflexion sur ce thème dans les colloques «Passeurs culturels» réunis à Séville (1995), Lagos (1997) et Mexico (1999). Voir, par exemple, Loureiro, Rui Manuel et Gruzinski, Serge (éds), Passar as fronteiras. II Colóquio Internacional sobre Mediadores Culturais, Séculos xv a xviii, Lagos, Centro de Estados Gil Eanes, 1999 Google Scholar.

134. J. de Cárdenas, Problemas…, op. cit., p. 201.

135. Ibid., p. 202.

136. A. de Saavedra y Guzmán, El peregrino indiano…, op. cit., p. 74.

137. Bartolomé, et Bennassar, Lucile, Les chrétiens d’Allah. L’histoire extraordinaire des renégats, xvie-xviie siècles, Paris, Perrin, 1989 Google Scholar.

138. Jones, Grant D., Maya Resistance to Spanish Rule. Time and History on a Colonial Frontier, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1989 Google Scholar.

139. Voir l’article de Russell-Wood, A. J. R., «Os portugueses fora do império», in Bethencourt, F. et Chaudhuri, K. (dir.), História da expansão portuguesa, Lisbonne, Circulo dos leitores, t. I, 1998, pp. 256-281 Google Scholar.

140. Cette notion de périphérie est discutable. Peu après l’ouverture de la route transpacifique, les Espagnols de Mexico ne proclamaient-ils pas qu’ils étaient «le cœur du monde»? Sur l’idée de middle-ground, d’espace intermédiaire qui nous semble suggestive, on relira les remarques de Michael Adas dans «Bringing Ideas and Agency Back in: Representation and the Comparative Approach to World History», in P. Pomper, R. H. Elphick et R. T. Vann (éds), World History…, op. cit., p. 99. Il s’agit d’un «site where global and local forces, political economy, and symbol systems converge. It is a zone where epistemologies and ideologies clash (and sometimes merge) and where representations and the essentializing they invariably contain, most directly affect policy making, strategies of dominance and survival, and decisions for accommodations or resistance».

141. «Los ritos y ceremonias moriscas, y sus zambras, leylas y otras cosas con que se recreavan» (H. Martínez, Repertorio…, op. cit., p. 259).

142. Sur les métis américains dans la péninsule Ibérique, Caballos, Esteban Mira, Indios y mestizos en la España del siglo xvi, Madrid, Iberoamericana, 2000 CrossRefGoogle Scholar.

143. Sur ces questions, voir C. Bernand et S. Gruzinski, Histoire du Nouveau Monde…, op. cit.

144. Subrahmanyam, Sanjay, The Portuguese Empire in Asia 1500-1700. A Political and Economic History, Londres, Longman, 1993, p. 220 Google Scholar. Sur les groupes de renégats dans l’Asie portugaise, voir Couto, Dejanirah, «Quelques observations sur les renégats portugais en Asie au xvie siècle», Mare liberum, Revista de História dos mares, 16, 1998, pp. 57-85 Google Scholar.

145. «Fueron sujetos antiguamente a los Chinas y assí son muy achinados», in B. de Escalante, Discurso…, op. cit., p. 53v; «Todos los naturales destos reinos son muy achinados», ibid., p. 56.

146. S. Gruzinski, La pensée métisse, op. cit., p. 223.

147. C’est l’interprétation que formule W. D. Mignolo, dans Local Histories…, op. cit.

148. C’est le cas de celles qui, par exemple, traversent dès la fin du xvie siècle le Pacifique ou unissent «l’archipel du Capricorne»; voir de Alencastro, Luíz Felipe, O trato do viventes, Formação do Brasil no Atlântico sul, São Paulo, Companhia das Letras, 2000 Google Scholar.

149. Et de les envisager comme des espaces où les rapports entre les sociétés et les cultures sont l’objet d’ajustements et de conflits incessants. Voir Janet Lippman Abu-Lughod, «The World System Perspective in the Construction of Economic History», in P. Pomper, R. H. Elphick et R. T. Vann (éds), World History…, op. cit., pp. 70 et 96.

150. En fait, le projet de reconstituer des «connected histories» s’accorde mal avec l’idée qu’il existerait une Histoire du monde susceptible d’intégrer dans une narration unifiée et depuis un point de vue unique les différents passés des sociétés humaines. Tout comme il diffère d’une World History qui se réduirait à un échantillonnage de case studies étalés dans la longue durée à la manière du dernier ouvrage de Curtin, Philip D., The World and the West. The European Challenge and the Overseas Response in the Age of Empire, Cambridge, Cambridge University Press, 2000 CrossRefGoogle Scholar.

151. On suivra la voie qu’ont déjà empruntée sociologues, démographes et économistes. Notre approche des métissages artistiques et intellectuels à partir de l’idée d’attracteur s’y rattachait déjà (La pensée métisse, op. cit., pp. 194-196).