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Les Anglais et les Grecs Un réseau de coopération commerciale en Méditerranée vénitienne

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Résumé

Cette réflexion est axée sur l’étude des réseaux commerciaux anglais à Venise et dans les territoires grecs sous domination vénitienne (en particulier les îles de Zante et Céphalonie) entre le XVIe et le XVIIe siècle. Il s’agit d’analyser l’organisation du commerce anglais dans les territoires de la République et les méthodes grâce auxquelles les marchands anglais ont réussi à s’établir en des régions auparavant contrôlées par le réseau commercial vénitien, ainsi que les différences structurelles entre leurs entreprises en territoires ottoman et vénitiens. L’analyse est axée sur l’importance des contacts entre les marchands anglais et le réseau grec visant à établir, en Méditerranée « vénitienne », une coopération entre réseaux commerciaux étendue au commerce avec les Balkans.

Summary

Summary

This essay is centered on the English commercial network in the town of Venice and in the Greek territories under Venetian control (particularly in the islands of Zante and Cephalonia) between the 16th and the 17th century. The issue is the structure of the English commercial presence in the Venetian territories, and the analysis of their swift establishment in areas previously controlled by the Venetian commercial network. Attention is focused on the modalities of the beginnings of the English penetration in the Eastern Mediterranean, and on the crucial differences between the structure of the English commercial presence in the Ottoman Empire and in the Venetian territories, enlarged to the crucial commercial cooperation established between the English and the Greek in the Venetian Mediterranean, a cooperation that extended also to trades performed with the Balkan area.

Type
Réseaux marchands
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

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References

Je tiens À remercier Julia Bernheim, Alessandra Campana, Franca Chiarloni, Lucia Di Vizio, Zindine Djadli, Rex Maudsley, Elio Pesso et, plus particulièrement, Francesca Trivellato pour l’aide et le soutien qu’ils m’ont apportés durant la rédaction de cet article.

1 Tenenti, Alberto, Naufrages, corsaires et assurances maritimes À Venise, 1592-1609, Paris, SEVPEN, 1959, p. 14 Google Scholar.

2 Un autre exemple de coopération dans le cadre théorique de ces questions est traité par Francesca Trivellato, « Juifs de Livourne, Italiens de Lisbonne, hindous de Goa. Réseaux marchands et échanges interculturels À l’époque moderne », cf. supra, pp. 581-603.

3 Depuis son introduction dans le discours historique, on a employé le concept de « réseau » pour étudier des problèmes de complexité croissante. Je l’utilise ici simplement comme cadre conceptuel élémentaire, qui peut se définir comme une « méthode d’approche de relations imbriquées » (network approach). Sur la question de l’application des calculs statistiques À l’analyse des données historiques, avec toutes les limitations qu’elle implique, se reporter À Derosas, Renzo et Rowland, Robert (dir.), « Informatica e fonti storiche », Quaderni Storici, 2, 1991 Google Scholar. Cette méthode a été largement utilisée en Italie pour étudier les structures familiales : voir, par exemple, Gribaudi, Gabriella, «La metafora della rete. Individuo e contesto sociale », Meridiana, 15, 1992, pp. 91108 Google Scholar.

4 Cohen, Abner, « Cultural Strategies in the Organization of Trading Diasporas », in Meillassoux, C. (dir.), The Development of Indigenous Trade and Markets in West Africa, Londres, Oxford University Press, 1971, pp. 266281 Google Scholar; Curtin, Philip D., Cross-Cultural Trade in World History, Cambridge, Cambridge University Press, 1984 CrossRefGoogle Scholar; Subrahmanyam, Sanjay (dir.), Merchant Networks in the Early Modern World, Londres, Aldershot, 1996 (plus particulièrement l’introduction)Google Scholar.

5 La relation entre les diasporas et les « communautés commerçantes » s’est trouvée au premier plan du débat lors de la rencontre préliminaire de Corfou, en septembre 2001, qui réunissait les participants de la session X en vue du XIIIe congrès international d’histoire économique. Les essais présentés À cette occasion témoignent de différentes approches : voir « Diaspora Entrepreneurial Networks, ca. 1000-2000 », Proceedings of the XIII International Economic History Congress (Buenos Aires, 22-26 juillet 2002). Voir également F. Trivellato, « Juifs de Livourne… », art. cit.

6 Sur les récents développements de l’approche historique micro, voir Revel, Jacques (éd.), Jeux d’échelles. La micro-analyse À l’expérience, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1996 Google Scholar.

7 Braudel, Fernand, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle, t. 2, Les jeux de l’échange, Paris, Armand Colin, 1979, p. 137 Google Scholar.

8 Sur le commerce des raisins entre Venise et l’Angleterre, je me permets de renvoyer À Fusaro, Maria, Uva Passa. Una guerra commerciale tra Venizia e l’Inghilterra (1540-1640), Venise, Il Cardo, 1996 Google Scholar.

9 Pour ne mentionner qu’un petit nombre de textes classiques, voir Tenenti, Alberto, Venezia e i Corsari, 1580-1615, Bari, Laterza, 1961, pp. 9497 Google Scholar; Aspetti e cause della decadenza economica veneziana nel secolo XVII, Atti del Convegno 27 giugno-2 luglio 1957 (Venezia, Isola di San Giorgio Maggiore), Venise-Rome, Istituto per la collaborazione culturale, 1961, pp. 87-108; Sella, Domenico, « Crisis and Transformation in Venetian Trade », in Pullan, B. (dir.), Crisis and Change in the Venetian Economy in the Sixteenth and Seventeenth Centuries, Londres, Methuen, 1968, pp. 88105 Google Scholar; Tawney, Richard H., Business and Politics under James I. Lionel Cranfield as Merchant and Minister, Cambridge, Cambridge University Press, 1958, pp. 1430 Google Scholar; Jeannin, Pierre, « The Sea-Borne and the Overland Trade Routes of Northern Europe in the XVIth and XVIIth Centuries », Journal of European Economic History, 111, 1982, pp. 561 Google Scholar; Brenner, Robert, Merchants and Revolution. Commercial Change, Political Conflict, and London’s Overseas Traders, 1550-1653, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, pp. 191 Google Scholar.

10 Rapp, Richard T., « The Unmaking of the Mediterranean Trade Hegemony: International Trade Rivalry and the Commercial Revolution », Journal of Economic History, 353, 1975, pp. 499525, ici p. 501CrossRefGoogle Scholar.

11 On trouvera un bref résumé des relations économiques entre Venise et ses colonies dans Knapton, Michael, « Tra Dominante e Dominio (1517-1630) », in Cozzi, G., Knapton, M. et Scarabello, G., La Repubblica di Venezia nell’etÀ moderna, 2 vols, Turin, UTET, 1986-1992, vol. 2, pp. 203325, ici pp. 260-265Google Scholar.

12 Pour une analyse détaillée des activités de ces marchands et armateurs, voir Fusaro, Maria, « Coping with Transition. Greek Merchants and Ship-Owners Between Venice and England in the Sixteenth Century », in Mccabe, I. Baghdiantz, Harlaftis, G. et Papelassis, I. (dir.), Diaspora Entrepreneurial Networks, 16th-20th Centuries, À paraître Google Scholar.

13 Je ne traiterai pas ici de la présence flamande, très limitée alors en Méditerranée orientale. Il convient néanmoins d’indiquer que les marchands anglais et flamands de Venise coopéraient étroitement, en particulier dans le commerce du poisson séché.

14 Voir Ruddock, Alwyn A., Italian Merchants and Shipping in Southampton, 1270-1600, Southampton, University College, 1951, pp. 221222 Google Scholar. Des lois interdisant de charger du vin crétois sur des navires étrangers avaient également été promulguées en 1441 et en 1451; cf. Jacoby, David, « Creta e Venezia nel contesto economico del Mediterraneo Orientale sino alla metÀ del Quattrocento », in Ortalli, G. (dir.), Venezia e Creta. Atti del Convegno Internazionale di Studi (Iraklion-ChianÀ, 30 settembre-5 ottobre 1997), Venise, Istituto Veneto di Scienze Lettere ed Arti, 1998, pp. 73106 Google Scholar; voir également M. FUSARO, Uva Passa…, op. cit., p. 13. L’application de ce genre de législation posa un problème permanent aux autorités vénitiennes; on en trouvera un exemple, remontant À la fin du XVIe siècle, À la Guildhall Library [GL], Ms 21317, vol. 10, n. 907 (6 avril 1596).

15 La date du retrait des Anglais de Méditerranée est l’objet de différentes interprétations. Selon nous, l’interruption complète de leur présence n’aurait duré que de 1566 À 1573, mais la pauvreté des sources sur cette période ne facilite pas l’interprétation. Pour une esquisse du débat historiographique sur ce sujet, voir M. FUSARO, Uva Passa…, op. cit., pp. 12-19.

16 Sur le débat relatif À la fusion des deux compagnies, voir Epstein, Mortimer, The Early History of the Levant Company, Londres, Routledge, 1908, pp. 2539 Google Scholar; Wood, Alfred C., A History of the Levant Company, Oxford, Oxford University Press, 1935, pp. 1820 Google Scholar; R. BRENNER, Merchants and Revolution…, op. cit., pp. 64-65.

17 Cf. Davis, Ralph, Aleppo and Devonshire Square, English Traders in the Levant in the Eighteenth Century, Londres, Macmillan, 1967, p. 43 Google Scholar. Bien que la Compagnie fût, au début, une société par actions, elle fut bientôt réglementée et le resta (À quelques exceptions près, durant la guerre civile, en ce qui concerne les raisins secs).

18 Sur la popularité de la Compagnie du Levant chez les jeunes gens de la gentry, voir Grassby, Richard, The Business Community of Seventeenth-Century England, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, p. 68 CrossRefGoogle Scholar.

19 Cf. R. Davis, Aleppo and Devonshire Square…, op. cit., p. 144. Il n’est pas inutile de rappeler ici que le commerce des tissus entre l’Angleterre et les territoires ottomans fit grand tort À l’industrie textile vénitienne, dont les exportations vers ces derniers s’effondrèrent du même coup, ce qui fut un facteur important de son déclin au cours du XVIIe siècle. Sur ce sujet, se reporter À Domenico Sella, « The Rise and Fall of the Venitian Woollen Industry », in B. PULLAN (dir.), Crisis and Change…, op. cit., pp. 106-126; pour une réévaluation récente, voir Panciera, Walter, L’arte matrice: i lanifici della Repubblica di Venezia nei secoli XVII e XVIII, Trevise, Canova, 1996, pp. 3966 Google Scholar.

20 Voir À ce sujet R. Brenner, Merchants and Revolution…, op. cit., p. 87. On trouvera une réflexion intéressante sur le circuit de l’information dans GIORGIO DORIA, « Conoscenza del mercato e sistema informativo: il know-how dei mercanti-finanzieri genovesi nei secoli XVI e XVII », in Kellenbenz, H. et Maddalena, A. De (dir.), La Repubblica internazionale del denaro, Bologne, SocietÀ editrice il Mulino, 1982, pp. 57122 Google Scholar.

21 Cf. Jacoby, David, « La production de sucre en Crète vénitienne. L’échec d’une entreprise économique », in Rodonia: Time ston M. I. Manousaka, Rethimno, Panepistemion Kretes, 1994, pp. 167180 Google Scholar.

22 A` la différence de Zante et de Céphalonie, dont les archives ont presque complètement disparu, une documentation remarquable sur l’histoire de la Crète sous Venise (1211-1669) a survécu : cf. Manoussacas, Manoussos I., « L’isola di Creta sotto il dominio veneziano, problemi e ricerche », in Pertusi, A. (dir.), Venezia e il Levante fino al secolo XV, vol. I, t. 2, Florence, Olschki, 1973, pp. 473514 Google Scholar.

23 Les mude étaient les convois armés qui constituaient le plus fort de la structure commerciale vénitienne. Borsari, Silvano, Il dominio veneziano a Creta nel XIII secolo, Naples, F. Fiorentino, 1963, p. 68 Google Scholar

24 Cf. Maltezou, Chrisa, « The Historical and Social Context », in Holton, D. (dir.), Literature and Society in Renaissance Crete, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, pp. 1747, ici pp. 29-32CrossRefGoogle Scholar.

25 On trouvera une esquisse des activités des frères Ragazzoni dans Pezzolo, Luciano, « Sistema di valori ed attivitÀ economica a Venezia, 1530-1630 », in Cavaciocchi, S. (dir.), L’impresa, l’industria, commercio, banca, secoli XII-XVIII, Florence, Le Monnier, 1991, pp. 981988, ici pp. 986-987Google Scholar.

26 Filippo était né À Florence en 1538 et arriva À Londres en 1559. En dix ans, il devint le plus grand importateur de marchandises européennes en Angleterre. Son jeune frère vint le retrouver À Londres en 1579, et l’affaire prit le nom de Bartolomew Corsini & Co en 1584.

27 La famille Seguro était depuis longtemps l’une des plus puissantes de l’île de Zante. DéjÀ en 1542, le Rettore d’alors avait écrit : « En ce lieu, ils sont les premiers, ils sont unis À tous les autres citoyens par des liens de sang, ils possèdent la moitié de cette île » (Archivio di Stato di Venezia [ASV], Capi del Consiglio dei Dieci, Lettere di Rettori e altre cariche, b. 296 (Zante 1506-1749), fascicolo [fasc.] i, carte non numérotée [cc.n.n.] (25 août 1542)).

28 Voir GL, Ms. 22274, n. 1394 (8 mars 1591). Cf. ASV, Notarile Atti, b. 6534 (Luca et Giulio Gabrieli), cc. 34r/v (6 février 1587).

29 On trouvera des documents intéressants sur une série complexe de « prêts » et de « trocs » d’équipages anglais chez les marchands mentionnés ci-dessus dans ASV, Notarile Atti, busta [b.] 7850 (Gerolamo Luran), carte [cc.] 394r/v et 395r/v (23 avril 1582); ibid., b. 7849 (Gerolamo Luran), cc. 77r/v (24 avril 1582). En dépit de cette précaution, le risque de naufrage restait réel : en 1582, Thodorin Lombardo perdit un de ses galions, en route vers l’Angleterre, sur les côtes de Bretagne, cf. ASV, Notarile Atti, b. 6529 (Luca et Giulio Gabrieli), cc. 54r/v (29 janvier 1583); voir également ibid., b. 6536 (Luca et Giulio Gabrieli), c. 38r (30 janvier 1589).

30 Par exemple À Dantzig : ASV, Collegio, Risposte di dentro, filza [f.] 7, cc. n. n. (27 mai 1581 et 29 juillet 1581).

31 Plusieurs documents confirment que Da Riviera était un commissionnaire de la famille Seguro; voir par exemple la requête en forme de plaidoirie écrite par Ottaviano Volterra À l’occasion du seul procès pour contrebande dont nous avons pu retrouver la trace (1589) : « Zuanne Darevera […] per ritrovarse a Londra alle facende di essi Sicuri, per li quali teniva casa », ASV, Quarantia Criminale, b. 103, fasc. 73, cc. 77v-80r.

32 L’activité de Da Riviera attira l’attention de l’ambassadeur vénitien À Paris en 1586 (Giovanni Dolfin), qui reçut de nombreuses demandes d’information sur sa personne et son rôle, qu’il transmettait au Collegio; voir Calendar of State Papers and Manuscripts, Relating to English affairs, existing in the Archives and collections of Venice, vol. VIII, (1581-1591), Londres, 1894, n. 350, p. 163. Sur les efforts de Da Riviera pour maintenir le commerce À flot qui lui valurent finalement le titre de consul, voir ASV, Cinque Savi alla Mercanzia, Risposte, registro [reg.] 138, c. 166v.

33 Voir, par exemple, ASV, Notarile Atti, b. 7867 (Gerolamo Luran), cc. 657v-658v (19 mai 1590).

34 En ce qui concerne les rapports spécifiques qu’ils entretenaient, voir ASV, Notarile Atti, b. 7857 (Gerolamo Luran), cc. 134v-135r (13 juin 1586); et ibid., b. 7866 (Gerolamo Luran), cc.127r/v (11 février 1590).

35 Voir, par exemple, ASV, Notarile Atti, b. 6529 (Luca et Giulio Gabrieli), cc. 110v-111r (1er avril 1583). Ils louèrent aussi des navires flamands conjointement avec les Seguro, voir Brulez, Wilfrid et Devos, Greta, Marchands flamands À Venise, 1568-1621, Bruxelles-Rome, Institut historique belge de Rome, 1965-1986, vol. II, p. 670 Google Scholar, n. 3803 (12 novembre 1618); pp. 671-672, n. 3805 (17 novembre 1618); pp. 672-673, n. 3808 (22 novembre 1618); pp. 672-673, n. 3808 (22 novembre 1618). Michele était également un assureur très actif, cf. A. TENENTI, Naufrages, corsaires…, op. cit.

36 Pour un tel marché, voir ASV, Notarile Atti, b. 7847 (Gerolamo Luran), cc. 166r-167r (18 septembre 1580). Dans ce cas précis, Sumacchi était supposé procurer une grande quantité de raisins À Henry Ferenton, lui-même commissionnaire de William Garway, membre de la Compagnie du Levant. Sur leur rôle déterminant de facilitateur, voir aussi les remarques de Alfonso Strozzi À Bartolomeo Corsini, in GL, Ms 21317, n. 239 (16 juin 1581).

37 Cf. Public Record Office [PRO], State Papers [SP], 99, 1, c. 16r (1583-1584).

38 Sur le fait que les Ragazzoni employaient des navires grecs pour collecter les raisins secs des îles Ioniennes et du Péloponnèse, voir ASV, Capi del Consiglio dei Dieci, Lettere di Rettori ed altre cariche, b. 297, fasc. II, n. 64 (16 décembre 1574); GL, Ms. 22274, n. 439 (9 mars 1582) et passim pour l’ensemble de ce dossier. Pour la location d’un navire aux Seguro par Giacomo Ragazzoni, voir GL, Ms. 22274, n. 104 (10 mars 1590). Les frères Ragazzoni commerçaient aussi activement avec la Crète, cf. ASV, Notarile Atti, b. 8166 (Vettor Maffei), cc. 91r-92v (30 janvier 1571).

39 Cf. ASV, Notarile Atti, reg. 11920 (Andrea Spinelli), cc. 42r/v (16 janvier 1599); reg. 3371 (G. Andrea Catti), c. 121v, (29 mars 1600); reg. 11923 (Andrea Spinelli), cc. 73v-74r (28 janvier 1602); reg. 11925 (Andrea Spinelli), cc. 569r/v (11 août 1604); reg. 7868 (Gerolamo Luran), cc. 351v-352v (17 mai 1591).

40 Voir par exemple GL, Ms. 22281 (1582). Ce contrat concerne la Santa Maria di Scoppo, navire appartenant À Michele Sumacchi. Parmi les assureurs, il y avait William Garway et Thomas Cordell, membres de la Compagnie du Levant, ainsi que les frères Corsini. Un autre exemple dans ASV, Quarantia Criminale, b. 103, fasc. 73, cc. 9v; 37r/v, où les commissionnaires des membres de la Compagnie du Levant, Andrew Bayning et John Holmden, louèrent le « nave Madonna di Schoppo, parcenevole Marco Sicuro, patron Danit Carpenter inglese » (ibid., 37v-39r).

41 Sur les relations entre les Sumacchi et le réseau judéo-portugais implanté À Venise, voir Federica Ruspio, La comunitÀ portoghese a Venezia (1567-1618), Mémoire de maîtrise, Université de Venise, 1998-1999, pp. 142-149. A` cette époque, les Juifs, qui possédaient encore peu de navires, étaient lourdement tributaires de tierces parties pour le transport de leurs propres cargaisons : cf. Arbel, Benjamin, Trading Nations, Jews and Venetians in the Early Modern Eastern Mediterranean, Leyde, Brill, 1995, pp. 169184 Google Scholar.

42 En ce qui concerne ces liens, voir GL, Ms. 21317, passim.

43 Pour deux de ces rares contrats passés directement, voir ASV, Notarile Atti, b. 11892 (Gerolamo Savina), cc. 70v-71v (1er mars 1582); b. 8319 (Francesco Mondo), cc. 365v-367r (20 août 1582). Je tiens À remercier Luca MolÀ de m’avoir signalé ce dernier document.

44 Pour un exemple de ces contrats, voir celui pour lequel s’interposa le courtier juif Josef Aboaf, dans ASV, Senato Mar, reg. 119, cc. 5v-6v (7 mars 1656).

45 On trouvera un contrat de cette sorte dans ASV, Notarile Atti, b. 6531 (Luca et Giulio Gabrieli), cc. 181r/v (28 mai 1584). Les Copio louèrent également des navires flamands pour commercer avec les Pays-Bas (cf. W. Brulez et G. Devos, Marchands flamands…, op. cit.). Ils étaient également des assureurs très actifs (cf. A. TENENTI, Naufrages, corsaires…, op. cit.). Quant À leur rôle de courtier pour les affrètements depuis les îles, au milieu du XVIIe siècle, voir les connaissements énumérés dans les mémoires du procès de « TomÀ-Cutrica », qui démontre que la location de navires anglais passait souvent par leur intermédiaire (ASV, Avogaria di Comun, Civile, b. 152, fasc. 19; et b. 48, fasc. 13).

46 Cf. ASV, Notarile Atti, b. 6531 (Luca et Giulio Gabrieli), cc. 181r/v (28 mai 1584); ASV, Collegio, Risposte di dentro, f. 30, cc. n. n. (4 février 1639 more veneto).

47 Sur les réseaux marchands juifs qui contrôlaient les commerces dans les Balkans, voir B. ARBEL, Trading Nations…, op. cit., p. 185.

48 Voir ASV, Notarile Atti, reg. 11982 (Gerolamo Savina), cc. 70v-71v (1er mars 1582); reg. 8319 (Francesco Mondo), cc. 365v-367r (20 août 1582); reg. 7852 (Gerolamo Luran), cc. 535-536 (23 septembre 1583); IVI, reg. 6531 (Luca et Giulio Gabrieli), cc. 181r/v (28 mai 1584). On trouvera une analyse du rôle que jouèrent les marchands juifs dans ce type de commerce entre les îles et le Péloponnèse ottoman dans ASV, Cinque Savi alla Mercanzia, Risposte, b. 150; cc. 186r-189r (10 septembre 1636).

49 Sur l’établissement du nouvel impôt, qui frappait plus lourdement les raisins directement exportés des îles en direction de « l’Occident », et pour une vue d’ensemble de l’importance relative qu’il eut sur le système douanier vénitien, voir M. FUSARO, Uva Passa…, op. cit., pp. 27-44 et le tableau 9, p. 135.

50 Cf. ASV, Senato Mar, reg. 20, cc. 97v-98r (1524); reg. 23, cc.191r/v (1536); reg. 27, cc. 49r/v (1543); reg. 44, c. 239v (1581).

51 Le seul procès À avoir été conservé À demi complet, car l’appel est perdu, porte sur des contrats illégaux et sur la contrebande entre les Anglais et les insulaires, et il semble que ce soit celui qui figure dans ASV, Quarantia Criminale, b. 103, fasc. 73 (1589) : voir M. FUSARO, Uva Passa…, op. cit., pp. 108-115.

52 Cf. Gaetano Cozzi, « Venezia nello scenario europeo », in G. Gozzi, M. Knapton et G. Scarabello, La repubblica di Venezia…, op. cit., vol. 2, pp. 5-183, ici p. 173. Je dois le détail des événements de la révolte de Zante ÀDIMITRIS ARVANITAKIS, Social Conflicts in theTown of Zante. The « popolari » Rebellion of 1628, Thèse de doctorat, Université d’Athènes, 1999.

53 Pour une analyse plus détaillée de ces événements, je me permets de renvoyer À Maria Fusaro, The English Mercantile Communities in Venice and in the Ionian Islands, 1570-1670, Thèse de doctorat, Université de Cambridge, 2002, pp. 198-203.

54 Voir [ΓAK-ANK], Archives générales de l’État, Archives du district de Céphalonie, Notarial Archive, b. 74a (Pietro Sarlo), vol. I, c. 68r (10 janvier 1633); ibid., b. 91 (Rafael Pignatore), vol. I, c. 35v (25 février 1636). Je tiens À remercier Stamatoula Zapandi de m’avoir signalé ce cas. Voir également ASV, Notarile Atti, b. 8449 (Alberto Mastaleo), cc. 141r/v (21 septembre 1640).

55 Voir par exemple ASV, Senato Mar, reg. 97, cc. 144r, I77r (1639). Le Rettore de Céphalonie entama un procès contre deux frégates qui apportaient des raisins secs au navire anglais Leon dorato.

56 Lors du conflit commercial entre Nicolo Toma et Demetrio Cutrica – deux marchands de Zante –, dans les années 1640, Simon di MoisèCopio semble avoir été le courtier de ces transactions (ASV, Avogaria di Comun, Civile, b. 152, fasc. 91, et b. 48, fasc. 13).

57 Voir par exemple ΓAK-ANK, Notarial Archive, b. 61 (Dimo Ardavani), vol. IV, c. 2v (9 janvier 1638).

58 Cf. A. C. Wood, A History…, op. cit., pp. 225 et 244-245. Après 1677, les règlements sur la citoyenneté dans les territoires turcs changèrent : quiconque épousait un sujet turc devenait automatiquement Turc. La Compagnie, dès lors, interdit les marriages avec les Turcs.

59 Sur ce sujet, parmi les ouvrages d’une vaste bibliographie, voir Stoianovich, Traian, « The Conquering Balkan Orthodox Merchants », The Journal of Economic History, 22, 1960, pp. 234313 Google Scholar; Harlaftis, Gelina, A History of Greek-Owned Shipping. The Making of an International Tramp Fleet, 1830 to the Present Day, Londres-New York, Routledge, 1996 Google Scholar; Geanakoplos, Deno J., « The Genesis of Modern Greek National Consciousness », in Diamandouros, P. et alii (dir.), Hellenism and the First Greek National War of Liberation (1821-1830): Continuity and Change, Thessalonique, Institut des Études balkaniques, 1976, pp. 5977 Google Scholar; Vakalopoulos, Apostolos E., The Greek Nation, 1453-1669. The Cultural and Economic Background of Modern Greek Society, New Brunswick, Rutgers University Press, 1976, pp. 271290 Google Scholar.

60 Lane, Frederic (Venice and History, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1966, pp. 373428)Google Scholar, a mis en évidence la fonction économique de diverses mesures de « protection » et le coût de celles-ci dans une importante série d’articles fondés sur les pratiques commerciales en Méditerranée pendant le Moyen Á ge. Sur la question des coûts de transaction, voir également P. D. Curtin, Cross-Cultural Trade…, op. cit., pp. 41-42; Anderson, Gary M. et Tollison, Robert D., « Adam Smith’s Analysis of Joint-Stock Companies », Journal of Political Economy, 906, 1982, pp. 12371256 Google Scholar, et « Apologiae for Chartered Monopolies in Foreign Trade, 1600-1800 », History of Political Economy, 15, 1983, pp. 549-566.

61 Pour une discussion approfondie sur la spécificité de la présence des marchands anglais À Venise, des privilèges commerciaux dont ils y jouissaient et de l’attitude de l’État vénitien À leur endroit, je me permets de renvoyer À M. FUSARO, Uva Passa…, op. cit., pp. 9-26, et ID., The English Mercantile Communities…, thèse citée.