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Le graphe, la trace et les fragments: L’apport des méthodes quantitatives et des outils numériques à l’étude des élites civiques athéniennes

Published online by Cambridge University Press:  11 March 2020

Karine Karila-Cohen*
Affiliation:
Université Rennes-2/Cnrs/Creaah, Umr 6566

Résumés

Dans le monde grec antique, il s’avère souvent difficile d’identifier les individus et de retrouver leurs parents, non seulement à cause de la documentation, mal datée et offrant peu de séries continues, mais aussi à cause du système onomastique qui repose sur le nom unique, sans attacher l’individu à une lignée au-delà du nom du père. Cependant, ce mode de nomination s’avère être un atout pour la reconstitution d’un type de lien : quand un individu est identifié comme l’enfant de son père, le nom porte au moins un lien de filiation explicite. En mettant en œuvre une suggestion d’Alain Bresson datant de 1984, nous proposons de mener, sur le corpus attique, une analyse de réseaux bâtie sur ce lien de filiation entre deux noms, afin de voir si les groupes cohésifs qu’ils révèlent sont de réels réseaux de parenté. L’article entend ainsi construire une nouvelle méthode d’étude des élites civiques. Il s’interroge sur la possibilité de construire des réseaux onomastiques qui évitent les biais méthodologiques et documentaires dans le nouveau contexte d’accessibilité des données numériques. Après avoir démontré qu’il est possible d’utiliser à des fins prosopographiques les données mises en ligne par le Lexicon of Greek Personal Names, l’article explore les modes d’enquête et de mise en récit induites non seulement par le corpus documentaire, mais aussi par l’outil réseau.

Abstracts

Abstracts

The study of ancient Greek individuals and their family relationships is a difficult task. Specific people and connections are complicated to identify not only because of the poorly dated documentation, which offers few continuous series, but also due to the onomastic system based on single names, which does not attach the individual to a lineage beyond their father’s name. However, this onomastic system is an asset for the reconstruction of a particular type of relationship: when a person is identified as their father’s child, their name bears at least an explicit relation of filiation. In this article I use a suggestion made by Alain Bresson in 1984 to explore the Attic corpus: the cohesive groups revealed by network analysis based on links of filiation between two names may represent real kinship networks. This paper thus aims to construct a new methodology for studying the history of civic elites. How can we build onomastic networks that avoid methodological and documentary bias in the new context of accessible digital data? After demonstrating that it is possible to use the online data of the Lexicon of Greek Personal Names for prosopographic purposes, the article explores the modes of investigation and narrative introduced not only by the corpus but also by the network as a tool.

Type
Histoire quantitative
Copyright
© Éditions de l'EHESS

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Footnotes

*

Ma gratitude va tout particulièrement à Jacques Cellier, sans qui cette recherche n’aurait jamais vu le jour : son aide chaleureuse et amicale, très précieuse dans la mise en œuvre des outils numériques et des méthodes quantitatives, dépasse de loin les aspects techniques et me donne un cadre conceptuel indispensable à la mise en œuvre de l’analyse de réseaux. Cet article doit énormément à ma collaboration et au dialogue stimulant avec Isabelle Rosé et Pascal Chareille, qui m’ont guidée par leur relecture. Je remercie Jean-Baptiste Barreau pour le traitement des images. Je tiens également à remercier Vincent Azoulay pour ses relectures et ses conseils qui ont permis d’épurer ce travail. Ce dernier a pris lentement forme dans le cadre de plusieurs rencontres : Res-Hist à Nice, les Ateliers quantitatifs à Tours et le séminaire Histoire et anthropologie de la famille et de la parenté à l’Ehess ; que les organisateurs en soient remerciés. Cet article est accompagné d’un ensemble d’images accessible sur le site de la revue (annales.ehess.fr), rubrique « Compléments de lecture » ; cet ensemble d’images accompagne aussi la version numérique de cet article (DOI : 10.1017/ahss.2019.91). Les mentions de figures suivies d’un astérisque ne sont pas reproduites ici mais sont visibles en ligne ; la figure 3 est également visible en ligne.

References

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2 Robert, Louis, « L’onomastique grecque », Choix d’écrits, Rousset, éd. par D., Paris, Les Belles Lettres, [1979] 2007, p. 145-156Google Scholar.

3 Bresson, Alain, « Graphes et réseaux de parenté en Grèce antique », in Millet, H. (dir.), Informatique et prosopographie, Paris, Éd. du Cnrs, 1985, p. 261-277Google Scholar.

4 Berra, Aurélien, « Pour une histoire des humanités numériques », Critique, 8/9-819/820, 2015, p. 613-626CrossRefGoogle Scholar ; Le Deuff, Olivier, Les humanités digitales. Historique et développements, Londres, Iste Éditions, 2018Google Scholar.

5 Sur la distinction entre un usage métaphorique du terme réseau et le recours à un outil forgé par les sociologues, voir Lemercier, Claire, « Analyse de réseaux et histoire », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 52-2, 2005, p. 88-112CrossRefGoogle Scholar ; Id., « Formal Network Methods in History: Why and How ? », in Fertig, G. (dir.), Social Networks, Political Institutions, and Rural Societies, Turnhout, Brepols, 2015, p. 281-310Google Scholar.

6 Constantakopoulou, Christy, Malkin, Irad et Panagopoulou, Katerina (dir.), Greek and Roman Networks in the Mediterranean, Londres, Routledge, 2009Google Scholar ; Malkin, Irad, A Small Greek World: Networks in the Ancient Mediterranean, New York, Oxford University Press, 2011Google Scholar ; Taylor, Claire et Vlassopoulos, Kostas, Communities and Networks in the Ancient Greek World, Oxford, Oxford University Press, 2015CrossRefGoogle Scholar ; Dana, Madalina et Savalli-Lestrade, Ivana (dir.), La cité interconnectée dans le monde gréco-romain, ive siècle a. C.-ive siècle  p. C. Transferts et réseaux institutionnels, religieux et culturels aux époques hellénistique et impériale, Bordeaux, Ausonius, 2019Google Scholar.

7 Sur les pratiques en archéologie, voir Collar, Annaet al., « Analyser les réseaux du passé en archéologie et en histoire », Les nouvelles de l’archéologie, 135, 2014, p. 9-13CrossRefGoogle Scholar. L’analyse quantitative de réseaux est développée sur le portail Trismegistos concernant l’Égypte antique : www.trismegistos.org/network/articles. Pour un exemple d’analyse de réseaux onomastiques, dans une optique différente de celle suivie dans cet article, voir Broux, Yanne, « Graeco-Egyptian Naming Practices: A Network Perspective », Greek, Roman and Byzantine Studies, 55, 2015, p. 706-720Google Scholar.

8 La liste des articles consacrés aux apports et à l’histoire de la méthode prosopographique serait trop longue à rappeler ici. Barnes, Timothy David, « Prosopography Modern and Ancient », in Keats-Rohan, K. S. B. (dir.), Prosopography Approaches and Applications: A Handbook, Oxford, Linacre College, University of Oxford, 2007, p. 71-82Google Scholar, donne un panorama très utile. Une publication mêlant mondes grec et romain montre comment les études prosopographiques antiques sont encore mobilisées : Cébeillac-Gervasoni, Mireille et Lamoine, Laurent (dir.), Les élites et leurs facettes. Les élites locales dans le monde hellénistique et romain, Rome/Clermont-Ferrand, École française de Rome/Presses universitaires Blaise Pascal, 2003Google Scholar.

9 La première étude qui importa, en histoire, une méthode forgée en sociologie est celle de Padgett, John F. et Ansell, Christopher K., « Robust Action and the Rise of the Medici, 1400-1434 », American Journal of Sociology, 98-6, 1993, p. 1259-1319CrossRefGoogle Scholar.

10 Aristote, Constitution des Athéniens, 21, 4, évoque l’adoption du démotique pour faire concurrence au patronyme dans le projet clisthénien. Le démotique n’est cependant pas d’un usage fréquent à si haute époque. Sur les modulations chronologiques de son usage, voir Ackermann, Delphine, Une microhistoire d’Athènes. Le dème d’Aixônè dans l’Antiquité, Athènes, École française d’Athènes, 2018, p. 344-346Google Scholar (je remercie vivement l’auteure des échanges que nous avons eus et de m’avoir permis de lire son ouvrage avant publication).

11 Les listes publiques des morts, par exemple, gomment les relations de parenté en omettant le patronyme et font ainsi ressortir l’inscription dans le corps civique : Loraux, Nicole, L’invention d’Athènes. Histoire de l’oraison funèbre dans la « cité classique », Paris, Mouton/Éd. de l’Ehess, 1981, p. 44-45Google Scholar.

12 Bresson, Alain, « Nomination et règles de droit dans l’Athènes classique », L’Uomo, 7-1/2, 1983, p. 39-49Google Scholar ; Wilgaux, Jérôme, « Transmission et distinction en Grèce ancienne. Une étude des règles de nomination », in Piel, T. (dir.), Figures et expressions du pouvoir dans l’Antiquité. Hommage à Jean-René Jannot, Rennes, Pur, 2008, p. 35-48Google Scholar.

13 Pour Athènes, voir Karila-Cohen, Karine, « Quand les familles s’affichent sur les pierres (à partir de l’exemple athénien) », in Coltelloni-Trannoy, M. et Parmentier, É. (dir.), Famille et société dans le monde grec, en Italie et à Rome du ve au iie siècle avant J.-C., Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2017, p. 91-117Google Scholar. Pour Rhodes, voir Bresson, Alain, « Règles de nomination dans la Rhodes antique », Dialogues d’histoire ancienne, 7, 1981, p. 345-362CrossRefGoogle Scholar.

14 La papponymie (le fait de donner le nom du grand-père) n’est que l’une des possibilités d’attribuer à l’enfant un nom attaché au patrimoine onomastique familial : L. Robert, « L’onomastique grecque », art. cit., ici p. 148-149.

15 Sur la méthode de reconstitution généalogique, voir Karine Karila-Cohen, « Prosopographia Attica 2.0. Base de données et raisonnement prosopographique », Revue historique, 680-4, 2016, p. 869-904, ici p. 878-880 et 883-892. Chariklês Theodorou Phalêreus et Theodoros Charikleous Phalêreus, selon la chronologie des sources qui les font connaître, peuvent ainsi être père et fils, ou cousins.

16 Bonte, Pierre (dir.), Épouser au plus proche. Inceste, prohibitions et stratégies matrimoniales autour de la Méditerranée, Paris, Éd. de l’Ehess, 1994Google Scholar.

17 Vérilhac, Anne-Marie et Vial, Claude, Le mariage grec du vie siècle av. J.-C. à l’époque d’Auguste, Athènes, École française d’Athènes, 1998, p. 83-84Google Scholar, citent (pour la réfuter) la bibliographie qui souligne la tendance endogame au sein de la parenté pour le mariage grec.

18 Ibid., p. 84-87, où l’argument statistique est utilisé ; l’étude des démotiques sur les inscriptions où figurent des couples (p. 85-86 et tableaux p. 119-124) renseigne uniquement sur la parenté par les hommes, et non par les femmes.

19 Wilgaux, Jérôme, « Entre inceste et échange. Réflexions sur le modèle matrimonial athénien », L’Homme, 154-155, 2000, p. 659-676Google Scholar.

20 C’est l’hypothèse de Leduc, Claudine, « Ego et ses trois sœurs (germaine, utérine, consanguine). Athènes et Sparte, vie siècle-ive siècle av. J.-C. », Pallas, 85, 2011, p. 237-270CrossRefGoogle Scholar ; à propos des dispositifs matrimoniaux, elle conclut : « Pour les étudier, il faut prendre en compte la façon dont ont été articulés, dès l’émergence de la cité, la parenté et le politique, l’oikos, l’institution qui structure la parenté, et la polis, l’institution qui structure l’ensemble des oikoi » (p. 267).

21 C’est l’hypothèse de A.-M. Vérilhac et C. Vial, Le mariage grec…, op. cit., p. 87 pour le milieu social impliqué, p. 88 et 117-118 pour la cause conjoncturelle. Ce type d’union est présenté comme une solution hors norme apportée à des fins conservatoires par les cités ou les individus.

22 Thompson, Wesley E., « The Marriage of First Cousins in Athenian Society », Phoenix, 21-4, 1967, p. 273-282CrossRefGoogle Scholar ; Sarah C. Humphreys, « Le mariage entre parents dans l’Athènes classique », in P. Bonte (dir.), Épouser au plus proche…, op. cit., p. 31-58.

23 Voir l’exemple de la famille Bousélides, étudiée plus loin. Pour un rappel de la bibliographie, voir Marchiandi, Daniela, I periboli funerari nell’Attica classica. Lo specchio di una « borghesia », Paestum/Athènes, Pandemos/Scuola archeologica italiana di Atene, 2011, p. 441-442Google Scholar et 590.

24 Davies, John K., Athenian Propertied Families, 600-300 B. C., Oxford, Clarendon Press, 1971Google Scholar ; il est sollicité, par exemple, par Cox, Cheryl Anne, Household Interests: Property, Marriage Strategies, and Family Dynamics in Ancient Athens, Princeton, Princeton University Press, 1998Google Scholar.

25 La meilleure critique des dérives de l’identification prosopographique est celle de Thompson, Wesley E., « Tot Atheniensibus idem nomen erat », in Bradeen, D. W. et McGregor, M. F. (dir.), Phoros: Tribute to Benjamin Dean Meritt, Locust Valley, J. J. Augustin, 1974, p. 144-149Google Scholar. Voir aussi K. Karila-Cohen, « Prosopographia Attica… », art. cit.

26 Beauguitte, Laurent, « L’analyse de réseaux en sciences sociales et en histoire. Vocabulaire, principes et limites », in Letricot, R.et al. (dir.), Le réseau. Usages d’une notion polysémique en sciences humaines et sociales, Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2016, p. 9-24Google Scholar, fournit une présentation très claire du vocabulaire mobilisé ici.

27 C’est-à-dire, le plus souvent, de la date d’attestation du nom personnel qui lie un anthroponyme et un patronyme.

28 A. Bresson, « Nomination et règles de droit… », art. cit. ; J. Wilgaux, « Transmission et distinction en Grèce ancienne… », art. cit ; L. Robert, « L’onomastique grecque », art. cit., p. 148-149.

29 Golden, Mark, « Names and Naming at Athens: Three Studies », Échos du monde classique: Classical Views, 30-5/3, 1986, p. 245-269Google Scholar, étudie le lien existant entre les noms des parents et ceux des enfants, sans procéder à proprement parler à une analyse de réseau ; il examine ce qu’il appelle les noms liés donnés par une famille, réduite le plus souvent au père et au fils pour éviter des formes de circularité du raisonnement.

30 IG II² 5813, kioniskos, fin ive s. av. J.-C : Λυσιμαχίδης │Λυσιμάχoυ │Ἀχαρνεύς. Les corpus épigraphiques sont abrégés selon les conventions en vigueur dans François Bérardet al., Guide de l’épigraphiste. Bibliographie choisie des épigraphies antiques et médiévales, Paris, Éd. Rue d’Ulm, 2010.

31 IG II² 12002a, cippe, fin ive s. av. J.-C. ou après : Λυσιμαχίδης.

32 IG II² 12002b, cippe, fin ive s. av. J.-C. ou après : Λυσίμαχoς.

33 IG II² 12002c, cippe, fin ive s. av. J.-C. ou après : Λυσίστρατoς.

34 Friedrich Bechtel, Die historischen Personennamen des Griechischen bis zur Kaiserzeit, Hildesheim, G. Olms, 1964, p. 290-292 (lusi-), 296-298 (-machos) et 408-411 (-stratos).

35 J. K. Davies, Athenian Propertied Families…, op. cit., no 9480 ; Oliver, Graham John, « Athenian Funerary Monuments: Style, Grandeur, and Cost », in Oliver, G. J. (dir.), The Epigraphy of Death: Studies in the History and Society of Greece and Rome, Liverpool, Liverpool University Press, 2000, p. 59-80Google Scholar, ici p. 69-71 ; Daniela Marchiandi, I periboli funerari nell’Attica classica…, op. cit., p. 328-330 [W. Ker. vt. 17] et table iv.

36 Sur ces questions de configuration des bases prosopographiques, voir K. Karila-Cohen, « Prosopographia Attica… », art. cit.

37 Lexicon of Greek Personal Names (ci-après Lgpn) : http://www.lgpn.ox.ac.uk/.

38 Sur l’exploitation des ressources du Lgpn pour des études épigraphiques, onomastiques et prosopographiques, voir Richard W. V. Catling et Fabienne Marchand (dir.), Onomatologos: Studies in Greek Personal Names Presented to Elaine Matthews, Oxford, Oxbow Books, 2010.

39 La prudence qui a guidé l’attribution d’une source à telle personne est soulignée dans l’introduction du volume papier, qui indique également l’objectif prosopographique assumé : Byrne, Sean G. et Osborne, Michael J. (dir.), A Lexicon of Greek Personal Names, vol. 2, Attica, Oxford, Clarendon Press, 1994, p. xi-xiiGoogle Scholar. Byrne met régulièrement à jour les données attiques sur un site parallèle, Athenian Onomasticon : www.seangb.org.

40 Certains noms sont inscrits dans une tribu, quand elle est connue, ou simplement mentionnés comme citoyens athéniens (« Athens »).

41 Nous avons utilisé un convertisseur de fichiers créé par Jacques Cellier et disponible sur sa page personnelle, ainsi que son tutoriel sur le logiciel Visone : http://jacquescellier.fr/histoire/site_tdh2/.

42 Il existe deux approches pour l’analyse des réseaux sociaux : l’approche structurale qui étudie des réseaux complets et l’approche personnelle centrée sur un individu. Elles posent des questions de définition de la population choisie pour l’enquête : Mercklé, Pierre, Sociologie des réseaux sociaux, Paris, La Découverte, 2016, p. 33-38Google Scholar.

43 A.-M. Vérilhac et C. Vial, Le mariage grec…, op. cit., p. 42-82, et p. 78-79 sur la date à laquelle la loi sur la double filiation pourrait prendre fin à Athènes – cette loi a des conséquences sur la stabilité onomastique de la cité. Sur la présence de noms étrangers à Athènes, voir Habicht, Christian, « Foreign Names in Athenian Nomenclature », in Hornblower, S. et Matthews, E. (dir.), Greek Personal Names: Their Value as Evidence, Oxford, Oxford University Press, 2000, p. 119-127Google Scholar ; Oliver, Graham J., « Foreign Names, Inter-Marriage and Citizenship in Hellenistic Athens », in Catling, R. W. V. et Marchand, F. (dir.), Onomatologos…, op. cit., p. 158-167Google Scholar.

44 Ismard, Paulin, La cité des réseaux. Athènes et ses associations, vie-ier siècle av. J.-C., Paris, Publications de la Sorbonne, 2010, p. 24-31Google Scholar, propose un utile rappel historiographique. Voir aussi D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit., p. 9-11.

45 Pour une étude de la réforme clisthénienne, voir P. Ismard, La cité des réseaux…, op. cit., p. 84-121.

46 Sur l’ensemble des dèmes, voir David Whitehead, The Demes of Attica, 508-7-ca. 250 B. C.: A Political and Social Study, Princeton, Princeton University Press, 1986. Dans une optique monographique, voir D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit.

47 John S. Traill, The Political Organization of Attica: A Study of the Demes, Trittyes, and Phylai, and their Representation in the Athenian Council, Princeton, American School of Classical Studies at Athens, 1975 ; Id., Demos and Trittys: Epigraphical and Topographical Studies in the Organization of Attica, Toronto, Athenians, Victoria College, 1986.

48 Osborne, Robin, Demos: The Discovery of Classical Attika, Londres, Cambridge University Press, 1985Google Scholar ; Jones, Nicholas F., The Associations of Classical Athens: The Response to Democracy, Oxford, Oxford University Press, 1999Google Scholar ; Id., Rural Athens under the Democracy, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2004.

49 D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit.

50 La méthode habituellement utilisée est la comparaison des démotiques connus dans les inscriptions funéraires avec le lieu de découverte du monument : D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit., p. 346, renvoie à la bibliographie antérieure, notamment à R. Osborne, Demos: The Discovery…, op. cit.

51 J. S. Traill, Demos and Trittys…, op. cit., p. 137.

52 J. S. Traill, The Political Organization of Attica…, op. cit., p. 65. Sur la question de l’exploitation des quotas bouleutiques pour évaluer la population d’un dème ou, à défaut, sa taille relative, voir D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit., p. 338-342.

53 Le réseau a été construit comme un réseau orienté pour mesurer, si besoin, l’alternance des paires de noms entre les générations. Pour l’analyse, cependant, l’orientation des liens n’est pas prise en compte. L’algorithme de visualisation (layout) retenu, « stress minimization », place les nœuds en fonction de la distance entre eux.

54 Dans la mesure où le réseau n’est pas analysé comme un réseau orienté, les composantes sont dites faiblement connexes : il existe une chaîne (et non un chemin) qui lie tous les nœuds entre eux.

55 La construction du réseau, qui a écarté les noms personnels formés d’un seul anthroponyme, ne permet pas de tirer toutes les conclusions sur la signature onomastique des dèmes.

56 Dans la mesure où le réseau reste tributaire du biais prosopographique du Lgpn, le partage entre les liens attestés de façon sûre dans l’un des deux dèmes historiques est faussé, parce que la question du rattachement à l’un des deux dèmes a été tranchée en amont, au moment de l’enregistrement de la personne dans le Lgpn. Un réseau recodé selon les attestations de nom personnel, c’est-à-dire sans tenir compte de raisonnements prosopographiques préalables, ne ferait cependant qu’augmenter le nombre de liens rattachés à l’indéterminé Oion (traits pointillés).

57 Pour un zoom sur chacune des composantes de la fig. 1, voir fig. 4 *, 5 * et 6 *.

58 Aucun des deux discours ne précise lequel des deux dèmes d’Oion est concerné. Toutefois, une liste d’éphèbes datée de 324/323 av. J.-C. mentionne un certain Hagnias, fils de Macartatos, du dème d’Oion, appartenant à la tribu Leontis : I Oropos 353 A, 2, 78. Depuis longtemps, les spécialistes l’ont identifié comme un fils de Macartatos, fils de Theopompos, auquel Sôsitheos dispute l’héritage : J. K. Davies, Athenian Propertied Families…, op. cit., no 2921. Or, compte tenu de son affiliation tribale, cet Hagnias a nécessairement pour dème Oion Kerameikon, ce qui permet d’identifier le dème avec certitude pour tout le stemma reconstitué. Il fait aussi conclure à la perte du procès par les demandeurs : Macartatos aurait enfin tiré la leçon de la symbolique onomastique en nommant l’un de ses fils du nom d’Hagnias, auquel il devait une partie de son patrimoine. Plusieurs stemmata sont proposés par les différentes études concernant les Bousélides, mentionnées par D. Marchiandi, I periboli funerari…, op. cit., p. 441-442 et 590. Le stemma construit par Sarah C. Humphreys, « Kinship Patterns in the Athenian Courts », Greek, Roman, and Byzantine Studies, 27-1, 1986, p. 57-91, ici p. 64, est celui qui nous semble le mieux articuler les protagonistes des procès et les positions de chacun des parents dans l’ordre des successibles. Nous préparons actuellement une étude des représentations généalogiques concurrentes chez les Bousélides.

59 La chronologie est difficile à établir entre les cinq procès : J. K. Davies, Athenian Propertied Families…, op. cit., no 2961 ; D. Marchiandi, I periboli funerari…, op. cit., p. 441-442.

60 Sur l’anchisteia, voir J. Wilgaux, « Entre inceste et échange… », art. cit., p. 667 sq.

61 Chez Isée, Sur la succession d’Hagnias, 8-11, Théopompos précise : « [8] Ἐγὼ γὰρ καὶ Ἁγνίας, ὦ ἄνδρες, καὶ εὐβoυλίδης καὶ Στρατoκλῆς καὶ Στρατίoς ὁ τῆς Ἁγνίoυ μητρὸς ἀδελφὸς ἐξ ἀνεψιῶν ἐσμεν γεγoνότες· καὶ γὰρ oἱ πατέρες ἡμῶν ἦσαν ἀνεψιoὶ ἐκ πατραδέλφων » (« En effet, juges, moi-même, Hagnias (II), Euboulidês (II), Stratoklês, Stratios (II) le frère de la mère d’Hagnias (II), nous étions nés de cousins ; en effet nos pères étaient cousins issus de frères consanguins »).

62 Oscar W. Reinmuth, « The Attic Archons Named Apolexis », Bulletin de correspondance hellénique, 90-1, 1966, p. 93-100. Pour la composante B, nous avons comparé le réseau issu du Lgpn à un réseau recodé à partir de l’attestation des noms personnels dans les sources (ce cas est traité un peu plus loin dans notre texte).

63 D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit.

64 Le test de χ2 consiste à mesurer l’écart entre l’effectif observé d’un nom et son effectif théorique sous l’hypothèse dite d’indépendance (ici, l’indépendance entre le choix du nom et l’appartenance au dème). Sa mise en œuvre suppose de constater un nombre d’occurrences suffisant, ce qui n’est pas le cas pour Aphrodisios et Hermeias, noms pour lesquels la méthode ne permet pas de trancher. Voir Cellier, Jacques et Cocaud, Martine, Traiter des données historiques. Méthodes statistiques, techniques informatiques, Rennes, Pur, 2001, p. 165-166Google Scholar. Si l’on refait le test de χ2 en restreignant au seul dème d’Oion Kerameikon (pour ne pas « gonfler » le nombre des démotes en comptant ceux qui sont inscrits dans le dème incertain), les probabilités restent inférieures à 1 % (respectivement 0 % pour Dêmêtrios et 0,657 % pour Dionusios).

65 La question de la survie des dèmes, en tant que communautés villageoises, est débattue par D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit., p. 80-89.

66 Ibid., p. 330.

67 Sur l’usage prudent que l’on peut faire des noms renvoyant à la sphère du divin, voir Robert C. T. Parker, « Theophoric Names and the History of Greek Religion », in S. Hornblower et E. Matthews (dir.), Greek Personal Names…, op. cit., p. 53-79.

68 Un nom peut être porteur de prestige quand il apparaît comme caractéristique des élites, ou parce qu’il a été porté par un individu prestigieux. Sur la résurgence de noms de personnes célèbres, voir Perrin-Saminadayar, Éric, « Anthroponymie, mode onomastique et stratégies familiales : les familles de notables athéniens de la basse époque hellénistique », in Balandier, C. et Chandezon, C. (dir.), Institutions, sociétés et cultes de la Méditerranée antique. Mélanges d’histoire ancienne rassemblés en l’honneur de Claude Vial, Bordeaux, Ausonius, 2014, p. 77-95Google Scholar, ici p. 86-91. À propos de la querelle entre parents issus de milieux sociaux différents, telle qu’elle est mise en scène par Aristophane dans les Nuées (vers 60-74), voir A. Bresson, « Nomination et règles de droit… », art. cit., p. 41-42.

69 Ce qui distingue les noms personnels des autres catégories de mots est précisément leur intentionnalité : ils sont consciemment choisis pour nommer un individu, comme le souligne Anna Morpurgo-Davies, « Greek Personal Names and Linguistic Continuity », in S. Hornblower et E. Matthews (dir.), Greek Personal Names…, op. cit., p. 15-39. Sur le rapport entre valeurs sémantique et sociale du nom, voir Oulhen, Jacques, « Les noms théophores composés féminins à Athènes », in Bodiou, L. et Mehl, V. (dir.), La religion des femmes en Grèce ancienne. Mythes, cultes et société, Rennes, Pur, 2009, p. 111-143Google Scholar.

70 A. Bresson, « Règles de nomination dans la Rhodes antique », art. cit.

71 Nous envisageons de poursuivre ultérieurement le codage des données pour les autres familles alliées à celle du Pirée : celles de Sarapiôn de Melitê et de Themistoclês d’Hagnonte. Sur ces familles en particulier, voir Perrin-Saminadayar, Éric, « Traditions religieuses et stratégies familiales. Sur quelques familles sacerdotales athéniennes de l’époque hellénistique », in Baslez, M.-F. et Prévot, F. (dir.), Prosopographie et histoire religieuse, Paris, De Boccard, 2005, p. 51-67Google Scholar ; Karila-Cohen, Karine, « La Pythaïde et la socialisation des élites athéniennes aux iie et ier siècles avant notre ère », in Couvenhes, J.-C. et Milanezi, S. (dir.), Individus, groupes et politique à Athènes de Solon à Mithridate, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2007, p. 365-383CrossRefGoogle Scholar. Sur la famille d’Apolêxis, voir O. W. Reinmuth, « The Attic Archons Named Apolexis », art. cit. ; Kapetanopoulos, Elias, « Apolexis ex Oiou », Athenaeum. Studi periodici di letteratura e storia dell’antichità, 52, 1974, p. 343-347Google Scholar.

72 I Eleusis 299 : « Λαμίδι[oν Ἀπ]oλήξιδoς ἐξ [Oἴoυ] │θυγατέ[ρα] ὁ πατὴρ καὶ ἡ μή[τηρ] │Λαδάμει[α Λ]υσάνδρoυ Πειραιέ[ως] │θυγάτηρ ἀφ’ ἑστίας μυηθεῖσ[αν] │Δήμητρ[ι κ]αὶ Kόρηι ἀνέθηκ[αν] » (« Lamidi[on] fille d’[Ap]olêxis d’[Oion], initiée au foyer, son père et sa mère Ladamei[a] fille de [L]usandros du Pirée ont dédié (sa statue) à Dêmêter et Korê »). Agora xviii, H 341 : « [Λ]αδάμεια Λ̣υ[σάνδρ]oυ Πειραιέως [θυγ]άτηρ τὴν │[θ]υγατέρα Λ[αμίδι]oν καὶ τὸν υἱὸν Φι[λo]κράτην Ἀ[πo│λήξιδoς ἐξ Oἴoυ] » (« [L]adameia fille de Lu[sandr]os du Pirée [a dédié (la statue de)] sa fille L[---]on et de son fils Phi[lo]kratês fils d’A[----] »). Nous avons conservé pour exemple les restitutions du grec proposées par Daniel Geagan, l’éditeur du volume Agora xviii, mais nous avons traduit par les noms tels qu’ils ont été encodés pour construire le réseau.

73 Doubler la distinction entre les couleurs par les styles de traits permet de lire également le graphe en noir et blanc. Le jeu des styles du logiciel Visone étant plus limité que celui des couleurs, il ne permet pas, seul, de rendre compte des différents dèmes. Néanmoins, puisque les deux dèmes marqués par des tirets (vert pour Oion, bleu pour Melitê) ne sont pas dans des parties contiguës du graphe, il n’y a pas de problème de visibilité dans une reproduction en noir et blanc.

74 En dehors de Lusandros, que la tradition prosopographique retient, il est possible, selon des critères onomastiques, de restituer Leandros ou Luandros. Sur la distinction entre critères onomastiques et prosopographiques pour la restitution des noms, voir K. Karila-Cohen, « Prosopographia Attica… », art. cit., p. 884-888.

75 Sont concernés tous les magistrats monétaires, inscrits sous leur seul anthroponyme mais avec un second, voire un troisième magistrat, ce qui permet des identifications prosopographiques : Christian Habicht, « Zu den Münzmagistraten der Silberprägung des Neuen Stils », Chiron, 21, 1991, p. 1-24.

76 Clément Sarrazanas, « L’agonothète des Théséia de IG II2 961 et le ‘fantôme’ Apolèxis I du Pirée », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 186, 2013, p. 127-133.

77 IG II² 1009, III, 96 : « Ἀπόληξις Λ[υσά]νδρoυ Πειραιεύς ».

78 IG II² 3909, 4 : « Σωστράτη εὐδήμoυ Χo[λ]αργέως θυ│γάτηρ, γόνωι δὲ Ἡρακλείδoυ Φλυέως,│τὸν ἑαυτῆς ἄνδρα Λύσανδρoν│Ἀπoλήξι[δ]oς ἐξ Oἴoυ ἀνέθηκε » (« Sôstratê fille d’Eudêmos de Cholargos, née d’Hêrakleidês de Phlua, a dédié (la statue de) son mari Lusandros fils d’Apolêxis d’Oion »).

79 Barry, Laurent S.et al., « Glossaire de la parenté », L’Homme, 154-155, 2000, p. 721-732Google Scholar, ici p. 722.

80 Éric Perrin-Saminadayar, « Traditions religieuses et stratégies familiales… », art. cit. ; Settipani, Christian, Les prétentions généalogiques en Grèce. De l’époque byzantine à l’époque archaïque, Paris, De Boccard, 2017, p. 324-331Google Scholar, reconstitue également deux alliances.

81 Ce ne sont pas les liens entre les nœuds qui changent, mais les nœuds eux-mêmes qui existent ou non. Pour une étude chronologique d’un réseau personnel dans lequel les nœuds sont stables, tandis que les liens évoluent, voir Rosé, Isabelle, « Autour de la reine Emma (vers 890-934). Réseaux, itinéraire biographique féminin et questions documentaires au début du Moyen Âge central », Annales HSS, 73-4, 2018, p. 817-847Google Scholar.

82 Cette datation par siècle suffit à visualiser de grandes périodes pour les associations entre les noms, mais l’analyse prosopographique qui suit la découverte d’une composante connexe propice à la reconstruction généalogique doit évidemment procéder avec plus de précision.

83 Natale, Enricoet al. (dir.), La visualisation des données en histoire / Visualisierung von Daten in der Geschichtswissenschaft, Bern, Chronos, 2015Google Scholar.

84 Gauthier, Philippe, « Introduction », in Fröhlich, P. et Müller, C. (dir.), Citoyenneté et participation à la basse époque hellénistique, Genève, Droz, 2005, p. 1-5Google Scholar.

85 Les principales composantes connexes pour lesquelles on peut mener cette analyse sont rattachées à ce dème. Il n’y a quasiment aucune étude prosopographique possible pour Oion Dekeleikon.

86 MacDowell, Douglas M., « The Oikos in Athenian Law », The Classical Quarterly, 39-1, 1989, p. 10-21CrossRefGoogle Scholar, ici p. 15-17 ; Griffith-Williams, Brenda, « Oikos, Family Feuds and Funerals: Argumentation and Evidence in Athenian Inheritance Disputes », The Classical Quarterly, 62-1, 2012, p. 145-162CrossRefGoogle Scholar, ici p. 146-148.

87 Sur les effets de la guerre sur l’oikos, voir C. A. Cox, Household Interests…, op. cit., p. 155-161.

88 Cette question de la profondeur de la mémoire généalogique dans le monde grec est traitée par Thomas, Rosalind, Oral Tradition and Written Record in Classical Athens, Cambridge, Cambridge University Press, 1989, p. 95-154CrossRefGoogle Scholar ; contra, Settipani, Christian, « Les revendications généalogiques à Athènes à la fin de l’Antiquité », in Badel, C. et Settipani, C. (dir.), Les stratégies familiales dans l’Antiquité tardive, Paris, De Boccard, 2012, p. 57-80Google Scholar.

89 Sur le rapport entre histoire et photographie, voir Ginzburg, Carlo, « Détails, gros-plan, micro-analyse », Le fil et les traces. Vrai faux fictif, trad. par Rueff, M., Lagrasse, Verdier, [2006] 2010, p. 335-359Google Scholar.

90 L’expression « narration contrôlée » est un emprunt à Grossetti, Michel, « Les narrations quantifiées. Une méthode mixte pour étudier des processus sociaux », Terrains et travaux, 19-2, 2011, p. 161-182CrossRefGoogle Scholar.

91 M. Grossetti, « Les narrations quantifiées… », art. cit., p. 13-14 et 20.

92 L’étude des stratégies familiales est plus largement développée pour le monde romain, dans lequel peuvent être reconstituées des généalogies plus longues : Andreau, Jean et Bruhns, Hinnerk (dir.), Parenté et stratégies familiales dans l’Antiquité romaine, Rome, École française de Rome, 1990Google Scholar.

93 Pour présenter les débats historiographiques concernant la terminologie et la chronologie de la question, voir Ivana Savalli-Lestrade, « Remarques sur les élites dans les poleis hellénistiques », in M. Cébillac-Gervasoni et L. Lamoine (dir.), Les élites et leurs facettes…, op. cit., p. 51-64 ; et le compte rendu de Christel Müller de cet ouvrage dans Topoi, 14-2, 2006, p. 581-589. Voir aussi Patrice Hamon, « Élites dirigeantes et processus d’aristocratisation à l’époque hellénistique », in H.-L. Fernoux et C. Stein (dir.), Aristocratie antique. Modèles et exemplarité sociale, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2007, p. 79-100 ; Paulin Ismard, « Les génè athéniens de la basse époque hellénistique : naissance d’une aristocratie ? », in P. Fröhlich et P. Hamon (dir.), Groupes et associations dans les cités grecques, iii e siècle av. J.-C.-ii e siècle apr. J.-C., Genève, Droz, 2013, p. 177-198. Sur l’époque romaine, voir Anna Heller, « La cité grecque d’époque impériale : vers une société d’ordres ? », Annales HSS, 64-2, 2009, p. 341-373.

94 Sur l’apport des méthodes quantitatives à la perception de la nature construite des données, voir Genet, Jean-Philippe, « Histoire, Informatique, Mesure », Histoire et mesure, 1-1, 1986, p 7-18CrossRefGoogle Scholar.

95 Il s’agit d’un graphe mixte qui inclut à la fois les liens orientés de filiation et les liens non orientés d’alliance.

96 Degenne, Alain et Forsé, Michel, Les réseaux sociaux, Paris, Armand Colin, 2004, p. 32-33Google Scholar.

97 K. Karila-Cohen, « Prosopographia Attica… », art. cit. La base de données en ligne que nous avons créée avec Jean-Baptiste Barreau accueille les travaux d’autres chercheurs : Delphine Ackermann, Éric Perrin-Saminadayar et Clément Sarrazanas.

98 Sur cette micro-analyse des dèmes, voir D. Ackermann, Une microhistoire d’Athènes…, op. cit.

99 C. Ginzburg, Le fil et les traces…, op. cit.

100 Sur l’importance du nom dans la démarche micro-historique, voir Ginzburg, Carlo et Poni, Carlo, « La micro-histoire », Le débat, 17-10, 1981, p. 133-136CrossRefGoogle Scholar. Voir aussi les remarques et les références proposées par Revel, Jacques, « L’histoire au ras du sol », in Levi, G., Le pouvoir au village. Histoire d’un exorciste dans le Piémont du xviie siècle, trad. par M. Aymard, Paris, Gallimard, [1985] 1989, p. ix-xiiiGoogle Scholar.

101 Le présent article ne fait qu’ébaucher les études permises par les enquêtes prosopographiques révélées par les graphes. Il ne relève donc pas, à proprement parler, de la micro-histoire : il précède la mise en œuvre de son application dans un contexte documentaire sans archives et dont les sources narratives sont très limitées.

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Figures S1,2, 4-17
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