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Le divorce en France a la fin du XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  08 May 2018

Roderick G. Phillips*
Affiliation:
University of Auckland

Extract

La divortialité d'aujourd'hui est reconnue comme un aspect important du comportement social et familial, révélateur de bien des antagonismes entre époux, et plus largement, entre les sexes, ainsi que de tensions sociales : les guerres mondiales du xxe siècle ont eu, par exemple, entre autres conséquences, des taux élevés de divorces en Angleterre, aux États-Unis, etc. En dépit de l'importance sociale attribuée à la divortialité, l'étude historique en demeure très négligée. La raison principale reste le développement tardif des législations libérales sur le divorce, qui donnent accès au divorce à la majorité de la population, et le droit de divorce aux deux époux d'une manière égale (ou à peu près égale) pour toute une gamme de motifs et dans des conditions financières supportables.

Summary

Summary

Divorce in late eighteenth-century France had two characteristics : it was used predominantly by women rather than men, and rates were considerably higher in the cities than rural areas. This article examines the reason why urban women should hâve been more ready to use divorce, and suggests that demographic and economic changes had so modified the traditional family economy that the corporate economic character of the French family had been undermined. The city offered women facilities for work and accommodation outside the family context, which were not offered in rural areas. The use of divorce may be seen as part ofa broad process of individualization in France in the later eighteenth century, in which material changes in family life were reflected in changed views as to the relationship between the individual and the family.

Type
Le Droit et l'histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1979

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