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Le dimanche de Serra

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Raffaella Comaschi*
Affiliation:
Parme

Extract

Le dimanche 1er juin 1567, aux premières heures de l'après-midi, le notaire Melchiorre Carelli s'apprêtait à rejoindre Bologne : durant seize jours, chargé de mission par le gouverneur de la ville, il avait séjourné à Castelbolognese en qualité de commissaire. La charge qui lui avait été confiée restait dans le cadre des tâches généralement attribuées aux officiers dépêchés dans le contado. Dans son cas, il s'agissait d'imposer une trêve à deux familles ennemies dont les discordes inquiétaient actuellement le gouverneur. Les Balducci et les Dal Cane résidant à Serra, commune qui dépendait de Castelbolognese, s'étaient engagés à suspendre les hostilités avec la famille Marocchi, établie sur le territoire d'Imola. Ils s'étaient rassemblés nombreux — une vingtaine pour chaque partie — et un notaire avait rédigé l'acte qui sanctionnait la réconciliation temporaire.

Summary

Summary

In May 1567, the criminal court of the Torrone di Bologna sent a notary to Castelbolognese in order to seule a dispute between two warring familles. His murder led to a trial ultimately involving an entire community. The depositions of the peasants of Serra, a small town on the territory ofthe Castello, provide a wealth ofdetailed information on the Sunday of the crime. This article consequently seeks to reconstruct the material life of this peasant community and to define the power relationships in the village.

Type
Fait Divers, Fait D'Histoire
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1983

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References

Notes

1. Dans ce cas, il s'agissait de s'engager, sous peine de frais considérables, à se présenter devant le tribunal criminel bolonais chaque fois que les autorités le jugeraient nécessaire. On se souvient que le tribunal du Torrone fonctionna à Bologne de la première moitié du xve siècle à la fin du xviiie siècle.

2. Archives d'état de Bologne (ci-dessous A.S.B.), Fonds Torrone, année 1567, volume non numéroté, c. 75 r.

3. Ibid, c. 211 v.

4. Ibid., ce. 84 r-85 r. Cette croyance qui prétend que les blessures du cadavre saignent en présence de l'assassin, prendrait son origine dans une ancienne ordalie, appelée jus feretri ou jus cruentationis. Cf. Patetta, F., Le ordalie, Turin, 1890, pp. 196202.Google Scholar LEA, H. Ch., Forza e superstizione ossia compurgazione légale, duelto giudiziario ordalia e tortura, Plaisance, 1910, chap. xi, pp. 364377.Google Scholar Une recherche sur l'utilisation judiciaire d'une telle preuve à l'époque moderne serait intéressante. Ippolito Marsili, juriste bolonais, raconte que l'existence de cette pratique lui a Été signalée pour la première fois par un vieil homme, au cours des enquêtes menées à la suite d'un crime survenu à Albenga. Marsili tenta l'expérience qui, d'après lui, eut un résultat positif. Son attitude reste cependant mêlée de scepticisme vis-à-vis du phénomène qu'il définit par « rem mirabilem et stupendam ». Cf. Marsili, Ippolito, Practica causarum criminalium, Lugduni, 1546, n. 181.Google Scholar

5. Il s'agit d'un unique volume de ce. 409, plus 16 ce. non numérotés. La communication des documents sera donnée ci-dessous entre parenthèses, après chaque citation.

6. A.S.B., Fonds Gouvernement, Régiment, Communautés, Liv. II, T. II, b. I, Castelbolognese. En réalité, une erreur matérielle de calcul fait que le document indique 661 personnes.

7. Archives d'état de Faenza, Fonds notarial de Castelbolognese, vol. n° 38, ce. 44 r-v. La tornature de Faenza, en usage à Castelbolognese, Équivaut à 2 301,80 m2.

8. Les renseignements fournis par les témoins semblent confirmer en effet la correspondance entre la seizième heure et midi : cependant il n'existe pas d'indications précises sur les deux systèmes horaires.

9. Archives d'état de Faenza, Fonds notarial de Castelbolognese, vol. n° 56, c. 161 retsuiv.

10. A.S.B., Fonds Torrone, année 1562, vol. n° 146, c. 45 v.

11. L'extrait du procès intenté contre le bandit Ludovico Balducci est conservé, en double exemplaire, aux Archives d'état de Bologne, Fonds Torrone, année 1567, vol. non numéroté. J'ai utilisé indifféremment l'une ou l'autre copies (l'une d'elles Étant incomplète), qui se présentent toutes les deux dans un très mauvais État de conservation.

12. A.S.B., Fonds Torrone, année 1567, vol. non num., c. 27 v.

13. Ibid.,c. 22 T.

14. Ibid., c. 23 r.

15. Ibid., c. 22 r.

16. Ibid., c. 24 T.

17. Ibid., c. 22 T.

18. Ibid.,c. 24 r.

19. A.S.B., Fonds Torrone, année 1561, vol. n° 77, c. 258 r.

20. Ibid.,c. 216 v.

21. Ibid.,c. 244 v.

22. Souligné par l'auteur.

23. A.S.B., Fonds Torrone, année 1567, vol. non num., c. 23 r.

24. Ibid.,c. 22 r.

25. Ibid., c. 22 T.

26. A.S.B., Fonds Torrone, année 1561, vol. n° 77, c. 374 r.

27. Ibid., c. 269 v.

28. A.S.B., Fonds Torrone, année 1562, vol. n° 125, c. 45 v.

29. Ibid., c. 46 T.

30. A.S.B., Fonds Torrone, année 1561, vol. n° 77, c. 214 v.

31. Ibid., année 1567, vol. non num., c. 20 r.

32. Ibid.,c. 17 r.

33. Ibid., année 1562, vol. n° 125, c. 79 r.

34. Ibid., année 1561, vol. n° 77, c. 241 v.

35. Ibid., année 1560, vol. nonnum., ce. 145 r-v.

36. Ibid., année 1567, vol. non num., c. 38 v.

37. Le fonds notarial de Castelbolognese est conservé aux Archives d'état de Faenza.

38. Cf. Berengo, M., Mercanti e nobili nellaLucca del Cinquencento, Turin, 1974, p. 342.Google Scholar

39. A.S.B., Fonds Torrone, année 1567, vol. non num., c. 33 r.

40. Ibid.,c. 38 v.

41. Ibid.,c. 19 r.

42. Ibid.,c. 18 r.

43. Ibid.,c. 16 v.

44. Ibid.,c. 33 v.

45. G. Gutdiccioni, Opère, C. MmuTonéd., Florence, 1867, vol. II, p. 332.

46. Zoli, A. et Bernicoli, S., La Romagna sul principio del secolo XVII, Ravenne, 1899, p. 37.Google Scholar

47. A.S.B., Fonds Torrone, année 1567, vol. non num., c. 32 r.

48. Ibid., c. 20 r-v. Souligné par l'auteur.

49. Ibid., année 1562, vol.

50. Ibid., c. 206 r.