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Le développement économique des campagnes romaines dans le nord de la Gaule et l’île de Bretagne

Des approches renouvelées

Published online by Cambridge University Press:  22 November 2022

Michel Reddé*
Affiliation:
École pratique des hautes étudesredde.michel@ephe.psl.eu

Résumé

Deux vastes enquêtes archéologiques récentes sur le monde rural de la Bretagne insulaire et de la Gaule du Nord à l’époque romaine offrent l’occasion de proposer une vision renouvelée des campagnes et de réfléchir sur les modalités de la croissance de l’économie antique dans les provinces du nord-ouest de l’Empire. Il apparaît aujourd’hui que celle-ci s’est appuyée sur un socle protohistorique déjà très solide et que la conquête n’a pas, en elle-même, provoqué des mutations immédiates ou de véritable boom économique. Le développement de l’agriculture s’apparente à un mouvement de long terme qui a atteint son pic au IIe siècle, avant de régresser doucement, ses limites ayant alors probablement été atteintes. L’émergence de la villa romaine, traditionnellement considérée comme le moteur du progrès, s’est faite plus lentement qu’on ne le pensait, et il s’agit maintenant de revenir sur l’opposition classique entre grands domaines réputés productifs et petites fermes vouées à l’autosuffisance. Les deux enquêtes menées de part et d’autre de la Manche ont en outre beaucoup insisté sur la diversité des systèmes agro-pastoraux observés. L’article se propose donc de réexaminer les indices de la croissance à l’aide de divers proxies (densité de l’occupation du sol, volume des greniers, taille des animaux), les possibles facteurs de l’essor économique (démographie en hausse, accroissement de la surface cultivée, méthodes de culture, meilleure productivité, nouveaux marchés) et le rythme du développement, tout en soulignant les limites de celui-ci et la différenciation régionale qui en a résulté.

Abstract

Abstract

Two recent, large-scale archaeological surveys on the rural world of Britain and northern Gaul in the Roman period provide an opportunity to propose a new vision of the countryside and to reflect on the modalities of economic growth in the north-western provinces of the Empire. It now appears that this growth was based on an already very solid development during the Late Iron Age and that the conquest did not, in itself, provoke immediate change or a real economic boom. Agricultural development was a long-term movement that reached its peak in the second century before slowly regressing, perhaps because its limits had been reached. The emergence of the Roman villa, traditionally considered the driving force of progress, was slower than previously thought, and it is probably necessary to reconsider the classic opposition between “productive” large estates and small farms dedicated to self-sufficiency. The two surveys carried out on either side of the Channel have also emphasized the diversity of the agro-pastoral systems observed. This article therefore proposes to reexamine the indices of growth using various proxies (density of land use, volume of granaries, size of animals), the possible factors of economic development (demographic growth, increase in cultivated area, cultivation methods, improved productivity, new markets), and the pace of development, while highlighting the limits of this development and the regional differentiation that resulted from it.

Type
Économie et écologie
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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References

1 Walter Scheidel, Ian Morris et Richard P. Saller (dir.), The Cambridge Economic History of the Greco-Roman World, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.

2 Moses Finley, L’économie antique, trad. par M. P. Higgs, Paris, Éd. de Minuit, [1973] 1975.

3 Walter Scheidel, « In Search of Roman Economic Growth », Journal of Roman Archaeology, 22, 2009, p. 46-70 ; Andrew Wilson, « Indicators for Roman Economic Growth: A Response to Walter Scheidel », Journal of Roman Archaeology, 22, 2009, p. 71-82.

4 On pense en particulier au projet OXREP mené à Oxford. Voir notamment Alan K. Bowman et Andrew Wilson (dir.), Quantifying the Roman Economy: Methods and Problems, Oxford, Oxford University Press, 2009 ; id., The Roman Agricultural Economy: Organisation, Investment, and Production, Oxford, Oxford University Press, 2013 ; le dernier ouvrage en date de cette série (Paul Erdkamp, Koenraad Verboven et Arjan Zuiderhoek, Capital, Investment, and Innovation in the Roman World, Oxford, Oxford University Press, 2020) élargit encore le questionnement. Voir aussi Paul Erdkamp et Koenraad Verboven, Structure and Performance in the Roman Economy: Models, Methods and Case Studies, Bruxelles, Latomus, 2015. On peut trouver une mise au point bibliographique très complète (et souvent caustique) de ces débats, à jour en 2017, sous la plume de Georges Raepsaet, « Dernières tendances en histoire socio-économique de l’Antiquité romaine. Le paysan et la terre : l’artisan, ses statuts, ses techniques et ses marchands, entre mécanismes de production et émancipations sociales », L’Antiquité classique, 86, 2017, p. 257-287.

5 Il n’existe aucune synthèse globale à ce jour. Le programme européen Rurland, financé par l’European Research Council, dans le cadre d’un Advanced Grant accordé à l’auteur de ces lignes, s’est déroulé de 2014 à 2018 et ses principaux résultats ont été publiés dans deux monographies successives : Michel Reddé (dir.), Gallia Rustica. Les campagnes du nord-est de la Gaule, de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive, Bordeaux, Ausonius, 2 vol., 2017-2018 ; le premier volume est constitué d’études régionales qui forment le socle d’une analyse plus globale développée dans le second volume ; ces deux ouvrages sont cités ci-après sous l’abréviation respective de GR1 ou GR2. L’enquête britannique, pilotée par M. G. Fulford, a été financée par le Leverhulme Trust et publiée dans trois suppléments successifs de la collection « Britannia Monograph Series » : Alexander Smith et al. (dir.), New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, The Rural Settlement of Roman Britain, Londres, Society for the Promotion of Roman Studies, 2016 ; Martyn Allen et al. (dir.), New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 2, The Rural Economy of Roman Britain, Londres, Society for the Promotion of Roman Studies, 2017 ; Alexander Smith et al. (dir.), New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 3, Life and Death in the Countryside of Roman Britain, Londres, Society for the Promotion of Roman Studies, 2018.

6 On songe notamment au livre de Peter Temin, The Roman Market Economy, Princeton, Princeton University Press, 2013.

7 Voir François Lerouxel et Julien Zurbach, « Introduction. Le changement plutôt que la croissance », in F. Lerouxel et J. Zurbach (dir.), Le changement dans les économies antiques, Bordeaux, Ausonius, 2020, p. 9-25.

8 Michael G. Fulford, « The Countryside of Roman Britain: A Gallic Perspective », Britannia, 51, 2020, p. 1-12.

9 On a ainsi pris en compte dans un premier volume (GR1, carte p. 16) : 1- La Rhénanie (rive gauche), depuis le secteur de Cologne jusqu’à la frontière hollandaise ; 2- Un cas d’étude particulier d’une des rares villae romaines connues et fouillées en Toxandrie (NL) ; 3- Le district des carrières et des mines dans l’Eifel ; 4- Les régions de la Hesbaye et du Condroz, en Belgique ; 5- Les campagnes du territoire nervien (Belgique et France) ; 6- La basse vallée de la Seine ; 7- La région d’Amiens ; 8- La vallée de l’Oise ; 9- La vallée de l’Aisne ; 10- L’Île-de-France ; 11- Différents secteurs du territoire des Rèmes ; 12- La Lorraine ; 13- L’Alsace ; 14- Le centre-est de la France ; 15- Les campagnes des Tricasses ; 16- Les campagnes de la Bourgogne ; 17- Le Finage dolois.

10 Dans la suite de ce texte, le terme « Gaule » désigne le pays conquis par César, la Gallia Comata ; il inclut donc tous les territoires à l’ouest du Rhin, Germanies romaines comprises.

11 On soulignera que l’héritage protohistorique a fait l’objet d’une prise en compte plus systématique dans le programme Rurland que dans l’enquête britannique, de sorte que les réflexions qui suivent s’inspirent plus directement de l’exemple continental.

12 François Malrain, Geertrui Blancquaert et Thierry Lorho (dir.), L’habitat rural du second âge du Fer. Rythmes de création et d’abandon au nord de la Loire, Paris, CNRS Éditions/INRAP, 2013.

13 Sur tous ces points, voir Stephan Fichtl, « Les établissements ruraux de La Tène finale », in GR2, p. 85-131, notamment p. 125, fig. 25 ; id., De la ferme à la ville. L’habitat à la fin de l’âge du fer en Europe celtique, Arles, Errance, 2021 ; François Malrain et Thierry Lorho, « L’organisation économique des campagnes du nord de la Gaule à La Tène finale », in GR2, p. 455-484.

14 Sur l’histoire longue de ces cultures céréalières, voir Véronique Zech-Matterne, « L’épeautre en France et dans les pays limitrophes. Témoignages carpologiques d’un blé devenu ‘secondaire’ », in F. Lerouxel et J. Zurbach (dir.), Le changement dans les économies antiques, op. cit., p. 145-185.

15 Sébastien Lepetz et Véronique Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », in GR2, p. 327-400, ici p. 359.

16 La démonstration de cet héritage protohistorique ne semble pas avoir été faite de manière aussi appuyée dans l’enquête britannique. Cependant, dans le sud de l’île au moins, la tendance à l’augmentation du nombre des établissements à la fin de l’âge du Fer est sensible et cet héritage a évidemment pesé de manière très directe sur le développement de l’économie agricole à l’époque romaine ; voir Martin Allen, « The South », in A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 75-140, ici p. 81, fig. 4.6.

17 F. Malrain et T. Lorho, « L’organisation économique des campagnes du nord de la Gaule à La Tène finale », art. cit., p. 482-483.

18 Christophe Petit et al., « Conditions environnementales de l’exploitation des espaces ruraux en Gaule du Nord », in GR2, p. 31-82, notamment p. 76, fig. 27.

19 Voir Antonin Nüsslein et Nicolas Bernigaud, « Les établissements ruraux du Haut-Empire », in GR2, p. 133-233, notamment p. 135, fig. 2.

20 A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 18, tableau 2.1. On laissera ici de côté les commentaires sur la manière dont ces statistiques ont été établies, en renvoyant aux ouvrages spécialisés.

21 Celles-ci disparaissent en effet plus facilement avec le temps, ou laissent peu de traces. En France, elles sont en outre assez souvent mal détectées, ou négligées pour des raisons de politique archéologique et de coût financier.

22 Martyn Allen et Alexander Smith, « Rural Settlement in Roman Britain: Morphological Classification and Overview », in A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 17-43, ici p. 35, fig. 2.20 et 2.21.

23 Voir, de ce point de vue, A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 221, fig. 6.16 qui montre le décalage chronologique de la création des villae dans la zone est par rapport au développement plus précoce de la zone sud (ibid., p. 91, fig. 4.18).

24 Par exemple celui de Bazoches-sur-Vesles, « la Foulerie », créé à La Tène moyenne, et dont la transformation est progressive (Laurent Duvette, « La vallée de l’Aisne », in GR1, p. 353-388, ici p. 360-361).

25 On notera que ce type d’établissement n’est pas connu à l’heure actuelle en Grande-Bretagne.

26 Voir A. Nüsslein et N. Bernigaud, « Les établissements ruraux du Haut-Empire », art. cit., p. 168-180.

27 Michel Reddé, « Fermes et villae romaines en Gaule chevelue. La difficile confrontation des sources classiques et des données archéologiques », Annales HSS, 72-1, 2017, p. 54-74, notamment p. 64.

28 Les chiffres de la base Rurland prennent en compte l’ensemble des villae recensées dans les différentes bases disponibles pour un territoire qui ne représente pas l’ensemble de la Gaule, loin s’en faut.

29 M. G. Fulford, « The Countryside of Roman Britain », art. cit., p. 4. Un diagramme comme celui de A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 73, fig. 3.24 illustre parfaitement le développement tardif du type palatial en Grande-Bretagne.

30 On citera, comme exemples d’exceptions notables, la fouille de la villa d’Orbe-Boscéaz (Daniel Paunier, Thierry Luginbühl et al., Urba I. La villa romaine d’Orbe-Boscéaz. Genèse et devenir d’un grand domaine rural, Lausanne, Cahiers d’archéologie romande, 2 vol., 2016) ou celle de Biberist (Caty Schucany, Die römische Villa von Biberist-Spitalhof/SO [Grabungen 1982, 1983, 1986-1989]. Untersuchungen im Wirtschaftsteil und Überlegungen zum Umland, Remshalden, B. A. Greiner, 2006). On doit rappeler que la plupart des grandes villae découvertes grâce aux recherches de photographie aérienne de Roger Agache en Picardie ou de René Goguey en Bourgogne restent inexplorées au sol.

31 Voir Marion Brüggler et al., « The Roman Rhineland: Farming and Consumption in Different Landscapes », in GR1, p. 19-95.

32 Mais on doit noter qu’elles n’ont guère été fouillées.

33 M. Reddé, « Fermes et villae romaines en Gaule chevelue », art. cit.

34 Nico Roymans et Ton Derks (dir.), Villa Landscapes in the Roman North: Economy, Culture, and Lifestyles, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2011.

35 Raphaël Clotuche et al., « Les campagnes du territoire nervien : approches croisées », in GR1, p. 179-210.

36 Nicolas Bernigaud et al., « L’Île-de-France », in GR1, p. 389-494.

37 Alexander Smith, « The East », in A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 208-241, notamment p. 220-221 ; on notera toutefois un relatif manque de villae fouillées par rapport au nombre de celles qui sont enregistrées dans la carte archéologique.

38 Voir par exemple la carte dans Nicolas Bernigaud et al., « La région d’Amiens », in GR1, p. 249-301, ici p. 252, fig. 3.

39 Voir les réflexions de A. Nüsslein et N. Bernigaud, « Les établissements ruraux du Haut-Empire », art. cit., p. 195-199.

40 Pierre Nouvel, « Le centre-est de la France », in GR1, p. 683-732, notamment p. 707, 710 et 712, fig. 20, 22 et 23.

41 Nathalie Achard-Coromptet al., « Les modes d’occupation du sol chez les Rèmes », in GR1, p. 495-553, notamment p. 504-524.

42 A. Nüsslein et N. Bernigaud, « Les établissements ruraux du Haut-Empire », art. cit., p. 203-219.

43 Lisa Lodwick, « Arable Farming, Plant Foods and Resources », in M. Allen et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 2, op. cit., p. 11-84, ici p. 21.

44 A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 129, fig. 4.65. Un diagramme suggestif de L. Lodwick, « Arable Farming, Plant Foods and Resources », art. cit., p. 24, fig. 2.12 montre que la culture des blés nus apparaît dans les différents types d’établissements étudiés, mais pas de manière ubiquiste, et toujours de manière marginale.

45 S. Lepetz et V. Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », art. cit.

46 François Malrain et al., « La vallée de l’Oise », in GR1, p. 303-352, ici p. 319-320 et 333. Les blés nus sont en revanche cultivés dans les petits établissements de la vallée de l’Oise (ibid., p. 333).

47 S. Lepetz et V. Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », art. cit. ; L. Lodwick, « Arable Farming, Plant Foods and Resources », art. cit., p. 83.

48 Ces différences sont synthétisées dans le tableau dressé par S. Lepetz et V. Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », art. cit., p. 341, fig. 13 ; pour la Bretagne romaine, voir Martyn Allen, « Pastoral Farming », in M. Allen et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 2, op. cit., p. 85-141.

49 La même observation vaut pour la Bretagne romaine selon ibid., p. 87.

50 Martyn Allen et Lisa Lodwick, « Agricultural Strategies in Roman Britain », in M. Allen et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 2, op. cit., p. 142-177, ici p. 170-172 soulignent l’association dominante entre épeautre et bœufs dans la West Anglian Plain et le Kent, un signe clair, selon eux, d’agriculture extensive, alors que, dans le Wessex, c’est la culture de l’orge qui semble associée à la présence majoritaire des ovins/caprins (p. 171, fig. 4.28). On perçoit là aussi l’existence de systèmes agro-pastoraux à l’échelle régionale.

51 Pour la Bretagne romaine, voir le tableau des variations chronologiques et régionales dans M. Allen, « Pastoral Farming », art. cit., p. 124, fig. 3.47.

52 Sur la question des cadastres en Gaule du Nord, voir désormais l’étude approfondie de François Favory et Catherine Fruchart, « L’aménagement du sol. Les systèmes parcellaires tardo-laténiens et gallo-romains », in GR2, p. 401-451 ; pour le territoire des Tongres, Georges Raepsaet, « La civitas Tungrorum, le pes Drusianus et le statut foncier des terres conquises », Revue belge de philologie et d’histoire, 97-1, 2019, p. 67-94.

53 Alan K. Bowman et Andrew Wilson, « Quantifying the Roman Economy: Integration, Growth, Decline? », in A. K. Bowman et A. Wilson (dir.), Quantifying the Roman Economy, op. cit., p. 3-84.

54 Nous avons traité cette question dans un précédent article de cette même revue et nous nous contentons ici d’en redonner les grandes lignes (M. Reddé, « Fermes et villae romaines en Gaule chevelue », art. cit.).

55 Roger Agache, « La campagne à l’époque romaine dans les grandes plaines du Nord de la France, d’après les photographies aériennes », Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, 2-4, 1975, p. 658-713 ; id., La Somme pré-romaine et romaine d’après les prospections aériennes à basse altitude, Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1978 ; id., « Les fermes indigènes d’époque pré-romaine et romaine dans le bassin de la Somme », Cahiers archéologiques de Picardie, 3, 1976, p. 117-138.

56 Sur ce point, voir Michel Reddé, « Genèse et développement des formes de la villa romaine dans le nord-est de la Gaule », Jahrbuch des römisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, [2014] 2018, p. 103-136.

57 Voir par exemple pour la Lorraine les différentes cartes régionales produites et les courbes dans Antonin Nüsslein et al., « La Lorraine », in GR1, p. 555-655, ici p. 626, fig. 43 ; Antonin Nüsslein, Les campagnes entre Moselle et Rhin dans l’Antiquité. Dynamiques du peuplement du ier s. av. J.-C. au ve s. apr. J.-C., Strasbourg, Association pour la valorisation de l’archéologie du Grand Est, 2018. Pour différentes microrégions de Bourgogne, voir P. Nouvel, « Le centre-est de la France », art. cit., notamment p. 713, fig. 24 ; p. 714, fig. 25 ; p. 718, fig. 28.

58 Conscient de ces difficultés, Antonin Nüsslein, « A Different Vision of Ancient Settlement Dynamics: Creation and Application of a Model of Evolution of Roman Settlement of the Plateau Lorrain (France) », in P. Verhagen, J. Joyce et M. R. Groenhuijzen (dir.), Finding the Limits of the Limes: Modelling Demography, Economy and Transport on the Edge of the Roman Empire, Cham, Springer, 2019, p. 77-92, https://doi.org/10.1007/978-3-030-04576-0_5, a proposé un modèle correctif à partir d’une matrice établie sur la base de fouilles régionales. L’exercice est séduisant, mais suppose d’être encore testé sur de plus vastes zones d’étude.

59 Le caractère souvent hasardeux des conclusions qui sont parfois tirées de ce type de prospections en matière de démographie a été justement souligné par Robin Osborne, « Demography and Survey », in S. F. Alcock et J. F. Cherry (dir.), Side-by-side Survey: Comparative Regional Studies in the Mediterranean World, Oxford, Oxbow, 2004, p. 163-172, mais aussi par David Mattingly, « Peopling Ancient Landscapes: Potential and Problems », in A. K. Bowman et A. Wilson (dir.), Quantifying the Roman Economy, op. cit., p. 163-174.

60 M. Allen, « The South », art. cit., p. 81, fig. 4.6.

61 Ibid., p. 83, fig. 4.8.

62 Voir aussi la série de cartes dans ibid., p. 86, fig. 4.12, qui illustre ce phénomène géographique.

63 A. Smith, « The East », art. cit., p. 214, fig. 6.6.

64 Stéphane Martin (dir.), Rural Granaries in Northern Gaul (Sixth Century BCE-Fourth Century CE): From Archaeology to Economic History, Leyde, Brill, 2019 ; Stéphane Martin, « Peut-on quantifier le développement économique de la Gaule ? », in GR2, p. 585-610.

65 Stanislas Bossard, « Évolution du stockage agricole dans la moitié septentrionale de la France à l’âge du Fer (vie-ier s. av. n.è) », in S. Martin (dir.), Rural Granaries in Northern Gaul…, op. cit., p. 51-72.

66 Pour Entrammes, voir Gérard Guillier et al., « Des poteaux, des greniers et des graines. Une zone de stockage de masse à La Tène C2/D1a au ‘Clos des Primevères’ à Entrammes (Mayenne) », Revue archéologique de l’Ouest, 32, p. 177-260 ; on peut aussi imaginer que ces stocks aient été destinés à de grands « seigneurs » de la terre, pour payer des redevances, mais il s’agit là d’une pure hypothèse.

67 Alain Ferdière, « De nouvelles formes de stockage de céréales à l’époque romaine en Gaule. Quels changements, avec quel(s) moteur(s) ? », in S. Martin (dir.), Rural Granaries in Northern Gaul…, op. cit., p. 73-105.

68 De ce point de vue, on doit totalement rejeter la hauteur de 5 mètres retenue par Emanuele Papi et Francesco Martorella, « Il grano della Tingitana », in E. Papi (dir.), Supplying Rome and the Empire: The Proceedings of an International Seminar Held at Siena-Certosa di Pontignano on May 2-4, 2004, on Rome, the Provinces, Production and Distribution, Portsmouth, Journal of Roman Archaeology, 2007, p. 85-96.

69 Sur ces questions techniques, on peut consulter avec profit l’étude de Jean-Daniel Demarez et Blaise Othenin-Girard, Établissements ruraux de La Tène et de l’époque romaine à Alle et à Porrentruy (Jura, Suisse), Porrentruy, Société jurassienne d’émulation, 2010 ; le calcul des différents modes de stockage possibles (en tas, en bacs, en sacs) est présenté par Stéphane Martin, « Calculating the Storage Capacities of Granaries: A Tentative Model », in S. Martin (dir.), Rural Granaries in Northern Gaul…, op. cit., p. 33-47.

70 Lars Blöck, « Die Erweiterung der Getreidespeicherkapazitäten der Axialhofvilla Heitersheim in ihrer 4. Bauperiode – Binnenkolonisation oder Konzentrationsprozesse im ländlichen Raum im ausgehenden 2. Jahrhundert n. Chr. ? Ein Modell zur Berechnung von Getreideanbauflächen anhand der Speicherkapazität römischer Horrea », Alemannisches Jahrbuch, 59-60, 2011-2012, p. 81-111 ; l’auteur considère qu’il ne s’agit là que de l’un des deux horrea de la villa.

71 Sur la villa de Biberist, voir C. Schucany, Die römische Villa von Biberist-Spitalhof/SO [Grabungen 1982, 1983, 1986-1989], op. cit. ; dans ses calculs, L. Blöck, « Die Erweiterung der Getreidespeicherkapazitäten… », art. cit. a considérablement réduit l’estimation de la capacité théorique de cet horreum, telle qu’elle avait été proposée par C. Schucany.

72 Hans-Heinz Hartmann et Franz Josef Meyer, « Ein horreum in der Villa Rustica in Bad Rappenau-Babstadt, Kreis Heilbronn », Archäologische Ausgrabungen in Baden-Württemberg, [2001] 2002, p. 127-130 ; Johann-Christoph Wulfmeier et Hans H. Hartmann, « Reichlich Speicherplatz. Ein horreum von Bad Rappenau Kreis Heilbronn », in J. Biel, J. Heiligmann et D. Krausse (dir.), Landesarchäologie. Festschrift für Dieter Planck zum 65. Geburtstag, Stuttgart, K. Theiss, 2009, p. 341-378. On doit encore ajouter à cette liste le site de Walldorf en Baden-Württemberg qui a révélé plusieurs grands horrea dans l’enceinte de ce qui semble être une villa. Dans ce cas aussi, la capacité de stockage dépasse manifestement la production d’un seul domaine privé, si les bâtiments sont contemporains, mais l’absence de publication détaillée ne permet pas d’en juger. L’idée d’une propriété impériale, dans ce secteur qui en compte d’autres, n’est pas exclue (voir Britta Rabold, « Walldorf (HD). Römisches Landgut oder kaizerliche Domäne », in D. Planck [dir.], Die Römer in Baden-Württemberg. Römerstätten und Museen von Aalen bis Zwiefalten, Stuttgart, K. Theiss, 2005, p. 356-358). On laisse ici de côté le très grand bâtiment de Panossas, à l’est de Lyon (52 m x 18 m, soit 936 m2), qui semble public lui aussi. Voir Matthieu Poux et al., « Le granarium des ‘Buissières’ à Panossas. Contribution à l’étude des réseaux d’entrepôts de grande capacité dans les Gaules et les Germanies (ier-iiie s. p. C.) », in F. Trément et al. (dir.), « Produire, transformer et stocker dans les campagnes des Gaules romaines. Problèmes d’interprétation fonctionnelle et économique des bâtiments d’exploitation et des structures de production agro-pastorale. Actes du XIe colloque de l’association d’études du monde rural gallo-romain », Aquitania, supplément 38, 2017, p. 407-434.

73 A. Ferdière, « De nouvelles formes de stockage de céréales à l’époque romaine en Gaule », art. cit., p. 104.

74 L. Lodwick, « Arable Farming, Plant Foods and Resources », art. cit., p. 59-61, en particulier p. 59, fig. 2.46. L’enquête n’a pas été menée dans le projet Rurland, faute de données déjà synthétisées.

75 S. Lepetz et V. Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », art. cit., p. 360, fig. 28.

76 Ibid., p. 363, fig. 31. Sur l’évolution du cheptel dans la Bretagne romaine, voir M. Allen, « Pastoral Farming », art. cit. ; l’auteur souligne lui aussi la variété des situations locales (p. 89, fig. 3.5 et p. 91, fig. 3.10), la diversité de la taille des bœufs (p. 104) par exemple.

77 S. Lepetz et V. Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », art. cit., p. 369-384.

78 Henri W. Pleket, « Wirtschaft », in F. Vittinghoff (dir.), Europäische Wirtschafts- und Sozialgeschichte in der römischen Kaiserzeit, Stuttgart, Klett-Cotta, 1990, p. 70-118 ; id., « Agriculture in the Roman Empire in Comparative Perspective », in H. Sancisi-Weerdenburg et al. (dir.), De agricultura. In memoriam Pieter Willem de Neeve (1945-1990), Amsterdam, J. C. Gieben, 1993, p. 317-342.

79 Les enjeux du débat ont bien été résumés par Walter Scheidel, « Roman Population Size: The Logic of the Debate », in L. de Ligt et S. J. Northwood (dir.), People, Land, and Politics: Demographic Development and the Transformation of Roman Italy 300 BC-AD 14, Leyde, Brill, 2008, p. 17-69. Les chiffres qui sont cités ici sont extraits de Bruce W. Frier, « Demography », in A. K. Bowman, P. Garnsey et D. Rathbone (dir.), The Cambridge Ancient History, vol. XI, The High Empire, A.D. 70-192, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, p. 787-816.

80 Karl Julius Beloch, Die Bevölkerung der griechisch-römischen Welt, Leipzig, Dunckler und Humblot, 1886 ; id., « Die Bevölkerung Galliens zur Zeit Caesars », Rheinisches Museum, 54, 1899, p. 414-445.

81 Walter Scheidel, « Demography », in W. Scheidel, I. Morris et R. P. Saller (dir.), The Cambridge Economic History of the Greco-Roman World, op. cit., p. 38-86.

82 B. W. Frier, « Demography », art. cit., p. 813 ; l’auteur retient volontairement un taux d’augmentation assez bas de 0,15 %, qui permet un doublement théorique de la population sur une période de 460 ans, hors épisodes exceptionnels. Rappelons à ce propos que la population de la France, vers 1600, ne dépassait probablement pas 20 000 000 d’habitants.

83 Le chiffre de Plutarque (César, XV, 3) est sans doute excessif, car il représenterait, s’il s’avérait exact, 15 à 16 % de la population totale de la Gaule, soit plus du double des pertes militaires françaises de la première guerre mondiale, sans compter les blessés et un million de prisonniers, au total près du tiers de la population ! Sur la paléodémographie de cette époque, on lira avec profit les observations d’Isabelle Séguy, « Current Trends in Roman Demography and Empirical Approaches to the Dynamics of the Limes Populations », in P. Verhagen, J. Joyce et M. R. Groenhuijzen (dir.), Finding the Limits of the Limes, op. cit., p. 23-41.

84 On doit noter que la population de la Bretagne romaine est généralement considérée comme faible. W. Scheidel l’évalue à 1,5/2 millions dans W. Scheidel, I. Morris et R. P. Saller (dir.), The Cambridge Economic History of the Greco-Roman World, op. cit., p. 38-86.

85 C’est ce que plaide Philip Verhagen pour la zone arrière du limes aux Pays-Bas (Philip Verhagen, « Modelling the Dynamics of Demography in the Dutch Roman Limes Zone: A Revised Model », in P. Verhagen, J. Joyce et M. R. Groenhuijzen (dir.), Finding the Limits of the Limes, op. cit., p. 43-59. Mais la démonstration paraît plus fondée sur un postulat théorique de croissance que sur des faits.

86 Karl P. Wendt et Andreas Zimmermann, « Bevölkerungsdichte und Landnutzung in den germanischen Provinzen des Römischen Reiches im 2. Jahrhundert n. Christus », Germania, 86-1, 2008, p. 191-226 ; Karl P. Wendt et al., « Landschaftsarchäologie III. Untersuchungen zur Bevölkerungsdichte der vorrömischen Eisenzeit, der Merowingerzeit und der späten vorindustriellen Neuzeit an Mittel- und Niederrhein », Bericht der Römisch-Germanischen Kommission, 91, 2010, p. 217-338. Les chiffres sont arrondis.

87 Pierre Ouzoulias, « Nos natura non sustinet. À propos de l’intensification agricole dans quatre terroirs du nord des Gaules », Gallia, 71-2, 2014, p. 307-328.

88 Ces différents cas d’études ont été respectivement repris dans GR1, p. 426-442, 584-589, 606-612 et 757-815 (passim), avec la bibliographie afférente. Sur le secteur du Châtillonnais, on ajoutera désormais Dominique Goguey et Jacky Bénard (dir.), Structures en pierre du plateau du Châtillonnais (Côte-d’Or), du Hallstatt à l’Antiquité tardive. L’apport de l’archéologie forestière, Drémil-Lafage, Mergoil, 2018. On pourrait ajouter à cette liste le plateau de Sénart, au sud de Paris (GR1, p. 442-456).

89 On renonce à citer ici la très importante bibliographie consacrée à cette zone dont on trouvera une bonne synthèse dans M. Brüggler et al., « The Roman Rhineland », art. cit., p. 19-95.

90 Il est sans doute possible de parler, pour ces secteurs, d’intensification agricole sous l’Empire, au sens où l’entend P. Ouzoulias, « Nos natura non sustinet », art. cit. M. Brüggler et al., « The Roman Rhineland », art. cit., p. 65-70 a ainsi développé l’idée que la plaine du Rhin inférieur avait pu constituer une zone de développement agricole apte à nourrir cette partie du limes, rejoignant ainsi la position de P. Verhagen, J. Joyce et M. R. Groenhuijzen (dir.), Finding the Limits of the Limes, op. cit. La place manque ici pour discuter en détail de ces différents modèles.

91 Michel Reddé, « De La Tène finale à l’Empire. La dynamique d’occupation des sols », in GR2, p. 485-500, ici p. 495-498. Est-ce à cet épisode que fait allusion Tacite dans un passage très controversé (Germania 29) ? L’historien indique, en termes méprisants, que ces régions ont été « occupées » par des Gaulois poussés par la pauvreté (Levissimus quisque Gallorum et inopia audax dubiae possessionis solum occupavere).

92 CIL XIII, 6385.

93 Voir Michel Reddé et Allard Mees, « Hadrian’s Wall and Its Continental Hinterland », Britannia, à paraître en 2022. Jacqui Huntley, « ‘The World is a Bundle of Hay’: Investigating Land Management for Animal Fodder around Vindolanda, Based on Plant Remains », in R. Collins et M. Symonds (dir.), « Breaking Down Boundaries: Hadrian’s Wall in the 21st Century », Journal of Roman Archaeology, supplément 93,2013, p. 33-51 a néanmoins montré que la zone du mur pouvait nourrir son parc de chevaux et de mules.

94 La question n’est évidemment pas neuve. Sans remonter très loin dans le temps, on peut toujours relire avec profit l’ouvrage de Kevin Greene, The Archaeology of the Roman Economy, Londres, B. T. Batsford, 1986.

95 Dennis P. Kehoe, « The Early Roman Empire: Production », in W. Scheidel, I. Morris et R. P. Saller (dir.), The Cambridge Economic History of the Greco-Roman World, op. cit., p. 541-569.

96 J. Geoffrey Kron, « The Much Maligned Peasant: Comparative Perspectives on the Productivity of the Small Farmer in Classical Antiquity », in L. De Ligt et S. Northwood (dir.), People, Land, and Politics: Demographic Developments and the Transformation of Roman Italy, 300 BC-AD 14, op. cit., p. 71-119 ; id., « Food Production », in W. Scheidel (dir.), The Cambridge Companion to the Roman Economy, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 156-174.

97 Contribution de Tom Brindle dans L. Lodwick, « Arable Farming, Plant Foods and Resources », art. cit., p. 42.

98 André Marbach, Recherches sur les instruments aratoires et le travail du sol en Gaule Belgique, Oxford, Archaeopress, 2004 ; id., « Essai de classement typo-technologique des araires à partir des pièces métalliques découvertes en Gaule romaine en vue de leur reconstitution », Revue archéologique du Centre de la France, 45-46, 2006-2007, http://journals.openedition.org/racf/734.

99 Jean-Pierre Brun, « Les moulins hydrauliques dans l’Antiquité », in L. Jaccottey et G. Rollier (dir.), Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent des origines à l’époque médiévale et moderne en Europe et dans le monde méditerranéen. Actes du colloque international, Long-le-Saunier, du 2 au 5 novembre 2011, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2016, p. 21-50 ; Andrew Wilson, « Roman Water-Power: Chronological Trends and Geographical Spread », in P. Erdkamp, K. Verboven et A. Zuiderhoeek (dir.), Capital, Investment, and Innovation in the Roman World, Oxford, Oxford University Press, 2020, p. 147-194.

100 Luc Jaccottey et al., « Les moulins de type Pompei en France », in O. Buchsenschutz et al. (dir.), no spécial « Évolution typologique et technique des meules du Néolithique à l’an mille. IIIe Rencontres archéologiques de l’archéosite gaulois », Aquitania, 23, 2011, p. 95-107.

101 Contribution de Tom Brindle dans L. Lodwick, « Arable Farming, Plant Foods and Resources », art. cit., p. 72.

102 Histoire Naturelle, XVIII, 296. Le témoignage de Pline est corroboré par celui de Palladius (VII, 2) et par une série de représentations figurées provenant de grands mausolées découverts à Buzenol, Arlon, Reims, Trèves et Coblence, soit dans le sud-est de la Belgique antique.

103 Georges Raepsaet et Fabre Lambeau (dir.), La moissonneuse gallo-romaine, Bruxelles/Rochefort, Université libre de Bruxelles/Malagne, 2000 ; sur la reconstitution de l’archéoparc, voir Michel Reddé, « Grands domaines et petites exploitations rurales. Ce que nous apprennent les textes latins », in GR2, p 309-326, notamment p. 325 et Georges Raepsaet, La moissonneuse gallo-romaine au fil de l’histoire. Une icône, révélateur épistémologique au cœur de la technologie romaine, Bruxelles, CReA-Patrimoine, 2022.

104 Nous avons eu le privilège d’assister à une expérimentation de ce type le 11 septembre 2018. La pesée du grain, au terme d’une saison très sèche, sur un sol non fumé, avait montré un rendement de 8,5 q/ha, ce qui aujourd’hui nous paraît faible, mais correspond bien aux calculs que l’on peut faire et au rendement de 4 pour 1 décrit par Columelle (III, 3, 4). Voir à ce propos M. Reddé, « Grands domaines et petites exploitations rurales », art. cit., p. 319-321).

105 Les grains de froment tombent facilement d’eux-mêmes et ne peuvent être récoltés par une machine de type vallus, un érussoir pourvu de dents qui arrachent l’épi et donc égrènent les blés nus.

106 On lira la démonstration de détail, assez complexe, effectuée par Véronique Zech-Matterne dans S. Lepetz et V. Zech-Matterne, « Systèmes agro-pastoraux à l’âge du Fer et à la période romaine en Gaule du Nord », art. cit., p. 387-389.

107 Voir M. Reddé, « Grands domaines et petites exploitations rurales », art. cit., p. 316.

108 Columelle, II, 14.

109 Virgile, Géorgiques I, 71-76 ; Pline, Histoire Naturelle, XVIII, 186-187 ; 191.

110 Kenneth D. White, Roman Farming, Londres, Thames and Hudson, 1970.

111 J. Geoffrey Kron, « Roman Ley-Farming », Journal of Roman Archaeology, 13, 2000, p. 277-287.

112 Columelle, II, 18.

113 Voir notamment Véronique Zech-Matterne, Julian Wiethold et Bénédicte Pradat, « L’essor des blés nus en France septentrionale. Systèmes de culture et commerce céréalier autour de la conquête césarienne et dans les siècles qui suivent », in X. Deru et R. Gonzalez Villaescusa (dir.), no spécial « Consommer dans les campagnes de la Gaule romaine. Actes du Xe congrès de l’Association Ager », Revue du Nord, 21, 2014, p. 23-49, ici p. 37.

114 Stéphane Martin, Du statère au sesterce. Monnaie et romanisation dans la Gaule du Nord et de l’Est ( iiie s. a.C.- ier s. p.C.), Bordeaux, Ausonius, 2015.

115 Sur le développement urbain, voir Michel Reddé et William Van Andringa (dir.), « La naissance des capitales de cités en Gaule chevelue », Gallia, 72-1, 2015.

116 Fanette Laubenheimer et Élise Marlière, Échanges et vie économique dans le Nord-Ouest des Gaules (Nord/Pas-de-Calais, Picardie, Haute-Normandie). Le témoignage des amphores du iie s. av. J.-C. au vis. ap. J.-C., Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2 vol., 2010 ; ces cartes sont reproduites dans GR2, p. 524-525 et 539.

117 Voir notamment Richard Thomas, « Supply-Chain Networks and the Roman Invasion of Britain: A Case Study from Alchester, Oxfordshire », in S. Stallibrass et R. Thomas (dir.), Feeding the Roman Army: The Archaeology of Production and Supply in NW Europe, Oxbow/Oakville, Oxbow books/D. Brown, 2008, p. 31-51.

118 M. Reddé et A. Mees, « Hadrian’s Wall and Its Continental Hinterland », art. cit.

119 Voir Peter Temin, « A Market Economy in the Early Roman Empire », The Journal of Roman Studies, 91, 2001, p. 169-181 ; id., The Roman Market Economy, op. cit.

120 Lothar Wierschowski, Heer und Wirtschaft. Das römische Heer der Prinzipatszeit als Wirtschaftsfaktor, Bonn, R. Habelt, 1984.

121 José Remesal Rodríguez, La annona militaris y la exportación de aceite bético a Germania, Madrid, Universidad complutense, 1986 ; id., Heeresversorgung und die wirtschaftlichen Beziehungen zwischen der Baetica und Germanien, Stuttgart, K. Theiss, 1997.

122 Hector A. Orengo et Alexandra Livarda, « The Seeds of Commerce: A Network Analysis-Based Approach to the Romano-British Transport System », Journal of Archaeological Science, 66, 2016, p. 21-35, http://dx.doi.org/10.1016/j.jas.2015.12.003 ; Patrick Reinard et Christoph Schäfer, « Ex provincia Britannia. Untersuchungen zu negotiatores und Handelswegen in Atlantik- und Nordsee-Raum sowie im gallisch-germanischen Binnenraum während der römischen Kaiserzeit », in K. Ruffing et K. Droß-Krüpe (dir.), « Emas non quod opus est, sed quod necesse est. » Beiträge zur Wirtschafts-, Sozial-, Rezeptions- und Wissenschaftsgeschichte der Antike. Festschrift für Hans-Joachim Drexhage, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 2018, p. 45-83.

123 Mark Hassall, « Britain and the Rhine Provinces: Epigraphic Evidence for Roman Trade », in J. du Plat Taylor et H. Cleere (dir.), Roman Shipping and Trade: Britain and the Rhine Provinces, Londres, Council for British Archaeology, 1978, p. 41-48.

124 Tom Brindle, « Imported Pottery in the Romano-British Countryside: A Consideration of Samian and Amphorae », in M. Allen et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 2, op. cit., p. 272-290, notamment p. 290.

125 Michel Reddé, « Vt eo terrore commeatus Gallia adventantes interciperentur (Tacite, Hist. V, 23). La Gaule intérieure et le ravitaillement de l’armée du Rhin », Revue des études anciennes, 113-2, 2011, p. 489-509 ; id., « The Impact of the German Frontier on the Economic Development of the Countryside of Roman Gaul », Journal of Roman Archaeology, 31, 2018, p. 131-160.

126 C. Petit et al., « Conditions environnementales de l’exploitation des espaces ruraux en Gaule du Nord », art. cit., p. 76.

127 Michel Reddé, Gallia Comata. La Gaule du Nord, de l’indépendance à l’Empire romain, Rennes, PUR, 2022.

128 Voir, dans la conclusion de l’ouvrage, le développement de Alexander Smith et Michael G. Fulford, « Chronological Patterns », in A. Smith et al., New Visions of the Countryside of Roman Britain, vol. 1, op. cit., p. 404-416.

129 L’idée a été développée par Philippe Leveau, « Inégalités régionales et développement économique dans l’Occident romain (Gaule, Afrique et Hispanie) », in J.-P. Bost, J.-M. Roddaz et F. Tassaux (dir.), Itinéraire de Saintes à Dougga. Mélanges offerts à Louis Maurin, Bordeaux, Ausonius, 2003, p. 327-353 ; id., « The Western Provinces », in W. Scheidel, I. Morris et R. P. Saller (dir.), The Cambridge Economic History of the Greco-Roman World, op. cit., p. 651-670.

130 On notera toutefois l’acclimatation précoce de la vigne dans la vallée du Rhin ; il est évident que le marché militaire en a profité à terme : voir Michel Reddé et Patrick Biellmann, « De la vigne à Oedenburg ? », in M. Reddé (dir.), S. Martin et C. Schucany, Oedenburg. Fouilles françaises, allemandes et suisses à Biesheim et Kunheim, Haut-Rhin, France, vol. 3, L’agglomération civile (fouilles 2009-2012), Mayence, Verlag des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, 2018, p. 421-424.

131 F. Lerouxel et J. Zurbach (dir.), Le changement dans les économies antiques, op. cit.