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L'alun de Rome

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Jean Delumeau a rendu à l'histoire économique, et par delà à toute l'histoire et aux sciences de l'homme, un service qui compte. L'Alun de Rome est un modèle, un modèle à imiter, dans un avenir plus ou moins lointain, et à incorporer, dès maintenant à notre connaissance du monde moderne. Pour situer cet « indice d'activité », on cherche des exemples, et l'on pense, tout naturellement, aux importations d'or et d'argent d'Amérique calculées, on sait comment, voici trente ans déjà, par Earl J. Hamilton ! On n'a pas achevé encore d'en épuiser le contenu. L'Alun de Rome toutes choses étant égales, c'est, pour l'histoire économique, un événement, à bien peu de choses près, comparable aux trésors d'Hamilton. C'est dire assez qu'on n'en épuisera pas, d'un coup, le contenu.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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References

1. Delumeau, Jean, La vie économique de Rome dans la seconde moitié du XVIe siècle, B'bliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, Paris, Boccard, E. de, gr. in-8°, 2 vol., 1057-1959,1 038 p.Google Scholar (pagination continue), plus planches et graphiques hors texte.

2. Un modèle d'ordre et d'équilibre dans la construction. Trois parties. Première partie : « L'entrée en scène de l'alun romain » (pp. 11-54). Le premier chapitre précise les multiples usages de l'alun dans l'industrie ancienne — le « mordant » par excellence de l'industrie textile —, l'effondrement des sources d'approvisionnement du bassin oriental de la Méditerranée, conséquence des progrès des Tuics, et la découverte, dans cette situation tendue, des énormes gisements de l'Etrurie romaine ; enfin la tentative pontificale (ch. n pp. 23-51) pour donner à Tolfa le monopole de l'approvisionnement de la Chrétienté et assurer par un biais le financement de la Croisade. Soit une technique très moderne au service d'une très vieille cause. La deuxième partie (pp. 55-177) est consacrée au fonctionnement de l'entreprise. Les techniques de l'exploitation du minerai (pp. 57-77). L'association au départ du capital des Médicis dans les dernières années du XVe siècle (pp. 79-95). L'alternance à la tête de l'exploitation de la Régie de la Chambre apostolique et des firmes successives de 1501 à 179C. Le chapitre iv, le plus important (pp. 123-145) traite de la production et des masses disponibles pour l'exportation. Le chapitre v (pp. 147-177) analyse le bilan de l'exploitation financière de la mine, la plus importante de l'Europe. La troisième partie (pp. 179-315), « Le commerce de l'Alun », traite de la commercialisation du produit. L'exportation se fait par mer, par Cività-Vecchia (ch. i, pp. 181-205). Le chapitre n (pp. 207-217) traite de la domination de l'alun romain au xvie siècle sur presque toute la Chrétienté. Le chapitre n i (pp. 219-241) suit sa fortune dans le Nord, aux Pays-Bas et en Angleterre, le premier territoire qui échappe à l'alun romain, grâce aux dépôts du Yorkshire). Le chapitre iv (pp. 243-277) étudie le marché français, le plus solide jusqu'au bout. Le chapitre v (pp. 279-315), le fidèle marché italien et le marché espagnol non négligeable malgré Mazarrôn. Une conclusion. Les sources. Les index. 13 planches, 3 cartes, 8 graphiques.

3. Parce qu'à côté des techniques qui emploient l'amalgame, ont subsisté, longtemps, les techniques moins efficaces de la réduction et le simple orpaillage du métal natif (cf. Séville et VAtlantique (1504-1650)tome VIII et appendice du tome VIII, 2, 2 bis).

4. Heers, Jacques, Gênes au XVe siècle. Activité économique et problèmes sociaux, Paris, S.E.V.P.E.N., E.P.H.E.H., VIe Section, Affaires et gens d'affaires, n” 24, 1961, gr. in-8°, 741 p.Google Scholar écrit p. 396 « Ainsi les Génois contrôlent toutes les alunières de l'Orient ou du moins toutes celles qui semblent exploitées à l'époque. Car si les mines de Turquie connaissent alors un grand développement, celles de Syrie ou d'Egypte qui donnaient pourtant des produits d'excellente qualité, paraissent alors plus ou moins abandonné s ». Jacques Heers après Mme L. Heers, évalue la seule production des mines de Phocée à 800 tonnes par an.

1. Jean Delumeau, Alunp. 318.

2. Ibid.p. 72

3. Ibid.p. 71.

4. Ibid.p. 123.

5. H. et P. Chaunu, Séville et VAtlantique (1504-1650) partie. Partie statistique.

6. Énormes dans l'ordre des grandeurs des xvie , XVII” et x v m e siècle, dérisoires dans l'ordre des dimensions économiques du xxe siècle. Énormes pour l'industrie, médiocres pour le commerce. La totalité des bénéfices, s'ils avaient été cumulés sur 60 ans, de l'entreprise au xvie siècle au moment de sa plus grande prospérité, donne un ordre de grandeur comparable, d'après les calculs de .Jean Delumeau, à la capitalisai ion initiale des 6 300 000 florins de la compagnie hollandaise des Tndes orientales, en 1602 (Ibid.p. 318). La plus grande entreprise minière de l'Europe reste loin derrière les grandes entreprises du commerce colonial. Tolfa confirme à sa manière, ce que nous savons. C'est le grand commerce, non l'industrie ancienne qui est la base de la capitalisation qui a donné le branle à la révolution industrielle.

1. Jean Delumeau, Alunp. 19 : «Cette liquidation générale des intérêts génois en Orient eut donc pour conséquence la raréfaction brutale de l'alun et une montée sans précédent des cours à partir de 1453 (de l'ordre de 400 à 500% en quinze ans). En 1462, Pie I I estimait à plus de 300 000 ducats d'or (1 015 kg 800 d'or fin) les sommes versées annuellement aux Turcs par les nations chrétiennes pour leurs achats d'alun. Il devenait donc urgent de remettre en activité les mines d'Occident et d'en trouver de nouvelles ».

2. Febvke, Lucien, « Un abus et son climat social. L'excommunication pour dettes en Franche-Comté », dans Au Coeur religieux du XVIe siècle, Paris, S.E.V.P.E.N., 1957, pp. 225250 Google Scholar, d'après articles de la R. H.t. CIII et CIV, et Notes et Documents sur la Réformeet l'Inquisition en Franche-Comté extraits des Archives du Parlement de DôleParis, H. Champion, in-8°, 1912, 336 p.

3. Jean Demumeau, AlunTableau 86, p. 124.

4. Ibid.tableau III, p. 134

1. Pierre Chaunu, «Le renversement de la tendance majeure des prix et des activités aux VIIe siècle. Problèmes de fait et de méthode », Studi in onore di Amintore FanfaniMilan, 1962, tome IV, pp. 221-255.

2. Cf. à ce propos, l'intéressant article de Romano, Ruggiero, « Tra xvi°, XVII0 seculo, una crisi economica : 1619-1622 », Rivista Storica Italiana, XXIV, t. III, 1962, pp. 480531 Google Scholar.

3. Particulièrement sensible sur l'Atlantique espagnol et hispano-américain. Nous renvoyons à nos calculs dans Séville et l'Atlantique('1504-1650,).

4. L'alun de Liège entre en scène au cours de la seconde moitié du xvie siècle, parvenu à un rang international après 1621 (d'après Jean Delumeau, Alunp. 43) ; renforcement de la production bohémienne après 1559, qui assure les besoins locaux (ibid.p. 44). Alun de Yorkshire, surtout, qui, depuis le règne de Jacques I e r (1603- 1625) ne cesse de croître, indifférent aux malédictions pontificales (ibid.p. 47).

1. Cf. R. Romano, article cité.

2. J. Dei.Umkau, Alunp. 126. S. Ibid..p. 182, Le pourcentage des exportations par terre oscillant entre 0,19% (1590-1002) et 2,78% (1531-1541).

3. Le reste se fait par mer, donc par Cività-Vecchia.

4. F. Huaudei,, La Méditerranée et le Monde méditerranéen à Vépoque de Philippe 11 p. 479 S(jet p. 494 sq.

5. J. Dei.I Mkau, AlunTableau XVIII, p. 216.

6. Ibid.tableau XVII, p. 214.

1. A Cadix surtout, dès 1712-1713. ARCH. NAT., AE B t 219 et Bx 220 et sq.

2. J. Delumeau, Alun.Tableau XXVIII p. 268.

3. Faut-il rappeler l'excellent travail dirigé par Jran Delumeau sur l'activité du port de Saint-Malo et qui a donné lieu à une publication de qualité : Le muuvement du Port de Saint-Malo à la fin du XVIIe siècle ( 1681-1700).Bilan statistique réalisé par une équipe de chercheurs sous la direction de Jean Delumeau, Institut de Recherches historiques, économiques et sociales de la Faculté des Lettres et sciences humaines de l'Université de Rennes, Rennes, édition multigraphiée, V1II-140 p., et deux articles : Jean Delumeau, « Le commerce malouin à la fin du xvne siècle », Annales de BretagneLXVI, n° 3, juillet-septembre 1959 ; « Méthode mécanographique et trafic maritime. Les terre-neuviens malouins à la fin du xvn” siècle », Annales E.S.C.1901 n° 4, p. 665-685. Mille preuves de cette fortune malouine. On pourrait invoquer encore, les correspondances consulaires. Sans parler du rôle énorme des Malouins au début du XVIIIe siècle, dans l'ouverture du trafic de la Mer du Sud déjà bien vu par E. W. DAni.cren dans sa classique étude : La France et les côtes de l'Océan PacifiqueParis, H. Champion, 1909, gr. in-8°, XVI, 740 p.

1. L'Origine de l'Homme ; l'Homme et son Passé1962.

1. Le Règne des Idoles1961.