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La fortune paysanne dans le Vaucluse (1900–1938)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Claude Mesliand*
Affiliation:
Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence

Extract

La richesse acquise peut être un instrument d'analyse d'un groupe social déterminé : elle propose en premier lieu un critère à la fois précis et solide de hiérarchie sociale, elle permet aussi, si on peut la décomposer en ses différents éléments constitutifs et la suivre dans le temps, d'approcher les mécanismes de formation et d'accumulation du capital, confrontés naturellement dans leur jeu aux niveaux de fortune préalablement définis à l'intérieur du secteur social considéré.

Le premier problème est de trouver des documents qui se prêtent à une telle étude. Ils existent sous la forme des déclarations de successions qui sont consignées par l'administration de l'Enregistrement sur ses Registres des « Déclarations de Mutations par décès ». Ces déclarations comportent une description des différents biens possédés par le décédé, et surtout leur évaluation, pour permettre d'établir le montant des droits à acquitter par les héritiers de la succession. Ce sont ces documents que nous avons utilisés pour étudier la fortune paysanne dans le Vaucluse de 1900 à 1938.

Type
Travaux en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1967 

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References

1. Il est aisé de dissocier de la masse des successions celles qui concernent le monde paysan. Très souvent les déclarations mentionnent la profession du décédé ou de son conjoint s'il s'agit d'une femme. Si cette précision fait défaut, l'analyse des biens déclarés permet de retrouver sans grand risque d'erreur la profession d'agriculteur. Une incertitude, cependant, au sujet des ouvriers agricoles ou des paysans dont les biens déclarés sont très faibles et limités à une masure, un mobilier misérable. Ceux-là, pour lesquels la profession n'est généralement pas indiquée, ne peuvent pas être comptés. Mais il ne semble pas qu'ils soient nombreux et que leur absence introduise une déviation importante dans l'étude.

page 90 note 1. L'absence quasi-totale de dettes dans les déclarations de successions pose un problème, car l'endettement paysan est une réalité qu'attestent les sondages effectués dans les archives notariales pour cette période aussi bien que les créances qui figurent dans les déclarations de successions. Mais l'endettement en milieu rural est le fait d'hommes actifs, jeunes, et il est normal qu'il ne se retrouve qu'exceptionnellement dans les déclarations de successions, qui proposent un bilan de la richesse acquise au terme de la vie, le plus souvent à un âge avancé.

page 93 note 1. Cornut, Paul : Répartition de la fortune privée en France par département et nature des biens au cours de la première moitié du XXe siècle. Paris, 1963.Google Scholar

page 94 note 1. Voir Sédillot, R. : Du franc Bonaparte au franc de Gaulle. Paris, 1959 Google Scholar.

page 106 note 1. Voir supra.

page 107 note 1. Dans son ouvrage Niveau de Vie et Progrès technique en France depuis 1800, P. Combe donne pour la France entière, des chiffres qui, pour les terres et les vignes, font apparaître sur les valeurs nominales un coefficient d'accroissement de 3, de 1914 à 1939. Pour respecter l'affaiblissement du pouvoir d'achat du franc dans la même période, le coefficient d'accroissement devrait être proche de 7.

page 113 note 1. Il est évident que d'autres études, de démographie, des systèmes de culture, du revenu agricole, sont nécessaires pour fixer avec plus de précision et situer dans toute son importance cette mutation fondamentale.

page 122 note 1. Les mouvements de fonds de la Caisse d'Épargne d'Avignon, qui rayonne sur tout le département, font apparaître des remboursements supérieurs aux versements pour les années 1934, 1936 et 1938, et des versements très légèrement supérieurs aux remboursements pour 1935 et 1937. La situation, par contre, avait été très favorable tout au long des années 1920. (Arch. Départ. 8X 2.)

page 123 note 1. Des recherches entreprises dans des archives bancaires indiquent pour les années 1930 de très nombreuses souscriptions aux émissions du Trésor, et les déclarations de successions pour 1930 et 1938 n'en mentionnent que rarement. C'est seulement en 1920 que l'on trouve de nombreux bons de la Défense Nationale dans les successions, correspondant sans doute à l'élan de patriotisme de la guerre.