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Irrigation et société en Asie centrale des origines à l’époque achéménide

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Henri-Paul Francfort
Affiliation:
CNRS-ArScAn
Olivier Lecomte
Affiliation:
CNRS-ArScAn

Résumé

L’article fait le point sur la question de l’origine de l’agriculture irriguée en Asie centrale au début du IIIe millénaire et de son développement jusqu’à l’époque achéménide d’après une documentation principalement archéologique, car les sources textuelles sont rares. Les informations tirées des fouilles et des prospections (vestiges de canaux anciens, sites d’habitat, artefacts) sont confrontées aux données paléo-environnementales pour évaluer l’importance des paramètres naturels et celle des facteurs économiques et sociaux dans l’émergence, à haute époque, de cultures archéologiques homogènes sur de vastes territoires. Ces cultures sont souvent prises comme des expressions matérielles de formations socio-politiques appelées «proto-étatiques». Cette notion de proto-État, ses implications socio-économiques, ainsi que la conception de l’Asie centrale comme périphérie d’empires moyen-orientaux font l’objet d’une discussion critique.

Summary

Summary

The present paper deals with the problem of the origin of artificial irrigation in Central Asia, from the beginnings in the early 3rd millennium B.C. to the Achaemenid period. It is based mainly on archaeological evidence since textual sources are scarce. Information brought by archaeological excavations and surveys (ancient canal remains, sites and artefacts) is put together with palaeo-environmental data in order to estimate the weight of environmental vs socio-economical parameters in the process of formation of early archaeological cultures in Central Asia. These cultures are spread over enormous territories and they are possibly reflecting socio-political formations of “Proto-State” type. The concept of Proto-State, its socio-economical correlates as well as the theory arguing that Central Asia is no more than the periphery of Near Eastern Early States are discussed.

Type
Politique et contrôle de l’eau dans le Moyen-Orient ancien
Copyright
Copyright © Les Áditions de l’EHESS 2002 

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References

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2 - Khorezm est parfois remplacé dans la littérature par son équivalent antique francisé: Chorasmie ou Choresmie.

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5 - Tumuli funéraires des nomades anciens.

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7 - ID., Ibid., p. 101, n. 2.

8 - Le site n’est pratiquement pas construit, mais un monument palatial y a donné un fragment de moule en forme de griffon de type persépolitain.

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13 - Même si B. V. Andrianov base son canal archaïque sur lui (Drevnie orositel’nye sis-temy..., op. cit., p. 31, n. 26-27), l’Akchadar’ja est asséché au milieu du Ier millénaire.

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16 - Pour une vue d’ensemble, voir Koshelenko, Gennadii A. (dir.), Drevnejshie gosudarstva Kavkaza i Srednej Azii, in Rybakov, B. A. (dir.), Arkheologija SSSR, Moscou, Nauka, 1985 Google Scholar.

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21 - Le chalcolithique est également parfois nommé énéolithique, désignation pratiquement tombée en désuétude chez nous mais qui reste pertinente et commode.

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23 - G. N. Lisicyna, Oroshaemoe zemledelie epokhi..., op. cit.

24 - Comparer ces 2 500 journées de travail aux 500 000 calculées par S. P. Tolstov (« Raboty... », art. cit., p. 115) pour 25 km du principal des canaux archaïques sur la base d’une « norme moyenne du travail des agriculteurs-irrigateurs de la fin du XIXe siècle ». Il obtient un chiffre de 25 000 hommes pendant 20 jours, soit 15 à 25 fois la population, estimée à 4 000-5 000 habitants dont 1 000 à 1 500 travailleurs. Il en déduit une « énorme masse d’esclaves ». Ces chiffres sont fantaisistes car la « norme » proposée peut varier énormément, et, surtout, ce calcul ignore le temps, comme si un canal antique était conçu et réalisé en une seule fois dans toute son ampleur, alors que tout montre à l’inverse des tentatives, modifications, perfectionnements, abandons partiels ou temporaires et longs usages, curages et déblais, qui finissent par laisser des accumulations de vestiges. S. P. Tolstov a effectué son calcul d’après l’état final antique des vestiges, qui cumule près de cinq siècles d’exploitation, curages, etc. Le canal d’origine pouvait être très petit. Pour une vision diachronique des états successifs du fonctionnement d’un canal, des débits et superficies irrigables, voir Gentelle, Pierre, Étude géographique de la plaine d’Aï Khanoum et de son irrigation depuis les temps antiques, vol. 2, Paris, Éditions du CNRS Google Scholar, «Mémoires de l’URA-10», 1978, où le canal n° 6 est détaillé p. 101; ID., Prospections archéologiques en Bactriane orientale..., op. cit., p. 126, fig. 14.I.

25 - Les témoignages de l’utilisation de l’araire en Asie centrale au IIIe millénaire ont été apportés par les fouilles de Shortughaï et par une représentation figurée sur un vase d’argent de la civilisation de l’Oxus actuellement conservé au Musée Miho (Japon).

26 - Andrianov, Boris V. et Mukhamedzhanov, Abdullakhad R., « Rol’ irrigacii v social’noj istorii drevnej srednej Azii», in Leus, L. A. (dir.), Drevnie civilizacii Vostoka, Tachkent, FAN, 1986, pp. 3444 Google Scholar (publié à la suite d’une table ronde soviéto-américaine, tenue à Samarcande en 1984 en présence de Robert McC. Adams, chercheur à l’Oriental Institute de Chicago).

27 - On trouvera un résumé du point de vue traditionnel soviétique dans A. A. Askarov, « The Beginning... », art. cit., pp. 454-457.

28 - Karez est le terme centrasiatique; en Iran, on parle de qanat.

29 - Les maisons des hameaux de Tazabagjab par exemple sont des huttes à habitat collectif qui reproduisent le modèle des sites agro-pastoraux de la steppe du Kazakhstan au IIe millénaire comme Sintashta, Arkaim, Kent, Atasu, Myrzhyk, etc.

30 - Appelée aussi parfois culture de Namazga ou BMAC (Bactro-Margian Archaeological Complex).

31 - Mariana A. Itina, Istorija Stepnikh Plemen Juzhnogo Priaral’ja (II-nachalo I tysjacheletija do n.e.), pp. 28-35, critique Shnitnikov et ses cycles climatiques.

32 - C’est surtout comme cause de migrations supposées de populations vers le sud, restituées à partir des vestiges de la culture d’Andronovo identifiée aux Indo-Aryens, que le dessèchement des steppes est invoqué.

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40 - H.-P. Francfort, M.-S. Lagrange et M. Renaud, Palamède..., op. cit., pp. 50-87.

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44 - Pour la fouille du canal de l’âge du Bronze du site de Shortughaï, voir H.-P. Francfort et alii, Fouilles de Shortughaï..., op. cit., pp. 57-58 et pl. 31, p. 93; sur les irrigations (Ibid., pp. 277 sq., 428, 435, 440 et 450); pour l’étude archéo-botanique et sur les indicateurs botaniques éventuels d’irrigation, plus rares dans les périodes récentes du site, voir George Willcox (Ibid., pp. 175-185); sur les sillons laissés par un labour à l’araire sur un sol archéologique et scellés ensuite par la construction d’un habitat (Ibid., pp. 54-55, pl. 23, pl. XIII, 1); carte de l’économie végétale potentielle de la plaine de Dasht-i Qala au Bronze (Ibid., pl. 105).

45 - Voir P. Gentelle, Étude géographique..., op. cit.; ID., Prospections archéologiques en Bactriane..., op. cit., p. 91 sq.

46 - P. Gentelle, Prospections archéologiques en Bactriane orientale..., 1, op. cit., p. 101, fig. 25, p.137.

47 - Ibid., pp. 96-98.

48 - J.-C. Gardin, Prospections archéologiques en Bactriane orientale..., 3, op. cit., pp. 106-112.

49 - Ibid., pp. 129-131.

50 - Ibid., p. 132 et n. 8.

51 - Ibid., p. 156.

52 - Ibid., pp. 160-162; voir aussi Gardin, Jean-Claude, « A propos de l’”entité politique bactrienne”», Topoi, Supplément 1, 1997, pp. 263277 Google Scholar.

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55 - B. Lyonnet, Prospections archéologiques en Bactriane orientale..., 2, op. cit., p. 55, n. 43 et p. 71, n. 48.

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63 - Critique du modèle qui attribue l’origine du peuplement de la Bactriane et de la Margiane à une crise de l’urbanisation des villes du piémont et du modèle environnementaliste de rétraction du delta et du transfert de la population en amont, dans Henripaul Francfort, « Commentaires», in P. L. Kohl (dir.), Central Asia..., op. cit., pp. 249-265; ID., « The Early Periods of Shortughaï (Harappan) and the Western Bactrian Culture of Dashly», in B. Allchin (dir.), South Asian Archaeology 1981, Cambridge, Cambridge University Press, 1984, pp. 170-175; H.-P. Francfort et alii, Fouilles de Shortughaï..., op. cit.; Sandro Salvatori, « Protohistoric Margiana: On a Recent Contribution. (Review of: “IASCCA (International Association for the Study of the Cultures of Central Asia) Information Bulletin” 19, Moscou, 1993)», Rivista di Archeologia, XIX, 1995, pp. 38-55. ID., «The Bronze Age in Margiana», in A. Gubaev, G. Koshelenko et M. Tosi (dir.), The Archaeological Map..., op. cit., pp. 47-55; ID., « Margiana Archaeological Map: The Bronze age Settlement Pattern», in A. Gubaev, G. Koshelenko et M. Tosi (dir.), The Archaeological Map..., op. cit., pp. 57-66. Sommairement, l’un des arguments est chronologique: de meilleures datations ont montré que le peuplement de la Bactriane et de la Margiane est contemporain du fonctionnement des grands sites proto-urbains du piémont du Kopet-Dagh (Namazga-Depe, Altyn-Depe, Ulug-Depe, etc.) et non postérieur.

64 - A. Gubaev, G. A. Koshelenko et M. Tosi (dir.), The Archaeological Map..., op. cit.

65 - Ibid., détails, fig. 1, 3, 4, pp. 59-61.

66 - Ibid., p. 17.

67 - Ibid., p. 7.

68 - Ce peuplement interstitiel pose un problème non résolu: quelle est la part des campements « nomades », mais aussi des villages, hameaux ou fermes sur les terroirs irrigués, bref de l’habitat rural? Au Khorezm, où les recherches sont plus avancées, on a repéré des populations sédentaires pastorales pour la première moitié du Ier millénaire, n’irriguant pas, mais possédant néanmoins des forteresses refuges ( Vajnberg, B. I., « Skotovodcheskie plemena v drevnem Khorezme», in Itina, M. A. (dir.), Kul’tura i iskusstvo drevnego Khorezma, Moscou, Nauka, 1981, pp. 121125 Google Scholar). Cela prouve une fois de plus que nomadisme, pastoralisme et culture steppique ne sont pas des termes interchangeables.

69 - La tradition appelée ici Djeitun, et par nous Oxus ou Namazga, est bien la même; issue en effet du Proche-Orient, elle est fortement pastorale également. De l’autre côté, la culture de Kel’teminar possède une forte composante de chasse et de pêche, avec des sites stables comme le montrent les fouilles récentes ouzbéko-polonaises d’Ajakagitma.

70 - La question des rapports entre la tradition de l’Oxus et la tradition steppique andronovienne à l’âge du Bronze, vaste et complexe, concerne toute l’Asie centrale, des oasis du Turkménistan au Xinjiang. Il ne peut être question de l’aborder ici.

71 - De toutes les oasis d’Asie centrale, le Dehistan est la mieux exploitable par l’archéologie car seuls quelques villages y ont été installés après sa destruction par les Mongols. L’ensemble des occupations qui s’y sont succédé – tant les sites, que les canaux et champs associés – de l’âge du Fer au XIIIe siècle après J.-C. se laissent en effet clairement distinguer.

72 - Lecomte, Olivier, «Vehrkânâ and Dehistan: Late Farming Communities of SouthWest Turkmenistan from the Iron Age to the Islamic Period», Parthica 1, 1999, pp. 137169 Google Scholar; ID., « Activités archéologiques françaises au Turkménistan», Cahiers d’Asie centrale, 9, 2001, pp. 289-302.

73 - Au XIIIe siècle de notre ère, dans son état final, qui résulte de son accroissement progressif vers le nord-ouest, le canal principal est long de près de 130 km et correspond à l’occupation la plus dense et la plus étendue de la plaine. Voir Kes, A. S., Kostju-Chenko, V. P. et Lisicyna, G. N., Istorija zaselenija i drevnei oroshenie Jugo-Zapadnoj Turkmenii, Moscou, Nauka, 1980 Google Scholar; G. N. Lisicyna, Stanovlene i razvitie..., op. cit.

74 - Il s’agit de Madau-Depe, Izat Kuli Tangsikyldzha et Tchighlyk-Depe.

75 - C’est le cas à Madau-Depe, où elle est de plan polygonal.

76 - Briant, Pierre, Histoire de l’empire perse de Cyrus à Alexandre, Paris, Fayard, 1996, pp. 427428 Google Scholar.

77 - Hérodote, Histoires, III, 117.

78 - P. Briant, Histoire de l’empire perse..., op. cit., p. 428 (souligné par nous).

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80 - Annette Cattenat et Jean-Claude Gardin, «Diffusion comparée de quelques genres de poterie... », art. cit., relèvent de la céramique de type iranien et quelques formes centrasiatiques.

81 - Mariani, Luca, «Conservation Work on Building 3 at Dahan-e Ghulaman, Sistan», in Taddei, M. (dir.), South Asian Archaeology 1977, Naples, Istituto Universitario Orientale, 1979, t. 2, pp. 737754 Google Scholar; Scerrato, Umberto, « L’edificio sacro di Dahan-i Ghula-man (Sistan)», in Monteverdi, A. (dir.), La Persia e il mondo Greco-Romano, Rome, Accademia Nazionale dei Lincei, 1966, 76, pp. 457470 Google Scholar (plan I qui montre le rapport des bâtiments 21, 22 et 23 avec le canal); ID., « Evidence of Religious Life at Dahan-e Ghulaman, Sistan», in M. Taddei (dir.), South Asian Archaeology..., op. cit., pp. 709-735 (au bord du Sana Rud, bras de l’ancien Hilmand, bâtiments construits a novo et abandonnés après peu de temps suite à un changement hydrographique).

82 - Debaine-Francfort, Corinne (dir.), Keriya, mémoires d’un fleuve. Archéologie et civilisation des oasis du Taklamakan, Paris, Éditions Findakly, 2001, p. 57 Google Scholar, fig. 4; Debaine-Francfort, Corinne et Francfort, Henri-Paul, «Oasis irriguée et art bouddhique ancien à Karadong: premiers résultats de l’expédition franco-chinoise de la Keriya (Xinjiang, République populaire de Chine)», CRAI, 1993, pp. 929949 CrossRefGoogle Scholar; Debaine-Francfort, Corinne, Idriss, Abdurasul et Wang, Binghua, « Agriculture irriguée et art bouddhique ancien au cœur du Taklamakan (Karadong, Xinjiang, IIe-IVe siècles)», Arts asiatiques, XLIX, 1994, pp. 3452 CrossRefGoogle Scholar.

83 - C. Debaine-Francfort (dir.), Keriya, mémoires d’un fleuve..., op. cit., pp. 127-129, fig. 9; Abdurasul Idriss et Henri-Paul Francfort, « A la recherche d’une Keriya fantôme», in C. Debaine-Francfort (dir.), Keriya, mémoires d’un fleuve..., op. cit., pp. 25-33.

84 - C. Debaine-Francfort (dir.), Keriya, mémoires d’un fleuve..., op. cit., fig. 3, p. 26 et fig. 16, p. 32.

85 - H.-P. Francfort et alii, Fouilles de Shortughaï..., op. cit.

86 - Debaine, Françoise et Francfort, Henri-Paul, « Réseau d’irrigation et cultures protohistoriques en Asie», Bulletin de la Société préhistorique française, 10-12, 1989, pp. 409411 CrossRefGoogle Scholar; Francfort, Henri-Paul, «Le développement protohistorique du Bassin de la Ghaggar (Nord-Ouest de l’Inde)», in Gardin, J.-C. (dir.), L’Asie centrale et ses rapports avec les civilisations orientales des origines à l’âge du Fer, Paris, Diffusion De Boccard, 1988, t. I, pp. 109117 Google Scholar; ID., « The Indo-French Archaeological Project in Haryana and Rajasthan», in K. Frifelt et P. Sorensen (dir.), South Asian Archaeology 1985, Londres, Curzon Press, 1989, pp. 260-264; ID., « Prospection géo-archéologique en Haryana (N.-O. de l’Inde) 1983-1988 – Esquisse d’un bilan», in J.-L.|Fiches et S. Van Der Leeuw (dir.), Archéologie et espaces, Juan-les-Pins, APDCA, 1990, pp. 347-361; ID. (dir.) Prospections archéologiques au Nord-Ouest de l’Inde. Rapport préliminaire 1983-1984, Paris, ERC, 1985.

87 - Françoise Debaine, Paléoenvironnements et occupation humaine ancienne. L’apport des images satellitaires à l’étude géographique des confins indo-pakistanais, thèse de doctorat de géographie, Université de Paris I, 1993.

88 - Par proto-État, nous entendons ici une entité culturelle et vraisemblablement politique qui offre certains des critères d’identification de l’État comme par exemple la centralisation du pouvoir, l’extension territoriale, les grandes concentrations de population ou l’écriture, et donc l’administration correspondante; voir Maurizio Tosi, « The Archaeological Evidence for Protostate Structures in Eastern Iran and Central Asia at the End of the 3rd Millenium B.C. », qui a tenté d’appliquer à l’Asie centrale la liste des critères de reconnaissance de G. Childe. « Early » ou « Archaic State » sont des expressions équivalentes également recevables (voir infra n. 97).

89 - Masson, Vadim M., «Problema drevnego goroda i arkheologicheskie pamjatniki severnoj Baktrii », in ID. (dir.), Drevnjaja Baktrija. Predvaritel’nye soobshchenija ob arkheologicheskikh rabotakh na juge Uzbekistana, Léningrad, Nauka, 1974, pp. 313 Google Scholar.

90 - Francfort, Henri-Paul, «The Cultures with Painted Ceramics of South Central Asia and their Relations with the Northeastern Steppe Zone (Late 2nd-Early 1st Millenium BC)», in Eichmann, R. et Parzinger, H. (dir.), Migration undKulturtransfer. Der Wandel vorder- und zentralasiatischer Kulturen im Umbruch vom 2. zum 1. vorchristlichen Jahrtausend. Akten des Internationalen Kolloquiums Berlin, 23. bis 26. November 1999, 6, Bonn, Dr. Rudolf Habelt, 2001, pp. 221235 Google Scholar.

91 - Masson, Vadim M., et Sarianidi, Viktor I., «Central Asia. Turkmenia before the Achaemenids», in Daniel, G. (dir.), Ancient Peoples and Places, Londres, Thames and Hudson, 1972, pp. 161163 Google Scholar.

92 - En fait, à cette même époque, des sites plus nettement « urbains », vastes, construits et ceints de remparts apparaissent comme par exemple en Ouzbékistan du sud: Kyzyl-Tépé, Bandykhan-Tépé, etc., mais ils sont toujours éloignés des sites ruinés du Bronze, comme partout en Asie centrale. De même qu’en Bactriane orientale, se posent la question de la date exacte de construction de la fortification et celle de la surface primitive des sites.

93 - Francfort, Henri-Paul, « Fortifications et sociétés en Asie centrale protohistorique», in Huot, J.-L., Yon, M. et Calvet, Y. (dir.), De l’Indus aux Balkans. Recueil à la mémoire de Jean Deshayes, Paris, Éditions Recherches sur les civilisations, 1985, pp. 379388 Google Scholar. Les villes de la « première urbanisation » de Masson et Sarianidi sont celles des piémonts comme Altyn et Namazga-Depe.

94 - Jean-Claude Gardin, Prospections archéologiques en Bactriane orientale..., 3, op. cit., schéma n° 3, p. 176 et n° 4, p. 179.

95 - G. Erdosy, « Language, Ethnicity and Migration in Protohistoric Margiana», in A. Gubaev, G. A. Koshelenko et M. Tosi (dir.), The Archaeological Map..., op. cit., pp. 141-147.

96 - J.-C. Gardin, Prospections archéologiques en Bactriane orientale..., 3, op. cit., schéma n° 4, p. 179.

97 - R. Mcc. Adams, « Complexity in Archaic State », art. cit.

98 - H.-P. Francfort, M.-S. Lagrange et M. Renaud, Palamède..., op. cit., dans la partie appelée « physiographie ». D’autres modélisations des économies des États primitifs, « early ou archaic states», ont été proposée pour le monde égéen et la Méso-Amérique notamment. La nôtre distingue nettement la complexité technologique de la quantité des productions et réalisations. Une grande partie des ambiguïtés, sources de malentendus et de discussions sur l’État archaïque, provient de la confusion entre le domaine qualitatif et le quantitatif qui, par surcroît, ne sont en général pas sérieusement évalués. Seule la prise en compte simultanée de ces deux ordres de paramètres permet d’approcher la structure économique puis sociale ancienne. Sur ces difficultés, voir Gregory L. Possehl, « Sociocultural Complexity Without the State. The Indus Civilization», in G. M. Feinman et J. Marcus (dir.), Archaic States..., op. cit., pp. 261-291, et, pour un traitement exhaustif sur un domaine limité de la civilisation de l’Indus, Roux, Valentine (dir.) Cornaline de l’Inde. Des pratiques techniques de Cambay aux techno-systèmes de l’Indus, Paris, Éditions de la MSH, 2000 Google Scholar.

99 - Briant, Pierre, Rois, tributs et paysans. Études sur les formations tributaires du MoyenOrient ancien, Paris, Les Belles Lettres, « Annales littéraires de l’Université de Besançon-269 », 1982, pp. 422424 Google Scholar et 484-488.

100 - Ibid., p. 487.

101 - Briant, Pierre, L’Asie centrale et les royaumes proche-orientaux du premier millénaire (c. VIIIe-IV e siècles avant notre ère), Paris, Éditions Recherches sur les civilisations, 1984, pp. 5768, et 101-103Google Scholar. Nous avons vu que les datations des prospections sont trop peu précises. Le radiocarbone, comme on le sait, est très problématique à l’âge du Fer et, de plus, l’arrivée des Perses, à la différence de celle des Grecs deux siècles plus tard, ne modifie pas la céramique locale. Vorob’eva, M. G., «Problema “bol’shogo Khorezma” i arkheologija», Etnografija i arkheologija Srednej Azii, Moscou, Nauka, 1979, pp. 3842 Google Scholar, établit solidement que la période archaïque de Kjuzeli-Gyr au Khorezm remonte au VIIe siècle, avant la conquête perse de l’Asie centrale, et est contemporaine de Jaz-II, Anau-IV, El’ken-Depe-III plus au sud.

102 - P. Briant, Histoire de l’empire perse..., op. cit., pp. 427-428.

103 - Ibid., pp. 772-774.

104 - Il en va ainsi du Rud-i Shahrawan et des canaux du Khorezm «achéménide » jusqu’aux canaux creusés sur ordre des begs aux XVIIIe et XIXe siècles dans la plaine de Dasht-i Qala. La mobilisation régionale, locale, a été aussi une réalité. Les recherches récentes sur les échelles des formations étatiques archaïques donnent à penser qu’une autorité régionale a pu être suffisante pour mettre en œuvre ces travaux; dans notre cas elle aurait été basée à Kunduz (hypothèse de J.-C. Gardin, voir supra ). Si l’on se rapporte aux grands percements antiques comme le collet de l’Athos, Leucade, Corinthe et même aux calculs de S. P. Tolstov, qui a grossi le trait pour soutenir la théorie de la phase «esclavagiste», le creusement du passage du Rud-i Shah Rawan dans du sédiment lœssique que l’eau affouille aisément apparaît comme une entreprise d’ampleur mesurée avec ses 80 à 160 000 m3.

105 - P. Briant, Histoire de l’empire perse..., op. cit., pp. 826-828.

106 - L’immensité de la main-d’œuvre nécessaire pour les canaux de Bactriane (d’Asie centrale en général) n’est pas si évidente. Les canaux sont plus complexes et savants que massifs. La question ne paraît différente qu’au Khorezm (selon S. P. Tolstov), et encore doit-on observer que 50 km de canaux pour Kalaly-gyr et Kyuzeli-gyr ne constituent pas une zone de développement colossale (3 000 ha, rappelons-le, à comparer à la zone irrigable quatre fois plus vaste de la plaine de Dasht-i Qala du Fer – période P). Il convient donc de renoncer aux arguments fondés sur une estimation intuitive de l’importance de ces travaux et du contrôle étatique nécessaire à leur exécution, car: a) ils sont d’ampleur limitée; b) ils ont été réalisés progressivement au cours des siècles; c) ils ne sont pas interconnectés ni interdépendants.

107 - Briant, Pierre, « Polybe X. 28 et les qana¯ts: le témoignage et ses limites», in Briant, P. (dir.), Irrigation et drainage dans l’Antiquité, qanāts et canalisations souterraines en Iran, en Égypte et en Grèce, Paris, Thotm, II, 2001, p. 18 Google Scholar.

108 - P. Briant, Histoire de l’empire perse..., op. cit., p. 829.

109 - Le rite funéraire du décharnement ne peut pas être utilisé comme argument pour identifier « la marque profonde laissée sur le pays par deux siècles d’hégémonie achéménide »: en effet, cette pratique n’est pas achéménide, elle a préexisté depuis le Bronze et le Fer ancien et n’est même pas propre à l’Iran oriental, mais eurasienne. De même, l’araméen des inscriptions rupestres d’Asoka (Kandahar, Pul-i Darunta) et d’un unique ostrakon d’Aï Khanoum ne démontre que son ancien emploi comme langue de l’administration impériale perse. A la différence de l’empire parthe, où langue et écriture ont perduré, l’Asie centrale hellénistique et kouchane a rapidement délaissé l’araméen et le grec pour les langues locales, notées en écritures dérivées des précédentes. Si l’on poussait à l’extrême ce genre d’argumentation, on devrait conclure que les objets achéménides ou d’inspiration achéménide découverts dans des tombes de l’Altaï indiquent là aussi une domination politique sur cette région. Cette importante question historique des rapports entre l’existence de réseaux administratifs impériaux et celle d’une influence profonde sur la culture, notamment matérielle, ne peut être discutée ici.

110 - Amiet, Pierre, L’âge des échanges inter-iraniens. 3500-1700 avant J.-C., Paris, Éditions de la réunion des Musées nationaux, 1986 Google Scholar; H.-P. Francfort et alii, Fouilles de Shortu-ghaï..., op. cit.; Kohl, Philip L., « The Balance of Trade in Southwestern Asia in the Mid-Third Millenium B.C.», Current Anthropology, 19-3, 1978, pp. 463492 CrossRefGoogle Scholar.