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Femmes riches et captateurs d’héritage à Rome durant le Haut-Empire

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Elke Hartmann*
Affiliation:
Technische Universität Darmstadt

Résumé

Cet article vise à repenser, à la lumière des textes poétiques comme les Épigrammes de Martial, la relation que ceux qu’on a nommé captatores (captateurs d’héritages) entretenaient avec des femmes seules, (souvent) âgées et riches. En rapprochant les dispositions du droit privé en matière successorale et les formes courantes d’acquisition des richesses dans la société romaine des deux premiers siècles de notre ère, d’une part, et les comportements récurrents dans les textes poétiques, d’autre part, on montre que, loin d’être un topos littéraire, le thème de la captation d’héritage éclaire des rôles sociaux réels liés au genre et à l’âge, et les valeurs morales qui y sont rattachées. Les femmes de l’élite sans mari et sans enfants pouvaient apparaître comme riches, et comme puissantes par leur capacité à établir un réseau de relations personnelles grâce à la transmission légale de leurs biens. La perception chez Martial des modes de communications et d’interactions entre les femmes testatrices et les hommes captateurs d’héritages peut être interprétée comme une réflexion sur les expériences masculines de rabaissement.

Abstract

Abstract

This article considers the historical value of poetical texts, such as the epigrams of the Roman poet Martial, with regard to the so-called captatores (legacy hunters) and especially their relationship to wealthy, and often elderly, single women. By correlating the provisions and limits of private law, common practices of acquisition, and wealth management in Roman society in the first and second century AD with the behavior patterns are elaborated in the poetical texts, it will be demonstrated that the theme of legacy hunting was not a mere literary topos, but a scenario based on models of gender/age and moral values. Unmarried elite women without children could be depicted as very wealthy and powerful due to their ability to establish personal and binding relationships. Martial's perception of the modes of communication and interaction between female will-makers and male legacy hunters are interpreted as reflections of male experiences of debasement.

Type
Régimes de genre
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2012

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Footnotes

*

J’adresse mes remerciements à Andreas Wittenburg pour son travail de traduction de cet article.

References

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2- La valeur des étoffes est souvent négligée dans l’historiographie contemporaine. Sur la coupe et la valeur des vêtements de soie, voir Becker, Wilhelm Adolf, Gallus, oder Römische Scenen aus der Zeit des Augustus zur genaueren Kenntniss des römischen Privatlebens, Leipzig, F. Fleischer, 1863, vol. 3, partie 1, p. 203219 Google Scholar ; Hildebrandt, Berit, « Seide als Prestigegut in der Antike », in Hildebrandt, B. et Veit, C. (éd.), Der Wert der Dinge. Güter im Prestigediskurs, Munich, H. Utz, 2009, p. 183239.Google Scholar

3- Sur la métaphore de la chasse dans un contexte comparable, voir Martial, , Épigrammes, éd. par H. J. Izaac, Paris, Les Belles Lettres, 1930-1933, vol. I, IV, 56 et vol. II, IX, 88Google Scholar. Sur la terminologie, voir Mansbach, Agnes R., « Captatio: Myth and Reality », thèse, université de Princeton, 1982, p. 2 Google Scholar ; Champlin, Edward, Final Judgments: Duty and Emotion in Roman Wills, 200 B.C.-A.D. 250, Berkeley, University of California Press, 1991, p. 87 Google Scholar. L’expression captare testamentum se trouve initialement dans Horace, , Satires, éd. par F. Villeneuve, Paris, Les Belles Lettres, 1989, II, 5, 2324 Google Scholar : « Moi, je te l’ai dit et je te le redis : en tout lieu, capte avec astuces les testaments des gens âgés, et, si un ou deux fins matois rongent l’appât et échappent à ton piège, ne va point désespérer et, dans ta déception, abandonner le métier. » La pratique ainsi désignée est déjà mentionnée chez Plaute, , « Le soldat fanfaron (Miles Gloriosus) », Comédies, t. IV, Menaechmi, Mercator, Miles Gloriosus, éd. par A. Ernout, Paris, Les Belles Lettres, 1936, 705715 Google Scholar : « Mes biens, à ma mort, je les transmettrai à des parents, je les répartirai entre eux ; jusque-là ils resteront près de moi, ils s’occuperont de moi ; ils viendront voir comment je vais, ce que je désire. Avant le jour, ils sont là, ils me demandent comment j’ai dormi pendant la nuit. Ils me tiennent lieu d’enfants ; ils m’envoient des cadeaux », ici dans la traduction de Pierre Grimal, Plaute, , OEuvres complètes, Paris, Gallimard, 1971 Google Scholar. Voir Cicéron, aussi, Les paradoxes des stoïciens, éd. par J. Molager, Paris, Les Belles Lettres, 1971, 39 Google Scholar : « Ou bien par hasard, peut-on douter qu’ils ne soient esclaves ceux qui par amour d’un pécule ne refusent aucune condition de la plus dure servitude ? L’espoir d’un héritage, quel état injuste de servitude ne fait-il pas assumer ? Quel signe de ce riche vieillard sans héritier ne surveille-t-on pas ? On parle selon sa volonté, tout ce qu’il ordonne, on le fait ; debout, assis, on est à ses côtés ; on donne des cadeaux. Laquelle de ces attitudes est celle d’un homme libre ? Laquelle, enfin, celle d’un esclave non dépourvu de zèle ? », et Cicéron, , Discours, t. VIII, Pour Cluentius, éd. par P. Boyancé, Paris, Les Belles Lettres, 1953, p. 162 Google Scholar : « Publius Aelius ayant dans son testament déshérité un de ses proches parents, c’est mon client, bien que fort étranger, qui fut institué comme héritier. » Sur ce sujet, voir Verboven, Koenraad, The Economy of Friends: Economic Aspects of « amicitia » and Patronage in the Late Republic, Bruxelles, Latomus, 2002, p. 198.Google Scholar

4- Les exemples disparaissent chez les auteurs plus tardifs. Voir le tableau réalisé par Mansbach, A., « Captatio… », op. cit., appendices A et B, p. 118-135, qui reprend la liste élaborée par Dankwart Schmid, « Der Erbschleicher in den antiken Satiren », thèse, université de Tübingen, 1951 Google Scholar. On trouve également un récapitulatif des occurrences Champlin, chez E., Final Judgments…, op. cit., appendice IV, p. 201202.Google Scholar

5- Friedländer, Ludwig, Darstellungen aus der Sittengeschichte Roms in der Zeit von Augustus bis zum Ausgang der Antonine, Leipzig, Hirzel, 1919, vol. 1, p. 248253 Google Scholar ; Saller, Richard P., Personal Patronage under the Early Empire, Cambridge, Cambridge University Press, 1982, p. 124125 CrossRefGoogle Scholar ; Hopkins, Keith, « Wills and Legacy Hunters », Death and Renewal, Cambridge, Cambridge University Press, 1983, p. 235247 CrossRefGoogle Scholar ; Corbier, Mireille, « Idéologie et pratique de l’héritage (Ier s. av. J.-C.-IIe s. ap. J.-C.) », Index, 13, 1985, p. 501528 Google Scholar ; Verboven, K., The Economy of Friends…, op. cit., p. 197200 Google Scholar. Les analyses de ce dernier se réfèrent essentiellement au travail Champlin, d’E., Final Judgments…, op. cit., p. 87102 Google Scholar, lui-même se rapportant à A. Mansbach, « Captatio… », op. cit.

6- Friedländer, L., Darstellungen aus der Sittengeschichte Roms…, op. cit., p. 248 Google Scholar, repris dans Friedländer, L., Moeurs romaines du règne d’Auguste à la fin des Antonins, trad. par C. Vogel, t. 1, Paris, C. Reinwald, 1865, p. 308 Google Scholar : « Ce n’était pas un secret à Rome, tout le monde le sachant, que précisément les plus attentifs et les plus empressés des officieux, ou gens de courtoisie, n’avaient pas d’autre état que celui de chasseurs d’héritages, guettant, avec une tension d’esprit continuelle, la mort des personnes qu’ils comblaient de leurs témoignages d’amitié et de respect. […] Rien n’est plus caractéristique pour Rome, en ce temps-là, rien ne jette un jour plus vif sur l’odieux mensonge de toute cette vie de formes, que la grande échelle sur laquelle la captation s’y exerçait, comme un métier. »

7- Voir Mansbach, surtout A., « Captatio… », op. cit., en particulier p. 114 Google Scholar, ainsi que Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 96 et 100-102Google Scholar, particulièrement p. 100 : « there is almost no factual evidence for the existence of captatio as historical phenomenon ». Dans le même sens : Verboven, K., The Economy of Friends…, op. cit., p. 197200.Google Scholar

8- Mansbach, Selon A., le phénomène est essentiellement traité dans une littérature d’érudits : « Captatio… », op. cit., p. 34.Google Scholar

9- Ibid., p. 114.

10- Voir Verboven, surtout K., The Economy of Friends…, op. cit., p. 180.Google Scholar

11- Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 97.Google Scholar

12- Voir, de façon générale, les explications qu’il donne sur le phénomène des femmes riches qui « portent la culotte » : Friedländer, L., Darstellungen aus der Sittengeschichte Roms…, op. cit., p. 278 Google Scholar, repris dans Friedländer, L., Moeurs romaines…, op. cit., t. 1, p. 360361.Google Scholar

13- Balsdon, John Percy Vyvian Dacre, Roman Women: Their History and Habits, Londres, Bodley Head, 1962, p. 222 Google Scholar : « La riche veuve attirait l’attention de toutes sortes de gigolos et d’escrocs. Elle était soit certaine de sa puissance et jouissait de la domination qu’elle exerçait, soit ridiculement crédule. »

14- Holzberg, Niklas, Martial, Heidelberg, C. Winter, 1988, p. 5455 Google Scholar. Par rapport à l’historiographie antérieure qui voit dans les vers satiriques l’indice d’une misogynie généralement répandue ( Gérard, Jean, Juvénal et la réalité contemporaine, Paris, Les Belles Lettres, 1976, p. 260264 Google Scholar), cette approche constitue une incontestable avancée épistémologique.

15- Krause, Jens-Uwe, Witwen und Waisen im Römischen Reich, vol. II, Wirtschaftliche und gesellschaftliche Stellung von Witwen, Stuttgart, F. Steiner, 1994 Google Scholar, ne s’intéresse pas aux riches veuves et n’évoque que brièvement le phénomène de la captation d’héritage p. 40.

16- Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 102.Google Scholar

17- Sur ce sujet, voir les pistes proposées dans Ibid., p. 89.

18- Pour un panorama des principaux textes antiques dans lesquels la thématique est abordée, voir Ibid., p. 201-202.

19- Ibid., p. 87-88 et p. 201-202, avec les sources.

20- Ibid., p. 95.

21- Holzberg, Niklas, Martial und das antike Epigramm, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2002, p. 15 Google Scholar, recommande de lire ces poèmes comme de pures fictions, soulignant l’analyse du style et de la composition, ainsi que le jeu du poète avec les éléments et les types de la tradition littéraire. Le poète n’est plus considéré comme une personne, mais comme un auteur, prêtant à différentes personae des voix fictives. C’est sans aucun doute utile pour comprendre plus précisément les Épigrammes de Martial, mais la négation de ce qui relève de la vie réelle semble trop absolue. D’autres études récentes sur Martial ne rejettent pas si fermement les liens avec la réalité : d’une part, Sullivan, John Patrick, Martial, the Unexpected Classic: A Literary and Historical Study, Cambridge, Cambridge University Press, 1991 CrossRefGoogle Scholar, et Art Spisak, L., Martial: A Social Guide, Londres, Gerald Duckworth, 2007 Google Scholar, ont tendance à regarder la poésie de Martial comme un « manuel » ou un « guide » reflétant la vision éthique et les préoccupations de ses lecteurs, et réunissant ainsi les différentes voix des Épigrammes ; d’autre part, Fitzgerald, William, Martial: The World of the Epigram, Chicago, University of Chicago Press, 2007 CrossRefGoogle Scholar, et Rimell, Victoria, Martial's Rome: Empire and the Ideology of Epigram, Cambridge, Cambridge University Press, 2008 Google Scholar, s’interrogent sur le souci de critique sociale de Martial et présentent la large palette des sujets abordés.

22- Goldbeck, Fabian, Salutationes. Die Morgenbegrübungen in Rom in der Republik und der frühen Kaiserzeit, Berlin, Akademie Verlag, 2010, p. 36.CrossRefGoogle Scholar

23- Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 96.Google Scholar

24- Mratschek-Halfmann, Sigrid, Divites et praepotentes. Reichtum und soziale Stellung in der Literatur der Prinzipatszeit, Stuttgart, F. Steiner, 1993, p. 11 et 117.Google Scholar

25- Kaser, Max, Das Römisches Privatrecht: Ein Studienbuch, Munich, C. H. Beck, 1979, p. 264265.Google Scholar

26- Ibid., p. 266.

27- Ibid., p. 281. Les femmes pouvaient tester sans difficulté, même si elles n’en étaient en principe pas capables juridiquement, grâce au recours de pure forme à un acte de coemptio passé avec un homme de confiance, suivi par l’autorisation de s’affranchir de la manus (remanicipatio) et de la manumissio.

28- Ibid., p. 299-300.

29- Ibid., p. 304. De même, il faut aussi compter au nombre des legs ce qu’on appelle le fidéicommis (fidei commissum) qui est, à l’origine, une demande informelle, adressée par le testateur dans son testament à une personne considérée comme digne de confiance d’apporter une prestation financière définie ou des dons à une autre personne. À partir du milieu du Ier siècle de notre ère, les legata et le fidéicommis se confondirent ; Justinien relevait une différence purement formelle entre les deux : Code Justinien, 6, 43, 2.

30- Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 101 Google Scholar ; Stern, Yaakov, « The Testamentary Phenomenon in Ancient Rome », Historia. Zeitschrift für Alte Geschichte, 49-4, 2000, p. 413428.Google Scholar

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35- Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 215216.Google Scholar

36- Ibid., p. 215-216. Le fait que l’on ait moins de testaments de femmes que d’hommes mentionnés dans les sources ne signifie pas nécessairement que les femmes avaient moins de patrimoine, comme le sous-entend Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 4659 Google Scholar. Cet exemple montre à quel point l’interprétation des données, pourtant difficilement généralisables, est forgée par les préjugés des chercheurs qui, très souvent, postulent un désavantage général des femmes dans les sociétés de l’Antiquité. Ainsi, chez J.-U. Krause, domine la supposition que les veuves étaient le plus souvent indigentes.

37- Sigrid Mratschek-Halfmann donne dans sa prosopographie des personnes les plus fortunées de l’Empire romain environ cinquante exemples de femmes qui, au Ier siècle, sont décrites par les contemporains comme « particulièrement riches » : Divites et praepotentes…, op. cit., no 194, 221, 223, 224, 227, 230, 232, 238, 244, 248, 259, etc. Son attention n’est cependant pas dirigée vers le caractère spécifique de la richesse féminine. Qu’on trouve parmi les femmes riches de la liste un nombre particulièrement élevé d’exemples datant de la seconde moitié du Ier siècle peut être mis en relation avec le hasard de la conservation des sources, mais ce peut être aussi le reflet d’une plus grande fréquence de ces cas pendant cette période. Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier, , Prosopographie des femmes de l’ordre sénatorial, Ier-IIe siècles, Louvain, Peeters, 1987 Google Scholar, 2 vol., enregistre les femmes de l’ordre sénatorial sans cependant mentionner l’état de leur patrimoine. La recherche aurait sans nul doute besoin d’une analyse plus fine des caractéristiques sociales de ces femmes riches et célèbres afin de pouvoir nuancer des conclusions qui restent souvent basées sur des préjugés généraux.

38- Voir par exemple le cas de Domitia Lepida qui s’était engagée dans l’élevage de poissons et le commerce du blé : Mratschek-Halfmann, S., Divites et praepotentes…, op. cit., p. 102 et no 110Google Scholar ; D’arms, John H., Commerce and Social Standing in Ancient Rome, Cambridge, Harvard University Press, 1981, p. 7576 et 78CrossRefGoogle Scholar. Sur l’activité de fabrication de briques, voir S. Mratschek-Halfmann, , Divites et praepotentes…, op. cit., p. 103104 Google Scholar, avec la bibliographie.

39- Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 216 Google Scholar, sur la restitution des dots, et p. 49, sur le montant des dots. J.-U. Krause soutient que les indications de dots trop importantes (entre plusieurs centaines de milliers de sesterces) relèvent du topos. Treggiari, Susan, Roman Marriage: Iusti Coniuges from the Time of Cicero to the Time of Ulpian, Oxford, Clarendon Press, 1991, p. 345346 Google Scholar, pense probablement avec raison que de telles dots sont réelles. Pline le Jeune, Lettres, III, 19, 7, raconte qu’il peut recevoir trois millions de sesterces, qu’il destine à l’acquisition de terres, de la part de sa bellemère (éventuellement par le biais d’une garantie sur des terres). Il ne disposait pas de cette somme lui-même car tout son patrimoine était investi en propriétés foncières.

40- Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 8889 Google Scholar. Après son premier échec dans le commerce maritime, la grande valeur des bijoux et des vêtements de sa femme sauve l’existence de Trimalcion : Pétrone, , Le Satiricon, éd. par A. Ernout, Paris, Les Belles Lettres, 1923, LXXVI, 3 Google Scholar. La valeur des bijoux de Lollia Paulina, la femme de l’empereur Caligula, qui, Tacite, selon, Annales, t. 3, liv. XI-XII, éd. par P. Wuilleumier, Paris, Les Belles Lettres, 1976, XII, 22, 2, 3Google Scholar, fut forcée, en 49, de se suicider, était estimée, L’ancien, selon Pline, Histoire naturelle, éd. par E. de Saint-Denis, Paris, Les Belles Lettres, 1955, IX, 117 Google Scholar, à quarante millions de sesterces. Voir sur son cas, Mratschekhalfmann, S., Divites et praepotentes…, op. cit., p. 295 Google Scholar, no 93. Tacite, Chez, Annales, XVI, 30, Servilia, pour payer des mages, vend des bijoux et des vêtements qui sont les signes de son rangGoogle Scholar. Jeune, Chez Pline le, Lettres, V, 16, 7, des « vêtements, perles et pierres précieuses » sont mentionnés comme dot.Google Scholar

41- Juvénal, , Satires, éd. par P. de Labriolle et F. Villeneuve, Paris, Les Belles Lettres, [1921] 1994, XI, 126 Google Scholar, fait allusion aux dépôts d’objets mis en gage pour financer un banquet luxueux.

42- Mrtial, , Épigrammes, t. II, liv. VII-XII, éd. par H. J. Izaac, Paris, Les Belles Lettres, 1933, X, 41 Google Scholar, raconte qu’une femme riche veut divorcer parce que son mari est élu prêteur (et est par conséquent obligé de financer des jeux). À l’inverse, Juvénal, , Satires, III, 125126 Google Scholar, décrit un prêteur qui va aux salutationes du matin des femmes riches en espérant un mariage ou un legs testamentaire.

43- Voir Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 216 Google Scholar, qui fait allusion dans sa note 206 à un certain nombre de travaux de recherche qui concluent que les filles étaient souvent désavantagées par comparaison à leurs frères, ce qu’il ne souligne pas lui-même. Sur les femmes dans le droit successoral, voir le résumé de Crook, John A., « Women in Roman Succession », in Rawson, B. (éd.), The Family in Ancient Rome: New Perspectives, Londres, Croom Helm, 1986, p. 5882 Google Scholar, en particulier p. 78-79. Sur les modalités de transfert de biens, Richard Saller, P., « Roman Heirship Strategies in Principle and in Practice », in Kertzer, D. I. et Saller, R. P. (éd.), The Family in Italy from Antiquity to the Present, New Haven, Yale University Press, 1991, p. 2647 Google Scholar, et Martin, J., « Zur Anthropologie… », art. cit., p. 156157 et 160.Google Scholar

44- Sur le droit d’héritage, voir Kaser, M., Das Römische Privatrecht…, op. cit., Munich, 1971, § 66, p. 270271 Google Scholar ; sur la pratique du reniement d’enfants, ibid., § 69, p. 283 ; Corbier, Mireille, « Divorce and Adoption as Roman Familial Strategies (Le Divorce et l’adoption ‘en plus’) », in Rawson, B. (éd.), Marriage, Divorce, and Children in Ancient Rome, Oxford, Clarendon Press, 1992, p. 4778, ici p. 53.Google Scholar

45- Sur ces questions, voir le résumé Harders, d’Ann-Cathrin, Suavissima soror: Untersuchungen zu den Bruder-Schwester-Beziehungen in der römischen Republik, Munich, C. H. Beck, 2008, p. 314.Google Scholar

46- Kunst, Christiane, Römische Adoption. Zur Strategie einer Familienorganisation, Hennef, Clauss, 2005, p. 3536.Google Scholar

47- Le fort désir d’enfants est sous-entendu par Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 3940 Google Scholar; Corbier, M., «Divorce and Adoption… », art. cit., p. 63 Google Scholar : «The first, typically ‘Roman’ thought was, however, to put an end to the childlessness ‘orbitas’ » ; Thrams, Peter, « Kinderlosigkeit », Reallexikon für Antike und Christentum, 20, 2004, p. 947963.Google Scholar

48- Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 103 Google Scholar, soutient que dans l’Empire romain « beaucoup de mariages (au moins un cinquième) restaient sans enfant ».

49- Keith Hopkins et Graham Burton montrent que les familles plus traditionnelles, durant le Haut-Empire, ont un taux de reproduction plus élevé que, par exemple, les familles des consules suffecti : « Political Succession in the Late Republic », in Hopkins, K. (éd.), Death and Renewal, op. cit., p. 31119 Google Scholar ; Mette-Dittmann, Angelika, Die Ehegesetze des Augustus. Eine Untersuchung im Rahmen der Gesellschaftspolitik des Princeps, Stuttgart, F. Steiner, 1991, p. 210 Google Scholar ; sur les controverses actuelles de la recherche sur la famille romaine, voir la très claire synthèse Harders, d’A.-C., Suavissima soror…, op. cit., p. 1011.Google Scholar

50- En particulier, Harders, A.-C., Suavissima soror…, op. cit., p. 82.Google Scholar

51- Voir M. Corbier, « Idéologie et pratique de l’héritage… », art. cit., et Id., « Les comportements familiaux de l’aristocratie romaine (IIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C.) », in Andreau, J. et Bruhns, H. (éd.), Parenté et stratégies familiales dans l’Antiquité romaine, Rome, École française de Rome, 1990, p. 225249 Google Scholar, citation p. 241-243, notamment l’analyse des caractéristiques de la circulation « verticale » et « horizontale » ; Martin, J., « Zur Anthropologie… », art. cit., p. 160 Google Scholar. Sur la diffusion de la pratique des testaments à Rome, voir Stern, Y., « The Testamentary Phenomenon… », art. cit., particulièrement, sur l’aspect des réseaux, p. 423.Google Scholar

52- Sur ce point, voir Wesel, Uwe, « Über den Zusammenhang der lex Furia, Voconia und Falcidia », Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte. Romanistische Abteilung, 81, 1964, p. 308316 Google Scholar. Sur la Lex Voconia de 169 av. J.-C., qui interdit à des membres de la plus haute classe censitaire de faire des femmes des héritières, voir Kaser, M., Das Römische Privatrecht…, op. cit., § 66, II, p. 271 Google Scholar ; § 68, III, 3, p. 281. Sur les fidéicommis comme instruments légaux pour circonvenir la Lex Voconia, voir Saller, Richard P., Personal Patronage under the Early Empire, Cambridge, Cambridge University Press, 1982, p. 34 CrossRefGoogle Scholar. Sur la position des veuves dans l’ordre de succession, voir Krause, J.-U., Witwen und Waisen…, op. cit., p. 8283 Google Scholar, avec la bibliographie.

53- La Lex Julia de ordinibus maritendis de l’année 18 av. J.-C. et la Lex Papia Poppea de l’an 9 apr. J.-C. sont fondamentales dans ce contexte : Kaser, M., Das Römische Privatrecht…, op. cit., p. 318321 Google Scholar ; Nörr, D., « Planung in der Antike… », art. cit., en particulier p. 315 Google Scholar ; Raepsaet-Charlier, M.-T., Prosopographie des femmes…, op. cit., vol. 1, p. 212 Google Scholar ; Mette-Dittmann, A., Die Ehegesetze des Augustus…, op. cit.Google Scholar

54- Tandis que dans la recherche domine l’idée que les Leges Juliae n’avaient pas le succès voulu eu égard à leur intention démographique – Dixon, Susanne, The Roman Mother, Londres, Croom Helm, 1988, p. 97 Google Scholar ; Gourevitch, Danielle, « Se marier pour avoir des enfants. Le point de vue du médecin », in Andreau, J. et Bruhns, H. (éd.), Parenté et stratégies familiales…, op. cit., p. 139151Google Scholar, Mette-Dittmann, A., Die Ehegesetze des Augustus…, op. cit., p. 212213 Google Scholar, soutient qu’il serait prématuré de parler « d’un échec » de la politique familiale : « Dans une perspective chronologique plus longue, la politique sur la famille menée par Auguste aidait à la transformation d’une élite aristocratique romaine, qui avait une fois déjà exercé, en une classe dirigeante de type toujours plus provincial et dépossédée de son pouvoir. Cette transformation signifiait la stabilité du système de gouvernement romain. » Sur l’utilisation problématique des chiffres du census dans ce contexte, voir Ibid., p. 207-214, avec références à la bibliographie antérieure.

55- La prime des dénonciateurs consistait en une part du patrimoine confisqué des condamnés : Nörr, D., « Planung in der Antike… », art. cit., p. 312 Google Scholar. Sur les aspects de droit criminel, voir Daube, aussi David, « The Accuser under the ‘Lex Julia de Adulteriis’ », Hellenika, 9, 1955, p. 821.Google Scholar

56- Juvénal, , Satires, VI, 38.Google Scholar

57- L’ancien, Pline, Histoire naturelle, éd. par J. André, Paris, Les Belles Lettres, 1958, XIV, 1, 5Google Scholar ; Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 96 Google Scholar, affirme que, dans ce contexte, ce sont des lieux communs de la littérature d’époque républicaine sur la décadence des moeurs qui sont purement et simplement répétés, mais il néglige le fait que le lien étroit entre l’absence de descendance légitime et le pouvoir n’est pas souligné avant le Haut-Empire.

58- Tacite, , Dialogues des orateurs, éd. par H. Golzer et trad. par H. Bornecque, Paris, Les Belles Lettres, 1936, VI, 2Google Scholar. Que l’absence d’enfants procure davantage de potentia peut être déduit des observations de Tacite à propos de Calvia Crispinilla : Tacite, , Histoires, éd. par P. Wuilleumier et H. Le Bonniec, Paris, Les Belles Lettres, 1987, I, 73Google Scholar : « Vers la même époque, on demanda la tête de Calvia Crispinilla ; par divers subterfuges et grâce à une connivence qui fit naître des bruits fâcheux, le prince la tire de ce danger. Intendante des plaisirs de Néron, elle était passée en Afrique pour pousser Clodius Macer à prendre les armes et elle avait essayé, sans se cacher, d’affamer le peuple romain ; elle fut ensuite populaire dans toute la ville, à la faveur d’un mariage consulaire ; indemne sous Galba, Othon, Vitellius, elle eut plus tard le pouvoir (potens) d’une femme riche et sans héritiers, avantage également précieux dans les bons comme dans les mauvais jours. » Sur Calvia Crispinilla : Mratschekhalfmann, S., Divites et praepotentes…, op. cit., p. 137 et no 194 Google Scholar. Martial attribue également à Laronia, dans Épigrammes, t. I, liv. II, 32, 6, la puissance en raison du fait qu’elle est sans enfants, riche, vieille et veuve. Voir Mratschek-Halfmann, S., Divites et praepotentes…, op. cit., p. 133 et no 248.Google Scholar

59- Jeune, Pline le, Lettres, IV, 15, 3Google Scholar : « [Asinius Rufus] a bien rempli encore son devoir de citoyen en voulant que sa famille fût aussi grande que le permettait la fécondité de sa femme, et cela à une époque où tant d’autres, songeant aux avantages qu’assure l’absence d’enfants, estiment qu’un fils unique est un fardeau. » ( Martial, , Épigrammes, op. cit., t. I, liv. I-VIIGoogle Scholar).

60- Sénèque, , Consolation à Marcia, XIX, 2Google Scholar; Sénèque, , Entretiens. Lettres à Lucilius, éd. par P. Veyne et trad. par R.Waltz, Paris, Robert Laffont, 1993 Google Scholar : « À cela je réponds par une consolation peu relevée sans doute, mais positive : dans une cité comme la nôtre, on gagne à voir mourir ses enfants plus de considération qu’on n’en perd ; et il est si vrai que cet isolement, qui jadis était la perte d’un homme, met aujourd’hui la vieillesse en crédit, qu’on voit des gens qui feignent de haïr leurs fils, renient leur progéniture et se créent une solitude artificielle. »

61- On trouve dans les Lettres de Pline le Jeune des descriptions de telles situations : la veuve Pomponia Galla déshérite son fils à la suite d’une dispute probable (V, 1), ailleurs c’est un père qui déshérite sa fille (VI, 33). Sur ces exemples, voir l’étude exhaustive de Tellegen, J. W., The Roman Law of Succession…, op. cit., p. 8294 et 110-118Google Scholar. L’ancien, Sénèque traite à plusieurs reprises du reniement du fils par testament (abdictatio) : Controverses, II, 1 et II, 4Google Scholar. Sur ce sujet, voir Mette-Dittmann, aussi A., Die Ehegesetze des Augustus…, op. cit., p. 171 Google Scholar, avec des indications d’autres témoignages et la bibliographie antérieure.

62- Sur les méthodes utilisées pour éviter d’avoir des héritiers, voir la synthèse Mette-Dittmann, d’A., Die Ehegesetze des Augustus…, op. cit., p. 210211 Google Scholar, avec bibliographie antérieure. Sur la contraception, voir en particulier Hopkins, Keith, « Contraception in the Roman Empire », Comparative Studies in Society and History, 8-1, 1965, p. 124151 CrossRefGoogle Scholar, et Brunt, Peter, Italian Manpower: 225 B.C.-A.D. 14, Oxford, Clarendon Press, 1971, p. 146155.Google Scholar

63- Sur les visites rituelles du matin (salutationes), F. Goldbeck accepte l’idée de la possibilité de telles visites chez les femmes à la fin du Ier siècle apr. J.-C., mais pense que les récits que fait Martial de ces visites relèvent du topos. Il s’agirait, selon lui, d’une critique acerbe contre la captation d’héritage : Goldbeck, F., Salutationes…, op. cit., p. 73 Google Scholar. Sur la terminologie des relations d’amicitia, voir Hartmann, Elke, « ‘Euer Purpur hat unsere Togen aus dem Dienst entlassen’ – Zum Wandel des städtischen Klientelwesens im Rom der frühen Kaiserzeit », Millennium. Jahrbuch zu Kultur und Geschichte des ersten Jahrtausends n. Chr., 6, 2009, p. 138 Google Scholar, en particulier p. 3, avec la bibliographie.

64- Sur ces sujets, Goldbeck, F., Salutationes…, op. cit., p. 8487.Google Scholar

65- Voir les témoignages rassemblés par Champlin, E., Final Judgments…, op. cit., p. 201223 Google Scholar.

66- Cela correspond à la critique des relations entre patrons et clients que l’on trouve chez les auteurs de la même époque : Hartmann, E., « ‘Euer Purpur hat unsere Togen aus dem Dienst entlassen’… », art. cit., particulièrement p. 35.Google Scholar

67- Juvénal, , Satires, XII, 97104 Google Scholar : « Jamais, pour un père de famille, on n’immolera une simple caille. En revanche, que le riche Gallitta, le riche Palius, hommes sans enfants, aient le moindre accès de fièvre, un portique entier se revêt de tablettes votives suspendues selon toutes les règles. Il se trouve des gens pour promettre cent boeufs, puisqu’il n’y a pas ici d’éléphants sur le marché et qu’on ne voit point dans le Latium, ou nulle part sous notre ciel, naître de bête aussi grosse. »

68- Martial, , Épigrammes, IX, 100, 4Google Scholar. Sur la signification des grands nombres de visi- teurs du matin, voir Goldbeck, F., Salutationes…, op. cit., p. 267273.Google Scholar

69- Martial, , Épigrammes, II, 40 ; III, 76 ; IX, 48 ; IX, 88.Google Scholar

70- Juvénal, , Satires, IV, 1819 ; V, 97 ; VI, 40.Google Scholar

71- Martial, , Épigrammes, V, 39.Google Scholar

72- Sur le phénomène de l’appauvrissement et de la gêne qu’une telle situation occasionne dans les classes supérieures, voir Hartmann, E., « ‘Euer Purpur hat unsere Togen aus dem Dienst entlassen’… », art. cit., p. 32.Google Scholar

73- Tacite, , Annales, XV, 54.Google Scholar

74- Voir, par exemple, Martial, , Épigrammes, VI, 66 et IX, 8.Google Scholar

75- Juvénal, , Satires, V, 9798.Google Scholar

76- Jeune, Plinele, Lettres, II, 20 Google Scholar, décrit ce qu’aurait été le comportement épouvantable de Régulus au chevet de Vérania, la veuve de Pison.

77- Martial, , Épigrammes, II, 40 et XI, 86Google Scholar. ’ancien, Pline , Histoire naturelle, éd. par J. André, Paris, Les Belles Lettres, 1965, XX, 160Google Scholar, raconte que Julius Vindex, à l’époque de Néron, aurait bu du cumin pour se donner un teint pâle et s’assurer ainsi la permanence des captateurs de son entourage.

78- Martial, , Épigrammes, II, 26Google Scholar : Quod querulum spirat, quod acerbum Naeuia tussit / inque tuos mittit sputa subinde sinus, / iam te rem factam, Bithynice, credis habere ? / Erras : blanditur Naeuia, non moritur.

79- Il n’y a aucune certitude en ce qui concerne l’âge des personnes caractérisées comme « vieilles » dans les Épigrammes de Martial. Il est possible que les femmes dont il se moquait dans ses petits poèmes n’aient pas eu beaucoup plus que quarante ans.

80- Les femmes d’un certain âge sont souvent ridiculisées dans la littérature antique à cause de l’appétit sexuel qui leur est attribué. Voir les exemples dans le commentaire de Martial, , Épigrammes, XI, 29 Google Scholar, Kay, chez Nigel M., Martial, Book XI: A Commentary, Oxford, Oxford University Press, 1985, p. 134135 Google Scholar, et, en particulier, Horace, chez, Odes et Épodes, éd. par F. Villeneuve, Paris, Les Belles Lettres, 1967, VIII, 12, 12 Google Scholar. Sur l’ensemble : Oeri, Hans Georg, Der Typ der komischen Alten in der griechischen Komödie, seine Nachwirkungen und seine Herkunft, Basel, Schwabe, 1948 Google Scholar. Une bibliographie exhaustive sur le sujet se trouve Vioque, chez Guillermo Galán, Martial, Book VII: A Commentary, Leyde, Brill, 2002, p. 75.Google Scholar

81- Martial, , Épigrammes, III, 32 ; X, 67Google Scholar ; X, 90 et Juvénal, , Satires, I, 3541 et X, 319-320Google Scholar.

82- Kay, N. M., Martial, Book XI…, op. cit., p. 135 Google Scholar, avec les autres occurrences de ce nom.

83- Martial, , Épigrammes, XI, 29Google Scholar : Languida cum uetula tractare uirilia dextra / coepisti, iugulor pollice, Phylli tuo : / nam cum me murem, cum me tua lumina dicis, / horis me refici uix puto posse decem. / Blanditias nescis : « Dabo » dic « tibi milia centum / et dabo Setini iugera culta soli ; / accipe uina, domum, pueros, chrysendeta, mensas. » / Nil opus est digitis : sic mihi, Phylli, frica.

84- Sur la lecture de Martial, voir Jr.Best, Edward E., « Martial's Readers in the Roman World », The Classical Journal, 64-5, 1969, p. 208212 Google Scholar ; Winsbury, Rex, The Roman Book: Books, Publishing and Performance in Classical Rome, Londres, Duckworth, 2009, sur les possibilités de publication de Martial, p. 2325 Google Scholar, et sur les récitations, p. 95-125.

85- Sur ce point, voir le commentaire de G. Vioque, Galán, Martial, Book VII…, op. cit., p. 75.Google Scholar

86- Martial, , Épigrammes, VII, 75Google Scholar : Vis futui gratis, cum sis deformis anusque. / Res perridicula est : uis dare nec dare uis.

87- Dans le même sens, G. GALÁN VIOQUE, Martial, Book VII…, op. cit., p. 431.

88- Martial, , Épigrammes, I, 10 Google Scholar. Voir Howell, Peter, A Commentary on Book one of the Epigrams of Martial, Londres, Athlone Press, 1980, p. 130 Google Scholar, pour d’autres exemples. Voir aussi Martial, , Épigrammes, III, 93 ; IX, 80Google Scholar ; X, 8, et Juvénal, , Satires, VI, 136141.Google Scholar

89- Sur ce sujet, voir Hartmann, Elke, Frauen in der Antike. Weibliche Lebenswelten von Sappho bis Theodora, Munich, C. H. Beck, 2007, p. 1112.Google Scholar

90- Surtout, dans les commentaires philologiques d’épigrammes de ce type, est négligé le fait que c’est effectivement le narrateur masculin qui est ridiculisé, parce qu’il occupe soit le rôle du matérialiste impuissant, soit celui de prostitué.

91- Le contraste entre captation d’héritage et amitié véritable est traité Martial, chez, Épigrammes, XI, 44Google Scholar : « Tu es sans enfants, riche, et né sous le consulat de Brutus : te figures-tu avoir de vrais amis ? Il en existe bien, et tu en avais, mais lorsque tu étais jeune et pauvre. Quant à tes nouveaux amis c’est ta mort qu’ils aiment. »

92- Tellegen, J. W., The Roman Law of Succession…, op. cit., p. 53 Google Scholar, souligne l’obstination de Régulus mais se refuse à voir dans son insistance ce que l’on pourrait désigner comme une « méthode illégitime ».