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Discontinuités spatiales et pastoralisme nomade en Asie intérieure au tournant des XIXe et XXe siècles

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Carole Ferret*
Affiliation:
CNRS, Laboratoire d’anthropologie sociale

Résumé

Le pastoralisme, activité traditionnelle des peuples turco-mongols de Sibérie et d’Asie centrale, a créé des discontinuités qui ont structuré l’espace apparemment homogène de la steppe. Par leurs parcours de nomadisation stables et réguliers, les éleveurs découpent l’espace en pâtures saisonnières, appréciant la qualité des terres en fonction des besoins du bétail et relativement à une saison donnée. L’analyse du fonctionnement des diverses formes de pastoralisme nomade pratiquées au tournant des XIXe et XXe siècles par les Turkmènes, les Kazakhs, les Kirghizes, les Khakasses, les Bouriates, les Touvas, les Mongols et les Iakoutes permet d’affiner ce modèle et d’identifier plusieurs types de nomadisme, suivant des critères fondés sur le mode de résidence, la forme des parcours, la fréquence et l’amplitude des nomadisations. Interrogeant plusieurs idées reçues, l’auteur montre que, si le bétail est bien le moteur du nomadisme, il n’existe pas de corrélation univoque, synchronique ni diachronique, entre le degré de mobilité des hommes et celui des espèces élevées. Pastoralisme et nomadisme sont deux phénomènes liés, mais ils ne peuvent être confondus.

Abstract

Abstract

Pastoralism, the traditional activity of Turkic-Mongol peoples in Siberia and Central Asia, has created structural discontinuities in the apparently homogeneous steppe area. Through their stable and regular nomadic routes, herdsmen divide the space into seasonal pastures, assessing the quality of lands according to the needs of livestock in a given season. The analysis of various forms of nomadic pastoralism practiced at the turn of the nineteenth and twentieth centuries by Turkmens, Kazakhs, Kyrgyz, Khakas, Buryats, Tuvans, Mongolians and Yakuts, refines this model and identifies several types of nomadism, based on the residential patterns, the form of routes, and the frequency and amplitude of movements. Questioning several received ideas about nomadic pastoralism, the author shows that, although livestock is the main impulse of nomadism, there is no direct and unambiguous correlation (whether synchronic or diachronic) between the mobility of people and that of livestock. Pastoralism and nomadism are thus shown to be connected but distinct phenomena.

Type
Le pastoralisme en Asie centrale
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2014

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References

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4 A partir de la fin du XIXe siecle, des enquetes statistiques riches et detaillees fournissent des renseignements abondants et precieux sur le pastoralisme en Siberie et en Asie centrale. Que ces etudes aient ete menees dans le but d’evaluer les terres arables disponibles pour la colonisation russe ou, plus tard, dans l’idee que le pastoralisme nomade etait un mode de vie voue a disparaitre n’enleve rien a la valeur de ces documents et n’empeche pas de les exploiter dans l’unique objectif de mieux connaitre les specificites des pratiques pastorales de l’espace dans ces regions.

5 C. FERRET,. La figure atemporelle… ., art. cit.

6 Voir en particulier trois travaux synthetiques majeurs, dotes d’une riche bibliographie : Khazanov, Anatoly M., Nomads and the Outside World, trad. par Crookenden, J., Cambridge, Cambridge University Press, 1983;Google Scholar Masanov, Nurbulat E., Kočevaâ civilizaciâ kazahov : osnovy žiznedeâtel’nosti nomadnogo obŝestva, Almaty/Moscou, Sovinvest/ Gorizont, 1995;Google Scholar Humphrey, Caroline et Sneath, David, The End of Nomadism ? Society, State, and the Environment in Inner Asia, Cambridge/Durham, Duke University Press, 1999.Google Scholar

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11 On dit, par exemple, žuk audy,. le bat est desequilibre, penche d’un cote ., sur une bete de somme.

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35 Dans les iourtes balag?an iakoutes, egalement en bois, ils sont places verticalement.

36 Je ne resume ici qu’une partie de la legende, telle qu’elle est rapportee par Jochelson, Waldemar, The Yakut, New York, American Museum of Natural History, 1933, p. 4849.Google Scholar Par ailleurs, j’ignore la raison (hasard ou diffusion) de l’etonnante ressemblance de cette legende avec celle de la fondation de Carthage, telle qu’elle est rapportee par Virgile dans L’Énéide, livre I, 365 et SERVIUS, commentaire a L’Énéide de Virgile, I, 367 ; voir Scheid, John et Svenbro, Jesper ,. Byrsa. La ruse d’Elissa et la fondation de Carthage ., Annales ESC, 402, 1985, p. 328342.Google Scholar Elle a egalement d’autres equivalents dans le monde turcophone centrasiatique, voir N.Katanoff,. Turkische Sagen uber Besitznahme von Landern nach Art der Dido ., Keleti szemle. Revue orientale pour les études ouralo-altaiques, III, 1902, p. 173-179.

37 Rousseau, Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Paris, Gallimard, [1754] 1965, p. 91 Google Scholar:. Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire, ceci est a moi, et trouva des gens asses simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la societe civile. .

38 F. M. ZYKOV, Poseleniâ…, op. cit., p. 26.

39 Hormis l’ôrtuk, enclos situe non loin des habitations, ou paissaient animaux de travail, vaches, juments laitieres et leurs petits, et qui demeurait constamment en possession d’une meme famille.

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45 Petr E.Makoveckij, Materialy dlâ izučeniâ uridičeskih obyčaev kirgizov, vol. I, Material’noe pravo, Omsk, Semipalatinskij oblastnoj statističeskij komitet, 1886, p. 340-341.

46 Alexis de LEVCHINE, Description des hordes et des steppes des Kirghiz-Kazaks ou Kirghiz- Kaissaks, Paris, Imprimerie royale, [1832] 1840, p. 506 ; A. I. DOBROSMYSLOV, Skotovodstvo…, op. cit., p. 20 ; S. VAINSHTEIN, Nomads of South Siberia…, op. cit., p. 83-84.

47 N. E. MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 40.

48 P. KUšNER, Gornaâ Kirgiziâ…, op. cit., p. 25.

49 P. E. MAKOVECKIJ, Materialy…, op. cit., p. 38 ; G. F. DAHšLEJGER (ed.), Hozâjstvo kazahov…, op. cit., p. 42 et 87-88. Ce schema ternaire n’est qu’une simplification de l’appropriation differentielle du foncier suivant la saison, qui etait souvent plus complexe, comme le montrent les abondantes etudes de la question menees a l’initiative des colonisateurs russes, voir par exemple L. č ERMAK,. Obŝij očerk Atbasarskogo uezda ., art. cit.

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51 Une telle entreprise a ete menee a Cambridge, mais sur une zone geographique correspondant a une acception plus etroite de l’expression Inner Asia, centree sur la Mongolie et ses voisins, voir Caroline HUMPHREY et David SNEATH (ed.), Culture and Environment in Inner Asia I & II, Cambridge, The WhiteHorse Press, 1996 ; C. HUMPHREY et D. SNEATH, The End of Nomadism…, op. cit. Depuis la redaction du present article est cependant paru un ouvrage collectif pour l’etude des annees 2000, voir C. STEPANOFF et al. (dir.), Nomadismes…, op. cit.

52 Les references des sources ayant permis de construire ce tableau pourront etre consultees a l’adresse suivante : annales.ehess.fr/index.php?434.

53 Pour une revue synthetique des types de nomadisme, voir de Planhol, Xavier et Rognon, Pierre, Les zones tropicales arides et subtropicales, Paris, Armand Colin, 1970, p. 264268, 285-290 et 373-374 ;Google Scholar Digard, Jean-Pierre « Problemes de terminologie et de typologie des deplacements de nomades» in Circulation et échanges, le déplacement et le séjour. Séminaire sur les structures d’habitat, Paris, College de France, 1983, p. 187197.Google Scholar

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56 Ibid., p. 165.

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58 C. Humpfrey et D. Sneath, The End of Nomadism…, op. cit., p. 1.

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60 Andrianov, Boris Vasil’evič, Neosedloe naselenie mira, Moscou, Nauka, 1985.Google Scholar

61 A telle enseigne que plusieurs auteurs estiment sterile toute entreprise de typologie du nomadisme, tout en continuant a employer une telle classification, au moins implicitement, ce qui ne clarifie guere les choses, voir Dyson-Hudson, Rada et Dysonhudson, Neville ,. Nomadic Pastoralism ., Annual Review of Anthropology, 9, 1980, p. 1561, ici p. 18.CrossRefGoogle Scholar S’il faut eviter d’employer des categories telles que. semi-nomade. en n’explicitant pas ce qu’elles recouvrent, une typologie se revele indispensable pour rendre compte de la diversite des formes de mobilite et ne pas confondre des pratiques tres differentes sous la meme etiquette. nomade ..

62 Philip Carl Salzmann,. Multi-Resource Nomadism in Iranian Baluchistan ., in W. Irons et N. Dyson-Hudson (ed.), Perspectives…, op. cit., p. 60-68, ici p. 67 :. The conceptual separation of nomadism and pastoralism is even more certain to be of use in the study of pastoral nomadism, for it allows us to examine each of these elements in its full complexity. .

63 Ce qui n’implique pas que le nomadisme se reduise a la mobilite, puisque nomadisation et migration doivent etre distinguees, voir J.-P. DIGARD,. Problemes de terminologie… ., art. cit., p. 187 ; Legrand, Jacques ,. Migrations ou nomadisme : la glaciation comme revelateur des modeles historiques de mobilite ., Diogene, 218, 2007, p. 116123,Google Scholar celle-ci etant notamment denuee du caractere regulier de celle-la.

64 Le critere discriminant est bien le mode d’habitat, et non le type d’habitation (fixe ou mobile). En effet, il est possible de vivre a demeure dans une iourte qu’on ne deplace pas, mais aussi de nomadiser entre plusieurs maisons en bois. Neanmoins, les maisons mobiles sont majoritaires au debut du XXe siecle dans les principales regions ou se pratique le nomadisme. Par exemple, en 1913, dix volost’ (canton, commune rurale) de l’actuelle region de l’Issyk-koul au Kirghizstan comptent 2 157 maisons de terre, 183 maisons de bois et 18 007 iourtes. Voir Mukaš T. Ajtbaev, Istoriko-kul’turnye svâzi kirgizskogo i russkogo narodov. Po materialam Issyk-Kul’skoj oblasti Kirgizskoj SSR, Frounze, Izdatel’stvo AN Kirgizskoj SSR, 1957, p. 105.

65 A la difference de la plupart des etudes occidentales ou sovietiques sur le nomadisme, qui prennent en compte une combinaison de criteres d’ordres divers. Par exemple, l’index de sedentarisation utilise par l’equipe de C. Humphrey et D. Sneath est calcule sur la base de cinq facteurs : le nombre de foyers immobiles ou n’ayant que deux stations annuelles, celui des installations en dur, les activites sedentaires des eleveurs, la part des terres cultivees et la longueur du parcours annuel de nomadisation. Voir C. Humphrey et D. Sneath, The End of Nomadism…, op. cit., p. 197.

66 De preference a d’autres qualificatifs parfois employes, tels que. pur .,. vrai ., empreints d’un jugement de valeur.

67 La sedentarisation est en revanche irreversible quand le principal objet de la propriete privee est le foncier et non plus le betail, selon T. INGOLD, The Appropriation…, op. cit., p. 169.

68 Decimation du cheptel due a des phenomenes meteorologiques qui rendent le pacage impossible. Par exemple, le cheptel total des Bouriates d’Aga est divise par trois entre 1894 et 1899, passant de 611 072 tetes a 194 449, voir Nikolaj Nikolaevič KRADIN, Kočevniki Evrazii, Almaty, Dajk-Press, 2007, p. 319.

69 Le projet de recherche Mac Arthur Eccia, etudiant le pastoralisme en Asie interieure, utilise un Standard Stocking Unit affectant a chaque espece les coefficients multiplicateurs suivants : chevres 0,9 ; moutons 1 ; bovins 5 ; chevaux 6 ; chameaux 7. Voir Bair O. Gomboev et al.,. The Present Condition and Use of Pasture in the Barguzin Valley ., in C. Humphrey et D. Sneath, Culture and Environment…, op. cit., p. 124-140, ici p. 136. Voir aussi le Tropical Livestock Unit (TLU) utilise par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

70 Sandagsurengijn Badamxatan,. Les chamanistes du Bouddha vivant, monographie sur l’ethnie darxad de la province de Xovsgol ., Études mongoles et sibériennes, 17, 1986, p. 131 et 205.

71 Materialy po kirgizskomu zemlepol’zovaniu Syr-Dar’inskoj oblasti, Kazalinskij uezd, Tachkent, Glavnoe upravlenie zemleustrojstva i zemledelia/Tipo-litografia V.M.Il’ina 1913, p. 48.

72 A partir des annees 1960, le desequilibre en faveur du mouton dans l’elevage kirghize a nui au bon deroulement du pacage. Il est alle jusqu’a un cheval pour quarante moutons dans les annees 1980, ou le cheptel ovin a atteint dix millions de tetes. Voir Sitna? Nskij, Georgij Ur’evič, Sel’skoe hozâjstvo kirgizov. Tradicii i sovremennost’, Moscou, Institut etnologii i antropologii im. N. N. Mikluho-Maklaa, 1998.Google Scholar

73 C’est pourquoi, dans le territoire d’Aga, exclusivement rural, le nombre de tetes de betail par habitant etait sensiblement plus eleve que dans d’autres unites administratives de plus grande taille incluant des villes.

74 M. A. Kastren raconte avoir rencontre, lors de son periple, de riches Katchines proprietaires de 6 000 chevaux, 2 000 bovins, 1 000 ovins et caprins, a telle enseigne qu’un pauvre Koibal lui a declare que, chez les Katchines,. on boit du kumys [lait de jument fermente] et de l’ajran [lait de vache fermente] toute l’annee, et le betail grouille autour de leurs tentes comme des fourmis autour d’une fourmiliere ., voir Kastren, Matias Aleksanteri, Putešestvie v Sibir’ (1845-1849), Tioumen, Mandriki, [1860] 1999, p. 12.Google Scholar

75 P. Ostrovskih estime qu’un cheptel compose de 25 chevaux, 15 bovins et plus de 100 moutons (soit un total de 54 equivalents cheval) est celui d’une famille katchine pauvre, subvenant a peine a ses besoins, voir Ostrovskih, P. ,. Etnografičeskie zametki o turkah Minusinskogo kraa ., ž ivaâ starina, V/3-4, 1895, p. 297348, ici p. 306.Google Scholar Pour P. Argunov, c’est le cas d’une famille possedant 20 chevaux, 20 bovins et 150 moutons (soit 62 equivalents cheval), tandis qu’une autre d’aisance moyenne a 50 bovins, 150 chevaux et 500 moutons (soit 275 equivalents cheval), voir Argunov, Pavel, Očerki sel’skogo hozâjstva Minusinskogo kraâ i ob’’âsnitel’nyj katalog sel’skohozâjstvennogo otdela muzeâ, Kazan, Tipografia N.A.Il’ašenko, 1892, p. 102103.Google Scholar Chez les Touvas du hošun (district) d’Ulu-hem, F. A. Kon evalue a 56 chevaux, 46 bovins, 1 292 ovins, 172 caprins et 2 a 3 chameaux le cheptel moyen par foyer, soit 170 equivalents cheval, voir Kon, Feliks A., Za pât’desât’ let, Moscou, Sovetskij pisatel’, [1934] 1936, vol. III, p. 65.Google Scholar

76 Sesegma Gendenovnaž ambalova, par exemple, juge inferieurs a la realite les chiffres rapportes par P. Kulakov dans sa recension du betail des Bouriates de l’Olhon, en Cisbaikalie, datant de 1895 : chaque unite domestique disposait selon lui en moyenne de 4,2 chevaux, 28,6 moutons et chevres, et 10,48 bovins, ce qui revient a 17,7 equivalents cheval, soit, pour une famille de cinq membres, 3,5 equivalents cheval par personne. S.ž ambalova propose une revision genereuse de ces chiffres et attribue 30 a 40 bovins, 50 a 60 moutons et chevres, et 3 a 5 chevaux a une famille moyenne de l’Olhon, soit 8,4 equivalents cheval par personne, voir Ambalova, Sesegma Gendenovna ž « Skotovodstvo» in Abaeva, L. L. et ž Ukovskaa?, N. L. (ed.), Burâty, Moscou, Nauka, 2004, p. 93105, ici p. 97.Google Scholar

77 La densite de certains districts a connu une forte variation entre la fin du XIXe et le debut du XXe siecle en raison de la colonisation russe. Ainsi la population de l’uezd de Pišpek augmente de 45% entre 1897 et 1913.

78 Par exemple, dans la region de Transcaspie, le district de Mangyšlak, peuple a 89% de Kazakhs et a 7% de Turkmenes en 1900, a ete regroupe avec les territoires des Kazakhs de l’Ouest, voir Obzor Zakaspijskoj oblasti za 1901 god, Ashabad, Tipografia štaba 2-go Turkestanskogo armejskogo korpusa, 1902, p. 5.

79 Continument de mars 1994 a aout 1997, puis regulierement jusqu’en 2013.

80 L’aoul (kaz. auyl, voir tableau 1) designe originellement un groupe de nomadisation puis, par glissement semantique, un village. Regroupant quelques familles nucleaires, jusqu’a plusieurs dizaines, generalement unies par des liens agnatiques, c’est l’unite de base de la societe kazakhe.

81 Ayant etudie le pastoralisme nomade en Mongolie dans les annees 1930, Andrej Dmitrievič Simukov en distingue six grands types correspondant a plusieurs regions du pays et ainsi definis : des parcours de type vertical inverse sur de tres courtes distances (16 km annuels en moyenne) dans les monts du Hangaj ; de longs parcours ellipsoidaux dans les steppes (d’une amplitude de 30-50 km, soit 80-130 km annuels), sans grande difference entre patures estivales et hivernales ; de meme dans l’Est du pays, suivant des itineraires meridiens, ou les distances parcourues sont souvent superieures (200 km) ; ainsi que dans le Gobi, sur des parcours moyens les annees favorables, et longs en cas de secheresse ; dans l’Ouest, des parcours verticaux d’une amplitude superieure a 100 km; enfin, quelques tres grands parcours a la fois meridiens et verticaux (d’une amplitude de 150-200 km, soit des distances annuelles superieures a 300 km) dans l’Uburhangaj, allant des montagnes du Hangaj au desert du Gobi. Voir Simukov, A. D. « Osnovnye čerty kočevogo byta naselenia MNR. [1936], in Trudy o Mongolii i dlâ Mongolii, Osaka, The National Museum of Ethnology, 2007, t. II, p. 600608 ;Google Scholar voir aussi t. I, p. 270-278 ; t. II, p. 40-47 et 358-376.

82 Sergej Ivanovič RUDENKO, .K voprosu o formah skotovodčeskogo hozajstva i o kočevnikah ., Materialy po otdeleniu etnografii geografičeskogo obŝestva SSSR, 1, 1961, cite par Evgen’evič Markov, Gennadij, Kočevniki Azii. Struktura hozâjstva i obŝestvennoj organizacii, Moscou, Izd. Moskovskogo universiteta, 1976, p. 21.Google Scholar Ce chiffre est equivalent au cheptel moyen par foyer releve en Mongolie exterieure en 1918 : 9 chevaux, 8,4 bovins et 56,2 ovins et caprins, soit 25 equivalents cheval. Voir Majskij, Ivan Mihajlovič, Sovremennaâ Mongoliâ, Irkoutsk, Gosudarstvennoe izdatel’stvo, 1921, p. 305.Google Scholar En Asie centrale, Fedor Andreevič ŝ erbina, responsable de la monumentale enquete publiee dans les Materialy po kirgizskomu zemlepol’zovaniu…, op. cit., evaluait a 24 tetes de gros betail le cheptel necessaire pour subvenir normalement aux besoins d’une famille kazakhe, alors qu’en moyenne (selon les releves de dix uezd) chaque foyer en possedait 20,8. Voir Petr Petrovič RUMA? NCEV, Kirgizskij narod v prošlom i nastoâŝem, Saint-Petersbourg, Pereselenc ?eskoe upravlenie gl. Upravlenia zemleustrojstva i zemledella, 1910, ici p. 38.

83 Pour quelques explications sur certains de ces parcours, voir Carole FERRET, .Le pastoralisme nomade dans les steppes kazakhes ., in C. STEPANOFF et al. (dir.), Nomadismes…, op. cit., p. 38-42.

84 C. FERRET,. Un espace a l’aune du betail ., art. cit., p. 148-151.

85 Bazin, Louis, Les systemes chronologiques dans le monde turc ancien, Paris/Budapest, Ed. du CNRS/Akademiai Kiado, 1991, p. 5455.Google Scholar

86 Hvorostanskij, A. ,. Kirgizskij vopros v svazi s kolonizaciej ., Voprosy kolonizacii, 1, 1907, p. 6566,Google Scholar cite par Tolybekov, Sergali Esbembetovič, Kočevoe obŝestvo kazahov v XVII-načale XX veka. Politiko-ekonomičeskij analiz, Alma-Ata, Nauka, 1971, p. 467.Google Scholar

87 Par exemple, Vyatkina, K. V. « The Buryats» in Levin, M. G. et Potapov, L. P., The Peoples of Siberia, Chicago, University of Chicago Press, [1956] 1964, p. 211;Google Scholar S. E. TOLYBEKOV, Kočevoe obŝestvo…, op. cit., p. 467.

88 N. E. MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 40.

89 Plusieurs auteurs citent des distances annuelles de 2 500 km qui, d’un simple point de vue technique, semblent difficiles a couvrir compte tenu des especes elevees, des exigences de la reproduction, des haltes pour le repos et des contraintes liees a la periode d’enneigement. Susceptibles de nuire a l’etat du betail, elles etaient probablement exceptionnelles, franchies pour fuir quelque menace.

90 Jacques Legrand,. Conceptions de l’espace, division territoriale et divisions politiques chez les Mongols de l’epoque post-imperiale (XIVe-XVIIe siecles) ., in EQUIPE ECOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE DES SOCIETES PASTORALES, Pastoral Production and Society, op. cit., p. 155-170, ici p. 163.

91 G. F. DAHšLEJGER (ed.), Hozâjstvo kazahov…, op. cit., p. 79.

92 S. Dž ANTURIN, Očerki kirgizskogo konevodstva, Saint-Petersbourg, Tipografia Mesnika i Rimana, 1883, ici p. 16 ; A. I. DOBROSMYSLOV, Skotovodstvo…, op. cit., p. 21 et 88.

93 N. E. MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 93 et 95.

94 C’est pourquoi cette forme d’elevage a parfois ete interpretee comme conduisant a la sedentarisation, voir Simakov, Georgij Nikolaevič ,. Opyt tipologizacii skotovodčeskogo hozajstva u kirgizov (konec XIX-načalo XX v.) ., Sovetskaâ etnografiâ, 6, 1978, p. 1427, ici p. 20.Google Scholar

95 Bibiira Borodoevna Akmoldoeva,. Konevodstvo v sisteme tradicionnogo hozajstva kirgizov (konec XIX-načalo XX vv.) ., these de candidat en histoire, Universite d’Etat de Moscou, 1983, p. 118 et 172 ; G. CERENHAND,. Tradicii kočevogo… ., art. cit., p. 33.

96 G. F. DAHšLEJGER (ed.), Hozâjstvo kazahov…, op. cit., p. 79.

97 Nikol’skij, A. M. ,. Putešestvie na ozero Balhaš i v Semirečenskuu oblast’ ., Zapiski Zapadno-Sibirskogo otdela Imperatorskogo russkogo geografičeskogo obŝestva, VII1, 1885, p. 193, ici p. 84;Google Scholar Benkevič, V. A. ,. Nabludenia, materialy i zametki, sobrannye v Kirgizskoj stepi ., Vestnik obŝestvennoj veterinarii, XVII18/23, 1905, ici no 21-22, p. 955-963, en particulier p. 955.Google Scholar

98 S. Dž ANTURIN, Očerki…, op. cit., p. 9.

99 J.-P. DIGARD, .Le territoire comme resultat… ., art. cit., p. 51.

100 B. B. AKMOLDOEVA, Konevodstvo…, op. cit., p. 49.

101 G. F. DAHšLEJGER (ed.), Hozâjstvo kazahov…, op. cit., p. 79. Paradoxalement, c’est le pre deneige qui est dit. blanc ., soit. degage .. Le petit betail doit etre envoye rapidement apres le gros, parce que les empreintes profondes que celui-ci laisse dans la neige durcissent des le lendemain, genant alors le pacage de celui-la. C’est pourquoi, en temps normal, quand la neige n’est ni trop profonde ni trop dure, les especes paissent separement. Voir N. E. MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 91.

102 Accolas, Jean-Pierre et Deffontaines, Jean-Pierre ,. Les activites rurales en Republique populaire de Mongolie. I. Agriculture et elevage ., Études mongoles, 6, 1975, p. 753 Google Scholar, ici p. 26, citant D. BANZRAč,. Pasture Utilisation in the Mongolian People’s Republic ., Proceedings of the 12th International Grassland Congress, Moscou, Izdatel’stvo .MIR., 1976, p. 65-68.

103 C. FERRET,. Un espace a l’aune du betail ., art. cit., p. 145.

104 ž urtmany č OGDON, Obvodnenie pastbiŝ. Na primere MNR, Moscou, Kolos, 1980, p. 187-195, cite par N. E. MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 67. La transhumance a laquelle j’ai participe en juin 2012, dans le Sud-Est du Kazakhstan (region d’Almaty, district de Rajymbek), s’est neanmoins deroulee a un rythme nettement plus soutenu, superieur a 3 km/h (85 km en 24 heures de marche repartie sur deux jours), mais au prix de multiples boiteries ovines. Voir C. FERRET,. Une transhumance… ., art. cit.

105 Kuftin, Boris Alekseevič, Kirgiz-kazaki. Kul’tura i byt, Moscou, Izdanie central’nogo muzea narodovedenia, 1926, p. 14 ;Google Scholar K. CHABROS et S. DULAM, La nomadisation mongole…, op. cit., p. 9.

106 Dans l’ajmag oriental, un berger responsable de 1 800 moutons nomadise avec sa 9 8 8 femme et son fils onze fois dans l’annee, parcourant 142 kmet stationnant de 5 a 60 jours au meme endroit, nomadisations auxquelles il faut ajouter dix transhumances annuelles, tandis qu’au Hangaj, au Centre de la Mongolie, des eleveurs bovins menent une vie semi-nomade et que, dans l’ajmag oriental, leur semi-sedentarite les fait passer d’un estivage a un hivernage fixes, distants de 2 a 8 km. Voir Batnasan, G. ,. Nekotorye osobennosti perehoda k osedlomu obrazu žizni v Mongol’skoj Respublike ., Sovetskaâ etnografiâ, 2, 1977, p. 6876, ici p. 72.Google Scholar Dans l’ajmag Uvs, au Nord-Ouest de la Mongolie, telle famille, dont les troupeaux sont majoritairement composes de petit betail, parcourt annuellement 315 km en douze deplacements, tandis que telle autre, proprietaire de gros betail, en parcourt 110 en sept deplacements, voir B. ERDENEBAATAR,. Socio- Economic Aspects of the Pastoral Movement Patterns of Mongolian Herders ., in C. HUMPHREY et D. SNEATH, Culture and Environment…, op. cit., p. 58-110, ici p. 84-85.

107 Rintchen, Yongsiyebu ,. Pourquoi on offre des chevaux et des moutons aux esprits chamaniques mongols ., L’ethnographie, 7475, 1977, p. 155156;Google Scholar G. CERENHAND,. Tradicii kočevogo… ., art. cit., p. 32.

108 Ivanov, Pavel V., Verblud i ego izučenie, Kzyl-Orda, Obŝestvo izučenia Kazahstana, 1926, p. 4,Google Scholar cite par Konovalov, Aleksej Vladimirovič, Kazahi užnogo Altaâ. Problemy formirovaniâ etničeskoj gruppy, Alma-Ata, Nauka, 1986, p. 23.Google Scholar

109 D’apres le modele de la matrice des utilisations animales construite par J. Holtz et J.-P. Digard, portant, en abscisse, les diverses utilisations de l’animal – mort ou vivant, fournisseur de produits ou de travail – et, en ordonnee, les differentes especes elevees, voir Digard, Jean-Pierre, L’homme et les animaux domestiques. Anthropologie d’une passion, Paris, Fayard, 1990, p. 190195.Google Scholar

110 Les chevres n’ont jamais qu’une importance mineure en Asie centrale. Mais quand elles representent 30% du cheptel (dans le district deč imkent au debut du XXe siecle), leur role ne se cantonne plus a la seule conduite des troupeaux de moutons et on peut parler de leur relative dominance. Il est a noter que, en Mongolie, l’elevage de la chevre cachemire,. financierement tres rentable ., connait actuellement un grand essor : les caprins representaient 18% du cheptel en 1970 et 44% en 2011 d’apres la FAO. Voir F. AUBIN,. Le deplacement absolu… ., art. cit., p. 340 ; voir aussi P. FINKE,. Le pastoralisme… ., art. cit., p. 252.

111 G. F. DAHšLEJGER (ed.), Hozâjstvo kazahov…, op. cit., p. 108.

112 Sergej P. TOLSTOV et al., Narody Srednej Azii i Kazahstana, Moscou, Izdatel’stvo AN SSSR, 1962-1963, p. 360.

113 S. VAINSHTEIN, Nomads of South Siberia…, op. cit., p. 59.

114 N. E. MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 208-209 et 231.

115 Anskij, Feodosij G. DOBRž et Boris P., Vojta? Ckij , .Lošad’ kočevogo naselenia Semipalatinskoj oblasti» in Anskij, F. G. Dobrž et al., Domašnie životnye Semipalatinskoj gubernii. I Lošad’. Maral, Leningrad, Izd. Akademii nauk, 1928, p. 22183, ici p. 30-33 ;Google Scholar P. KUšNER, Gornaâ Kirgiziâ…, op. cit., p. 16 et 30.

116 A. I. DOBROSMYSLOV, Skotovodstvo…, op. cit., p. 170.

117 Vaclav Leopol’dovič SEROšEVSKIJ, Âkuty. Opyt etnografičeskogo issledovaniâ, Moscou, Rossijskaa političeskaa enciklopedia, [1896] 1993, p. 250-261 ; D. A. KOč NEV, Očerki uridic ?eskogo…, op. cit., p. 55, 58, 61 et 107.

118 Entre autres, Leonid Pavlovič POTAPOV,. Osobennosti material’noj kul’tury kazahov, obuslovennye kočevym obrazom žizni ., Sbornik muzeâ antropologii i etnografii, XII, 1949, p. 43-70, ici p. 49 ; F. G. DOBRž ANSKIJ et B. P. VOJTA? CKIJ,. Lošad’… ., art. cit., p. 30-31, pour la region de Semipalatinsk ; B. B. AKMOLDOEVA, Konevodstvo…, op. cit.

119 Sergej Aleksandrovič TOKAREV, Obŝestvennyj stroj âkutov XVII-XVIII vv, Iakoutsk, Akutskoe gosudarstvennoe izdatel’stvo, 1945, p. 31.

120 Pour une critique de ce modele, voir N. E.MASANOV, Kočevaâ civilizaciâ kazahov…, op. cit., p. 39-46 ; C. FERRET,. La figure atemporelle… ., art. cit.

121 C. FERRET,. Un espace a l’aune… ., art. cit.

122 P. E. MAKOVECKIJ, Materialy…, op. cit., p. 31 ; G. E. MARKOV, Kočevniki…, op. cit., p. 74.

123 Grut : lait ecreme, caille et seche d’apres la description de Guillaume de Rubrouck. C’etait donc une sorte de fromage equivalent au koe u? rt kazakh.

124 G. de RUBROUCK, Voyage…, op. cit., p. 101-102. 125 - P. KUšNER precise que, dans le Nord kirghize, ce sont les hommes qui traient les juments et, dans le Sud, les hommes et les femmes : Gornaâ Kirgiziâ…, op. cit., p. 28.

126 Pekarskij, Eduard Karlovič, Slovar’ âkutskogo âzyka, Moscou, Akademia nauk SSSR, [1907-1930] 1958–1959, t. 2, p. 2399 et 2412.Google Scholar Sur l’opposition entre cheval et vache, voir Ferret, Carole, Une civilisation du cheval. Les usages de l’équidé, de la steppe a la taiga, Paris, Belin, 2009, p. 293 et 298-305.Google Scholar

127 Antonov, Nikolaj Klimovič, Materialy po istoričeskoj leksike âkutskogo âzyka, Iakoutsk, Akutskoe knižnoe izdatel’stvo, 1971, p. 43 et 46.Google Scholar

128 Aubin, Francoise « Cheval celeste et boeuf chtonien» in Dor, R. et Nicolas, M. (ed.), Quand le crible était dans la paille. Hommage a Pertev Naili Boratav, Paris, Maisonneuve et Larose, 1978, p. 3763, ici p. 45.Google Scholar

129 Au 1er janvier 1990, 269 000 porcs et 18 000 chevaux, voir Narodnoe hozâjstvo Turkmenskoj SSR v 1989 g. Statističeskij ežegodnik, Achkhabad, Turkmenistan, 1990, p. 233.

130 Voir C. STEPANOFF et al. (dir.), Nomadismes…, op. cit. Par exemple, la composition specifique du cheptel, le nombre de tetes de betail par habitant et le nombre de foyers ruraux pratiquant l’elevage ne sont pas tres eloignes, en 2013, dans l’arrondissement de Rajymbek (region d’Almaty, Kazakhstan) de la situation decrite en 1913, dans ce qui s’appelait alors le district de Džarkent, voir C. FERRET, .Une transhumance… ., art.cit.