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Capitalisme marchand et classe marchande a Venise au temps de la Renaissance

Published online by Cambridge University Press:  08 May 2018

Jean-Claude Hocquet
Jean-Claude Hocquet*
Affiliation:
IUT-Lille III
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Étudier la place fondamentale du sel dans l'activité économique, la richesse de la société, la puissance politique de Venise entre le XIIIe et le XVIe siècle, c'est moins écrire une histoire du sel que contribuer à cerner la profonde mutation économique et sociale qui marque le passage entre ce qu'il est convenu d'appeler Moyen Age et Temps modernes et qui pourrait bien constituer la Renaissance, étant entendu que, s'agissant de Venise, il peut paraître prématuré de parler de transition du féodalisme au capitalisme. Mais cette difficulté n'est que provisoire, liée à l'avancement d'une recherche : l'étude des rapports de production fondés sur l'exploitation des immenses salines de Venise aux XIe et XIIe siècles sera en effet de nature à éclairer la structure économique et sociale de Venise au Moyen Age, jusqu'au commencement du XIIIe siècle. Les salines étaient en effet la forme originale de la grande propriété foncière dans le Duché des Vénitiens, grande propriété qui se combinait avec la petite exploitation tenue en censive et la constitution d'une « réserve dominicale », dont tout le produit allait au grand propriétaire qui se faisait également remettre le surproduit, sous forme de « cens », des petites exploitations familiales des sauniers.

Summary

Summary

The evolution of freight fees for Mediterranean salt in Venice between the 13th and 16th centuries reveals the following paradox : this freight was extremely costly beginning in 1350, while the historiography, for more than half a century, stresses the serious slump existing throughout ail of Europe with regard to over-all prices and the marasmus of economic activity during the 14th and 15th centuries. Why, then, in this period of depression did Venice stand out as an island of prosperity at the height of its power ? The patrician State and the patrician merchant tried to set up an extensive commercial operation : in order to lower shipping costs on luxury commodities and their cost, they had the salt that was used to ballast the ship, bear part of the freight cost -, to find outletsfor this salt imported from ail the Mediterranean shores frequented in the trade of precious products, they proceeded with the quasi-systematic destruction of saltworks on the Adriatic Sea and made a common product scarce, thereby, putting it into the same category with rare products of great market value. The salt monopoly, which is a consumer sales monopoly, was set up as a means of managing the commercial policy that guaranteed the maintenance of revenues for the ship-owner and merchant classes. However, the salt trade had no marginfor autonomous action at its disposal and it fell into ruin at the end of the 16th century when the major sea routes by-passed Venice for Atlantic seaports. In search of more profitable investments, the State favoured the development ofnearby saltworks within their coastal territories, just as the upper classes put their capital into agricultural development.

Type
Économies et Sociétés
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 34 , Issue 2 , March 1979 , pp. 279 - 304
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1979

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References

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