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Une famille de marchands de Périgueux au XIVe siècle : Les Giraudoux

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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La situation géographique de Périgueux, dans un pays disputé au XIVe siècle entre Français et Anglais, met en lumière dès l'abord son importance politique et explique bien des aspects de son histoire et de sa vie quotidienne. Le roi de France lui a toujours porté un très grand intérêt : située à l'un des points les plus avancés de son domaine, bâtie sur une butte qui domine un méandre de l'Isle, entourée d'un épais rempart, elle a représenté pour lui un point stratégique important. La prise de conscience par la royauté capétienne de l'intérêt de cette région remonte en réalité assez loin dans le passé et l'on pourrait même dire que d'elle dépend la vitalité du Puy Saint-Front au XIVe siècle.

Type
Travaux en Cours Sur la Vie Sociale au XIVe Siècle
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1965

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References

page 110 note 1. Villepelet, R., Histoire de la ville de Périgueux et de ses institutions municipales jusqu'au Traité de Brétigny (1360), Périgueux, 1908, pp. 510 Google Scholar et Lavergne, G., Histoire de la ville de Périgueux, Périgueux, 1945, pp. 2533.Google Scholar

page 111 note 1. Indications éparses dans différents comptes municipaux, et en particulier dans Arch. comrn. Périgueux, CC 51 (1331-32), fol. 13 v°.

page 111 note 2. Id., fol. 10 v° : … à Johan Moschart massip a peper sos despens e unas sabotas, anar e a venir daychi a Paris… ; id., fol. 11 : on envoie 25 réaulx d'or à Paris à Me Vidal Barraut… per un massip de pe… ; id., fol. 12 : Me P. Laporte, le lundi ap. saint Nicolas de mai… que partit desta mêla per anar a Paris am son clerc ambeduy a chaval e am dos massips a pe…

page 112 note 1. ABCH. COMM. Périgueux, CC 56.

page 112 note 2. Id., CC 69, fol. 28.

page 112 note 3. Lot, F., Recherches sur la population et la superficie des cités remontant à la période gallo-romaine, IIe partie, Paris, 1950, p. 600.Google Scholar

page 113 note 1. Les « Charités » avaient lieu deux fois par an. Elles consistaient en distributions aux pauvres et aux Ordres mendiants de viande de porc salé pour Mardi-Gras (dit aussi fête du Baco) et de pain pour Pentecôte et s'accompagnaient de divertissements populaires (voir G. Lavekgne, op. cit., p. 59). Elles étaient financées par des donations, des rentes ou des legs testamentaires des familles riches, ce qui nécessitait une comptabilité particulière : deux beaux registres les concernent dans les Arch. comm. de Périgueux.

page 113 note 2. ARCH. COMM. Périgueux, CC 54, fol. 20.

page 113 note 3. A. Higounet, « Un dénombrement des paroisses et des feux de la sénéchaussée de Périgord en 1365 », à paraître dans Bulletin philologique et historique du Comité des Travaux.

page 113 note 4. Le métier n'est indiqué en effet que lorsqu'il faut distinguer des homonymes.

page 114 note 1. La forme habituelle dans les documents rédigés en langue vulgaire est Giraudo. Dans les documents en latin, le nom est employé au génitif sous la forme Giraudonis. On pourrait donc adopter la forme actuelle française Giraudon. Mais, comme certains documents en langue vulgaire donnent aussi Giraudos, il nous a paru préférable d'adopter la graphie périgourdine e t limousine Giraudoux qui s'est perpétuée dans un toponyme Les Giraudoux de la commune d'Agonac où la famille possédait des rentes.

page 114 note 2. Voir plus haut et G. Lavkrgne, op. cit., p. 59.

page 114 note 3. Un registre de la dette municipale (AECH. COMM. Pébigueux, CC 48), de 1327 à 1366, permet de compléter les listes consulaires données par les registres de comptes annuels dont la série est incomplète. Nous avons pu ainsi vérifier que, par un hasard assez extraordinaire, les Giraudoux ont été consuls de Périgueux pendant les années pour lesquelles les registres particuliers de comptes ne nous sont pas parvenus.

page 116 note 1. Le fonds Sallegourde (ARCH. DÉP. Dordogne, 2 E 1850) a fourni l'essentiel de la documentation. Ce fonds est aujourd'hui classé par familles : deux liasses (282 et 282) y groupent les actes concernant la famille (testaments, cessions ou achats de rentes, actes de tutelle, contrats de mariage ou de sociétés). Il va de soi que l'on trouve également des renseignements utiles et complémentaires dans d'autres liasses concernant des familles alliées ou associées. Nous en avons également trouvé dans le fonds Delpit des Arch. comm. de Bordeaux et à la Bibliothèque Nationale, ms. lat. 9137 et 9140, et t. 83 de la collection Périgord.

page 117 note 1. L'un des principaux drapiers de la ville et allié de la famille.

page 117 note 2. ARCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 465 (3).

page 117 note 3. Au minimum, car en ce qui concerne les filles, Marguerite seule est nommée. Ensuite, il parle de ses « autres filles ». Ce pluriel nous a permis d'en faire figurer deux sur le tableau, mais il pouvait bien y en avoir une de plus.

page 117 note 4. Voir plus haut, p. 115.

page 117 note 5. On a vu que leur fille paie pour la taille, en 1339-40, une des deux plus fortes cotisations de la rue des Farges et l'une des cinq plus élevées de la ville.

page 117 note 6. En 1315, il porte au sénéchal le produit du subside pour la campagne de Flandres (ARCH. COMM. Périgtjeux, CC 41, fol. 4), en 1325-26, il est chargé de peser le pain (id., CC 47, fol. 11 v°).

page 118 note 1. ABCH. DÉP. Dordogne, 2 E 1850, 202 (1).

page 118 note 2. AECH. COMM. Périgueux, CC 43, fol. 7 et 33.

page 118 note 3. ARCH. COMM. Bordeaux, fonds Delpit, 169. On peut hésiter entre le 26 mars 1328 ou le 15 avril 1329, suivant que l'acte serait daté en style du 25 mars ou en style de Pâques.

page 119 note 1. ARCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 283 (10), 6 nov. 1326.

page 119 note 2. Id., 338 (6). La rente en froment avait été assise sur une portion de manse à Trélissac.

page 119 note 3. Cet échange a bien été provoqué par les Giraudoux puisqu'un autre acte du même jour révèle que Galharde pour pouvoir faire ce rachat a dû céder cette même rente à un de ses gendres, Foulques, damoiseau d'Agonac, contre la somme de 160 livres.

page 119 note 4. ARCH. COMM. Périgueux, CC 55, fol. 27.

page 119 note 5. Id., CC 48, fol. 15, 17 v° et 18.

page 119 note 6. Id., CC 57, fol. 32 v°. La levée de la taille de cette année s'est faite suivant deux modalités très différentes : par quartier, sous la responsabilité d'un collecteur ; d'autre part 25 personnes, dont Guillaume Giraudoux, ont fait des versements probablement personnels. Sa cotisation de 36 sous est importante, mais le place après les familles Peyroni et Brunet. On ne peut comparer avec une autre branche, car Hélie est consul cette année et n'est donc pas taillable.

page 119 note 7. Id., ibid., fol. 33.

page 119 note 8. Id., CC 58, fol. 33 v° et 41 v°.

page 120 note 1. ARCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 459 (1).

page 120 note 2. Id., ibid., (2).

page 120 note 3. BIBL. NAT., coll. Périgord, t . 82, pièce 8.

page 120 note 4. ARCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 459 (3). Hélie Séguy avait encore figuré comme témoin dans le testament de son beau-frère Gui, le 19 juin. Malade, il fait son propre testament le 22 juillet. Il est donc mort entre le 22 juillet et le 5 octobre 1312.

page 120 note 5. Indiqué dans Id., 459 (3) et (4).

page 120 note 6. Id., ibid. (2).

page 121 note 1. ARCH. DÉP. Dobdogne,, 2E 1850, 459 (5), 23 oct. 1312.

page 121 note 2. Id., 459 (6), 1er juill. 1313 et 282 (2), 1320.

page 121 note 3. Id., 459 (7), 5 oct. 1329. Mélissende est enceinte le 22 juill. 1312 quand son mari fait son testament. Guillelma apparaît pour la première fois dans les actes le 1e r juill. 1313. Née entre juillet 1312 et juillet 1313, sa naissance doit être placée au plus tard en janvier ou début février 1313. Elle est mariée en octobre 1329, ce qui place son mariage entre 16 et 17 ans.

page 121 note 4. Id., 459 (9), 1329, mardi ap. l'octave de saint Michel. Ces deux mariages conclus la même année révèlent bien comment Mélissende conduisait les intérêts de la famille. Guillelma, sa propre fille reçoit 200 livres de dot, ce qui est assez peu pour une telle famille, mais Guillelma Chatuel, promise à son fils Guillaume, apporte une dot de 400 livres.

page 121 note 5. Id., 459 (12).

page 121 note 6. Il faut noter au passage l'intérêt démographique de cette clause. Nous lui connaissons, en effet, quatre enfants en 1313 : Raymonde, Hélie, Guillaume et Guillelma. Raymonde a laissé un testament en 1316 et a dû mourir aussitôt. Guillelma s'est mariée en 1329. Devons-nous déduire du pluriel du testament que cette dernière est morte également ou bien qu'elle a eu d'autres enfants qui seraient morts avant 1313 ?

page 121 note 7. Aucun des documents que nous avons eus entre les mains concernant ces quel ques années ne parle de peste. Ni les testaments, ni même les actes de tutelle de la famille Giraudoux ne font allusion à une épidémie ou à un malheur du temps. Néanmoins, une telle hécatombe pourrait être le signe que la Peste Noire n'a peut-être pas tout à fait épargné Périgueux.

page 122 note 1. On ne connaît ses consulats qu'indirectement et il n'est pas possible de savoir le détail des voyages effectués précisément ces années-là.

page 122 note 2. Il arrivait parfois que les sommes avancées à la ville ne pouvaient être récupérées entièrement ou l'étaient par des moyens détournés : la ville accordait alors à son créancier par exemple de percevoir le revenu de l'entrée des vins ou le revenu du poids du blé pendant un certain temps, ou bien déduisait sa dette du montant de la taille : Guillaume Giraudoux ainsi en 1338 (ARCH. COMM. Périgueux, CC 48, fol. 21 v°) a obtenu une réduction de 4 livres sur la taille en remboursement de la somme qu'il avait auparavant prêtée à la ville.

page 122 note 3. ARCH. COMM. Périgueux, CC 53, fol. 20.

page 122 note 4. Id., Ibid., fol. 23.

page 123 note 1. ARCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 283 (14).

page 123 note 2. Id., 283 (6).

page 123 note 3. Id., 283 (7).

page 123 note 4. Id., 283 (8),

page 123 note 5. Id., 283 (11) et (12) et Bibl. Nat., ms. lat. 9137, pièce 37.

page 123 note 6. ARCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 283 (13).

page 123 note 7. Id., 283 (15).

page 123 note 8. Les dépenses de la ville cette année-là s'étaient élevées à 904 livres (ARCH. COMM. Périgueux, CC 53).

page 123 note 9. BIBL. NAT., ms. lat. 9140, pièce 39.

page 124 note 1. ARCH. DÉP. DOKD., 2 E 1850, 155 (8).

page 124 note 2. Id., 282 (2). Parchemin de 525 x 910 mm, composé de deux peaux cousues ensemble. D'une jolie écriture, assez grosse, il est en assez bon état de conservation, malgré une déchirure en haut à gauche et quelques trous dans le corps du texte qui nous privent de quelques chiffres et quelques noms.

page 124 note 3. Melis, Federigo, Aspetti délia vita economica medievale (studi nell'Archivio Datini di Prato), Siena, 1962, p. 411 et 412.Google Scholar

page 124 note 4. Id., ibid., donne, p. 408 un compte de la succursale de Barcelone de 1411 qui présente pour le chapitre des dettes de nombreuses analogies avec le nôtre.

page 125 note 1. F. Melis, Aspetti…, en donne un exemple, p. 409.

page 125 note 2. « … ego… Helias Giraudonis… recognosco et confiteor in veritate quod olim inhita societate inter me dictum Heliam ex una parte… et dictam relictam nomine suo et dicti filii sui pro Guillelmo fratre suo filio dicte relicte et dicti quondam viri sui ex altéra… » Olim est le mot que l'on emploie habituellement et qu'il est assez difficile de préciser. La société Giraudoux-Brunet (voir plus bas, p. 129) pourrait avoir duré cinq ou six ans. La durée habituelle des sociétés variait en Catalogne et en Italie de un à cinq ans. On ne peut préciser davantage. Voir aussi F. Melis, Aspetti…, p. 166 et 167 : entre 1370 et 1380, les associations de la Compagnie d'Avignon sont de 2 ans 1 /2 et 4 ans.

page 125 note 3. ARCH. COMM. Périgueux, CC 43.

page 125 note 4. Id., CC 44.

page 125 note 5. Sayous, A.-B., Les méthodes commerciales de Barcelone au XIIIe siècle, Estudis universitaris catalans, 1932, t. XVI, D., p. 189190.Google Scholar

page 126 note 1. Id., E., p. 190 : contrat de 1264. La société est conclue pour 2 ans. Le capitaliste verse 130 livres 1 /2 et le commerçant 64 livres.

page 126 note 2. G. Bigwood, «Documents relatifs à une association de marchands italiens aux XIIIe et XIVe siècles »,dans Bull. Commiss. royale d'Histoire de Belgique, t. 78, p. 212.

page 126 note 3. Lopez, R. S., Médiéval Trade on the Mediterranean World, New York, 1955, p. 191192.Google Scholar Le capital total est de 9 450 livres.

page 126 note 4. Chiaudano, Mario, « Un contratto di società di mercanti fiorentini delF anno 1332 », dans Atti délia Real Academia délie Scienze di Torino, t. LXV, 1930, p. 411.Google Scholar

page 126 note 5. Sayous, Méthodes commerciales… : ici, c'est tout de même à très peu près une répartition proportionnelle au capital déposé, mais la formule ne fait pas état du capital du commerçant.

page 126 note 6. Chiaudano, Un Contralto…, p. 411-412.

page 126 note 7. Melis, Aspetti… p. 210 (1388).

page 128 note 1. ABCH. DÉP. DOBD., 2 E 1850, 282 (2) : « … a tempore incepte societatis, nunc lucratus… septem viginti et sex libras et duodecim solidos turonensium de quo lucro pertinent dictis fratribus… »

page 128 note 2. Dans Le livre de comptes de Jacme Olivier, marchand narbonnais du XIVe siècle, éd. A. Blanc, Paris, 1899, t. II, 1er partie, si certaines denrées sont indiquées par leur prix de vente (l'huile, p. 14), les draps sont inscrits par le prix de revient : voir pp. 5 (juill. 1381), 152 (1388), 180-181, 215-216 (1390).

page 128 note 3. « … residuum dictorum debitorum venit in partem Helie et Guillelmi fratris sui pro residuo capitalis quod habebant in societa predicta et lucro exinde sequto. Plus bas encore la formule … lucro exinde sequto… » Et enfin «… exeptione non numeratam peccuniam pannorum et aliarum rerum non habitarum non non receptarum et spei receptionis future… » Ces autres choses que l'on n'a ni eues ni reçues peuvent peut-être aussi s'appliquer au bénéfice.

page 128 note 4. Melis, Aspetti…, p. 211.

page 128 note 5. Id., ibid., p. 270 : 241,66 % en 1398-99 pour l'une des compagnie Datini de Catalogne.

page 129 note 1. Il en avait probablement conclu au moins une autre, car dans un document du 12 mars 1329 (BIBL. NAT., ms. lat. 9140, pièce 39), il est cité avec un autre bourgeois de Périgueux, Hélie Gelât. Ils sont dits « consortes ».

page 129 note 2. ABCH. DÉP. DORD., 2 E 1850, 155 (8). Il en est de même par exemple dans le compte final de 1411 de la succursale de Barcelone de la compagnie Datini (voir F. Melis, Aspetti…, p. 409).

page 129 note 3. Pour certains débiteurs, à cause des trous du parchemin, il a été parfois impossible de reconstituer le nom, d'autres fois la somme. C'est ce qui explique la différence entre le total de notre tableau et celui-ci.

page 130 note 1. A la différence peut-être des frères Bonis : car il faudrait être assuré que les rubriques concernant les marchands de Montauban, leurs clients, correspondent à des fournitures pour la revente (Les Livres de comptes des frères Bonis, éd. Ed. Fokestie, Paris-Auch, 1890, passim et Cl. Cugnasse, « Activité économique et milieu humain à Montauban au XIVe siècle d'après le registre de Barthélémy Bonis », dans Annales du Midi, 1957, p. 207-227).

page 130 note 2. Dr Ch. Lafon, « Recherches sur la topographie ancienne de Périgueux », dans Bull, de la Soc. hist. et archéol. du Périgord, 1962, p. 52-55.

page 132 note 1. ARCH. COMM. Périgueux, CC 56, fol. 7.

page 132 note 2. ARCH. DÉP. DORD., 3 E 1850, 155 (8), 29 mai 1350.

page 132 note 3. «… ratione societatis olim inhite et facte inter me Raymundum et ipsum Heliam Giraudonis tempore quo vivebat… »

page 132 note 4. Laurent, Henri, La draperie des Pays-Bas en France et dans les pays méditerranéens, Paris, 1935, p. 109.Google Scholar

page 132 note 5. BIBL. NAT., ms. lat. 9140, pièce 39.

page 132 note 6. Plus haut, p. 122.

page 133 note 1. Renouard, Y., « Les voies de communication entre pays de la Méditerranée et pays de l'Atlantique au Moyen-Age. Problèmes et hypothèses », dans Mélanges d'Hist. du Moyen-Age offerts à Louis Halphen, Paris, 1951, pp. 589593.Google Scholar