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Normes graphiques et pratiques de l’écriture: Maîtres écrivains et écrivains publics à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Christine Métayer*
Affiliation:
Université de Sherbrooke (Canada)

Résumé

Dans la France partiellement alphabétisée des XVIe-XVIIIe siècles, la coexistence des maîtres écrivains jurés et des écrivains publics reflète les tensions vécues par une société toujours plus soumise à l’écrit conquérant, connaissant de ce fait un besoin accru et diversifié de l’écrit, lors même que l’aptitude à écrire demeurait largement déficiente, aussi limitée qu’anarchique, particulièrement dans les franges inférieures de la population. La corporation des maîtres écrivains, experts en calligraphie, vit le jour en 1570 et jouit dès lors du double monopole des écoles publiques d’écriture et des expertises judicaires en matière manuscrite. Les maîtres œ uvraient à normaliser, consacrer et promulguer les graphies, entretenant à cette fin une certaine religiosité du corps écrit. Étrangers à l’art et à la dignité des maîtres, les écrivains publics évoluaient librement dans la rue, où ils offraient leurs services aux personnes qui ne savaient pas ou trop peu écrire, mais qui, en diverses circonstances, avaient recours à un texte écrit. Leurs champs de compétences s’inscrivaient dans deux espaces irréductibles de la lettre — le savoir peindre avec art et beauté, et le savoir dire par écrit — où, dans une lutte silencieuse, se livrèrent concurrence la lettre calligraphique et la graphie du commun, la norme souhaitée et l’usage déviant, le talent d’une minorité et la capacité d’expression élémentaire du plus grand nombre.

Abstract

Abstract

In the partially literate France of the 16th to the 18th centuries, the coexistence of incorporated Master Scribes and public writers reflects the social tensions witnessed by a culture ever more dominated by the conquering pen, experiencing because of this a more diversified and acute need for the written text, while the aptitude for writing still yet remained largely deficient, limited and anarchic, especially among the inferior groups of the population. The Corporation of Master Scribes, experts in calligraphy, which was established in 1570, exercised a double monopoly through its schools for public writing and as expert witnesses in all criminal and civil matters pertaining to the decipherment of handwriting. The Masters worked to standardize, regulate and promulgate the design of characters; towards this end, they often promoted a certain religiosity and reverence towards the written word. For their part, strangers as they were to the arts and to the dignity of the Masters, the public writers evolved freely in the streets, offering their services of those many illiterate or semi-illiterate people who, for different reasons, needed a written document. Their fields of competence inscribed themselves into two irreducible meanings of literacy — the ability to design letters with art and beauty, and the ability to say something in writing. Competing between themselves in a silent battle were calligraphy and ordinary writing, desired norms and deviant usages, and the expertise of the few faces with the elementary capacity but increasing need for expression of the many.

Type
Médiations Scripturaires, Paroles Ouvrières
Copyright
Copyright © Les Áditions de l’EHESS 2001

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References

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6. «Scrivere per gli altri», comme l’écrivait Armando Petrucci dès le titre d’un article (Scrittura e Civiltà, XIII, 1989, pp. 475-487), consacré au phénomène de la délégation d’écriture (delega di scrittura) qui est au cœur de l’histoire sociale de l’écriture.

7. Un champ qui a complètement renouvelé l’histoire culturelle des vingt dernières années. Voir l’œ uvre capitale de Roger Chartier dont les réflexions théoriques et méthodologiques ont le plus contribué à forger les outils avec lesquels a pu s’opérer cette mutation qui dépasse aujourd’hui largement l’histoire du livre et de la lecture: entre autres, Au bord de la falaise. L’histoire entre certitudes et inquiétude, Paris, Albin Michel, 1998, et Culture écrite et société. L’ordre des livres (XIVe-XVIIIe siècles), Paris, Albin Michel, 1996; et, sous sa direction, Histoires de la lecture. Un bilan des recherches, Actes du colloque des 29-30 janvier 1993, Paris, Paris, IMEC/Fondation de la MSH, 1995.

8. Ce second versant a été exploré en Italie où l’on doit au travail des paléographes la construction d’une véritable histoire sociale de l’écriture orientée sur les différentes compétences de l’activité manuscrite. Voir le travail pionnier et érudit de Armando Petrucci, dont une partie a été traduite, notamment avec Jeux de lettres. Formes et usages de l’inscription en Italie, 11e-20e siècles, Paris, Éditions de l’ehess, [1980] 1993, et dans Writers and Readers in Medieval Italy. Studies in the History of Written Culture, New Haven-Londres, Yale University Press, 1995, qui reprend quelques articles majeurs publiés en italien.

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10. Pour les premiers statuts de la communauté, voir de Lespinasse, Robert, Les métiers et corporations de la ville de Paris, Paris, Imprimerie nationale, 1886-1887, III, pp. 667669 Google Scholar. Au sens strict, les opérations arithmétiques des marchands relèvent de «l’art d’écrire, comme la correspondance, la rédaction des formulaires et la tenue des livres». En France, arithméticiens et écrivains ont joint leurs activités avec la création de la communauté, ce qui ne fut pas le cas en Italie où leurs pratiques respectives sont attestées dès le XVe siècle (J. Hébrard, «La scolarisation...», art. cit., pp. 22-23).

11. Mémoires lus [...] le 16 novembre 1780 par M. D’Autrepe, Paris, d’Houry, 1781, pp. 3-5.

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16. Voir Paillasson, Charles, «É critures, contenant seize planches», in Diderot, et D’alembert, , Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Paris, Frommann, [1751-1780] 1966-1967, planche XXIII, pp. 68 Google Scholar.

17. J. Hébrard, «Des écritures exemplaires...», art. cit., p. 482.

18. Voir Gasparri, Françoise, «Enseignement et techniques de l’écriture du Moyen Aˆ ge à la fin du XVIe siècle», Scrittura e Civiltà, VII, 1983, pp. 201222, ici pp. 201202 Google Scholar.

19. Sur les traités italiens, voir F. Gasparri, «Enseignement et techniques de l’écriture...», art. cit., pp. 211-219; sur les traités français, voir J. Hébrard, «Des écritures exemplaires...», art. cit., pp. 500-508 (p. 500 pour la citation).

20. BNF, ms. fr., fonds Nicolas Delamarre, vol. 21747, fol. 173-175, «Mémoires et pieces qui ont este donnes par le Sindic des Maistres Ecrivains, le 28 janvier 1691».

21. Voir respectivement l’Arrêt de Règlement du Parlement du 23 juillet 1714, Paris, Simon, 1779, pp. 2-3; et l’Arrest de Nosseigneurs de la Cour de Parlement [...] en faveur de la Communauté [...] du 20 Décembre 1764, Paris, Le Breton, 1765.

22. Pour plus de détails sur la longue offensive poursuivie contre les écoles et sur la matière de ce débat juridique, voir Metayer, Christine, «De l’École au Palais de justice: l’itinéraire singulier des maîtres écrivains de Paris (XVIe-XVIIIe siècles)», Annales ESC, 45-5, 1990, pp. 12211231 Google Scholar; Poutet, Yves, Le XVIIe siècle et les origines lasalliennes. Recherches sur la genèse de l’œ uvre scolaire et religieuse de Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719), Rennes, Imprimeries réunies, 1971, II, pp. 77121 Google Scholar; J. Hébrard, «Des écritures exemplaires...», art. cit., pp. 488-499.

23. Metayer, Christine, Au tombeau des secrets. Les écrivains publics du Paris populaire. Cimetière des Saints-Innocents, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Albin Michel, 2000, pp. 94128 Google Scholar.

24. Diderot et D’Alembert, Encyclopédie..., op. cit., texte, 5, p. 373.

25. AN, G7 658, placet de Bonneval au Contrôleur général des finances, sans date (entre octobre 1711 et juillet 1712); AN, Y 12992, commissaire Ferrand, 11-16 novembre 1772; voir également L.-S. Mercier, Tableau de Paris, op. cit., V, p. 18.

26. Comme l’affirmait dans sa carte d’affaires le dénommé Prieur, clerc tonsuré et «Maitrees-Arts» qui s’établit comme écrivain public rue Saint-Antoine en 1765 (BA, fonds de la Bastille, n° 12266, pièces datées de 1757 à 1771).

27. AN, G7 668, placet des écrivains publics au contrôleur général des Finances contre une proposition faite au ministre, sans date (entre 1715 et 1719); voir également L.-S. Mercier, Tableau de Paris, op. cit., I, pp. 252-253; et l’annonce parue dans Nicolas de Blegny (Abraham du Pradel), Le livre commode des adresses de la ville de Paris pour 1692, Paris, Paul Daffis, [1692] 1878, 2, p. 74.

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29. Lettres de M. de Longueville, écrivain public à M***, Paris, s. ed., 1777, pp. 2-3. De Longueville se définissait comme un «oracle» (p. 6).

30. AN, Y 15390, commissaire Serreau, 19 août 1780.

31. AN, Y 12985, commissaire Ferrand, 26 mai et 6 juin 1769. Des situations similaires à celles de Boyard et de Saunier sont notamment évoquées par Carmontelle, , L’écrivain des charniers, comédie proverbe, Londres, T. Hookham, 1786, p. 23 Google Scholar; Diderot et D’Alembert, Encyclopédie..., op. cit., texte, 5, p. 373; Bruslons, Jacques Savary Des, Dictionnaire universel de commerce; d’histoire naturelle & des arts & métiers, Copenhague, 1759-1765, 2, p. 247 Google Scholar.

32. Archives de Paris (AP), 1AZ-51, pièce 10F, «Mémoire de M. Bedigis, sur l’Enseignement de l’Art d’Écrire, considéré dans l’ordre physique & moral, & sur les qualités que doit avoir l’Instituteur» (impr. sans ed., 1788, p. 12). Le Bureau académique d’écriture fut fondé en 1779 par la communauté des maîtres écrivains pour faire valoir la scientificité et la validité des expertises judiciaires qu’ils opéraient sur les écrits dénoncés comme faux.

33. Pour l’affaire Catetin, voir AN, Y 12991, commissaire Ferrand, 19-23, 30 juillet 1772; pour plus de détails sur les écrivains publics et les pratiques manuscrites réprouvées (faux, libelles, etc.), voir C. Metayer, Au tombeau des secrets..., op. cit., pp. 68-89, 300-311.

34. Afin de s’en démarquer et dans le but précis de souligner la responsabilité légale du scripteur, les maîtres avaient pour obligation déontologique de signer tous les ouvrages qu’ils réalisaient, «tant pour connoître les auteurs que pour empêcher la continuation de l’usurpation des Scribes & par conséquent éviter toutes les faussetés qui émanent journellement de ces sortes de gens sans qualité» (conformément aux sentences de police des 2 avril 1683, 27 juin 1687, 21 juin 1727 et aux arrêts du Conseil d’État des 3 septembre et 8 octobre 1687; tous reproduits dans les Statuts et reglemens... de 1727, op. cit.; voir aussi l’art. IV des Statuts et reglemens... ).

35. BNF, ms. fr., fonds Joly de Fleury, vol. 373, fol. 109-113, Discours et dissertation [de Paillasson] lus le 25 février 1762 [...], fol. 110, 1 v°.

36. BA, fonds de la Bastille, n° 12055, pièce n° 64, lettre du lieutenant de police, déc. 1759.

37. Au moment où la Fronde parlementaire, qui voyait s’opposer le pouvoir judiciaire à la centralisation de l’administration royale, fut brisée par le coup d’État du chancelier de Maupeou. Voir le dossier conservé dans la collection Anisson de la BNF (ms. fr., vol. 22114, n° 23-40, fol. 23-69 et vol. 22101, n° 8 et 111).

38. Les «bureaux d’écriture» qu’on trouvait au Palais ont une certaine parenté avec les ateliers anglais dont Harold Love a analysé le fonctionnement dans une magnifique étude consacrée au rôle de la «publication manuscrite» dans la culture et le commerce des textes («the culture of transmission»), Scribal Publication in Seventeenth-Century England, Oxford-New York-Toronto, Clarendon Press, 1993, en particulier pp. 3-34.

39. BA, fonds de la Bastille, n° 10028, Papiers de l’inspecteur Goupil, pièces n° 305 (bis 307) et n° 309, sans date mais après le 4 nov. 1773, jour de la nomination de Goupil (également BNF, ms. fr., collection Anisson, vol. 2063, n° 42-44).

40. A. Petrucci, «Pouvoir de l’écriture...», art. cit., p. 833.

41. Ont été consultés le Dictionnaire de l’Académie françoise dédié au roy, Lille, P. Dupont, [1694] 1901 (autres éditions: 3e ed., Vve Coignard, 1749; 6e ed., F. Didot, XIXe siècle (sans date); 7e ed., F. Didot, 1878); le Nouveau dictionnaire de l’Académie françoise dédié au roy, Paris, J.-B. Coignard, 1718 (2e ed.); Richelet, Pierre, Dictionnaire françois contenant les mots et les choses [...], Genève, Slatkine Reprints, [1680] 1970 Google Scholar; Furetiere, Antoine, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes [...], Paris, Le Robert, [1690] 1978 Google Scholar (autre édition: 1727); le Dictionnaire universel françois et latin communément appelé le Dictionnaire de Trévoux, Paris, La Cie des Libraires associés, 1771; et le Grand vocabulaire françois par une Société de gens de Lettres, Paris, C. Panckoucke, 1767-1774. La pratique de l’écriture pouvant être considérée comme un art ou un métier, furent également consultés Corneille, Thomas, Dictionnaire des Arts et des Sciences, Paris, Rollin, [1688] 1732 Google Scholar; Diderot et D’Alembert, Encyclopédie..., op. cit. (1751-1780); Lacombe, Jacques, Arts et métiers mécaniques, Paris, C. Panckoucke, 1782-1791Google Scholar; De La Platiere, Roland, Manufactures, arts et métiers, Paris, C. Panckoucke, 1785 Google Scholar; J. Savary Des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce..., op. cit.

42. En considération de cette dignité, Henri IV exemptait en 1595 (deux jugements confirmatifs en 1657 et 1667) les maîtres des «Charges viles & abjectes de Police» (comme les boues et lanternes), considérées comme «du tout incompatibles avec la pureté & noblesse de leur Art» (AP, 1AZ-51, pièce 15F, «Lettres patentes du Roy Henry. Données à Folembray le 22 décembre 1595» et les deux jugements, impr., 4 p.).

43. Académie (1694, 1718), Corneille (1732), Furetiere (1690, 1727), Richelet (1680); également Lacombe (1782-1791), 2: article «É criture (Art de l’)».

44. La citation est de Trevoux (1771); les définitions produites par Savary Des Bruslons (1759-1765) et par Diderot et D’Alembert (1751-1780) sont similaires.

45. J. Savary Des Bruslons, article «Scribe», Dictionnaire universel de commerce..., op. cit.

46. La clientèle des écrivains publics des charniers, telle qu’elle fut perçue par deux touristes au XVIIe siècle ( Faugere, A. P. (ed.), Journal d’un voyage à Paris en 1657-1658 [par deux jeunes Hollandais], Paris, B. Duprat, 1862, p. 46 Google Scholar).

47. On trouve la même confusion, au début des années 1780, dans l’Encyclopédie méthodique, qui consacre une rubrique à l’«é crivain»: «qui fait profession d’enseigner l’art d’écrire», ces «é crivains publics ou experts» étant ceux qui vérifient les écritures en justice (Paris, C. Panckoucke, 1782-1791, III, pp. 199-200).

48. Dictionnaire de l’Académie, XIXe siècle et 1878; Émile Littre, Dictionnaire de la langue française, Paris, Hachette, 1863.

49. Furetiere (1690, 1727), Trevoux (1771), définition de «secrétaire».

50. Voir C. Metayer, Au tombeau des secrets..., op. cit., pp. 23-131.