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La division autarchique du travail à l'échelle d'un État : L'organisation « ministérialle » en Pologne médiévale

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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L’ « industrie domaniale » ou, plus exactement, la division autarchique du travail dans les grandes propriétés foncières — phénomène économique bien connu de toute l'Europe médiévale — se présente dans les sources polonaises des XIIe-XIIIe siècles presque exclusivement sous la forme de ce qu'on a appelé 1’ « organisation ministériale », les ministérielles étant des paysans astreints à des services ou à des redevances spécialisés. Ces « ministériaux » tiraient leur subsistance de la culture de fermes héréditaires. Ils étaient libres de prestations agricoles, jouissaient d'un statut juridique plus élevé que les autres catégories de la population rurale et, chose significative, ils étaient des serfs ducaux : si on les rencontre parfois dans les domaines ecclésiastiques, c'est toujours à la suite d'une donation du souverain. On peut donc considérer la ministérialité en Pologne comme une organisation étatique, du moins dans la période initiale de son existence.

Type
Travaux en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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References

page 1125 note 1. Sur la position sociale et juridique des ministériaux, voir K. Buczek, Ksiazeca ludnôfe sluzebna w Polsce wczesnofeudalnej (La population ministériale des ducs en Pologne aux débuts de la féodalité), Cracovie-Wroclaw, 1958. En ce qui concerne les occupations agricoles et extra-agricoles des paysans-serfs, et le caractère économique de l'organisation ministériale, cf. K. Modzelewski « Z badan nad organizacja sluzebna w Polsce wczesnofeudalnej » (Remarques sur l'organisation ministériale en Pologne aux débuts de la féodalité), Kmartalnik Historii Kultury Materialnej, t. IX (1961), n° 4 ; « The Service handicraft and townereating processes in Poland », Kwart. Hist. Kutt. Mat, vol. X, n° 1-2, 1962, fascicule supplémentaire sur « L'artisanat et la vie urbaine en Pologne Médiévale », p. 376 et suiv.

page 1126 note 1. Les exemples sont trop nombreux pour être tous cités. Cf. les plus parlants dans I Kodeks Dyplomatyczny Slaski (éd. K. Maleczynski), 1.1, n° 104, année 1204; Hausler. Vrkundensammlung zur Geschichte des Furstentums Oels, n° 45, année 1224 ; Kodeks Dyplomatyczny Malopolski (éd. Fr. Piekosinski), t. II, n° 88, année 1275 ; Kodeks Dyplomatyczny Polski (éd. J . Bartoszewicz), t. III, n° 20 et 22, année 1234 ; Kodeks Dyplomatyczny Wielkopolski (éd. S. Zakrzewski), t. I, n° 282, année 1250, n° 898, année 1261.

page 1127 note 1. R. Grodecki, « Ksiazeca wlôsc Trzebnicka na tle organizacji majatkôw ksiazecych w Polsce XIIw » (Le domaine princier de Trzebnica et l'organisation des biens princiers en Pologne du x n “ siècle), Kwartalnik Historyczny, vol. XXVII, 1913, p. 10 ; K. Buczek, Ksiazeca ludnôsc sluzebna…, cit., p. 97 et suiv.

page 1128 note 1. Pomniki Dziejowe Polski (Monumenta Poloniae historica), nova séries, t. II, Galli Anonymi eronica et gesta ducum sive principum Polonorum (éd. K. Maleczynski), p. 31 et suiv.

page 1128 note 2. Kodeks Dyplomatyczny Wielkopolski, t. I, n° 7, année 1186.

page 1129 note 1. Kodeks Dyplomatyczny Katedry Krakowskiej sw. Waclawa (éd. Fr. Piekocsinski), t. I, n° 69, année 1272.

page 1129 note 2. Ibidem, n° 78 (année 1274) et n° 81 (année 1279).

page 1129 note 3. Cet état de choses était fort ancien. Ainsi, la description des biens de l'abbaye bénédictine de Leczyca, fondée au XIe siècle, parle des villages de vignerons donnés à l'abbaye par le souverain comme de dépsndances des castra de Plock et de Wloclawek ( « item Bralin cum sociis suis et vineis duabus et cultoribus earum cum villis suis, quarum una Plocensis, altéra Vladislaviensis castelli est ») ; Kodeks Dyplomatyczny Wielkopolski, t. I, n° 7, année 1130.

page 1129 note 4. Pomniki Dziejowe Polski, nova séries, t. I, Relacja Ibrahima ibn Jakuba z podrôzy do Krajôw slmvianskich w przekazie al-Bekriego (Le récit du voyage d'Ibrahim ibn Jacob dans les pays slaves, dans la version d'al-Bekri), éd. T. Kowalski, p. 147 (traduction latine).

page 1129 note 5. St. Arnold, « Moznowladztwo polskie w x-xi w. i jego podstacsy gospodarczospoleczne » (L'aristocratie polonaise aux xe et xi° siècles et ses bases économiques et sociales), Przeglad Historryczny, vol. V (1925), pp. 12 et suiv. Cf. A. Gieysztor, c Periodyzacja dziejôw Polski do wieku XIII na podstawie badan historycznych i archeologicznych » (La périodisation de l'histoire de Pologne jusqu'au x m e siècle sur la base des recherches historiques et archéologiques), Pierwsza konfereneja metodologiczna historykow polskich, t. I, Varsovie, 1953, p. 239.

page 1130 note 1. Kodeks Dyplomatyczny Klasztoru Tynieckiego (éd. W. Ketrzynski et St. Smolka), n° 17, année 1234.

page 1130 note 2. Kodeks Dyplomatyczny Polski, t. III, n° 28, année 1254.

page 1131 note 1. Ibidem, n° 6, année 1173 ; Kodeks Dyplomatyczny Wielkopolski, t. I, n° 7, année 1136.

page 1132 note 1. W. Kula, Teoria ekonomiczna ustroju feudalnego (La théorie économique du régime féodal), Varsovie, 1962, p. 165.

page 1133 note 1. Trawkowski, ST., Miasta Polski sredniowiecznej jako ôsrodki kultury (Les villes polonaises du Moyen Age en tant que centres de civilisation), « Historia Kultury sredniowiecznej w Polsce », Varsovie, 1963, p. 10 Google Scholar.

page 1133 note 2. A. Gieysztor, « La ville slave du Haut Moyen Age, centre de production artisanale de rayonnement commercial » (L'artisanat et la vie urbaine en Pologne médiévale), Kwarialnik Historii Kultury Materialnej, vol. X, n° 1-2, 1962, fascicule supplémentaire), p. 291, a exprimé l'avis que la majorité de la population du suburbium se trouvait dans des conditions serviles, et que « la production artisanale appartenait encore au système du type domanial », en rappelant les doubles fortifications, qui liaient intimement le castrum et le suburbium, et en se réclamant du système des villages ministériaux. de même, ST. Trawkowski a tout dernièrement souligné le contraste, clairement révélé par l'archéologie, entre la magnificence des objets de l'architecture résidentielle et ecclésiastique de la civitas et la misère des bâtiments du suburbium (” Miasta Polski… », cit. p. 11). Cf. aussi les remarques très intéressantes de T. Lalik, « Z zagadnien genezy miast w Polsce » (Sur les problèmes de l'origine des villes en Pologne), Przeglad Historyczny, vol. XLIX (19S8), p. 127 et suiv., qui attribue une grande importance à l'initiative de l'État dans la création des villes polonaises primitives.

page 1134 note 1. K. Buczek, Ksiazeca ludnôsc sluzebna…, cit., p. 98 ; K. Modzklewski, « Z badan nad organizacja sluzebna… », cit., p. 720 et suiv.

page 1134 note 2. Il suffit de confronter le récit ci-dessus d'Ibrahim ibn Jacob avec les indications nombreuses de la chronique de Gallus Anonymus pour se rendre compte combien le système militaire des l'État polonais dans les premières décennies du xii” siècle s'est éloigné de celui de l'époque de Mesco Ie r.

page 1134 note 3. Kiehsnowski, R., Pieniadz Kruszcowy w Polsce wczesnosre-dniowiecznej (La monnaie métallique en Pologne dans le Haut Moyen Age), Varsovie, 1960, p. 297 Google Scholar suiv. Cf. ST. Tabaczynski, Z badan nad wcrzesnos rednimviecznymi skarbami srebonymi Wielkopolski (Études sur les trésors d'argent du Haut Moyen Age de la Grande- Pologne), Varsovie-Wroclaw, 1958, p. 49 et suiv.

page 1134 note 4. Pour les problèmes de l'essor agricole du x m e siècle consultez l'article récent de Teawkowski, ST., « Zur Erforschung der deutcher ﹛Colonisation auf polnischen Boden im 13 J h t . », Acta Poloniae Historica, 1962, VII Google Scholar.

page 1135 note 1. Fr. Piekosinski, Monumenta medii aevi diplomatica, tus terrestre Poloniae illustrantia, t. I, n° 21, année 1153 ; Kodeks Dyplomatyczny Slaski, t. I, n° 104, année 1204 ; cf. les informations de ce dernier document sur les piscatores de Kotowice, avec la description des redevances des vilains de ce village quatre-vingt-dix ans plus tard (Tschoppe et Stenzel, Urkunden-Sammlung zur Geschichte des Ursprungs der Stùdte und der Einfuhrung und Verbeitung deutscher Kolonisten und Rechte in Schlesien und Oberlausitz, n° 94, année 1294).

page 1135 note 2. Sur le caractère identique de l'organisation ministériale en Pologne et en Bohême, cf. K. Btjczek, Kziazeca ludnôsc sluzebna…, cit., p. 100. Pour la population ministériale en Hongrie, cf. le document du roi André I e r de l'an 1055, publié dans le livre de Barczi Géza, A Tihanyi apâtsag alapitôlevele mint nye lui emlek, Buda- pest, 1951, pp. 8-12. En ce qui concerne les paysans astreints aux services et redevances spécialisés dans les biens des hospodar, sur les territoires russes sous domination lituanienne, cf. la monographie de F. Leontovic, KresVjanskij dvor v litovsko-russkom gosudarstve, III, Selskije remeslenniki (L'économie paysanne dans l'État lituanienrusse, III, Les artisans ruraux), Varsovie, 1898.

page 1136 note 1. En tout cas, les dénominations ministériales se sont conservées non seulement dans la toponymie polonaise, tchèque et russe, mais aussi dans la toponymie serbe, ce qui semble prouver l'existence de « villages spécialisés » chez les Slaves méridionaux également. Taszycki, Cf. W., Slowianskie narwy miejscowe (Les noms de lieu slaves), Cracovie, 1946, pp. 6364 Google Scholar.