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Techniques, sciences et marxisme

Published online by Cambridge University Press:  25 October 2017

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Sciences et techniques : thème commun d'une série d'exposés faits, en 1933-1934, au Cercle de la Russie Neuve à Paris, par des mathématiciens, des astronomes, des biologistes, des linguistes, des psychologues, des historiens et des philosophes. Les voilà tous réunis sous un titre général qui en indique la tendance : A la lumière du marxisme. Leurs auteurs, partis d'investigations sur la situation des sciences en U. R. S. S., ont été amenés, par un souci de comparaison légitime, à enquêter sur la situation des mêmes sciences dans nos pays occidentaux — et, très rapidement, à se poser de vastes problèmes de méthode et d'organisation.

Type
Un Débat de Méthode
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1935

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References

page 615 note 1. Paris, Éditions sociales internationales, 1935 ; in-8°, 312 p,

page 616 note 1. La Commission des Recherches Collectives, dont il était question dans les Annales récemment, (t. VII, 1935, p. 302) est une amorce. Je m'en expliquerai dans un Cahier spécial de la Revue de synthèse, consacré aux « Recherches collectives ».

page 617 note 1. Par exemple, Mr Ch. Parain, qui représente dans cette série l'apport des historiens, n'étudie pas l'influence des procédés techniques sur l'histoire des sociétés de l'antiquité classique. Sujet immense, certes, et à peu près complètement vierge ; encore serait-il possible, dès maintenant, d'étudier quelques cas concrets. Mr Parain nous donne seulement des réflexions sur la valeur des études classiques, gréco-latines — et une critique comparée des thèses de Salvioli et de Rostovzev sur l'économie antique.

page 618 note 1. Pourquoi des hommes convaincus de l'intérêt que présente, pour leurs études, la collaboration « d'hommes de provenance, de culture et d'aptitudes diverses » : mathématiciens, physiciens, astronomes, travaillant chacun avec ses ressources et ses préoccupations particulières mais suivant un plan délibéré en commun, à la solution d'une question d'importance, — trouvent-il très normale la tentative d'un « scientifique », mathématicien, physicien ou astronome, entreprenant, avec un héroïsme dont il ne soupçonne pas toute l'étendue, de rédiger à lui tout seul l'histoire du développement d'une science particulière en fonction de l'évolution économique, sociale, industrielle, politique, des sociétés successives qui ont vu s'élaborer cette science dans leur sein ? — Le Dr Wallon, parlant des rapports qui « doivent exister entre le système général des idées et les techniques générales de la vie » aux diverses époques, écrit : » C'est l'oeuvre des historiens de montrer si ces rapports existent et ce qu'ils sont. » D es historiens et de spécialistes par eux associés à leur recherche, d'accord ; mais la phrase du Dr Wallon a quelque chose de révolutionnaire : en 1935, oser encore penser que l'histoire doit être faite par des historiens…. Il est si facile et (faut-il croire) si amusant de se substituer à eux sans plus de façon .

page 618 note 2. Et même, de ci de là, quelques gamineries. On est en train de lire avec plaisir et profit l'exposé de Mr Maublanc sur Hegel et Marx. Et voilà qu'on tombe (p. 220) sur une exécution en deux mots (et vraiment, deux mots aussi mal choisis que possible) de ce « rhéteur illisible et confus qu'était Proudhon ». N'épousons pas, de grâce, à tant d'années de distance, les vieilles haines recuites de Marx. Et, quant au reste, je ne veux pas me donner le ridicule de « défendre » Proudhon. J'aime mieux relire, pour mon plaisir et mon profit, « l'illisible » Révolution démontrée par le Coup d'État, ou l'Idée générale de la Révolution au XIXe siècle du rhéteur qui tout de même, dans l'histoire de la pensée et des mouvements ouvriers au XIXe siècle, a été une assez belle tête de chapitre. — Jeux de philosophes. L'historien se garde de nier ce qui a été, ce qui a produit, ce qui a compté- Il l'étudié.

page 620 note 1. Ai-je besoin de préciser que, si je tiens à souligner ce fait — et si j ‘y mets quelque insistance, ce n'est pas par je ne sais quelle passion soudaine de revendications. Les constatations de « rencontre » que je fais importent au fond du problème. Du reste, plusieurs des collaborateurs d'A la lumière du marxisme l'ont vu. Et généralement, ils concluent en citant un passage d'Engels : « On peut y arriver (à la conception dialectique de la nature) par les faits accumulés de la science de la nature. On y arrive plus aisément si l'on porte au-devant du caractère dialectique de ces lois la conscience des lois de la pensée dialectique. » Plus aisément — c'est rapetisser le débat.

page 622 note 1. Mr Maublanc s'en explique, p. 228-229 notamment : «Le marxisme a le droit d'évoluer sans se renier ; mieux, il a le devoir d'évoluer, et il a montré qu'il savait le faire. »

page 623 note 1. J'entends bien qu'il a paru des livres d'histoire « matérialiste ». Voici, par exemple, de Mr N. Pokrovski, des Pages d'histoire traduites et publiées par les soins des Editions sociales internationales (1928) avec ce sous-titre : La méthode du matérialisme historique appliquée à quelques problèmes historiques concrets. Mais j'en suis à me demander en quoi les trois articles qui composent le gros du livre : Lamartine, Cavaignac et Nicolas IeT ; Constantinople ; La Russie tsariste et la guerre pendant l'hiver 1914-1915, — trois articles d'histoire diplomatique selon la formule, utilisant d'ailleurs des documents diplomatiques intéressants — sont spécifiquement l'oeuvre d'un historien « non pas seulement marxiste, mais léniniste » et n'auraient pu être écrits par n'importe quel « historien moyen » de chez nous ?

page 623 note 2. Pas d'équivoque. Mr Maublanc écrit (p. 231) qu'aux marxistes deux ordres de travaux s'imposent : s'attacher à l'étude de la nature extérieure — et, d'autre part, « s'attacher à l'histoire, et montrer que le matérialisme historique fournit une explication décisive des événements passés de l'humanité ». Toute réserve faite sur cette conception « événementielle » de l'histoire qui étonne fort ici, oui, d'accord. Mais il ne s'agit pas, n'est-ce pas, d'inscrire quelques critiques en marge de livres d'histoire écrits par d'autres ? Il faut « faire de l'histoire », réellement, dans toute la force du terme. Et qu'on puisse voir en quoi elle diffère, spécifiquement, de l'histoire non marxiste. Je ne dis pas, d'ouvrages de second ou de troisième ordre, prêtant à des critiques faciles. D'ouvrages de premier ordre, et reconnus comme tels, universellement.