Après le discours d'introduction du Prof. Robert Montant, Doyen de la Faculté de Médecine, le Prof. Klein remercia les autorités et présenta ses hommages au Recteur, au Collège des Professeurs, en particulier à son maître, le Prof. A. Franceschctti. Il s'adressa ensuite aux étudiants et à l'auditoire en ces termes:

Messieurs les Etudiants,

Quelques-uns d'entre vous se demanderont peut-être où réside la nécessité d'introduire dans le programme clinique déjà si chargé une nouvelle spécialité, la génétique humaine, d'autant plus qu'elle a déjà la réputation d'être une science théorique pure et dépourvue d'intérêt thérapeutique.

Laissez-moi vous dire que la génétique humaine n'est pas une spécialité sui generis dans le même sens que les autres branches de la médecine. En effet, dans la hiérarchie des sciences médicales elle joue en quelque sorte « l'officier de liaison » dégageant de chaque discipline les données héréditaires et rassemblant ces éléments pour en faire une synthèse. Le généticien est donc plutôt un spécialiste malgré lui puisqu'il doit former un tout homogène des résultats si vastes et si divers obtenus dans les divers domaines des sciences biologiques et médicales. Pascal, sans le savoir, a très bien caractérisé la situation du généticien qui doit conserver une curiosité générale et tirer son matériel de toutes les sciences de la vie, lorsqu'il dit: « Puisqu'on ne peut être universel en sachant tout ce qui peut se savoir sur tout, il faut savoir peu de tout. Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose ».