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Le Principe de la Réciprocité dans le Mariage Nyende

Published online by Cambridge University Press:  23 January 2012

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Les Nyende, population agricole au nord-ouest du Dahomey, appartiennent au groupe des langues voltaïques. Leur nombre est d'environ 12.000. Ils sont divisés en dix-neuf clans dont les traditions orales et les coutumes actuelles révèlent des origines assez diverses. Pour des raisons historiques, géographiques ou rituelles certains d'entre eux se sont alliés, de sorte qu'ils se regardent mutuellement comme frères, ce qui, dans l'une ou l'autre de ces alliances, va jusqu'à la reconnaissance de la loi de l'exogamie. Avant le regroupement imposé par le régime Maga (1960), la répartition territoriale correspondait en majeure partie à la division clanique. A côté du chef de terre (uteŋ-yenɔ ou ussɔ-hadɔ) dont l'autorité est pratiquement limitée aujourd'hui au domaine rituel, et du vieux du lignage (ukwiεmɔ), il y a, depuis le temps des Français, le chef de village (ukwatɔ) qui, sous l'autorité du chef d'arrondissement, s'occupe des taxes et d'autres affaires d'administration locale.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © International African Institute 1969

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References

page 260 note 1 Les recherches pour cette étude ont été faites pendant deux séjours en 1966 et en 1967. Je suis reconnaissant au Fonds national suisse de la recherche scientifique qui a rendu possible mes voyages et mes ravaux, et je tiens aussi à exprimer ma gratitude aux Pères des Missions africaines de Lyon ainsi qu'à Monsieur Kəmbεttə N'Tade, chef de Sinni, qui m'ont accordé leur hospitalité. — Dans la littérature ethnographique on ne trouve que quelques remarques de Paul Mercier sur les Nyende.

page 261 note 1 Lit. ‘descendance de l'ancetre ‘. Pour dénommer un lignage concret on remplace le terme générique ‘tityem ’ par le nom de l'ancêtre fondateur du lignage. Ainsi on dit par ex.: ‘Wəndare puəre’ (descendants de Wəndare). Comme terme plus ou moins synonyme on emploie aussi l'expression ‘Wəndare bisi’ (enfants de Wəndare), mais cette dernière serf plus souvent à désigner les segments d'un tel lignage.

page 261 note 2 Le devin révècle parfois qu'un enfant doit ètre présenté à l'autel des mânes des parents du côté maternel. C'est signe que l'un de leurs ancêtres se trouve réincarné dans l'enfant. Ce dernier reste ensuite rituellement lié à l'autel du lignage de sa mère.

page 262 note 3 II s'agit du clan des Bεsimbε. Dans chacun des trois lignages les descendants mâles des premiers nés seuls sont indiqués dans le dessein généalogique.

page 264 note 1 II s'agit d'un cas réel, mais pour des raisons de discrétion les noms sont abrégés.

page 264 note 2 Ce sont des autels coniques construits devant les maisons, représentant le destin et le bien-être des habitants vivants.

page 265 note 1 De nos jours encore ce versement d'argent pour obtenir une femme est un cas très exceptionnel.

page 266 note 1 C.-à-d. vers la fin de mon second séjour, en avril 1967.

page 266 note 2 Selon d'autres informateurs il ne peut obtenir une telle compensation par la force; mais si son beau-père est content de lui, il la lui donnera.

page 268 note 1 Surtout dans les clans d'origine berba ou gurma et leurs alliés.

page 268 note 2 ‘n'kəŋohu ’ = fin de la fête des ‘sikənsi ’ — ‘n'dəmmu ’ = saluer.

page 268 note 3 Ces chiffres se rapportent à un cas réel.

page 268 note 4 La mère ou la sæur de l'accouchée vient la saluer en apportant des marmites pour préparer la sauce et la pâte, ainsi qu'un grand pot et des calebasses pour laver l'enfant, du beurre de karité et de la farine de mil. De son côté, le mari offre à sa belle-mère du sel et des ignames et il tue un cochon ou une chèvre.

page 268 note 5 Quand la femme mariée va trouver sa mère, elle lui apporte toujours une calebasse remplie de farine de mil; sa mère, en retour, lui donne des petits pois ou des haricots pour son mari. — Quand la belle-mére vient trouver sa fille et ses petits enfants, elle apporte souvent du beurre de karité et des petits pois ‘pour que les enfants sachent que c'est leur grand'mère ’, mais elle n'apporte pas beaucoup de choses.

page 273 note 1 II s'exclama dans son patois: ‘Ce n'est pas bon! Si ce soit garcon c'est bon. Il y a tous filles, tous! Fille-là, je ne suis pas content. Soit partir dans la brousse [elle va se marier dehors du clan]. N'Da [un fils] à la maison, N'Kwe [un fils] à la maison, mais Tεrkε [une fille] à la brousse, Niko [une fille] à la brousse, N'Naki [une fille] a la brousse … tous, tous à la brousse! ’

page 274 note 1 Ainsi s'exprimait un informateur en racontant le ‘mythe d'origine ’ du mariage d'échange (version abrégée): Auparavant l'homme vivait avec sa sœur. Il couchait avec elle, mais il ne l'épousa pas car il se disait: ‘Il ne convient pas que j'épouse ma sœur!’ Un jour un étranger arriva et ils décidèrent de vivre ensemble. L'étranger apporta de la farine qu'il donna à la sœur de son hôte pour préparer la pâte. Ce dernier lui dit: ‘Mon ami, Uyenu (Dieu) t'a donné la nourriture. Moi, i'ai mangé la boue et j'ai vécu avec le serpent. Je ne peux pas épouser ma sœur; nous sommes issus de la même mère et du même père. Toi, tu peux la prendre et l'épouser! ’ L'étranger prit la sœur de son hôte et l'épousa. Quand elle eut mis au monde une fille et que celle-ci eut grandi, il la donna à l'autre pour l'échanger contre une femme. — C'est depuis lors qu'on échange sa sœur contre une femme, puisqu'on ne peut l'épouser.