Le publiciste Albert Laponneraye jouissait d’une immense réputation dans les milieux républicains sous la monarchie de Juillet. Ardent robespierriste, il se décrivait comme issu d’une génération qui avait juré « haine et mort à la tyrannie »: c’est à travers cette notion de haine, composante essentielle d’une déontologie de la vertu, que nous analyserons sa culture politique républicaine. Cette haine provoquait aussi des instabilités qui révélaient les tensions (tout à la fois théoriques, pratiques, et mémorielles) auxquelles étaient confrontés les républicains; les rapports complexes entretenus par Laponneraye avec le mythe napoléonien en témoignent.