Sainte-Beuve au travail. On se l'imagine assis, soit à, son bureau chargé de livres, soit dans une bibliothèque, se documentant avec soin. Gros travailleur, il n'a que sa plume pour gagnepain. Meurtri dans sa vie sentimentale, il se cloître dans l‘étude, il se fait l'esclave de son labeur. Son existence n'a rien en commun avec celle de ses collègues comme Jules Janin ou Loève-Veimars qui, mondains, boulevardiers, familiers des coulisses, tiennent la rubrique théâtrale d'un journal. Sainte-Beuve n'a pas leur verve fantaisiste ni leur talent pour prendre le pouls au public. Quoique n'exerçant la profession de critique qu'à contre-cceur, il prend son métier en particulier et les lettres en général trop au sérieux pour bâcler chaque soir un nombre requis de lignes sur le premier vaudeville venu.