La formation des monarchies féodales a impliqué non seulement certaines structures sociales, mais des complexes idéologiques qui diffèrent selon qu'on envisage les territoires qu'avait dominés Charlemagne ou les pays de l'Est et du Nord de l'Europe.
Dans les États du Nord, les légendes insistent surtout sur le caractère héroïque du roi, sans qu'il y ait eu cependant contamination avec les cultes païens des dieux de la guerre (voisinant avec les cultes des dieux de la fécondité). Lorsque le christianisme eut détruit les cultes guerriers et se fut assimilé les cultes rustiques, le modèle idéal du roi guerrier s'imposa et reçut l'appui de l'Église; car chez les Slaves Polabes par exemple, devins et magiciens cherchaient à miner le pouvoir des princes; en faisant du roi le représentant de Dieu, le christianisme favorisait la consolidation des monarchies féodales.
Le christianisme exerça une influence grandissante sur les conceptions monarchiques et, dans toute une partie de l'Europe, le caractère sacré de la royauté eut force d'institution. Mais il en alla différemment dans l'Europe du Nord et dans celle de l'Est.