Dans son beau livre sur Les grands marchés des matières premières, Mr F. Maurette a très justement remarqué que, des 200 millions de t. de minerai de fer qui sortent de terre chaque année, la plus grande quantité est employée dans son pays d'origine. En réalité, c'est à peine si 40 millions de t. sont consommées par des métallurgies étrangères. Le marché du minerai de fer est donc particulièrement restreint. Il est étroitement localisé, puisqu'en dehors de quelques courants de transport—des mines chinoises, bientôt des mines australiennes, vers les usines métallurgiques japonaises, ou des mines chiliennes et algériennes vers les usines de Philadelphie — la presque totalité du mouvement est à destination des vieux pays métallurgiques d'Europe : l'Angleterre, qui importe 9 millions de t. ; la Belgique, le Luxembourg et la Hollande, ensemble 12 millions de t. ; l'Allemagne, 17 millions de t. Pareillement, le marché est récent ; il a suivi la progression rapide de la fonte dont la production a passé de 800 000 t. au début du XIXe siècle à 80 millions de t. depuis la guerre. Enfin, il obéit à des lois particulières.