En simplifiant, le temps de l'Occupation a été pour moi : avant l'étoile jaune et pendant l'étoile jaune. Je suis entré aux usines Renault en 1939, comme apprenti ajusteur dans une sorte d'école qui formait une petite maîtrise. Après la défaite j'ai repris mon travail. Mes camarades d'atelier devaient savoir que j'étais juif car mes papiers d'inscription portaient mes nom et prénom : Abram Aron, mais je n'ai eu aucun ennui à ce sujet. Les premières mesures spoliatrices ne nous ont pas touchés : nous n'avions rien, même pas de radio. Nous nous sommes fait recenser à la Préfecture.