Plaine immense, de 900 à 950 km de longueur et de 100 à 200 km de largeur, la Mésopotamie a toujours créé beaucoup de difficultés aux archéologues et aux historiens lorsqu’il leur fallait localiser des sites antiques. Bien qu’extrêmement aride en effet, – il tombe moins de 200 mm de pluie dans toute la région située entre Bagdad et la mer, – la Mésopotamie est parcourue par deux grands fleuves: l'Euphrate et le Tigre, aussi étrangers au pays que le Nil peut l'être à l'Egypte; à la différence de ce dernier cependant, ils ne coulent pas, encaissés dans des vallées capables de les contenir, aux très hautes eaux. A partir de Ramadi pour l'Euphrate, de Beled pour le Tigre, ces deux fleuves dominent les pays environnants comme le font le Rhin et la Meuse dans les Pays-Bas. Or, à Ramadi et à Beled, l'Euphrate n'est plus qu'à 47 m 20 d'altitude et le Tigre à 31 m 55 alors qu’ils ont encore à parcourir respectivement 890 et 970 km jusqu’au Golfe Persique. En temps de crue, les fleuves peuvent donc se répandre sur des milliers de km2 et submerger tout le pays.