Pour beaucoup d'historiens du monde romain, le 3e siècle après J.-C. représente une période transitoire de crise et de mutation qui marqua le terme du Haut-Empire et l'avènement de la civilisation du Bas-Empire. Crise du cadre géographique et politique hérité de la République et élargi durant le Haut-Empire. Crise militaire et sociale d'un empire où l'économie et la démographie ne disposaient pas des réserves de croissance nécessaires pour gérer un immense territoire à cheval sur trois continents et soumis aux pressions extérieures croissantes des barbares, des Parthes puis de l'Empire sassanide. Époque de mutations : celle du principat augustéen apparemment respectueux des valeurs civiques et des cadres institutionnels de la République vers un dominât autocratique, qui préfigure les rapports sociaux de la société médiévale. Mutation aussi d'une religion polythéiste, ritualisée, communautaire et accueillante à l'égard des cultes étrangers vers une spiritualité monothéiste obsédée par le salut personnel, dont émergea bientôt un christianisme dominateur et exclusif.