Dans son Contra superstitionem, Jean Gerson introduit les vetuleou « vieilles femmes », parmi les agents et parmi les victimes de la credulitaset des fausses observationes : soit que les vetule soient spécialement promptes à la crédulité, soit qu'elles prêtent un concours spécialement efficace à la propagation des fausses croyances et des pratiques illicites. J. Gerson ne fait certes pas des vetule la cause unique, ni la racine la plus inextirpable, d'errements aussi néfastes pour le corps et pour l'âme que profondément infiltrés dans la société chrétienne. J. Gerson définit la vetula comme sortilega: c'est, affirme-t-il, un épithète ou une qualification antonomastique, appuyée de plus, précise-t-il encore, sur l'association usuelle des deux termes dans le français vulgaire ; comme si l'on ne pouvait pas prononcer vieilles sans ajouter irrésistiblement sorcières.Le texte de J. Gerson ainsi hanté par cette antonomase de la vetula sortilega est un jalon significatif dans l'élaboration et la représentation du personnage de la vetula; il en balise aussi l'environnement textuel et le cadre chronologique.