Dans un travail déjà anciennous avons attiré l'attention sur l'intérêt que présentait pour l'histoire de la constitution du texte de la Physique d'Aristote latraduction arabo-latine de ce traité attribuée à Michel Scot ou à son école, et jointe, dans les éditions du XVIe siècle, comme dans les mss., à la version latine du Commentaire d'Averroès. En conclusion de cette étude nous avons appuyé—peut-être unpeu trop—sur la parenté du texte dont dérive la version arabo-latine avec celui du cod. E, le meilleur des mss. de Bekker. Sir David Ross, à qui ces pages sont offertes en hommage, a repris les données fournies par notre travail, mais a été amené par une étude plus minutieuse des leçonsen présence, à modifier ou à redresser nos conclusions. Il juge que le texte auquel remonte la version se trouve à peu près à mi-chemin entre celui de E et celui du groupe des autres mss. principaux de la Physique.
Notre travail antérieur ne portait que sur les quatre premiers livres de la Physique. Nous voudrions entreprendre ici un travail analogue sur une base à la fois plus étroite et plus large. Nous nous limiterons tout d'abord aux trois premiers chapitres du texte secondaire du livre VII de la Physique. Mais au lieu d'en examiner une seule version arabo-latine, nous en rapprocherons les deux versions médiévalesfaites sur l'arabe, lesquelles remontent respectivement au XIIe et au XIIIe siècle: dans la mesure où elles convergent elles pourront nous renseigner ainsi en même temps sur certaines caractéristiques du texte arabe dont elles dépendent et par là sur la teneur du texte grec dont dérive en dernière analyse ce texte arabe.