C'est une audacieuse entreprise que tente Antonio José Saraiva en commençant une importante Histoire de la culture au Portugal. Mais il y était qualifié par de nombreux travaux qui, de Gil Vicente à Eça de Queiroz, en passant par Bernardim Ribeiro, Camoëns, Garret, Herculano, Oliveira Martins, l'avaient amené à jeter d'heureuses lumières sur des personnages et des sujets des plus divers. Une fois déjà il avait manifesté tout l'intérêt qu'il prenait à un élargissement de l'histoire littéraire traditionnelle en publiant un très remarquable volume d'essais sous le titre révélateur de : Pour une histoire de la culture au Portugal.
On ne manquera pas toutefois de se demander si l'ouvrage correspond bien à ce qu'il promet. On pourrait objecter à Antonio Saraiva ce qu'il écrivait lui-même il y a quelques années dans le livre que nous venons de citer : « Les deux termes de Culture et de Littérature ne coïncident pas…, l'histoire de la littérature n'est qu'un degré de l'histoire de la culture » (p. XVIII).