En Juin 1936, le Maroc connut des mouvements ouvriers de quelque ampleur. Ils se produisirent là où, par suite du développement industriel, des concentrations ouvrières se trouvaient réalisées, dans les mines de phosphates de Khouribga et de Louis-Gentil, et à Casablanca, déjà capitale économique du pays.
Ces événements peuvent apparaître comme un pâle reflet de ceux qui, dans le même temps, agitaient la France et le reste de l'Afrique du Nord. Mais replacés dans l'histoire naissante du mouvement ouvrier au Maroc, leur importance se révèle considérable. Des revendications depuis longtemps exprimées furent enfin satisfaites. Pour la première fois des travailleurs marocains, hier encore des ruraux, se livraient, entraînés par l'exemple de leurs compagnons français, à des cessations concertées de travail.