On s'accorde aisément sur le fait que la Loire fut, à l'âge de la voie d'eau, l'artère maîtresse du commerce français ; on sait, en gros, quelles marchandises y furent véhiculées ; qu'elle fut la route royale du sel, puis qu'elle exporta les vins de sa vallée ; que la double orientation de son cours, avec ses deux branches, l'Occidentale et la Méridienne, harmonieusement commandées par l'emporium Orléanais, en fit le grand chemin de Paris pour le négoce des « Deux Mers » ; qu'à l'appel de Nantes, elle s'ouvrit au trafic colonial et distribua les sucres et les retours des îles. Mais dès qu'on quitte le domaine des généralités, qu'on cherche à préciser les faits, à tracer des courbes, à dégager une évolution — enquête qui pourrait mener assez loin — l'inventaire de nos connaissances s'avère misérable.