L'archéologie est à la mode. Des épisodes comme l'engouement collectif récent pour les « guerriers de Riace » ou même, à un autre niveau, la polémique sur la destination future de l'ensemble de la Via dei Fori Imperiali, ont récemment confirmé, et de manière retentissante, l'étendue de cette popularité. Tout en laissant à d'autres, plus compétents que moi, le soin de faire progresser l'analyse sociologique de ce phénomène, il me semble pouvoir dire que, dans la mode actuelle de l'archéologie, se mêlent intimement des aspects positifs et négatifs. Les décideurs culturels devront en tenir compte, non seulement au niveau de l'analyse scientifique, mais pour programmer les interventions sur une réalité qui — au moins en Italie — n'a jamais été aussi inquiétante, et en même temps stimulante et porteuse de développements prometteurs.
Le cas de la Via dei Fori Imperiali, en particulier, a montré comment, à propos d'un problème apparemment réservé aux spécialistes, il était possible de mobiliser l'intérêt de grandes masses de citoyens : à un point tel que le problème archéologique est devenu l'un des thèmes centraux de la récente campagne électorale pour la mairie de Rome.