Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Published online by Cambridge University Press: 17 April 2020
La réactivité émotionnelle est définie par l’intensité émotionnelle avec laquelle un individu réagit à son environnement. Il est désormais admis que les patients ayant reçu un diagnostic de trouble bipolaire ont, en moyenne, une réactivité émotionnelle de base plus intense que les sujets n’ayant pas la pathologie [1–3]. Afin d’affiner cette observation, il paraît maintenant important de déterminer s’il existe différents profils de dysrégulation émotionnelle (hyporéactivité émotionnelle versus hyperréactivité émotionnelle). Les liens entre émotion et adaptation n’étant plus à démontrer, affiner la description des profils de dysrégulation émotionnelle peut être un levier pour mieux saisir les différences de fonctionnement entre les patients. En effet, le niveau de handicap associé aux troubles bipolaires semble variable et les déterminants de cette variabilité sont encore peu connus. L’objectif de cette étude est de tester le lien entre profils de réactivité émotionnelle et niveau de fonctionnement chez des patients normothymiques ayant reçu un diagnostic de troubles bipolaires. Cette étude a été réalisée auprès de 67 patients normothymiques et ayant reçu un diagnostic de trouble bipolaire. La réactivité émotionnelle a été évaluée avec la Multidimensional Assessment of Thymic State (MATHYS) et le fonctionnement avec le FAST. Les résultats montrent que la distribution des scores de fonctionnement diffère entre les groupes (test de Kruskall-Wallis 11,7 ; ddl = 2 ; p = 0,003). À la fois, les patients présentant une hypo-réactivité (MATHYS < 16) et ceux présentant une hyper-réactivité émotionnelle (MATHYS > 24) ont un niveau de fonctionnement général altéré, avec une perturbation particulière pour les dimensions autonomie, activité professionnelle, fonctionnement cognitif et relations interpersonnelles. Il existe donc différents profils de dysrégulation émotionnelle chez les patients. Tenir compte de ces profils paraît pertinent pour orienter certains patients vers un travail de régulation émotionnelle en termes de réduction de l’intensité émotionnelle alors que d’autres mériteraient de davantage réagir à leur environnement.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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