Organisation et fonctionnement de l'Agence internationale des Prisonniers de guerre, 1914 et 1915. — Genève, février 1915, in-16, 52 p.

Documents publiés à l'occasion de la guerre de 1914–15. Rapports de MM. Ed. Naville et V. van Berchem, Dr C. de Marval, A. Eugster, sur leurs visites aux camps de prisonniers en Angleterre, France et Allemagne. 1re série, mars 1915. — Genève, Georg et Cie, éditeurs, in-80, 93 p.

Notre dernier Bulletin signalait qu'un nouvel Etat, la Turquie, était entré dans le conflit général. Le trimestre qui vient de s'écouler a été caractérisé par le jeu des influences diverses, ambitions nationales, intérêts économiques, sympathies politiques et marchandages diplomatiques, qui ont agité les Etats provisoirement neutres, comme on les a appelés assez heureusement, l'Italie et les Etats balkaniques. Aucun d'eux, à l'heure où nous écrivons, ne s'est cependant décidé encore à jeter le dé et à se lancer dans la mêlée.

Maintenant que plus de six mois se sont écoulés depuis que fonctionne, avec tous ses rouages et dans toute son envergure, l'Agence internationale des prisonniers de guerre à Genève, il nous a paru intéressant de jeter un coup d'œil comparatif sur ce qui s'était passé en 1870 à cet égard et notamment sur l'Agence internationale de Bâle.

L'avant-propos de cet opuscule explique que c'est à la demande des collaborateurs de l'Agence internationale, désireux d'en mieux connaître les rouages, que l'idée de cette brochure est née. Aussi est-elle strictement technique et anonyme. Laissant au Bulletin international le soin d'exposer trimestriellement le développement historique et pratique de l'Agence et de relater son activité, cette monographie se borne à passer en revue les différents services de cet organisme complexe, direction, réception, correspondance et dépêches, dactylographes, fiches françaises et allemandes, statistique, trésorerie, enfin bureau des civils et des sanitaires. Le fonctionnement de ces divers rouages, dont le travail harmonique et méthodique est indispensable à la bonne marche de toute la machine, y est sobrement exposé.

Ainsi que nous l'avons annoncé, le Comité international a été appelé à envoyer des délégués spéciaux pour visiter les camps de prisonniers sur le territoire des Etats belligérants, France, Allemagne, Angleterre.

Lors de la constitution, en décembre 1914, du Comité central de secours à la suite de la visite de MM. Ador et Ferrière à Berlin, MM. von Kœrner et Dr Springer avaient été délégués à ce Comité comme représentants de la Commission allemande des prisonniers (Abteilung für Gefangenenfürsorge).

Nous publions ici in extenso le rapport qui nous a été envoyé par le Comité central de secours de Berlin, sur sa visite faite en février et mars 1915, à plusieurs camps de prisonniers en Allemagne. Le rapport du délégué du Comité international, M. A. Eugster, paraît à part, en français et en allemand, dans la 2e série des Documents publiés à l'occasion de la guerre de 1914–15.

Cette importante publication, due aux soins du Comité central allemand, illustrée de 607 gravures, commence par une allusion au cinquantenaire de la Croix-Rouge. Se référant en grand ouvrage publié en 1913 par la Croix-Rouge allemande, l'auteur rappelle le développement considérable pris par l'institution pendant ces cinquante premières années. En 1912, la Croix-Rouge allemande embrassait 3,116 organisations avec 255,506 membres, sans compter les 2,670 sociétés de dames (Frauenvereine) avec 682,093 membres. Dans la préface le Dr Kimmle, le secrétaire général de la Croix-Rouge allemande, retrace rapidement les occasions dans lesquelles la Croix-Rouge a été appelée à porter secours, guerres, expéditions, calamités civiles, et il justine cette intervention largement conçue, tant au point de vue humanitaire qu'à celui des expériences précieuses que la Croix-Rouge rassemble ainsi pour elle-même et pour son propre développement. Il caractérise la Croix-Rouge comme une œuvre nationale, conduite par un état-major éclairé et consacré, et inspirée par l'amour du prochain et de la patrie: In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas.

Le Comité Central de Berlin a mis récemment en circulation une voiture automobile électrique pour le transport des malades et blessés. C'est une des premières qui circule. Elle a l'avantage d'épargner la benzine et, destinée à rouler dans la ville de Berlin, elle permet le transport de 8 blessés couchés et de 10 hommes légèrement blessés. A la rigueur même et en cas de besoin, 20 à 24 malades ou blessés peuvent être transportés à la fois. Elle est chauffée électriquement et marche à une vitesse moyenne de 18 à 20 kilomètres.

« Au Comité international de la Croix-Rouge à Genève,

« Par circulaire no 163 du 15 janvier 1915, le Comité international a fait connaître une série de principes qui devraient réglementer le traitement des prisonniers dans tous les Etats belligérants.

Conformément aux prescriptions en vigueur concernant l'assistance volontaire en cas de guerre, l'archiduc Franz Salvator a été nommé inspecteur général, et le comte Traun (président de la Croix-Rouge) commissaire impérial et royal de l'assistance volontaire.

Outre le siège qu'elle a établi au Havre, à côté de son gouvernement, la Croix-Rouge de Belgique a constitué à Londres (provisoirement au Savoy Hôtel) sous le titre Anglo-Belgian Committee, un comité placé sous le patronage de la reine des Belges et présidé par le baron Constant Goffinet, ministre plénipotentiaire, vice-président de la Croix-Rouge de Belgique. Ce comité est chargé des intérêts généraux de la Croix-Rouge belge.

J'ai l'honneur de vous communiquer ci-après le nom des membres du Comité central de la Croix-Rouge chilienne pour l'année 1915

« Le Comité Central de la Croix-Rouge Cubaine a la douleur de vous faire part de la perte cruelle qu'il vient d'éprouver en la personne de son illustre et très regretté président, le Mayor général José de Jésùs Monteagudo y Consuegra, décédé le 14 décembre 1914, dans sa 53me année.

Le Comité de Madrid nous adresse, en date du 10 février 1915, la réponse suivante que le ministère espagnol des Affaires étrangères lui a transmise sur le vu de notre 163me circulaire concernant l'égalité de traitement des prisonniers.

Le Bulletin de la Croix-Rouge, devenu Magazine il y a quelques mois, est maintenant un organe mensuel, qui tous les mois nous apporte, comme aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge, des nouvelles de l'activité si variée et si féconde de la grande association d'outre mer.

L'assemblée générale de la Croix-Rouge américaine a été tenue le 9 décembre 1914, sous la présidence du Président des Etats-Unis, M. Wilson, qui a saisi l'occasion pour réaffirmer son intérêt personnel à l'œuvre de la Croix-Rouge et la nécessité de la coopération et de l'appui du gouvernement.

Nous avons annoncé déjà ce volumineux rapport. Nous voudrions donner un rapide aperçu de son contenu.

L'enquête impartiale, dont une autorité indépendante, la Section d'éducation et de propagande de la Dotation Carnegie pour la paix internationale a été chargée, a eu pour but de renseigner l'opinion publique et de faire comprendre tout ce qu'impliqué d'horreurs terrifiantes et d'irréparables dommages la guerre moderne entre nations. La commission a été présidée par M. le baron d'Estournelles de Constant et composée de personnalités appartenant à différents pays, Amérique, Allemagne, Autriche, Russie. Une sous-commission s'est rendue sur place, dans les Balkans.

Le Bulletin professionnel des infirmières et gardes-malades donne, d'après les relevés du ministère de la Guerre au 1er décembre 1914, les chiffres suivants

Le fonds constitué par un appel au public, en faveur des blessés et malades, dont le Times a bien voulu se faire l'organe, a atteint, le 20 février 1915, un million de livres Sterling. A cette occasion la reine Alexandra a adressé une lettre de félicitations au président des Comités réunis de la Croix-Rouge et de l'ambulance de Saint-Jean, Lord Rothschild.