1873. Nos 9 et 10. Mars et avril. — Bulletin de l'œuvre. — Note sur l'hospitalisation pendant la paix et pendant la guerre. — Bibliographie.

Drcizehnter Jahresbericht des Vorstandes des Badischen Frauenvereins, Abtheilung Karlsruhe, unter dem Protectorate Hirer Königlichen Iloheit der Grossherzogin Luise, über seine Thätigkeit während des Zeitraums von 1 Juli 1871 bis 31 December 1872. — Carlsruhe, 1873, in-40, 30 p.

Le jour de la distribution des prix à l'Exposition universelle de Vienne, un Diplôme d'honneur a été décerné au Comité international. Cette distinction a été due bien plutòt aux services rendus qu'au mérite des objets exposés par lui. Ceux-ci, en effet, ne constituaient qu'un mince et modeste bagage, sans valeur intrinsèque. La pensée qui avait présidé à leur groupement était seulement de rappeler aux visiteurs, sous la forme la plus concise et la plus saisissable tout ensemble, la succession et l'enchaînement des grandes dates de l'œuvre de la Croix rouge, ainsi que le labeur soutenu du Comité international pendant la première période décennale de son existence.

Depuis que la Croix rouge jouit d'une grande notoriété et d'une considération méritée, il est arrivé plusieurs fois, à notre connaissance, que des personnes, sans mandat de ses représentants légitimes, s'en sont prévalues pour accroître leur crédit, et parfois pour couvrir des actes plus ou moins repréhensibles. Or, il est du devoir des amis de l'œuvre de ne pas laisser passer de semblables fails sans dégager la responsabilité des sociétés de secours.

Le Comité international s'est déjà souvent occupé de propager la Croix rouge hors des limites de l'Europe, et, depuis quelque temps en particulier, sa sollicitude s'est portée vers ce champ de travail d'une maniére plus spéciale.

Plusieurs journaux ont annoncé que le Chah de Perse, pendant son voyage en Europe, avait adhéré à la Convention de Genève. Cette nouvelle est inexacte ou tout au moins prématurée, et nos lecteurs nous sauront gré, sans doute, de rétablir les fails sous leur vrai jour.

L'ouverture de l'Exposition internationale de Vienne a offert a S. M. l'lmpératrice, reine de Prusse, une nouvelle occasion de contribuer, en temps de paix, g l'avancement et à la consolidation de l'œuvre humanitaire que représente le symbole de la Croix rouge.

M. Hass, premier vice-président du Comité central allemand, nous communique les nouvelles suivantes:

Nous empruntons au journal le Kriegerheil les chiffres ci-après:

Pendant la guerre franco-allemande, les médecins du corps sanitaire de l'armée étaient au nombre de 3,679; en outre, 1,769 médecins étaient, par suite d'un contrat spécial avec l'autorité militaire, occupés dans les lazarets de réserve et les dépôts des prisonniers, sans compter les médecins qui, en grand nombre, ont été occupés par le Comité central et les autres sociétés de secours aux blessés. 842 étudiants, ayant au moins 3 années d'études, ont également pris part au soin des blessés et malades, soit dans l'armée active, soit dans les lazarets.

La Société patriotique autrichienne de secours aux militaires blessés, aux veuves et aux orphelins des soldats a achevé, avec l'année 1872, la sixième année de son existence. Nous ne pouvons nous attendre à rericontrer, dans le rapport que nous analysons aujourd'hui, des détails bien circonstanciés, aucune guerre n'étant venue mettre à contribution l'activité de la Société depuis le dernier exercice. Elle s'est done uniquement renfermée dans ce qu'elle appelle l'activité de paix : secours à des malades, des veuves et des orphelins et administration intérieure. Le nombre des personnes que la Société a secourues pendant l'année 1872 est de 753, auxquelles il a été distribué, soit en pensions annuelles, soit en secours momentanés, une somme de fl. 20,502, et, malgré l'importance de cette somme, les finances de la Société sont dans l'état le plus prospère.

Parmi les heureuses conséquences qu'ont produites indirectement les résolutions de la Conférence de Genève de 1863, l'une des plus imporlantes est, sans contredit, l'émulation éveillée chez d'anciens ordres de chevalerie, sortis depuis peu d'une torpeur plusieurs fois séculaire et dont les attributions avaient la plus grande analogie avec celles des Sociétés de la Croix rouge nouyellement créées. On sait, par exemple, le rôle utile qu'ont joué, dans l'armée allemande, pendant ses dernières campagnes, les Ordres de Saint-Jean de Jérusalem et de Malte.

M. le Dr Wittelshöfer, président de l'Exposition du service de santé militaire, et MM. les professeurs Drs Mundy et Billroth, prévoyant avec regret que le matériel réuni à Vienne allait se disperser sans qu'on l'eut examiné au point de vue des services qu'il est appelé à rendre et sans avoir été expérimenté, ont pris l'initiative d'une conférence d'un caractère purement privé, à laquelle ils ont convoqué un certain nombre de personnes compétentes. Voici la circulaire par laquelle ces Messieurs ont annoncé et convoqué cette réunion

Le rapport de la Société badoise de secours nous apprend qu'en suite d'un accord conclu, le 18 novembre 1871, entre la Société badoise de secours (hommes) et la Société des dames badoises, ces deux sociétés ont adopté une administration commune. La direction supérieure, pour les affaires qui touchent aux deux associations, a été confiée à un comité composé de trois délégués par société, et appelé le Comité général de la Société badoise de secours. Le nombre des membres de ce comité, fixé primitivement à 6, a été augmenté et porté à 12. Cet arrangement est la conséquence de l'action combinée des deux sociétés pendant la guerre. Le nouveau comité fonctionne depuis le mois de janvier de l'année 1872. L'administration de la fortune acquise par les deux sociétés appartient au Comité général, et les sociétés unies portent le nom collectif de Société badoise de secours (Badischer Landes-Hilfs-Verein).

Dans une brochure intitulée : Du champ de bataille à la place de pansement (Vom Gefechts- zum Verband Platze), le Dr Antoine Vogl, médecin d'état-major dans l'armée bavaroise, a consigné le résultat des observations qu'il a recueillies pendant la dernière guerre. Sans entrer dans des détails techniques de médecine et de chirurgie, nous pourrons néanmoins recueillir dans ce travail des idées et des renseignements qui ne manquent point d'intérêl.

Par lettre du 21 mai 1873, le Comité central beige nous a informés qu'il songe à profiler de la période de paix actuelle « pour se reconstituer et s'établir sur des bases plus larges et avec des formes plus complètes. » II n'a cependant point encore pris de résolutions à ce sujet, et s'est borné à confier provisoirement les fonctiotfs de secrétaire à M. Henri Manceaux, éditeur à Bruxelles, en remplacement de M. le Dr van Holsbeek, démissionnaire.

J'ai été bien heureux de recevoir votre lettre, dictée par la sollicitude la plus bienveillante et la plus amicale. Dieu merci, rien de fâcheux ne m'est arrivé et je n'ai à regretter dans cette guerre que les malheurs de mon pays. Si j'ai négligé de vous écrire, c'est que je croyais que M. le comte de Ripalda, qui demeure actuellement à Paris, vous aurait fait parvenir de mes nouvelles.

Depuis le dernier rapport que j'ai eu l'honneur de vous adresser sur les actes de la Société française de secours aux blessés, les trois commissions (Commission des etudes, Commission des finances, Commission des secours) entre lesquelles elle a, dès le retour de la paix, réparti ses travaux, ont poursuivi leur mandat et résumé en elles les efforts de l'Œuvre.

Le Conseil de la Société française vient de publier son rapport financier pour la période de la dernière guerre. — II peut paraître étrange, au premier abord, que la Commission des finances ait attendu si longtemps pour rendre ses comptes; mais après avoir entendu le rapporteur, M. E. de Billy, et avoir constaté avec lui les difflcultés que devait rencontrer l'élaboration d'un rapport tel que celui qu'il livre aujourd'hui à la publicité, cette première impression disparaît entièrement, et l'on ne peut que le féliciter d'avoir su apporter dans son travail autant de clarté que de précision

Nos lecteurs ont pu voir, dans le No 14 du Bulletin, que M. le comte de Flavigny, parlant des travaux de la Commission des études de la Société française de la Croix rouge, mentionnait le projet de MM. les Drs Ricord et Demarquay pour la création, près de Paris, d'un hôpital destiné à l'avancement de la chirurgie militaire et à la formation d'infirmiers et de secoureurs volontaires.

Le Comité départemental pour la Gironde, siégeant à Bordeaux, a tenu, le 8 avril dernier, une séance dans laquelle le président, M. Mestrezat, a présenté un rapport administratif pour l'année 1872. Les recettes de la Société s'étaient élevées, pendant l'année, à 26,014 fr. 79 c.. et les dépenses à 44,535 fr. 72 c.; excédant des dépenses : 18,520 fr. 93 c. Le rapporteur se montre parfaitement rassuré au sujet de ce déficit, persuadé qu'il est que les donateurs ne manqueront pas quand on s'adressera à eux pour une œuvre de bienfaisance. Les dépenses consistent en secours et pensions, hospitalisations, subventions aux écoles régimentaires, frais généraux, etc. La fortune du Comité se monte à 226,904 fr. 23 c., placés en majeure partie en rentes sur l'Etat, et dont les intérêts seuls sont dépensés.