Hostname: page-component-cd9895bd7-jkksz Total loading time: 0 Render date: 2024-12-28T07:35:25.859Z Has data issue: false hasContentIssue false

Diagnostics et classifications : leur histoire, leur choix, leur utilité

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

O. Schmitt*
Affiliation:
Psychiatre libéral (AFPEP), Niort, France
*
Adresse e-mail :dr.o.schmitt@wanadoo.fr

Abstract

Le débat sur les diagnostics en psychiatrie et leurs classifications se résume-t-il aux divergences entre les tenants de la psychopathologie psychodynamique et ceux d’une psychiatrie, biologique et comportementale ? La difficulté ne vient-elle pas aussi d’une incompatibilité d’usage entre leur intérêt clinique (dans la recherche et la pratique) et leur utilisation administrative que ce soit dans l’organisation des ressources et les choix politiques de santé ?

Les conceptions philosophiques de l’humain se confrontent au carrefour de la science médicale et des sciences humaines et divergent dans leur représentation du sujet malade. L’attention portée à sa singularité, son altérité, son inscription sociale et culturelle n’empêchent aucunement de suivre l’évolution sociétale et celle du progrès des sciences. Chacun mettra le curseur selon ses convictions et ses a priori au risque d’occulter parfois certaines dimensions. Lorsqu’il se pose la question d’un diagnostic, le psychiatre ne doit-il pas inscrire son acte dans la rencontre avec le patient, attentif à l’humilité de ses hypothèses et à la dynamique évolutive de chacun qui ne manque pas de générer des surprises obligeant à ajuster, voire à infirmer ce diagnostic ? Mais nombre de paramètres interfèrent dans la rencontre et donc, dans le diagnostic. Les enjeux y sont importants.

Que devient un diagnostic quand il est l’otage de conflits d’intérêts manifestes avec les tentations induites par le marketing sophistiqué de l’industrie pharmaceutique, avec les institutions qui imposent une soumission la plus volontaire possible ou quand il est la proie de codages visant à quantifier des actes, toutes opérations de standardisation entraînant des biais redoutables ?

L’acte psychiatrique doit-il perdre sa spécificité pour se transformer en acte administratif, en acte expert, voire, au pire, en tri sélectif selon le degré de handicap ou la capacité d’adaptation ?

Type
FA20
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Submit a response

Comments

No Comments have been published for this article.