Il y a un mois environ, les banques centrales de trois grands pays industriels ont modifié leurs taux d'escompte. Aux Etats-Unis, il a été ramené de 4% à 3,5%. En Allemagne, il a été porté de 4% à 5% et au Royaume-Uni de 5% à 6%. Ces mesures appellent quelques commentaires.

Plus encore que d'habitude, le comportement conjoncturel de la Belgique et ses perspectives d'avenir doivent être interprétés dans un cadre international, c'est-à-dire en tenant compte de la conjoncture des pays de la «petite Europe» et de celle des États-Unis.

On notera essentiellement à ce sujet que la conjoncture «mûrit» rapidement en Allemagne, c'est-à-dire que les raretés et les tensions propres à la haute conjoncture y apparaissent déjà; certaines tensions se manifestent également dans d'autres pays; par ailleurs, les perspectives mondiales en matière de relations économiques internationales sont conditionnées par le problème de la balance des paiements des États-Unis qui s'est nettement détériorée et pose le problème de la liquidité internationale.

Si l'année 1959 a été marquée par la reprise de l'activité économique dans les pays européens, cette reprise a été en Belgique plus lente et moins accentuée.

L'économie belge, qui avait été une des premières touchées par la récession, aura été une des dernières à se relever, car elle souffre d'une crise de structure et d'adaptation dans certains secteurs, principalement celui de l'industrie charbonnière et, de ce fait, présente une sensibilité conjoncturelle aiguë. Les faiblesses que l'économie belge porte en soi ont été, après la dernière guerre, masquées, d'abord par la conjoncture favorable de reconstruction, puis par celle de réarmement, d'autant plus que les secteurs faibles vivaient à l'abri d'un protectionnisme de longue date; dénoncées par l'ouverture progressive de nos frontières à la concurrence internationale, ces faiblesses ont été mises à nu par la dernière récession, pourtant peu grave en soi. Leur persistance ne pouvait que placer notre économie, saine dans la plupart des secteurs, en mauvaise posture au sein du Marché commun, freiner son expansion et obérer les finances publiques. C'est pourquoi il était urgent qu'une politique d'assainissement soit mise en œuvre pour les éliminer; cette action de salut public, amorcée durant les derniers mois, implique toutefois des sacrifices momentanés et ceux-ci risquent de provoquer des perturbations sociales, si tous les responsables de notre économie ne soutiennent pas cette politique. Une prise de conscience nationale s'impose à cet égard.

Les conjonctures des pays industriels principaux sont sensiblement déphasées les unes par rapport aux autres. Un simple coup d'œil sur les diagrammes des marchés des titres le montre très clairement. Aux Etats-Unis, les taux d'escompte ont été réduits à deux reprises et l'on sait que ces mouvements font suite à un retournement déjà acquis de la tendance générale des affaires. En France, le taux d'escompte vient encore d'être abaissé quelque peu: à la différence de ce qui se présente aux Etats-Unis, l'économie française n'a toutefois encore subi aucun fléchissement conjoncturel caractérisé. La décision de réduire le taux d'intérêt à court terme a donc été prise, en quelque sorte à titre préventif, dès l'apparition des premiers symptômes de ralentissement. La situation de l'économie allemande est profondément différente de celle de l'économie américaine. En effet, l'industrie allemande est encore engagée dans toutes les tensions de la haute conjoncture.

L'Union soviétique est devenue en peu d'années une grande puissance industrielle. De nombreux pays d'Europe centrale ont été amenés à opérer sous son égide une transformation profonde de leurs économies. Ceux qui étaient peu industriels se sont orientés résolument dans la voie de l'industrialisation. Ceux qui avaient une industrie importante, Tchécoslovaquie et Allemagne orientale, en ont modifié considérablement la structure.

La ruralité commence à intéresser les sociologues européens. A la fin 1957 ceux qui se spécialisent en ce domaine ont répondu à l'appel de l'un d'eux, E.W. Hofstee, professeur à Wageningen (Pays-Bas), et constitué une Société Européenne de Sociologie Rurale. Dès 1958, ce groupement tenait un premier congrès à Bruxelles et Louvain; il vient de réunir une deuxième assemblée à Vollebekk près d'Oslo. D'autre part, l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, plus couramment désignée par ses initiales anglaises, la F.A.O., ayant réuni en avril 1957 à Bad Godesberg une Conférence Européenne de la Vie Rurale, a créé en son sein, pour l'Europe, un groupe d'experts sociaux en questions rurales, qui a tenu jusqu'à présent trois sessions, deux à Rome et une à Vollebekk, en combinaison avec le Congrès de la Société Européenne. Ainsi s'est manifestée à tout le moins une prise de conscience collective de la part des sociologues ruraux.

Les diagnostics publiés dans ce Bulletin ont montré le rôle prépondérant des influences extérieures au cours de la reprise et des premiers mois de la prospérité. On ne peut donc négliger d'examiner comment s'exercent ces influences maintenant que la prospérité est largement généralisée et donc auto-génératrice, tant en Belgique que dans les autres pays industriels.

Le premier fait qui retienne l'attention est un repli modéré des cours boursiers. Il s'agit d'un phénomène normal en haute conjoncture dès qu'un resserrement s'opère sur le marché de l'argent: on devient alors d'autant plus sensible à l'écart qui sépare le taux de capitalisation des actions de celui des valeurs à revenu fixe que le rythme d'expansion de l'activité industrielle se ralentit généralement quelque peu.

Le présent article constitue à la fois une introduction méthodologique et un rapport préliminaire relatifs à une analyse économétrique du marché des capitaux — actions et obligations de sociétés — en Belgique. Cette analyse a été entreprise à des fins didactiques dans le cadre du cours d'économétrie figurant au programme de la licence en sciences économiques à l'Université Catholique de Louvain. L'analyse est loin d'être terminée: des travaux en cours, qui seront intensifiés dans le courant de l'année académique 1960-1961, feront l'objet d'une publication ultérieure.

Le stock monétaire comprend le montant des billets émis par la Banque Nationale de Belgique et celui des billets et monnaies du Trésor représentant ensemble le stock de monnaie fiduciaire.

Il convient d'y ajouter la monnaie scripturale détenue par le Trésor et les pouvoirs publics dits subordonnés ainsi que par les entreprises, les organismes paraétatiques administratifs et les particuliers auprès de la Banque Nationale, l'Office des chèques postaux et à un mois au plus auprès des banques et des établissements para-étatiques.

La prolongation généralisée de la fréquentation scolaire, ou, si l'on préfère, l'accès des masses à l'enseignement secondaire, constitue depuis la deuxième guerre mondiale un des aspects les plus importants de l'évolution sociale des pays industrialisés. Elle fait suite à la généralisation de l'enseignement primaire, qui s'est produite approximativement entre 1850 et 1914 en Europe occidentale et en Amérique du Nord, et entre les deux guerres en U.R.S.S. La scolarisation au niveau primaire se répand dans le monde entier, tandis que nos pays franchissent l'étape suivante.

L'objet de cet article est l'étude des conséquences économiques de deux progrès techniques importants réalisés dans une entreprise charbonnière belge. Ces deux progrès, complètement indépendants l'un de l'autre, seront donc traités dans deux parties bien distinctes. Ils ont cependant ceci de commun, qu'ils ont été réalisés dans une même entreprise de charbonnage, d'une manière très caractéristique et dans un temps très bref, et contribuent tous deux à une meilleure utilisation des ressources naturelles du pays.

La loi du 27 mai 1960 sur la protection contre l'abus de la puissance économique est un jalon capital dans la législation économique de la Belgique. Elle s'apparente aux législations étrangères qui visent à préserver la concurrence et à contrôler les monopoles. L'opinion autant académique que publique ayant toujours été relativement indifférente en Belgique à l'égard de ces problèmes, un code de concurrence et de contrôle des monopoles se serait sans doute fait longtemps attendre si le Traité de Rome n'avait, dans ses principes, associé «l'établissement d'un régime assurant que la concurrence n'est pas faussée dans le Marché commun» à l'élimination des entraves artificielles à la libre circulation des personnes et des biens.

L'année 1959 a été caractérisée, sur le plan économique, par une reprise conjoncturelle dont les effets ont commencé à se faire sentir à partir de l'été. Cet état de choses a eu incontestablement une influence sur la situation sociale. Non seulement le climat des relations paritaires s'en est trouvé amélioré, mais des progrès nouveaux ont pu être enregistrés tant au niveau des rémunérations que des avantages sociaux.

Malheureusement, l'amélioration conjoncturelle n'avait eu, en fin d'année, qu'une très faible répercussion sur le niveau de l'emploi, ce qui laisse subsister un problème préoccupant les experts sociaux et économiques.

L'examen de la structure des paroisses et de ses rapports avec la réalité sociale présente deux aspects bien différents: d'une part une description sociographique et une ébauche d'interprétation sociologique, d'autre part une réflexion pastorale.

L'étude des structures paroissiales suppose une réflexion préalable sur la fonction même de la paroisse. A ce propos, certains sont opposés à la paroisse à base territoriale préférant la paroisse categoriale. Cependant la grande majorité des prêtres engagés dans l'apostolat restent partisans de la paroisse territoriale. De même les spécialistes en sociologie religieuse sont d'avis que la base territoriale n'est pas dépassée par une autre qui présenterait de plus grands avantages.