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L'organisation et la fonction des marchés à terme dans les bourses commerciales et les bourses de valeurs

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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L'effondrement des bourses de valeurs constitue, indiscutablement, une des manifestations les plus frappantes de la crise actuelle. Les indices des valeurs à revenu variable qui sont publiés pour les principales bourses mondiales, montrent que la réaction a atteint ou dépassé partout 50 % depuis les grands mouvements spéculatifs des années 1928 et 1929.

En ce qui concerne notre Bourse de Bruxelles, la réaction atteint, au plus bas, les niveaux de 63 % depuis mai 1928 pour les principales valeurs cotées au marché du comptant et 70 % pour les valeurs spéculatives. A New-York, à Londres et à Paris, les baisses ont atteint respectivement: 63 % — 49,5 % — 45 %. A Berlin, avant la panique financière on avait baissé de 59 %.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1931

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References

page 345 note (1) Nous avons pensé qu'il était intéressant de donner cette traduction du vocabulaire technique parce que les marchés à terme sont d'invention anglaise. Aujourd'hui encore les grands « Futures Markets » de l'étain, du plomb, du zinc et du caoutchouc sont localisés à Lonclrss tandis que Liverpool détient le marché du coton. C'est aux cours pratiqués dans ces marchés et en monnaie anglaise que se traitent, dans la plupart des pays, les transactions en métaux, en produits de plantations et de cultures.

page 354 note (1) En réalité, il existe un marché à terme à la Bourse de Bruxelles mais son importance est des plus limitée. Sa côte ne comprend que 41 valeurs différentes dont la moitié seulement donne lieu à des échanges suivis. A trois exceptions près, ces valeurs sont toutes étrangères. En pratique donc, tous les échanges portant sur les rentes d'Etats et sur les actions nationales dont le seul nombre s'élève à 1207, s'effectuent au marché du comptant.

page 355 note (1) Quoique la discussion de ce qu'on pourrait appeler: « lavaleur morale » des opérations boursières différentielles, sorte du cadre de ce travail, il est cependant nécessaire que nous nous y arrêtions un moment.

En principe, le fait d'acheter des titres ou de les vendre à découvert en déposant une marge de garantie doit être considéré à l'égal d'un acte de commerce régulier. Toutefois, l'opération peut constituer un véritable délit lorsque la surface du spéculateur est manifestement trop faible par rapport à l'engagement. C'est ce que définissait fort bien M. Wauwermans dans son projet de loi relatif à l'exception de jeu (1927) : « Escroquerie, le fait d'acheter ou de vendre, étant certain de ne pouvoir faire face à ses obligations; le fait est autrement grave que celui de tirer un chèque ou une traite sans provision ».

D'autre part, les opérations différentielles à terme sont souvent considérées comme un jeu de pur hasard par opposition à toutes les autres opérations boursières dites « sérieuses ». Cette définition est admise, comme on le sait, par notre jurisprudence. En pratique, elle ne semble pas répondre à la logique des faits. Qu'un spéculateur prenne, par exemple, une position à terme en versant 30% de marge, en escomptant tirer un rapide bénéfice de la hausse des cours ou que, d'autre part, un capitaliste achète un paquet de titres, les mette dans son coffre-fort ou mieux, et suivant la formule triviale mais consacrée « s'asseye dessus » en espérant obtenir un revenu plantureux de son placement, il n'est pas permis de prétendre à priori que le hasard jouera un plus grand rôle dans un cas plutôt que dans l'autre. Même, le contraire peut-être vrai, si le spéculateur a agi d'après des données plus objectives que le capitaliste. En définitive, qu'on l'avoue ou non, dans toutes opérations boursières le hasard sera très souvent un atout plus important que l'adresse, la somme des probabilités y excédant bien des fois celle des certitudes; elles se différencient simplement par le fait que dans les unes, les chances de gains et les risques de pertes sont plus grands que dans les autres. Un autre point de vue qui mérite d'être mentionné est celui que pose le problème de « la valeur sociale » de la spéculation boursière. Ici l'expérience nous fournit un bilan plutôt désastreux: d'une manière générale, on peut observer que, pratiquées par la masse du public, les opérations à terme et surtout au comptant différé aboutissent en fin de compte à des pertes considérables sinon à des ruines; des résultats plus favorables semblent cependant être obtenus par des professionnels de la spéculation, rompus aux affaires et couvrant le plus souvent leurs risques au moyen de primes.

page 355 note (2) Sam Wiener « L'Exception de Jeu ».

page 357 note (1) Voir de l'auteur: Une enquête sur l'organisation de la Bourse de Bruxelles » articles parus dans « La Libre Belgique » 23 et 30 novembre, 7, 14, 21 et 28 décembre 1930, 4, 11, 18 janvier, 8, 15, 22 février, 1, 8, 15, 22 et 29 mars 1931.

page 358 note (1) Cette situation, défavorable du marché du 3%, 2e série, ne lui est pas particulière. Ainsi, les 3%, 1re et 3me séries sont en général encore beaucoup moins bien traités. Durant la même époque, l'emprunt de Restauration Nationale ne fut coté que 26 fois sur 40 séances boursières.

page 360 note (1) Voir de l'auteur « Une enquête sur l'organisation des grandes Bourses de Valeurs », Revue Economique Internationale, Mai 1931.

page 363 note (1) Si les émetteurs de titres et notamment, les banques d'affaires s'opposent en général à l'inscription à la cote du terme des actions des sociétés qu'ils patronnent, c'est sans doute dans la crainte de perdre le contrôle de leurs marchés et les profits qui s'y rattachent. De plus, ils n'ignorent pas que par le fait d'être traitées dans un marché libre, un grand nombre de valeurs dont les cours peuvent être artificiellement maintenus dans les marchés du comptant subiraient une sévère dépréciation.

page 366 note (1) Préface de Wall Street, Robert Irving Warshow.