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Fécondité et régulation des naissances suivant le niveau professional des couples dans une population catholique(*)

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

Jan Vanhoutvinck*
Affiliation:
Université Catholique de Louvain — Section néerlandaise
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La relation entre le niveau social des époux et leur fécondité retient depuis plusieurs dizaines d'années déjà l'attention des démographes et d'autres chercheurs en sciences sociales. Sans doute, l'intensité, la nature et la tendance de cette relation varient suivant la période, la région ou la catégorie de la population qu'on envisage, mais on l'a toujours observée dès qu'on disposait de données statistiques suffisantes à ce propos. Cette relation caractéristique paraît dans une large mesure indépendante d'autres relations bien connues entre la fécondité et des variables comme l'âge des conjoints, la durée de leur union et diverses caractéristiques du mème genre dont l'effet a déjà été étudié en démographie de façon approfondie. En d'autres termes, la relation statistique entre le niveau social et la fécondité paraît suggérer, au niveau de la procréation humaine, l'existence d'une catégorie d'influences tout autre que celles qui ont été traditionnellement étudiées par le démographe.

Type
Études
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1968 

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Footnotes

(*)

Cet article, traduit du néerlandais, reprend les principaux résultats de notre thèse de doctorat: Verschillen in de huwelijksvruchtbaarheid van echtparen met onder-scheiden beroepsniveau, Antwerpen, Standaard Wet. Uitg., 1967, 288 p. Toutefois, les méthodes et les techniques auxquelles cet ouvrage est en grande partie consacré ne pouvaient étre reprises que dans une mesure très limitée dans le cadre de cet article. Nous renvoyons done à l'ouvrage original pour l'exposé des techniques de calcul au moyen desquelles nous avons obtenu la plupart de nos données.

References

(1) Nous incluons dans ces populations les États-Unis d’Amérique.

(2) Pour esquisser cette évolution, nous nous sommes basé sur les renseignements fournis par un grand nombre d’auteurs qui sont cités au chapitre III de notre publication détaillée.

(3) Alison, A., The Principles of Population and their Connections with Human Happiness, Londres, 1840;Google Scholar

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(5) Voir entre autres : Landis, P.H., et Hatt, P.K., Population Problems, a Cultural Interpretation, New-York, American Book Cy, 1954;Google Scholar Nations Unies, Causes et conséquences de l’évolution démographique, Département des Affaires Sociales, Division de la Population, New-York, 1953.

  • (6) Les enquêtes en question sont:

  • —Sous la direction de Whelpton, P.K., et Kiser, C.V. (éds), Social and Psychological Factors affecting Fertility, Milbank Memorial Fund, New-York, 5 vols, 1946–1958;Google Scholar

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  • Westoff, CF., Potter, R.G., Sagi, P.C. et Mishler, E.G., Family Growth in Metropolitan America, Princeton, Princeton University Press, 1961.CrossRefGoogle Scholar En liaison avec ce dernier ouvrage, les mêmes auteurs ont encore publié : The Third Child. A Study in the Prediction of Fertility, Princeton, Princeton University Press, 1963. Citons encore, paru récemment, l’ouvrage de Whelpton, P.K., Campbell, A.A. et Patterson, J.E., Fertility and Family Planning in the United States, Princeton, Princeton University Press, 1966.CrossRefGoogle Scholar

(7) L’enquête de E. LEWIS-FANING, op. cit., p. 361.

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(9) Westoff, CF., Potter, R.G., Sagi, P.C. et Mishler, E.G., Family Growth in Metropolitan America, Princeton, Princeton University Press, 1961, pp. 72 et 95.CrossRefGoogle Scholar

(10) Freedman, R., Whelpton, P.K. et Campbell, A.A., Family Planning, Sterility and Population Growth, New-York, Toronto, London, Me Graw-Hill, 1959, pp. 166,167,195.Google Scholar Le nombre absolu de couples protestants et catholiques dans chacune des catégories professionnelles a été repris des tableaux 5.6. et 5.7. (pp. 166–167). Le nombre absolu de couples qui pratiquaient la régulation des naissances dans chaque catégorie a pu être déduit du tableau 6.11 (p. 195). Les couples étaient répartis dans les deux tableaux d’aprés les convictions de l’épouse et d’aprés la profession du mari. Les pourcentages figurant dans le tableau ont été calculés en partant de ces données, ils ne figurent donc pas dans la publication citée.

(11) L’influence physiologique liée aux différences d’êge est trés limitée dans ce groupe. En outre, leur période fertile observable s’étend sur vingt années au moins, de sorte que la durée du mariage est comparable. Enfin, ces couples constituent une cohorte assez bien délimitée d’époux mariés durant la période 1930–1939, si bien que c’est à peu prés dans les mêmes circonstances historiques (comme celles de la seconde guerre mondiale) que s’est déroulée leur vie conjugale.

(12) Les différences de fécondité observées entre catégories professionnelles étant en général peu marquées, et le nombre de couples ayant terminé leur descendance étant relativement restreint dans chaque catégorie professionnelle, il était utile de se demander jusqu'à quel point les différences constatées sont statistiquement significatives. Dans ce but, le test Kolmogorov-Smirnov a été appliqué aux distributions des couples mariés selon la dimension des familles achevées, dans chaque catégorie professionnelle. On peut résumer comme suit les résultats principaux de ce test. La différence de fécondité entre professions dirigeantes et chacune des autres grandes catégories est significative. La même observation vaut pour les ouvriers pris globalement comparés avec autres grandes catégories professionnelles. Toutefois, la différence de fécondité entre les commerçants et les employés n'est pas significative, et pas davantage celle qui se marque entre les catégories professionnelles homogènes et les catégories résiduelles au sein de chacune des grandes catégories professionnelles.

(13) Seuls Κ. A. EDIN et Ε. P. HUTCHINSON sont arrivés à la conclusion que, dès la période 1919-1928, la fécondité des couples appartenant aux catégories professionnelles supérieures dépassait celle des couples des catégories professionnelles les plus modestes dans la population de Stockholm (Suède). Remarquons cependant que, dans cette étude, la distinction entre les catégories professionnelles d'après leur niveau social est assez grossière. Voir Edin, K.A. et Hutchinson, E.P., Studies of Differential Fertility in Sweden, Londres, King, 1935.Google Scholar

(14) Pour les données concernant toutes ces conclusions, voir : J. VANHOUTVINCK, Verschillen in de huwelijksvruchtbaarheid… op. cit., p. 163–164.

(15) Pour plus de détails au sujet de cette technique de calcul, voir l’ouvrage de L. HENRY, Fécondité des mariages. Nouvelle méthode de mesure. INED, Travaux et Documents, Cahier n° 16, Paris, Presses Univ. de France, 1953. Touchant l’application de cette technique dans la présente étude, consulter, J. VANHOUTVINCK, Verschillen in de huwelijksvruchtbaarheid, op. cit., p. 167 et suiv.

(16) En raison du nombre peu élevé de couples dans cette catégorie professionnelle, les probabilités d’agrandissement n’ont été calculées que pour les couples comptant 0,1,2, et 3 enfants. De ces probabilités, nous avons déduit une dimension moyenne de famille et nous l’avons corrigée pour les naissances de 5e rang et des rangs supérieurs. C’est pourquoi nous n’avons pas mentionné le chiffre sans correction.

(17) En Angleterre et au Pays de Galles (mariages de 1854–1860) ainsi qu’en Norvège (mariages en 1888). Pour ces populations, nous nous sommes basé sur les conclusions de L. HENRY, Fécondité des mariages… op. cit., p. 59 et suiv.

(18) Whelpton, P.K. et Kiser, C.V., Social and Psychological Factors Affecting Fertility, Vol. 2, The Comparative Influence on Fertility of Contraception and Impairments of Fecundity, New-York, Milbank Memorial Fund, 1950, p.303 et suiv.Google Scholar

(19) En ce qui concerne les techniques de calcul appliquées ici, voir J. VANHOUT-VINCK, Verschillen in de huwelijksvruchtbaarheid van echtparen met onderscheiden beroepsniveau, op. cit., chap. VIII.

(20) Nous voulons parler ici des enquêtes de R. FREEDMAN et autres et de CF. WESTOFF et autres dont nous avons signalé ci-dessus les résultats apparemment contradictoires (en ce qui concerne les couples catholiques) voir pp. 364–365.

(21) Pour les techniques de calcul appliquées et les résultats détaillés, voir Vanhoutvinck, J., Verschillen in de huwelijksvruchtbaarheid… op. cit., p. 244 et suiv.Google Scholar

(22) Le délai déterminé physiologiquement entre les naissances successives a été pris sous déduction de la durée de la période de postpartum et de la durée de grossesse.

(23) Pour les méthodes de calcul appliquées ici, voir J. VANHOUTVINCK, op.cit., p. 238 et suiv.

(24) Pour les techniques de calcul appliquées en vue d’obtenir ces résultats, voir J. VANHOUTVINCK, Verschillen op. cit., p. 247 et suiv.

(25) Nous faisons allusion ici à la lacune résultant du fait que nos données ne peuvent pas faire apparaître les couples qui recourent à des pratiques de régulation des naissances sans le moindre résultat (donc, absolument inefficaces). Il en a déjà été question p. 384.

(26) Pour les méthodes de calcul que nous avons utilisées, voir J. VANHOUTVINCK, Verschillen in de huwelijksvruchtbaarheid…, op. cit., p. 264 et suiv.