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La Part de la Russie dans l'Acceptation Française du Subconscient en Littérature

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

Fernand Baldensperger*
Affiliation:
Paris, France

Extract

      On trouve plus de rêves dans l'œuvre de
      Dostoievsky que dans toute notre littérature classique.
      E. M. De Vogüé, Le Roman russe, p. 257.

IL s'en faut, on le sait, que l'Occident ait dû être soudainement initié à des prestiges inconnus quand se révélèrent, plus ou moins indiscrètement, les attraits du subconscient comme un élément des lettres et des arts. Sans doute, avec Descartes, une philosophie d'idées “distinctes,” et bientôt une esthétique “raisonnable” l'emportaient sur ce que Gassendi et même Malebranche concédaient à la fantaisie ou à des résidus d'impressions, et l'Entendement humain de Locke n'admettait pas que l‘âme pût être vraiment active dans le sommeil; “un homme endormi, et pensant sans le savoir, est une autre personne que le même homme à l‘état de veille.”

Type
Research Article
Information
PMLA , Volume 61 , Issue 1 , March 1946 , pp. 293 - 308
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1946

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References

1 Il semble qu'en face des désordres causés par ce qu'on pourrait appeler “l'endurcissement de la conscience” en raison de certains paradoxes d'apparence scientifique, les pays de civilisation chrétienne et latine n'aient pas ditleur dernier mot, et qu'en particuliere à Lisbonne et Coïmbra la psychologie se préoccupe de réintégrer, si l'on peut dire, la conscience dans son domaine propre, lequel ne saurait être qu'“intérieur.”

2 A. Cahen, “Prosper Mérimée et la Russie,” Revue d'Histoire littéraire de la France, xxviii (1921), 388.

3 Mme S. de Korwin-Piotrowska, Balzac et le Monde slave (Paris, 1932).

4 M. A. Istrati, Victor Cherbuliez et le Cosmopolitisme (Paris, 1937), p. 93ss.

5 Voir dans mes Orientations étrangères chez Balzac (Paris, 1927), p. 237, l'indication de ces prévisions. André Coeuroy, dans Musique et Littérature (Paris 1923), a bien marqué l'importance profonde qu'au bagne Dostoiewsky est amené à donner aux mélodies du peuple russe.

5a Le roman russe, pp. 289 ss. de la réídition de 1924.

6 Ce normalien avait bien compris, par ses voyages et ses séjours au dehors, combien l'esprit “statique” si fréquent chez beaucoup de ses contemporains, avait besoin d'être quelque peu évertué par une entente d'autres données. Ses Notes sur la Russie sont de 1901, mais la rareté de ce volume ne rend pas possible, hors de France, une allusion documentée à ce témoignage.

7 Les cliniciens français n'avaient pas manqué de favoriser des études relatives à ces problemes, et l'auteur de ces lignes, à la Faculté de médecine de Lyon, a plusieurs fois été membre des jurys qui discutaient les travaux des élèves du Dr. Lacassagne. Cf. de même, pour Bordeaux, un élève de Régis, Dr P. Chabanaix. Le subconscient chez les artistes, les savants et les écrivains (Paris, 1897).

8 Cf. W. Neuschaeffer, Dostoievsky's Einfluss auf den englischen Roman (Heidelberg, 1935).

9 Rien de plus caractéristique au fond que le renversement de valeurs notable chez deu écrivains de langue allemande, également libéraux en politique, mais séparés par un siècle environ d'une évolution que des esprits simplistes ont appelée le crépuscule de l'Occident Gottfried Keller (Henri le Vert, iv, 20) fait du subconscient le cheval et du libre arbitre le cavalier; se servant tout juste de la même image, Thomas Mann (New York Times, 23 avril 1937) dit au contraire: “Le subconscient est ordinairement le cavalier, alors que le conscient est le cheval.” Néanmoins dans Freud, Goethe, Wagner (New York, 1937), p. 18, cet écrivain semble plutôt faire du “ridden by the unconscious” la thèse freudienne (que d'ailleurs il admire).

Cf. au contraire la dénonciation de l'“immonde freudisme” par François Mauriac, élevé parmi des médecins, et dans H. G. Wells. Autobiography (London, 1934), p. 79, l'explication des hypothèses de la psycho-analyse par les conditions de l'habitat dans l'Europe orientale.

10 L. Levaux, Romanciers (Paris), 1929, p. 254.