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Remarques Sur Une Decouverte Faite a Tell Al Rimah “Face de Humbaba” et Conventions Iconographiques

Published online by Cambridge University Press:  07 August 2014

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En 1964, pendant la première campagne de fouille entreprise en Iraq, à Tell al Rimah, par les archéologues de la Joint Expedition of the British School of Archaeology in Iraq and the University Museum, Philadelphia, ceux-ci découvrirent un orthostate en marbre de Mossoul en procédant au dégagement de la façade d'un temple correspondant au niveau II. Ce bloc de pierre, qui se trouvait dans un renfoncement jouxtant la porte de l'antichambre, était là en évident réemploi puisqu'il portait, sculpté en relief sur un de ses côtés, et brisé, la moitié seulement d'un visage grimaçant interprété conventionnellement, dans l'iconographie mésopotamienne, comme étant celui du géant Humbaba auquel Gilgameš se mesura victorieusement (Epopée de Gilgameš, II, 3 ss.). D. Oates, rendant compte de cette trouvaille, la commentait ainsi: “… the other half of the face had disappeared … this damage preceded its re-use in the position in which it was found for the plaster of the revetment covered both the scar and the surviving part of the mask. It is possible that the orthostat had formed part of the decoration of the original building and it may have occupied the same recess at a lower level, where the demon Humbaba might have served as guardian of the gate”.

Type
Research Article
Information
IRAQ , Volume 30 , Issue 2 , Autumn 1968 , pp. 206 - 214
Copyright
Copyright © The British Institute for the Study of Iraq 1968

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References

1 Oates, D., Iraq 27 (1965), 6280.CrossRefGoogle Scholar Cité Oates 1965.

2 Offner, G., “L'épopée de Gilgameš a-t-elle été fixée dans l'art ?” in Garelli, P., Gilgameš et sa légende, 175181.Google Scholar

3 Oates 1965, 72Google Scholar, pl. XVI, a, long. 1″10; 1. 35 cm., h. 58.

4 Oates, D., “The Excavations at Tell Al Rimah, 1966”, Iraq 29 (1967), 7096.CrossRefGoogle Scholar Cité Oates 1967.

5 Oates 1967, 7576Google Scholar, pl. XXXI, b.

6 Oates 1965, 72Google Scholar; 1967, 78.

7 Carter, T. H., “Excavations at Tell Al Rimah, 1964”, BASOR 178 (1965), 5960Google Scholar, fig. 10.

8 Ces sillons partent des ailes du nez, entourent la bouche en s'incurvant, puis se terminent en boucles qui encadrent le menton (celui-ci reste dégagé et on le voit distinctement, marqué d'une fossette), ou qui se rejoignent sous le menton (cf. Barrelet, M. Th., Bibliothèque Archéologique et Historique, LXXXV (1968).Google Scholar n°s 177,178, pls. XVII, LXXIII. Cité BAH LXXXV). Selon la variante, les sillons forment un S plus ou moins accentué. Le bloc de Rimah est un modèle de la première de ces variantes puisque les sillons en S laissent le menton dégagé.

8 Cf. Opificius, R., “Das Altbabylonische Terrakottarelief”, Untersuchungen Zur Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie, 2, voir pp. 135136 ssGoogle Scholar, 5 i–j, et pl. 13, n° 487–489. Cité Opificius 1961. BAH LXXXV, 196198.Google ScholarAmiet, P., “Le problème de la représentation de Gilgameš dans l'art”, in Garelli, P., Gilgameš et sa légende, 169173.Google Scholar

10 Opificius 1961, 1. c 5j; BAH LXXXV, 410 ss.

11 La coutume de détacher la tête d'un ennemi de son corps est attestée, dans l'iconographie mésopotamienne, depuis le IIIème millénaire (stèle des Vautours), jusqu'à Assurbanipal (Ninive, scène du “banquet”).

12 Opificius 1961, pp. 88–89, 2a, pl. 5, n°s 280, 283. BAH LXXXV, 407409.Google Scholar

13 A gauche, personnage masculin, barbu? A droite, personnage féminin?

14 Lorsque nous analysions, en 1950, une peinture murale du palais de Mari, nous n'avions à notre disposition, pour étayer notre argumentation, que des monuments kassites ou néo-babyloniens, cf. Barrelet, M. Th., Studia Mariana, 23, 2728.Google Scholar Cité: Studia Mariana 1950. Depuis d'autres épaves du décor architectural ont fait leur réapparition. A Warka, sculpture en relief représentant une déesse Lama, cf. Lenzen, H. H., UVB XII (19531954, 1954–5), 4243Google Scholar, pl. 23b. Puis, surtout, à Rimah, monuments beaucoup plus anciens, et de la même époque que les représentations qui nous occupe: relief représentant un être composite, de profil, et une déesse Lama de face, cf. Oates, D., Iraq 28 (1966), 131Google Scholar, pl. XXXIV, b; Oates 1967, 74, 78Google Scholar, pl. XXXI, a.

15 Baqir, Taha,Sumer II (1946), 2324Google Scholar, fig. 5 et frontispice partie arabe; Parrot, , Syria XXXI (1954), 811.Google Scholar

16 Oates, D., Antiquity, 42 (1968), 92.Google Scholar

17 Les images divines dont sont peuplées les oeuvres figuratives de la Mésopotamie ne sont, vraisemblablement que la copie de statues de culte. L'invention du type divin serait donc à situer au moment de la création de l'idole qui était réalisée, d'après les documents conservés, en ronde-bosse plutôt qu'en relief. On se gardait, ensuite, de changer ou d'altérer ce type qui avait pris corps; mais son aspect (sur les images au second degré que sont sculptures en relief, peinture, glyptique, etc. …) variait en fonction de l'habillement et de la parure choisis dans le trousseau de la statue de culte. Faisait-on intervenir, dans les scènes composées presque entièrement avec des copies d'éléments inertes (décor architectural, statues, etc. …), des figures inspirées directement par des êtres vivants?

18 Nous pensons particulièrement au relief (de Mari?) décrit par Opificius 1961, 141Google Scholar n° 499, et au relief montrant des déesses (dont le buste seul est représenté) contre lesquelles sont collés deux petits personnages de face, debout, cf. BAH LXXXV, 286288.Google Scholar Mais contrairement à ce que nous écrivions, en accord avec la description de R. Opificius, pp. 287–288, nous ne pensons plus que le buste de la déesse est prolongé par des extrémités animales. En effet, sur un relief de Tello (Iraq Museum 21329), exposé à Baghdad nous croyons maintenant discerner non des pattes animales, mais 4 petits lions, représentés de face à côté les uns des autres. On aurait alors, comme sur Plate LXXV, d, un alignement de quatre lions gardiens.

19 A. Moortgat dans un remarquable article, Die Wandgemälde im Palaste zu Mari und ihre Historische Einordnung”, Baghdader Mitteilungen 3 (1964), 6874Google Scholar, a classé chronologiquement les peintures murales trouvées dans le palais de Mari et publiées par Parrot, A., “Le Palais II. Peintures murales”, Mission Archéologique de Mari II (1958).Google Scholar Il y est parvenu au moyen d'une très fine analyse de l'iconographie, et montre (p. 70) que la peinture de la cour 106, plus tardive que le cylindre de Mukanišum, correspond très vraisemblablement à l'époque de la création de la stèle des lois de Hammurapi. Cette peinture “colle” donc à l'événement, et a tout de l'oeuvre de circonstance. Pour cette raison nous supposons que A. Moortgat, après sa brillante démonstration des Baghdader Mitteilungen, a probablement nuancé l'interprétation proposée par lui dans Altvorderasiatische Malerei (1959), 1112?Google Scholar Dans l'histoire des arts appliqués, on ne connaît pas de cas où la tapisserie précède la peinture (au contraire, le tapissier ne saurait travailler sans avoir, pour modèle, un “carton” exécuté auparavant par un peintre).

20 Parmi les objets qui apportent le reflet d'oeuvres majeures détruites, figurent aussi grand nombre de cylindres. L'idée que la glyptique, manifestation d'art appliqué, pourrait être une des sources de l'iconographie mésopotamienne, est en perte de vitesse. Cf. Kantor, H. J., JNES 25 (1966), 149Google Scholar; Mallowan, M. E. L., Antiquity 41 (1967), 205.Google Scholar

21 Parrot, A., Mission archéologique de Mari II (1958), 5556.Google Scholar

22 En outre: Richter, G., Greek Painting (1964), 214Google Scholar; F. Panofsky, Vorträge d. Bibl. Warburg(1924–21), 258 ss.; Meaning in the Visual Arts (1955), 55107Google Scholar; Francastel, P., La réalité figurative (1965), 131198.Google Scholar

23 Groenewegen, Frankfort, , Arrest and Movement, p. 147Google Scholar, employait pour désigner ce “fait accompli”, une heureuse formule: “the partho-genesis of representational art in the Protoliterate period”.

24 Le meilleur exemple en est la stèle de la chasse, de Warka, cf. Nöldeke, A., UVB V (1934)Google Scholar, pl. 12–13. La glyptique en fournit beaucoup d'autres, par ex. Schott, E., UVB V (1934), 43Google Scholar, pl. 24 d, e, pl. 25 d.

25 A. Moortgat, est le seul, à avoir distingué, puis analysé, cette mutation, cf. MVAG 40 (1935), 623Google Scholar et plus particulièrement 17–18.

26 Nous n'avons pas retenu le cylindre L. Delaporte, A.960, p. 198, pl. 98, 3, Catalogue des cylindres … du Musée du Louvre, II, Acquisitions, la datation qui en est donnée dans Amiet, P., La glyptique mésopotamienne archaïque (1961), 88Google Scholar (cité Amiet 1961) nous semble improbable; d'ailleurs Amiet (il a examiné cet objet dans, RA 47 (1953), 25)Google Scholar a fait des restrictions sur l'authenticité de ce cylindre, cf. RB 62 (1955), 412Google Scholar, note 2. Cité Amiet 1955. Pas retenu, non plus, des cylindres tels que Legrain, , Ur excavations IIIGoogle Scholar, n° 387, pl. 20 …, avec représentation, sous un auvent, d'une figure dont la divinité n'est pas désignée explicitement au moyen de la tiare à cornes. La représentation d'une porte de sanctuaire, flanquée de hampes et lances colossales, n'existe pas seulement dans le répertoire de la glyptique, puisqu'elle paraît de même sur une plaque perforée d'Ur, cf. Woolley, C. L., UE, IV, 45Google Scholar, pl. 39(U-6831).

27 De même Ward, W. H., The Seal Cylinders of Western Asia (1910)Google Scholar n° 648 (B.M.); Legrain, L., UE XGoogle Scholar (1951) n° 223, pl. 16; Amiet 1955, 411413Google Scholar, pl. V, 4. Et Boehmer, R. M., Die Entwicklung der Glyptik während der Akkad-Zeit, UAVA 4Google Scholar, No. 1155–6.

28 Insolites dans l'iconographie mésopotamienne, mais qu'il est intéressant d'avoir en mémoire maintenant que des colonnes torses ont été retrouvées à tell Al Rimah, cf. Oates 1967.

29 Voir également, E. D. Van Buren, Clay Figurines of Babylonia and Assyria n° 1004, fig. 254. Cité E. D. v. Buren 1930. (Le même: Opificius 1961, n° 400).

30 Hall, H. R., Woolley, C. L., UE I (1927)Google Scholar, pls. VI, X, XXVII, XXXIII, XXXVIII.

31 E. D. van Buren, 1930, n° 597, fig. 160.

32 Opificius, 1961, 116–117, 219–220. BAH LXXXV, 404.Google Scholar

33 “Broad room” cf. Müller, V., JAOS 60 (1940), 151180.Google Scholar Cité Müller 1940.

34 “Around the corner type”, cf. Müller 1940. Ce plan, dans un bâtiment où symétrie et axialité ne régnaient pas, forçait prêtres ou fidèles à entrer par une porte aménagée dans le long côté d'une pièce rectangulaire, puis à se tourner, une fois entré, pour apercevoir au fond de la salle, l'effigie divine disposée sur le petit côté.

35 Kondo, A., “Abraham Bosse et Poussin devant les problèmes de l'espace et du temps”, Annales 23 (1868), 133.Google Scholar